La volonté de Dieu

Une quête permanente

 

 

         1 Jean 2 :17

 

 

 

       Introduction :   Marc 3 : 31-35

 

Ce texte apparemment abrupt, met en évidence les deux principaux niveaux de relation : La notion humaine dans le lien du sang, et la notion spirituelle dans le lien avec Dieu.

Le Christ a clairement précisé que la famille humaine était digne d’attention. Lui-même dans sa relation avec ses parents, Joseph et Marie, a montré beaucoup de respect et d’amour, depuis sa plus tendre enfance…

Cependant là, dans ce texte de Marc, Jésus a voulu marquer la différence entre ce qui relevait de l’humain et ce qui était du registre spirituel. Sans discréditer sa famille humaine, le Seigneur a montré la suprématie du spirituel.  

L’évangéliste Luc met en relief les 2 aspects que nous avons mentionnés en introduction.

« Or, l’enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui » Luc 2 : 40 Cependant à l’âge de 12 ans, Jésus reprécise sa vraie filiation spirituelle: « Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Voici, ton père et moi, nous te cherchons avec angoisse. Il leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père » Luc 2 :48-49 Mais, Joseph et Marie n’ont pas compris la portée de ses paroles…

En introduction posons comme socle de notre réflexion l’affirmation suivante : un développement conforme au plan de Dieu intègre 2 niveaux. L’un est physique et psychique, l’autre est spirituel. Essayons maintenant de mieux comprendre cette complémentarité.

 

Développement :

 

Les relations avec nos parents, nos proches et notre prochain sont le lieu le plus propice à vivre notre spiritualité, pour autant que l’amour soit au rendez-vous. Notre humanité et notre spiritualité sont appelées à cohabiter harmonieusement ensemble. Il est impensable de les opposer, comme certains chrétiens l’ont fait dans le passé (les Cathares par exemple). Méprisant tout ce qui était proprement charnel, certains croyants sont parvenus à considérer comme péché les désirs de ce corps. On oublie trop facilement que le corps humain est le couronnement de la création de Dieu ! Mais revenons à la notion de parenté.

«  Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne ». Exode 20 :12 C’est le seul repère des 10 Paroles données au Sinaï à Moïse qui soit porteur d’une promesse ! C’est dire l’attention que nous devons porter à nos parents ! Jésus venant parfaire ce commandement de son Père a été irréprochable sur ce point. N’allons pas chercher dans le texte de Marc (Cf. Marc 3 :35) une quelconque parole de rejet à l’encontre de sa propre mère et de ses frères.

Toutefois, le Christ a saisi cette occasion pour souligner une différence importante entre l’aspect humain et l’aspect spirituel. Il définit une priorité dans nos responsabilités envers nos parents. La vraie parenté, celle qui est source de vie éternelle, est avant tout spirituelle.

Pour le Seigneur, faire la volonté de Dieu devient la référence pour devenir frères, sœurs, mères. Seule la grâce accomplit ce miracle.

Le Christ dans son message a repositionné l’objectif suprême de Dieu. La création humaine n’est qu’une étape. L’éternité sera la destination finale de tous ceux et celles qui auront accueilli sa merveilleuse bonne nouvelle. Réintégrer la famille céleste, telle est la finalité divine. Elle donne du sens et de la cohérence à sa création. Les bienfaits de cette vérité sont immenses. Elle valorise la vie de chacun de nous. (Cf. Matthieu 10 :30) Nous sommes l’objet d’une grande attention. Elle procède de l’amour. (Cf. Jean 3 :16) De plus, elle révèle la nature profonde des motivations divines.

Nous n’avons pas été créés pour périr mais pour vivre !

Mon frère, ma sœur, ma mère sont ceux qui font la volonté de Dieu. La voilà la révélation essentielle !

Notre quête permanente doit s’orienter vers la recherche de cette volonté. Certes, c’est la démarche la plus difficile de notre existence. Connaître la volonté de Dieu pour soi, dans le détail, relève du parcours du combattant. Toutefois, Dieu met tout en œuvre pour nous aider dans cette marche. « Dieu met en œuvre en vous et le vouloir et la mise en action, selon sa bienveillance » Philippiens 2 :13 (traduction libre)

Soyons tous encouragés ! Le bon plaisir de Dieu, son bienveillant dessein pour chacun de nous, est de nous aider à cheminer paisiblement dans notre désir de faire sa volonté. Et cette volonté est d’accéder à la vraie vie, celle que l’on qualifie d’éternelle.

David avait raison de présenter cette priorité pour lui-même :

 « Enseigne-moi à faire ta volonté ! Car tu es mon Dieu, que ton bon esprit me conduise sur la voie droite ! » Psaume 143 :10

En fait, comment peut être définie la volonté de Dieu ?  Jean 6 :38-40

La compréhension de la volonté de Dieu intègre plusieurs aspects :

 

Cette volonté part d’une affirmation que l’on oublie trop souvent, à savoir :

Dieu veut par-dessus tout que l’on vive. Le christ est venu pour nous donner la vie et cette vie est qualifiée de surabondante (lire Jean 10 :10) Пερισσον, en grec,

signifie  qui dépasse (en quantité et en valeur), extraordinaire, surabondant, superflu.

Sommes-nous bien conscients de la beauté et de la profondeur du don de cette vie ?

Lors de sa pérégrination vers la terre promisse, l’Eternel s’adressa au peuple, par Moïse, en disant ces paroles pleines d’affection et de tendresse :

«  Dieu ne veut ni t’abandonner, ni te perdre… » Deutéronome 4 :31.

 

De même, dans la nouvelle alliance, Jean rapporte les paroles de Jésus  : « Or, la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de tous ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour » Jean 10 :39

Matthieu n’est pas en reste lorsqu’il nous restitue les propos de Christ :

«  Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu... De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul de ces petits » Matthieu 18 :11 et 14

Toute l’attention de Dieu pour l’humain est résumée dans une toute petite parabole :

La brebis perdue (Cf. Luc 15 : 3-7)

                                       

Première constatation :

Nous avons du prix aux yeux de Dieu. Il nous a créés par amour, et il tient infiniment à nous. Il nous désire, il nous veut en proximité de relation. Il nous intègre dans son intimité. Nous sommes précieux pour Lui. Nous n’avons qu’une très, très, faible idée de ce que Dieu réserve à ceux qui lui font totalement confiance !

 

Deuxième constatation :

Dieu a besoin de notre consentement, de notre adhésion. Il ne veut pas nous imposer ce que nous ne désirons pas. Nous sommes libres !

Il a donc remis à son fils la tâche de nous sauver, c'est-à-dire, plus simplement, de faire émerger en nous le désir d’exprimer notre réponse, notre adhésion à son projet. Tous les serviteurs célestes sont mobilisés à cette fin positive pour chacun de nous. (Cf. Ministère des anges, du Saint-Esprit…)

Cette volonté passe par différentes phases :

Il y a d’abord l’invitation. « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos… Recevez mes instructions… » Matthieu 11 :28,29 Il est vital de prendre en compte ce que le Christ a fait pour nous.

Puis l’adhésion. « La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour » Jean 6 : 40

Le verbe qui a été traduit par voir est beaucoup plus riche dans l’original.

Le verbe grec Өεωρεω a toute une palette de sens. Elle va du simple état de spectateur, à celui de regardant, puis d’observant, puis d’examinant, pour finir à celui de contemplant.

Le deuxième verbe Пιστεω est très clair :

Faire acte de foi = adhérer au message du Christ. Ne faire qu’un avec celui qui est venu réparer « nos pannes » de relation avec Dieu. Le Christ nous a permis d’être de nouveau, comme en Eden, dans la connexion de l’éternité. Comme dans une panne d’électricité, le courant a été rétabli. Nous pouvons, dès à présent être dans la lumière.

 

La foi est donc une action positive engageante et responsable face à Dieu. Elle accueille avec joie tout ce que Jésus-Christ est venu faire à notre place. Le divin dépanneur envoyé par le Père nous a remis en pleine lumière. Sa victoire sur le mal devient, par la foi, notre victoire.

« La foi vient de ce que l’on entend, et ce que l’on entend vient de la parole de Christ » Romains 10 :17.

La foi prend naissance au travers  d’une information qui vient de l’extérieur (εκ). (Rappel les 3 sens possibles de cette préposition : sens de déplacement, sens de démarcation, sens partitif- être un élément d’un tout-).

La foi procède d’une écoute (ακοη, c’est l’ouïe en grec).

Et cette écoute réceptionne l’information au travers de, pendant, à cause de, (δια) la parole de Christ.

 

La foi est une sorte de disposition d’accueil qui nous donne envie de recevoir l’envoyé du Père. La foi mène inévitablement à la reconnaissance de Jésus comme Fils de Dieu, Seigneur et Sauveur. (Cf. Matthieu 16 :16 ; Actes 16 :31 ; Jean 11 :23-27).

 

La foi n’est donc pas une disposition arbitraire de Dieu.  (il n’y a pas ceux qui ont la foi et ceux qui ne l’ont pas) non ! 

 

La foi, en germe, est semée en chacun, selon le plan d’amour de Dieu. Les conditions de germination de cette semence relève d’un ensemble de facteurs. Le plus important souligne notre responsabilité. La foi colle au projet divin.

Ayant acté ce fait, disons qu’il y a ceux qui la développent, et ceux qui la laissent latente. (Lire la parabole du semeur, Marc 4 :1-20).

 

L’avènement de la foi conduit, inéluctablement, au désir de découverte de la volonté de Dieu (Cf. Hébreux 13 :20-21)

 

La joie d’entrer dans l’aventure de la foi consiste à entrer dans le champ de découverte de la volonté de Dieu. Cette démarche aboutit au concept de vie positive. Elle est le résultat de l’action de Dieu :

« Soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait. » Romains 12 :2 Dans la vie chrétienne la neutralité dans l’action n’est pas possible.

L’apôtre Jacques est clair :

« Celui qui sait faire le bien et qui ne le fait pas est péché » Jacques 4 :17. C’est comme un tireur à l’arc qui refuserait de viser la cible. Le péché n’est pas de rater la cible, mais plus précisément de ne pas tenter de l’atteindre…

La plupart du temps on a bien conscience de ce qu’il faut faire, mais l’action ne suit pas. Et, sur ce terrain, nous sommes logés à la même enseigne… (Cf. Romains 7 :15-19)

Concentrer toute son énergie pour découvrir tout ce qui est bon pour soi est un passage incontournable. Ce n’est pas pour rien que Jésus a donné ce conseil pertinent : « Prenez garde à vous-mêmes » « Soyez sur vos gardes » Marc 13 :9,23.

 

Histoire : «  Papa, viens vite à mon secours ! » criait un tout jeune enfant. Il avait enfoncé sa main dans un vase vide et ne pouvait plus la retirer, malgré ses efforts désespérés. Fallait-il casser le vase ! Le père n’était pas loin de le faire, lorsqu’il pensa tenter une dernière manœuvre.  « Allons, calme toi lui dit-il, allonge bien tes doigts lentement et essaie de retirer ta main ». « Mais je ne peux pas répondit l’enfant, et pourquoi tu ne peux pas répondit le papa ? Parce que je tiens quelque chose... Et c’est quoi ? Un euro pour m’acheter des bonbons ».

Souvent nous sommes dans les mêmes dispositions de cet enfant,on veut tout, mais sans rien lâcher !

 

Le secret de la vie positive s’inscrit dans une disposition d’esprit de confiance en Dieu, et d’analyse de ses vraies motivations

Il ne s’agit en aucune manière de se dévaloriser, mais plutôt d’être lucide sur soi. On voit bien où nous conduisent nos tendances naturelles !

Reconnaître que nous avons besoin d’une aide extérieure pour mieux vivre, c’est déjà faire un grand pas… Avoir la forte conviction que Dieu nous conduit sur un chemin de vie, et qu’Il intervient à chaque fois que cela est nécessaire, c’est s’abonnir dans la foi.

 

Exemple de Caleb : Deutéronome 1 :35-36

Caleb, avec Josué, a fait partie des douze espions envoyés par Moïse pour explorer le pays de canaan.

Apparemment tous n’ont pas vu les mêmes choses ! Seuls Caleb et Josué ont présenté un rapport positif devant le défi de conquête de ce pays promis. (Nombres 14 :24) Le rapport de Caleb exprimait en fait toute la volonté de Dieu pour le bien du peuple ; il était le reflet de sa relation avec Dieu.

 

Exemple de David : 2 Samuel 15 :26

David voit sa royauté renversée par son propre fils Absalom.

Ne voulant pas lutter contre son fils, il décide de fuir au désert avec quelques fidèles.

David avait emporté l’arche de l’alliance symbole de la présence de Dieu, mais après s’être ravisé, il demande à Tsadok de la ramener à Jérusalem. David prononce alors des paroles de fidélité à son Dieu en exprimant sa complète soumission à sa volonté. Pourtant l’expérience fut très dure :

 2 Samuel 15 :30 «  David monta la colline des Oliviers, il montait en pleurant et la tête couverte, et il marchait nu-pieds ; tous ceux qui étaient avec lui se couvrirent aussi la tête et ils montaient en pleurant ».

 

Mais finalement, David verra sa foi en Dieu triompher. A travers cette grande épreuve, il témoignera de l’importance de s’en remettre complètement à la volonté de son Dieu.

Psaume 40:9 « Je veux faire ta volonté mon Dieu ! Et ta loi est au fond de mon cœur ». C’est ce même David qui exprimera de façon touchante cette belle vérité : « Sonde- moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Eprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis moi sur la voie de l’éternité ! » Psaume 139 :23,24.

 

Conclusion :

 

Prendre du plaisir à faire la volonté de Dieu, c’est plus simplement avoir le désir et la volonté de suivre l’exemple de Jésus-Christ.

Cela intègre, inévitablement, de prendre en considération ce que le Christ a dit et non pas ce que nous avons envie d’entendre. Une attention particulière doit être portée à toutes les Paroles du Seigneur.

 « Ceux qui me disent : seigneur, Seigneur ! n’entrerons pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » Matthieu 7:21

 

Etre constamment dans la recherche de sa volonté, c’est aussi avancer sur le chemin de la foi ; c’est faire confiance même si nous ne savons pas où nous allons, et comment nous y allons ! (Pour s’en convaincre il faut relire le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux.)

Il demeure vrai, que faire confiance à Dieu, donne curieusement, plus envie d’entreprendre. La recherche de la volonté de Dieu, qui est le secret de la vie positive. Elle fait, sans aucun doute, appel à l’humilité, à la reconnaissance, et à l’amour.

 

La prière référente transmise par le Christ mérite d’être profondément méditée.

«  Que ta volonté soit faite, comme dans le ciel aussi sur la terre ». Matthieu 6 :10 (Traduction littérale) Comme cette volonté est harmonieuse dans le ciel, elle doit l’être tout autant dans notre vie, avec l’assistance du Saint-Esprit.

Le Christ a déclaré : «  ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » Jean 4 :34 Imitons son exemple et nous serons heureux dès ici bas.

      

  

                              Jacques Eychenne

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