La puissance de la foi

 

  La puissance de la foi

                       ou

 l’incroyable combat de David

     1 Samuel 17 : 31-58

 

Introduction :

Introduction :

 

Nous connaissons bien l’histoire épique du combat de David et Goliath, mais revisitons là ensemble, pour notre instruction, à la lumière de ce que l’apôtre Paul écrit aux chrétiens d’Ephèse (cf. Ephésiens 6 : 11-17). En effet, Paul considère que les chrétiens sont appelés à défendre leur foi pour affirmer leur appartenance à Dieu. Mais peut-on faire tout et n’importe quoi ? Sous prétexte de ne pas trahir ses convictions, quelles sont les limites à ne pas franchir ?

Ce récit historique est une référence : Il oppose David, un tout jeune berger, à l’aguerri guerrier philistin Goliath.

Rappel historique : Saül a été le premier roi en Israël. Après avoir suivi les directives et conseils de Dieu dans sa jeunesse, Saül a progressivement oublié son Créateur. Il a aussi occulté le fait que Dieu l’avait porté à la royauté, et que ses exploits étaient l’œuvre du Tout-Puissant. Avec le temps, la confusion s’est faite dans son esprit. Confusion entre l’action de Dieu dans sa vie, et sa propre intelligence, son art de la guerre, et sa maîtrise des situations. Petit à petit, mais insensiblement, il s’est convaincu que ses victoires étaient plus les siennes que celles de Dieu (Sur ce point nous pouvons tous nous sentir concernés. Une analyse sans concession devrait nous permettre de voir clair à propos de nos réelles motivations). Les conséquences de cette confusion, ayant entraîné une perte de relation avec son Dieu, furent dramatiques. Dieu lui retira son soutien, et porta toute son attention sur un jeune adolescent, plein de fougue et d’enthousiasme. Son nom est David, le petit dernier d’une grande famille. Son père s’appelait : Isaï (cf.1 Samuel 17 : 17). David accédera au trône d’Israël, après la mort de Saül.

 

Développement :

 

Examinons maintenant de plus près la position de Saül (avec son armée) face à de menaçants Philistins. Quand ces derniers vinrent à Soco pour lui faire la guerre, Saül et son armée restèrent comme paralysés et sans force. De plus, ils furent nargués par un géant appelé Goliath. Chaque jour, il se présentait devant l’armée d’Israël et lui lançait un défi. Ses paroles étaient pleines d’arrogance et de mépris (cf.1 Samuel 17 : 10-11). La scène s’est reproduite pendant 40 jours, deux fois par jour, soit 80 fois, c’est impressionnant ! (cf. 1 Samuel 17 : 16). 

Il faut dire que Goliath était un géant, et personne ne voulait s’aventurer à aller à sa rencontre (cf. 1 Samuel 17 : 4-10). Il mesurait un peu plus de 3,5m, portait une armure de 82 kg et sa lance pesait près de 10kg. Apparemment, et à vue humaine, l’obstacle que représentait le colosse Goliath paraissait insurmontable. D’ailleurs, l’attitude de tous les généraux de Saül fut assez

 

significative sur ce point : Aucun n’a bougé, aucun n’a voulu relever le défi, malgré la récompense (cf. Saül promettait une de ses filles en mariage).

 

Ce récit est une parabole des temps modernes.

Quand on observe le comportement du roi Saül, on comprend pourquoi l’armée d’Israël fut sans force, face à cet ennemi redoutable. Saül avait complètement perdu le sens de sa responsabilité. Il avait oublié Celui qui l’avait investi ! N’est-ce pas Dieu qui l’avait conduit de victoires en victoires ? Mais Saül s’attribua les mérites de ses exploits. Grisé par ses précédents succès, il oublia ou plutôt résolut d’oublier, que Dieu l’avait conduit jusqu’à présent.

 

Cela pose la question de la confusion entre l’action de l’homme et celle de Dieu. Quand on ne sait plus distinguer ce qui est le fait de Dieu, et où se situe humblement notre action, on entre dans la confusion. Elle devient source de problèmes. On s’attribue beaucoup de succès, et on oublie l’action puissante de Dieu. Pourtant, la réalité nous dit bien que c’est l’action du Seigneur Jésus, et l’assistance de l’Esprit de Dieu qui nous aident chaque jour à relever les défis de la vie (cf. Jean 15 : 5 ; Romains 8 : 26).

 

Qui fait quoi en nous, pour nous et par nous ?

 

Il demeure vital de bien identifier ce qui inspire nos choix et conduit nos actions. Prenons garde de ne pas nous illusionner sur nous-même… Car, les défis qui jonchent nos parcours sont de plus en plus nombreux en tant que chrétiens (même si d’une manière générale cela concerne tout le monde).

Face au Goliath des théories de l’origine de l’homme et du genre, face au Goliath d’une société athée, dirigée par le pouvoir de l’argent teinté d’épicurisme, face au Goliath des politiques qui ne peuvent que limiter les dégâts d’une dégradation galopante des valeurs morales et de la violence, quelle position avons-nous ? Sommes-nous, nous aussi, paralysés et sans force ?

Lorsque les Goliath modernes menacent notre foi, comment réagissons-nous ?

C’est là qu’il faut se souvenir que Dieu est toujours prêt, par son esprit à saisir (cf.1 Samuel 16 :13) ceux qui ont la volonté de relever les défis ! Précisons qu’ils sont d’abord personnels. L’expérience de David dans sa prime jeunesse l’atteste. Avant de vouloir changer le monde, il faut commencer par se remettre en question. Même si nous sommes de plus en plus sensibilisés aux problèmes de notre planète (entre autres par les médias), nous ne pouvons porter toute la misère humaine. Il faut refuser d’être culpabilisés sur ce point. Par contre, en nous et autour de nous, les défis existent.

 

Cette simple histoire est donc d’une brûlante actualité :

 

Ceux qui étaient les plus à même d’agir, apparemment les plus qualifiés : Saül, ses généraux, ou même ses vaillants guerriers, ont été paralysés par la peur. Ils ont délibérément mis leur foi en Dieu entre parenthèses. Dans la circonstance, leurs yeux ne pouvaient qu’acter la terrible menace d’un anéantissement imminent. Ils ne voyaient que l’obstacle effrayant sans percevoir une solution.

Les plus intelligents, les plus diplômés, les plus doués ne sont pas toujours les plus utiles à Dieu ! Jésus a choisi pour le suivre des gens simples qui sortaient de la référence du spirituellement correct. Il aurait pu engager les élites de son temps. Aux capacités intellectuelles, il a substitué le don de soi, la force d’aimer, la disponibilité, la confiance et le courage. Autant dire les valeurs du cœur

 

L’apôtre Paul a eu raison de rappeler que Dieu choisit souvent « les choses faibles pour confondre les fortes » 1 Corinthiens 1 : 27, version LSG.

Dieu va donc choisir un jeune, plein d’enthousiasme et de détermination, mais aussi guerrier inexpérimenté. Son nom bien connu est David. Ce choix surprenant a décontenancé et déconcerté sa famille. Ses frères ont eu des pensées négatives à son égard. Il a dû en être de même avec ses amis et son entourage. Tous considéraient que David devait retourner garder le troupeau familial. Sa place n’était pas sur un champ de bataille…

Pourquoi les choix de Dieu sont étonnants et déroutants pour l’homme ? Dieu dit au prophète Samuel : « L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au cœur » 1 Samuel 16 : 7. Ah ! Ce fameux piège de l’apparence et de la brillance !  Gardons-nous des regards superficiels et des analyses rapides…

Pourquoi Dieu a choisi David ? Lire 1 Samuel 17 : 26,32-37.

Critiqué par ses frères qui le prenaient pour un « orgueilleux et malicieux » v. 28, ou « arrogant et de mauvaise foi », David a témoigné malgré tout. Qu’il est difficile, très souvent, d’être reconnu par les siens dans ce que l’on est vraiment. Dieu seul nous connaît réellement. David aurait pu n’être qu’un simple spectateur de ce triste spectacle. Il aurait pu se taire et ne rien faire, comme le souhaitaient ses frères, mais il n’en fut rien…

 

David assuma un choix intérieur au mépris de ce que pouvait penser son entourage. Sa motivation de cœur était pure. Sa confiance en Dieu était pleine de cette force que Dieu lui conféra pour vaincre.

Dieu a besoin pour notre temps, d’hommes et de femmes qui osent dire leur confiance en un Dieu d’amour. Un Dieu par lequel tout est possible (cf. Matthieu 19 :26). Si nous étions pénétrés par cette idée, de réels défis à notre portée seraient rendus possibles.

Les évangiles nous rapportent l’histoire d’un père qui vient trouver Jésus car son fils est épileptique, sourd et muet. Il lui dit : « si tu peux faire quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous » Jésus reprend le mode conditionnel de la phrase de ce père (pour supprimer son doute) et lui répond : « Tout est possible à celui qui croit ». Le récit poursuit : « aussitôt le père de l’enfant s’écria : « je crois ! Viens au secours de mon incrédulité » et le Christ accomplit le prodige (cf. Marc 9 : 22-25, version LSG). Il est clair que nous avons tous la même difficulté de ce père, alors que le seigneur veut nous faire entrer dans une sixième dimension divine. Celle qui fait appel à la foi.

 

Ainsi agit David dans ce récit que nous analysons : Sa foi s’est traduite par une action déterminée et courageuse. Elle fait suite à son témoignage depuis sa plus tendre enfance ! Sa cohérence entre le dire et le faire fut parfaite.

Comment David est-il passé à l’action ? En étant lui-même, vrai, et simple.

Il a bien essayé la tenue de guerre qu’on voulait lui imposer. Ce n’était pas une armure ordinaire, c’était celle du roi Saül. Seulement, il est toujours difficile d’entrer dans l’armure d’un autre (cf.1 Samuel 17 : 39). Là encore il nous faut être vigilant ! Rien n’égale l’expérience personnelle dans sa relation à Dieu.

Les conseils de la famille, ou des amis, peuvent occasionnellement nous aider, mais rien ne remplacera la nécessité d’avoir une conviction personnelle, une démarche de foi personnelle. Les armes spirituelles qu’on se choisit sont celles

 

qui nous conviennent le mieux. A nous de faire respecter nos choix.

 

David a donc choisi ses propres armes : Lire : 1 Samuel 17 : 40.

Il a pris un bâton, certainement son bâton de berger. Puis, il est allé dans le lit du torrent chercher 5 pierres polies. Il les a mises dans sa gibecière et avec sa fronde à la main, il est parti à la rencontre du géant philistin… Quoi de plus naturel pour David que d’utiliser ce qu’il maniait avec dextérité chaque jour. Quoi de plus ordinaire que des cailloux d’un ruisseau. Cela pouvait paraître stupide, dérisoire, insensé, déraisonnable, Mais David a eu la sagesse de se préparer à exécuter un geste qu’il maitrisait parfaitement. Il n’a rien inventé, il a voulu reproduire un des gestes de son quotidien.

Pour avoir ce type de comportement, il faut savoir dépasser le regard des autres et être confiants dans ses propres capacités. Il faut surtout avoir confiance en Dieu et en soi. Cette alchimie invisible s’appelle la Foi.

 

Le combat entre David et Goliath fut grandiose. cf. 1 Samuel 17 : 41-47.  A vue humaine, David n’avait aucune chance, mais avec Dieu, l’impossible s’est réalisé ! Sommes-nous conscients que le contenu de ce récit, haut en couleur, peut transformer notre vie ?  David a eu raison de chanter dans les psaumes ces paroles : « Avec Dieu nous ferons des exploits… »  Psaumes 60 :14.  

Notre monde et les communautés chrétiennes ont besoin de David, c'est-à-dire d’hommes de foi et de courage. D’hommes et de femmes qui ne s’arrêtent pas à l’apparence des forces d’opposition, mais qui confiants en Dieu, avancent envers et contre tout. David ne s’est pas contenté d’identifier l’ennemi, l’adversaire de Dieu, il a agi avec détermination, avec volonté, avec précision, avec envie d’en finir au plus vite. Lire : 1 Samuel 17 :48-54.

 

Le philistin marcha dès qu’il vit David, tandis que ce dernier courut pour le rencontrer. Goliath marche, sûr de sa victoire, et David court, sachant qu’elle est déjà acquise. Que nous inspirent ces deux attitudes ?

 

Mais enfin, qu’est-ce qui a fait courir David ? 

Son amour pour son Dieu : Sa foi a été totale. Il n’a pas pu supporter que l’on se moque de son Père céleste, et que l’on méprise et humilie son peuple. Sa foi fut pleine de l’assurance que Dieu plaçait en lui. Elle a eu la particularité d’attribuer à Dieu la victoire, avant même de l’avoir remportée. David, ce jeune adolescent aux cheveux blonds et à la belle figure (cf. 1 Samuel 17 : 42), bravant le ridicule, s’est servi d’une simple fronde et d’un seul caillou. La jeunesse doit nous insuffler l’enthousiasme, il faut croire en elle et lui faire confiance, si l’on veut que des David se lèvent !

David ne s’est pas embarrassé de choses inutiles, il a pris l’essentiel pour agir vite et bien ! Il a couru léger, il a manifesté de la vivacité.

Pour vaincre dans nos vies, il nous faut imiter l’exemple de David :

- Choisir nos propres armes, et non celles d’un autre, ou des autres.

- Être complètement conscients que la victoire appartient à l’Eternel (Ne pas confondre la foi avec ses propres prétentions).

- Viser à plus de légèreté dans nos courses. Ne garder que l’essentiel. Ne pas s’encombrer de tout ce qui peut freiner notre progression. Montrer du zèle au combat. Encore plus précisément, on pourrait rajouter aujourd’hui :

- Se concentrer sur l’essentiel vital pour accomplir ce que Dieu veut de nous. Savoir quel défi nous avons prioritairement à relever, d’abord sur un plan personnel.

- Savoir que la vie est un vrai combat, et qu’il est capital de choisir ses armes et de savoir les utiliser judicieusement avec habileté.

- Connaître ses vraies motivations : C’est l’amour pour son Dieu qui a transporté David dans la victoire. Il peut en être de même pour nous.

 

Goliath est le type d’un monde de violence animé par un esprit opposé à celui de Dieu. Il est le type de la provocation et de l’adversité, donc de Satan.

 

David est le type de l’homme de foi par excellence. Il relève les défis les plus insensés par amour pour son Dieu. Il est prêt à perdre sa vie, parce que l’honneur du Dieu d’Israël est en jeu. Dans son combat et dans sa victoire au nom de l’Eternel, Il est un type du Sauveur qui affronte le combat et obtient la victoire (cf. Dans la généalogie de Jésus, chez Matthieu, Jésus-Christ est fils de David et non de Marie et Joseph Matthieu 1 : 1). David, envoyé comme le champion d’Israël par Saül, a triomphé par amour pour Dieu. Jésus, envoyé comme champion par son Père, a triomphé, par amour, de notre humanité.

 

Désormais, dans les Ecritures Saintes, être de la postérité de David est une référence. Pourtant, que de faux pas dans le parcours de ce héros : meurtres parfois avec préméditation, vols, adultère, mensonges etc… Oui, mais voilà, Dieu regarde au cœur de l’homme, et David a beaucoup aimé.  Or « L’amour couvre une multitude de péchés » 1 Pierre 4 : 8 (πληθοϛ= un très grand nombre, une multitude, souvent traduit par : foule). Ailleurs, Salomon, son fils, écrit : « L’amour recouvre toutes les fautes (ou rebellions) » Proverbes 10 :12. (La symbolique du propitiatoire de l’arche de l’alliance est ici saisissante). C’est la grâce qui couvre les transgressions. Les verbes utilisés l’attestent. Comme le dit si bien l’apôtre Jacques : « La compassion triomphe du jugement » Jacques 2 :13

 

Conclusion :

 

Le plus beau des combats demeurera à jamais, celui du cœur. Depuis son plus jeune âge, David avait pris l’habitude de défendre ce qui lui était confié. C’est ainsi que berger il triompha du lion et de l’ours. David illustre le parcours de la foi qui s’approprie la victoire avant même de l’avoir remportée. Seulement David sut faire la différence entre ce qui était de son fait, et ce qui appartenait à Dieu. Son témoignage est un plaidoyer de l’action divine. Cette foi épanouie n’est pas transmissive. Elle interroge et peut être déroutante pour tout citoyen lambda, mais en réalité, elle est bénéfique pour tous ceux qui en font l’expérience.

A chacun ses petits et grands défis !

« Faites le premier pas sur le chemin de la foi. Vous n’avez pas à le parcourir entièrement, juste à faire le premier pas ». Martin Luther King, pasteur, homme politique, écrivain (1929-1968).

 

                                                                       Eychenne Jacques

 

PS : LSG, version Louis Segond.

 

                    

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

                                               

 

 

 

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