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« Une ruine soudaine fondra sur eux » 1 Thessaloniciens 5 : 3 |
Introduction :
Des tensions de plus en plus vives traversent notre monde. Sur tous les plans, une véritable guerre est activée. Que l’on se tourne vers l’économie mondiale, vers un despotisme politique, ou même vers l’utilisation de la religion à des fins impérialistes, ou encore vers la gestion aberrante de notre belle planète bleue, ou que nous regardions, le danger et l’insécurité sont de plus en plus opérationnels.
Le secrétaire des Nations Unies (ou plutôt désunies) Antonio Guterres ne cesse ces derniers mois d’appeler au désarmement, alors que le risque nucléaire n’a jamais été aussi prégnant. Récemment, il a déclaré : « Les armes nucléaires sont les armes les plus destructrices jamais inventées, capables d’éliminer toute vie sur Terre. Aujourd’hui, ces armes gagnent en puissance, en portée et en furtivité. Il suffit d’une mauvaise décision, d’une erreur d’appréciation, d’une action hâtive pour qu’un lancement accidentel se produise ». En substance, il a précisé que « l’horloge de l’apocalypse tourne, et son tic-tac entêtant retentit à toutes les oreilles ».
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine est annonciateur lui aussi de terreur. Vladimir Poutine se vante d’avoir mis au point une arme terrifiante qu’il a baptisé Satan 2. Cette arme serait capable de déployer 15 ogives nucléaires. Elles peuvent être dirigées vers 15 objectifs différents. Cette nouvelle arme hypersonique, qui a la capacité de traverser la Russie en 15 minutes seulement, peut à tout moment changer de trajectoire en vol, ce qui déjouerait tous les systèmes de défenses. En 6 minutes la France peut être atteinte et sa capitale réduite en cendre.
Face à toutes ces sombres prédictions faut-il s’alarmer ?
Développement :
Les écrits du Nouveau testament nous invitent à être sur nos gardes :
La première épître aux Thessaloniciens écrite par l’apôtre Paul aux environs de l’an 50 (certainement parmi ses premiers écrits), a prophétisé sur la situation du monde juste avant le retour en gloire du Christ :
« Quand les hommes se diront : Paix et sécurité ! c'est alors que tout d'un coup fondra sur eux la perdition, comme les douleurs sur la femme enceinte, et ils ne pourront y échapper » 1 Thessaloniciens 5 : 3, version FBJ.
Le texte met en évidence la soudaineté de l’évènement. Le verbe fait référence à des
personnes qui arrivent rapidement à l’improviste. (ἐφίστημι= ephistemi ; mettre sur, placer par-dessus, survenir. Et cela est renforcé par αἰφνίδιος = aiphnidios qui signifie inattendu, soudain, imprévu).
A propos de cette réalité le Seigneur nous a avertis : « craignez qu'il ne vous trouve endormis, à son arrivée soudaine. Ce que je vous dis, je le dis à tous : veillez » Marc 13 : 36-37, version NEG. Dans la même exhortation, le Seigneur avait précisé, au sujet de son retour en gloire : « Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul » Marc 13 : 32, version NEG. Dans un même contexte, Jésus avait illustré son propos avec la parabole des dix vierges dont la conclusion avait la même tonalité (cf. Matthieu 25 : 1-13). Quand les hommes diront : « paix et sureté ». Observons encore que de nos jours, les appels à la paix ne cessent de retentir. On parle beaucoup de paix mais la réalité s’appelle : guerre. Cette prolifération de conflits sanglants martèle le quotidien de tous les médias internationaux. Par ricochet, ces nouvelles contaminent négativement notre capital de sérénité.
Dès lors, faut-il être inquiet ?
Sur un plan général l’inquiétude (qui est une perception négative des évènements proches ou à venir), fait malheureusement partie de notre combat quotidien de chrétien. Le Seigneur a multiplié les invitations à lutter contre cet état d’esprit insidieux. Reconnaissons que nous sommes souvent inquiets, parfois pour un rien. L’évangéliste Matthieu rapporte les paroles bien connues du Seigneur. Elles sont toujours bonnes à réentendre :
« Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons -nous ? que boirons -nous ? de quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine » Matthieu 6 : 31-34, version NEG.
Sur un plan plus spirituel, le problème peut aussi se poser, même si nous avons été prévenus de l’âpreté du combat entre le bien et le mal dans les derniers temps de l’histoire de notre humanité. Face à ce déferlement de violences, face à la surenchère des menaces de destruction à venir, le Seigneur a prophétisé :
« il y aura des signes dans le soleil et la lune et les étoiles, et sur la terre une angoisse des nations en perplexité devant le grand bruit de la mer et des flots » Luc 21 : 25, version DRB. Dans le langage biblique la mer et les flots symbolisent la création toute entière ainsi que les peuples (cf. Psaume 8 : 8 ; 98 : 7, Actes 14 : 15). Or, nous observons bien la pertinence de la précision : les nations ne savent plus que faire devant les insurrections émanant des peuples. De plus, le terrorisme politique qui a pour objectif la déstabilisation d’un pays, devient une arme d’utilisation courante. Le danger étant partout, chaque pays surveille ceux qui l’inquiètent et même ses voisins. Les uns combattent pour la liberté, les autres pour asseoir leur pouvoir de domination. Il ressort de ces observations que le climat mondial traduit un climat d’insécurité permanent.
Paradoxalement, les entrismes religieux sont souvent à la manœuvre, ce qui ne favorise pas la confiance en Dieu, ni l’éveil de la foi. La confusion s’est insinuée partout, et sans les
références aux promesses apaisantes du Christ, nous serions, nous aussi, certainement emportés dans ce tourbillon de méfiances et de violences.
Faut-il être inquiet ?
Si nous avons confiance en un Père céleste qui maîtrise la situation, nous n’avons aucune raison de paniquer. De plus, suivant la démarche divine bienveillante, nous avons été prévenus. Le Seigneur a même positivé la situation dramatique du combat entre le bien et le mal :
Même si l’inquiétude fait partie de nos sentiments naturels, le Christ n’a cessé de mettre en garde ses disciples. Répondant à leur question concernant la fin du monde, il déclara :
« Prenez garde que personne ne vous égare. Car beaucoup viendront en prenant mon nom ; ils diront : ‹ C'est moi, le Messie ›, et ils égareront bien des gens. Vous allez entendre parler de guerres et de rumeurs de guerre. Attention ! Ne vous alarmez pas : il faut que cela arrive, mais ce n'est pas encore la fin. Car on se dressera nation contre nation et royaume contre royaume ; il y aura en divers endroits des famines et des tremblements de terre. Tout cela sera le commencement des douleurs de l'enfantement » Matthieu 24 : 4-8, version TOB.
Ces textes sont certes bien connus des étudiants assidus de la Bible, il demeure qu’en période de crise comme la nôtre, il est bon de les avoir présents à l’esprit. S’ils ont traversé l’espace-temps, c’est pour nous exhorter à maintenir notre lien de confiance avec Notre Père des cieux.
Faut-il être inquiet ?
Oui, si nous oublions comment Yhwh-Adonaï, notre Père, nous a conduit dans le passé. Il en va de même si nous occultons les recommandations que le Christ nous a faites. Déjà, en son temps, le Seigneur avait pointé l’incurable indigence humaine à vite oublier les avertissements et les signes annonciateurs des évènements à venir :
« Il dit encore aux foules : « Quand vous voyez un nuage se lever au couchant, vous dites aussitôt : ‹ La pluie vient ›, et c'est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites : ‹ Il va faire une chaleur accablante ›, et cela arrive. Esprits pervertis, vous savez reconnaître l'aspect de la terre et du ciel, et le temps présent, comment ne savez-vous pas le reconnaître ? Luc 12 : 54-56, version TOB.
En période de crise, le bon réflexe est de mémoriser tous les avertissements qui nous ont été donnés pour notre plus grand bien. Je recommande la relecture des textes de Matthieu 24 ; Luc 21 ; 2 Timothée 3 : 1-5 ; 2 Thessaloniciens 2 : 1-12.
Il est remarquable de prendre conscience que l’apôtre Paul, dès ses premières lettres adressées aux églises (celles qu’il avait établies en Asie mineure), prévient ses fidèles des évènements prophétiques concernant le retour du Christ. Il considérait sa venue en gloire comme la grande espérance. Il a envoyé sa première lettre très certainement de Corinthe, moins de 20 ans après la mort et la résurrection du Seigneur. C’est dire combien son attention s’est focalisée
sur l’objectif final de la grande confrontation entre les forces du mal et le triomphe de l’amour divin. Son exhortation à être toujours en veille fait partie de sa première lettre aux Thessaloniciens. Il décrit ce qui arrivera aux chrétiens, vivants ou morts, quand le
Seigneur reviendra prendre avec lui ceux et celles qui auront espérés en lui. Notons que dans sa deuxième lettre, il invite ses lecteurs à ne pas perdre courage, ce que l’on peut traduire par refuser de verser dans l’inquiétude permanente. Autant dire : ne pas perdre ses moyens d’appréciations des évènements proches et lointains.
« Au sujet de la venue de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui, nous vous le demandons, frères : n'allez pas trop vite perdre la tête ni vous effrayer à cause d'une révélation prophétique, d'un propos ou d'une lettre présentés comme venant de nous, et qui vous feraient croire que le jour du Seigneur est arrivé. Que personne ne vous séduise d'aucune manière. Il faut que vienne d'abord l'apostasie et que se révèle l'Homme de l'impiété, le Fils de la perdition, celui qui se dresse et s'élève contre tout ce qu'on appelle dieu ou qu'on adore, au point de s'asseoir en personne dans le temple de Dieu et de proclamer qu'il est Dieu » 2 Thessaloniciens 2 : 1-4, version TOB.
Faut-il être inquiet ?
Pas du tout ! Même si cela est, et sera difficile à vivre. La raison essentielle faut-il la rappeler ? Notre Père qui aux cieux prodiguera sa bienveillante volonté, et sa protection s’exercera sur ceux et celles qui auront accepté de coeur cette bonne volonté. Le Christ, l’envoyé du Père, a prophétisé cette assurance tous risques :
« Il y aura alors en effet une grande détresse, telle qu'il n'y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant et qu'il n'y en aura jamais plus. Et si ces jours-là n'étaient abrégés, personne n'aurait la vie sauve ; mais à cause des élus, ces jours-là seront abrégés » Matthieu 24 : 21-22, version TOB.
Si nous n’avons aucune raison d’être inquiets, par contre, nous avons l’exigence spirituelle, soutenue par l’amour, d’être vigilants. Que le Seigneur nous inspire à discerner l’évolution géopolitique des équilibres dans le monde ; qu’il nous donne l’intelligence de comprendre les évènements comme le faisait la tribu d’Issacar qui savait (certainement par révélation) ce que devait faire le peuple (cf. 1 Chroniques 12 : 32). Nous vivons avec deux informations antagonistes : guerre et paix. Tout le monde aspire à la tranquillité tellement l’insécurité envahie tous les espaces. Cependant, la réalité démontre que les nations ne savent plus que faire. Elles n’écoutent plus leur peuple. Des enjeux de pouvoir, de domination, de suprématie religieuse annihilent tout désir de vivre simplement paisiblement.
De même, la statue prophétique du prophète Daniel (qui décrit la succession des empires universels), présente aussi la réalité d’un déclin. Partant du symbolisme de la tête de cette statue, Daniel en arrive à décrire la composition des pieds. Daniel annonce d’une façon générale une situation que nous pouvons observer.
« Tu as vu le fer mêlé à la céramique : c'est au moyen de la semence humaine qu'ils seront mêlés, et ils n'adhéreront pas l'un à l'autre, de même que le fer ne se mêle pas à la céramique » Daniel 2 : 43, version TOB. (Pour mieux comprendre lire le chapitre 2 du livre du prophète Daniel).
La bonne volonté de certains hommes et femmes politiques vient se briser contre le réel angoissant d’une poignée de dirigeants imbus d’eux-mêmes et assoiffés de pouvoir. C’est
devant ce constat navrant que l’intervention de Dieu va s’imposer. D’ailleurs, si cela n’était pas, le totalitarisme de certains chefs nationalistes finirait par enclencher une
destruction massive de la race humaine. Malheureusement les moyens de destructions n’ont jamais été aussi performants…
« Quand les hommes se diront : Paix et sécurité ! c'est alors que tout d'un coup fondra sur eux la perdition, comme les douleurs sur la femme enceinte, et ils ne pourront y échapper » 1 Thessaloniciens 5 : 3, version FBJ.
Nous devons rester vigilants. Les événements mondiaux sont « les contractions annonciatrices d’un accouchement douloureux ». Or la prédiction affirme que personne ne pourra échapper à ce cataclysme.
Conclusion :
La gravité du sujet ne devrait pas, suivant le conseil de l’apôtre Paul « nous laisser facilement ébranler dans notre bon sens, ni même nous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu’on dirait venir (d’un apôtre), comme si le jour du Seigneur était déjà là » 2 Thessaloniciens 2 : 1-2, version LSG.
Premier enseignement concernant cette ruine soudaine annoncée : garder son sang-froid et ne pas se laisser déstabiliser par toutes les nouvelles alarmantes qui peuvent nous percuter. Ensuite, observer ce qui se passe autour de nous, et encore plus loin, afin de savoir discerner les dangers pour notre foi. Jésus a bien pris soin de préciser :
« Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que vos cœurs ne s'alourdissent dans l'ivresse, les beuveries et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste, Luc 21 : 34, version TOB.
Et puis, au bout du bout de toutes nos conjectures, il convient de remettre toute cette réflexion dans la vraie perspective : « quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche » Luc 21 : 28, version LSG. La joie ineffable de tous ceux et celles qui auront adhéré par la foi aux promesses du Christ n’aura pas d’égal. Cette délivrance sera le couronnement d’un projet d’amour. En tant que fils et filles de notre Père des cieux, notre espérance de vivre autre chose, de plus beau, de plus fort, de plus complet, sera pleinement satisfaite. C’est pourquoi il nous faut persévérer dans la voie spirituelle :
« C'est d'endurance, en effet, que vous avez besoin, pour accomplir la volonté de Dieu et obtenir ainsi la réalisation de la promesse. Car encore si peu, si peu de temps, et celui qui vient sera là, il ne tardera pas » Hébreux 10 : 36-37, version TOB.
En définitive, soit cette ruine soudaine, ainsi que les cataclysmes décrits dans l’Apocalypse nous angoissent et nous paralysent, soit comme dans l’Apocalypse (qui est la révélation de Jésus-Christ), nous nous réjouissons, dès à présent, de la grande libération annoncée par Celui qui a vaincu le mal en donnant sa vie pour nous.
Jacques Eychenne
PS : FBJ, version française de la Bible de Jérusalem ; NEG, nouvelles éditions de Genève ; LSG, version Louis Segond 1982 ; TOB, version Traduction Œcuménique de la Bible.