Jonas le récalcitrant

 

             JONAS

                 ou

 le prophète récalcitrant        

         Jonas chapitre 1

 

Introduction :

 

Parmi les livres bibliques épiques et dignes des plus grands romans d’aventure, le livre de Jonas occupe une place de choix. Jugez plutôt :

Des païens qui croient et un prophète de Dieu qui refuse de croire. Un grand poisson qui avale un humain, et le vomit vivant sur une plage. Un prophète qui prie dans le ventre d’un grand poisson, et s’émerveille de la miséricorde de Dieu à son égard. Une ville sanguinaire et pleine de violence qui se convertit en un seul jour. Un arbre qui pousse en une nuit et meurt le lendemain, une colombe ou palombe (signification du nom de Jonas) qui fait un séjour dans les profondeurs abyssales. Un prophète d’Israël envoyé vers une nation ennemi pour l’aider à éviter sa destruction, et se convertir à YHWH-Adonaï (énumération non exhaustive en vrac) …Tout, dans ce livre de Jonas est là pour bousculer nos schémas de penser, nos positions sédimentées, et nous ouvrir à une compréhension qui va au-delà du récit, au-delà des faits. Dans son introduction au livre de Jonas André Chouraqui écrit : « Nous avons dans ce petit volume un exemple parfait des méthodes d’écriture employées par les Hébreux. Le style semble être celui d’un scénario de film. Chaque mot indique une action, illustre un geste. Rien d’inutile dans ce texte écrit pour édifier, avec une maîtrise, une évidence, une objectivité, difficilement imitables » A. Chouraqui, La Bible, éd. Desclée de Brouwer 1985, p.1065

Mais contrairement à l’avis de certains, nous ne sommes pas en présence d’un conte pour enfant. Bibliquement, Jonas est bien un prophète qui a existé. Il est fils d’Amittaï, et prophète de Dieu à Gath-Hépher, en Galilée (cf. 2 Rois 14 :25 ; Jonas 1 :1). Il vit sous le règne du roi d’Israël Jéroboam 2 (établi à Samarie, - 782--753) qui malgré ses infidélités envers Dieu, a rétabli les frontières historiques de ce peuple (ce sera le plus grand territoire d’Israël). Face à lui, la puissante et orgueilleuse nation assyrienne, maîtresse de presque tout l’Orient, avec sa capitale rutilante de beauté nommée Ninive. (Elle conquerra le royaume d’Israël en – 720).

 

Développement :

 

D’emblée nous sommes plongés dans le vif du sujet. Dieu parle et dit à Jonas :

 

« Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle ! Car sa méchanceté est montée jusqu’à moi » Jonas 1 : 2.

 

« Lève-toi », « se tenir debout », c’est toujours dans les Saintes Ecritures une attitude responsable. C’est la posture de ceux qui veulent agir et se mettre en marche. Jonas est invité à être de ceux-là. Il avait auparavant contribué par son action, à récupérer les territoires perdus d’Israël, agissant autant comme prophète que comme homme d’état (selon le livre des rois cité ci-dessus). Là, il est chargé de mission : il est envoyé dans la capitale de la grande puissance militaire ennemie. Dans notre texte, c’est déjà une surprise, quand on connaît par l’histoire, la grande machine de guerre brutale et inexorable qu’était l’Assyrie. On est cependant en présence de la première grande évangélisation en pays ennemi. Jonas aurait dû en être fier ! La justification de cet envoi, comme porte-parole du verdict de Dieu sur Ninive, est la pratique du mal. Pour mieux comprendre humainement le désappointement de Jonas, il faut revisiter l’histoire. Les assyriens étaient réputés pour leur cruauté. Les régions conquises, dont a fait partie la Palestine, ont été soumises aux travaux forcés, aux saccages des terres cultivables en semant du sel pour les transformer en désert, et à la déportation. Ce n’est pas rien que d’être envoyé par Dieu vers ces gens-là ! Il y avait de quoi être surpris. (La cruauté assyrienne ne fut pas réservée à la seule Babylone, partout où des villes se révoltèrent contre ce régime, ses habitants furent empalés, brûlés ou écorchés vifs. On raconte que le roi Assourbanipal après avoir capturé les rois vaincus, les attachait à son char et les traînait comme trophées en faisant le tour de la ville).

On peut donc comprendre l’incompréhension de Jonas ! Elle va vite se traduire en opposition au plan divin. On a souvent mis en avant qu’il ne voulait pas perdre la face, mais il y avait de quoi perdre la tête ou sa tête ... Alors ne pouvant contester l’ordre du Tout-puissant, Jonas se lève, certes ! mais pour fuir. Le texte précise « loin de la face de l’Eternel » Jonas 1 : 3, version LSG ou « hors de la présence du Seigneur », version TOB. Non seulement il fuit, mais encore, il doit payer le prix de sa fuite. Cela dénote de la part de Jonas une vraie volonté de ne pas obtempérer à l’impératif divin !

Ne fustigeons pas le prophète ! Nous sommes tous des Jonas ! « Chaque homme porte (en lui) la forme entière de la condition humaine » (1). Combien de fois n’avons-nous pas fui devant une parole claire du Seigneur parce qu’elle nous dérangeait passablement ? La question de notre responsabilité en tant qu’envoyé, porteur d’un message d’avertissement au monde, ne nous est-elle pas aussi posée ? (cf. Mattieu 28 : 18). Qu’en faisons nous en tant que témoin de l’amour du Christ ?

 

Jonas part carrément à l’opposé de Ninive (elle se situait à côté de l’actuel Mossoul, sur la rive gauche du Tigre, en Irak) vers Tarsis (Vraisemblablement Tartessus, près de Gibraltar) aux confins du monde méditerranéen (extrémité du monde connu d’alors). On le voit très déterminé ; il va à Japho (la Joppé du N.T, Tel-Aviv-Jaffa d’aujourd’hui), et s’embarque avec les autres passagers, le plus naturellement du monde. On dirait qu’il se paie sa petite croisière, un moment de détente dans un ministère difficile. Il quitte tout pour respirer l’air du large. Connaît-il des gens à Tarsis ? et Pourquoi Tarsis ? Nous l’ignorons. Cette démarche rocambolesque nous renvoie à tous nos ras-le-bol quand nous subissons ce que nous n’avons pas décidé. N’avons-nous pas parfois envie de prendre le large ? Laisser toutes nos problèmes derrière nous et partir le plus loin du monde ? 

Mais surprise ! Dieu respecte le choix de son envoyé. Il le laisse faire ! Il le laisse partir ! Ce type de situation où Dieu compose avec l’humain est particulièrement édifiant. Dès lors comment Dieu va-t-il s’y prendre pour faire comprendre à son serviteur qu’il s’est trompé de route ?

L’amour divin a une caractéristique, il est agissant et intemporel. En réalité, il faudra 6 interventions, aussi tranchantes qu’un scalpel, pour crever l’abcès de son incrédulité. Dieu va devoir vaincre les réticences de son héraut, et l’amener à adhérer à son projet : le salut d’un peuple ennemi. Seulement, face à l’injonction divine, Jonas ne dit rien, il fuit. Essayons de comprendre sa motivation ? Quelles raisons impérieuses a-t-il pu trouver pour fuir la présence du Tout-Puissant, sa ville, sa famille, ses amis ? Nous ne le savons pas avec

précision. Est-ce par peur ? A cause d’une compréhension limitée de l’appartenance au peuple de Dieu ? La crainte de perdre la face ? De perdre la vie ? Qu’importe ! Sa réaction humaine nous instruit : sa fuite ne nous renvoie-t-elle pas à toutes nos fuites, toutes nos lâchetés, nos faux prétextes, pour ne pas faire la volonté de Dieu ? Déjà, ce début de récit nous interpelle sur nos compromissions ! Pourquoi, par exemple, ne faisons-nous pas ce qui est dit clairement dans la Parole de Dieu, reprise par le Christ ? Comment vivons-nous les 10 Paroles gravées dans la pierre au Sinaï et réaffirmées par le Seigneur Jésus ? Prenons le temps d’examiner sérieusement nos fuites…

Dieu, le Tout-Puissant étant dans l’impossibilité de dialoguer avec son serviteur, privilégie l’action.  C’est le propre de la démarche divine : toujours interpeller les humains indociles que nous sommes. La Parole du Seigneur se met alors en mouvement. Elle demeure toujours en mouvement même si nos yeux ne peuvent le constater (Il est bon de prendre conscience que l’amour divin est perpétuellement en action pour notre propre bien, cf. Romains 8 : 28).

 

1) Première action de YHWH-Adonaï : La tempête (Jonas 1 : 4-16).

 

Elle est si forte que le bateau est sur le point de faire naufrage. Panique à bord ! On jette le maximum de choses pour alléger le navire.  Ce n’est pas le cantique « plus près de toi mon Dieu » qui est chanté, comme dans le naufrage du Titanic ; c’est plus fort, les marins prient chacun leur dieu et Jonas l’homme de Dieu, dort. C’est le monde à l’envers, apparemment les non-spirituels le deviennent et celui qui l’est, ne l’est plus. Mieux que cela, Jonas comprenant ce qui est en train de se passer, descend dans la cale du navire, et choisit une attitude de repli sur soi (Ne plus rien voir, ne plus rien entendre, rester seul avec lui-même, et dormir). Comment peut-il le faire au milieu du vacarme de la tempête ?

Le maître de l’équipage vint le trouver au fond du navire et le pressa de se lever et d’invoquer son Dieu. C’était une invitation à être solidaire d’un équipage en grand danger. De même, de nos jours les chrétiens doivent être solidaires d’un monde en détresse. Quelle ironie de l’histoire, c’est un païen (aux yeux d’un croyant de l’époque) qui lui demande de prier YHWH-Adonaï, son Dieu ! N’est-ce pas parfois ceux qui n’ont pas nos mêmes références théologiques qui nous donnent des leçons de conduite ? Mais encore, toutes ces images évocatrices ne nous renvoient-elles pas à nos comportements dans les tempêtes de nos vies ? 

Et le récit poursuit par un tirage au sort. Suivant les coutumes de l’époque, il faut absolument découvrir celui qui attire le malheur sur ce navire. Quand il y a un grand péril, on cherche toujours des responsables (c’est bien connu !). Il fallait vite trouver un remède. Les marins de ce temps avaient l’habitude d’invoquer les divinités du vent et de la mer. Mais, en même temps, leur dévotion ne fait pas l’économie d’un réel pragmatisme : on allège le navire au maximum. On jette d’abord les objets à la mer, avant d’y jeter le fautif.

Et tout le monde finit par savoir qui est la cause de ce malheur. C’est lui Jonas ! On le presse de questions auxquelles il ne répond pas. Par contre, il témoigne à contre-courant : « Je suis hébreu, et je crains l’Eternel, le Dieu des cieux, qui a fait la mer et la terre » v.9.   Là encore le texte nous déconcerte : Comment le croyant peut-il être une catastrophe pour les non-croyants ? Quel témoignage ! Mais Jonas avoue et réclame sur lui la sentence : « Prenez-moi (Chouraqui a traduit : portez-moi) et jetez-moi dans la mer » v. 12. Jonas est prêt à accepter les conséquences de son choix. Comme le prophète Elie en pleine déprime devant la menace de la cruelle Jézabel, il accepte la mort plutôt que de suivre l’ordre de son Dieu. Il demande à être jeter par-dessus bord en pleine tempête. Remarquons quand même le courage de Jonas. Il accepte de se censurer lui-même avec toutes les conséquences que cela va engendrer. Cette attitude digne mérite d’être soulignée. Jonas est conscient que le malheur qui arrive à cet équipage dans cette tempête le concerne et le responsabilise. (Nombreux sont ceux qui auraient persévéré à clamer leur innocence !).

Cette situation ne nous renvoie-t-elle pas à nos endurcissements ? Ne préférons-nous pas nous perdre dans des chemins sans issue plutôt que de revenir en arrière pour consulter le GPS divin ?

Devant l’aggravation de la situation, les marins qui tout à l’heure invoquaient leur dieu, changent d’attitude : au lieu d’invoquer leurs propres dieux, ils s’adressent au Dieu du coupable de cette tempête :

 

« Ils invoquèrent donc le SEIGNEUR et s'écrièrent : « Ah ! SEIGNEUR, nous ne voulons pas périr en partageant le sort de cet homme. Ne nous charge pas d'un meurtre dont nous sommes innocents. Car c'est toi SEIGNEUR qui fais ce qu'il te plaît » Jonas 1 : 14, version TOB.

 

Prière surprenante pour le moins ! Là encore, le récit est déconcertant : Les mariniers dans leur paganisme sont plus spirituels que Jonas. Lui, le croyant par excellence, le prophète de Dieu est devenu la source des malheurs de l’incroyant ! Reconnaissons aussi que l’histoire des religions n’a pas toujours été une invitation à mieux connaître Dieu... (Et que dire de tous ces exaltés de tout bord qui pensent le servir).

Par contre, l’attitude de cet équipage (qui semble apparemment loin de la connaissance du vrai Dieu) nous renvoie à la détresse qu’il exprime. Ils se sentent innocents d’un meurtre qu’ils pensent commettre. N’en est-il pas de même aujourd’hui ? Beaucoup de populations souffrent alors qu’elles subissent des conséquences de guerres pour lesquelles elles sont innocentes. Cette observation devrait nous rendre plus vigilants dans nos jugements. Les amalgames peuvent induire en erreur nos tropismes moraux et spirituels.

De nos jours encore, en présence d’un malheur prégnant, le monde a tendance à chercher des coupables. C’est un réflexe humain ancestral. Il faut des boucs émissaires. Sur le plan international on ne manque pas de discours condamnant l’adversaire, l’ennemi, le traitre à la patrie etc. Si l’on ne peut s’abstraire à vérifier les informations qu’on veut bien nous donner, nous devons toutefois être solidaire sans équivoque de toute souffrance d’où qu’elle soit. Il me semble que le langage du Christ est limpide sur ce point : il a dénoncé le mal, mais il a aimé l’humain.

Sur un plan plus personnel, face aux tempêtes de la vie, nous cherchons trop souvent des causes sans nous sentir responsables. Nous préférons accuser que de nous accuser. C’est la raison pour laquelle je trouve l’attitude de Jonas très responsable.

Concernant Jonas, on peut se poser la question : pourquoi a-t-il refuser de se repentir ? N’était-ce pas plus profitable pour lui de reconnaître qu’il s’était tout simplement fourvoyé !

Nous touchons là le cœur du vrai problème dans notre relation à Dieu. Comment comprendre que Jonas après avoir dit qu’il était Hébreu, qu’il craignait l’Eternel, autrement dit qu’il professait publiquement sa foi, préfère mourir pour sauver le bateau et son équipage plutôt que de se repentir, revenir en arrière et obéir à Celui qu’il reconnaît avoir créé les cieux, la mer et la terre ? (cf. v.9). A première vue cela parait incompréhensible ! Et pourtant ! Ne sommes-nous parfois, nous aussi, jusqu’au-boutistes dans nos fuites ? Jonas devient le repère

de nos comportements insensés. Nous sommes capables du meilleur comme du pire. Nous pouvons professer notre foi avec hardiesse et sombrer lamentablement dans l’entêtement absurde. En fait, accomplir la volonté divine ou imprimer prioritairement la sienne est un combat permanent. L’important dans le récit comme dans nos vies est que notre Père ne nous perd pas de vue. C’est là un élément déterminant dans la mise en mouvement de son amour pour nous. Jonas a désobéi d’une manière effrontée et nous pouvons aisément pointer du doigt nos égarements. Demeure la nécessité du repentir, c’est-à-dire l’aveu de s’être trompé de chemin. Sans cet aveu l’amour divin est en constat d’échec.

C’est la raison pour laquelle le Seigneur Jésus, tout au début de son ministère public déclara : « Le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle » Marc 1 : 15, version LSG. De même, lors de son premier discours, l’apôtre Pierre à la Pentecôte, à Jérusalem, déclara publiquement en réponse à une question des auditeurs : « repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ… » Actes 2 : 38, version LSG. La repentance est un changement de comportement. C’est s’amender de bon cœur pour mieux suivre les injonctions divines pour son propre bien.

 

Conclusion :

 

Cette première partie du récit nous dépeint le refus de Jonas. Dieu l’accompagne quand même dans son entêtement et prépare l’action qui va lui faire comprendre son erreur. L’expérience de son repentir est le but pédagogique visé par Dieu. Il peut en être de même dans chacune de nos vies, à nous d’en prendre conscience.

Le deuxième objectif de YHWH-Adonaï est de faire comprendre à son serviteur qu’en dehors du peuple d’Israël, il y a d’autres peuples à faire entrer dans sa grande bergerie. Le salut que notre Dieu propose est universel, sans discrimination. il concerne tous les habitants de cette petite planète bleue. Nos esprits garrotés doivent s’ouvrir à cette bonne nouvelle ! Nous pouvons, comme Jonas, abominer le mal, comme la ville de Ninive le pratiquait, mais sans oublier qu’un changement d’attitude peut tout changer. Dieu reste toujours en action, même si nous sommes frappés de cécité. Sa puissance de vie est toujours en mouvement pour tous ceux et celles qui prennent réellement conscience de leur véritable situation. L’apôtre Paul a insisté sur la nécessité d’intégrer ceux qu’il appelle « les païens » au salut (cf. Actes 26 :20 ; Romains 9 : 23-24 ; 10 : 12 ; 11 : 13-36).

 

« Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon cœur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s'il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » Psaume 139 : 23-24, version DRB.

 

« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots » Martin Luther King, Les Pensées revigorantes, François Garagnon, volume 1, Editions Monte-Cristo, p. 184.

(A suivre Jonas chapitre 2…)

                                                                                     

                                                                                     Jacques Eychenne

 

(1) Michel de Montaigne, Les essais, livre 1, chapitre 2, Edition complète, Quarto Gallimard, p.974, Oct. 2021.

PS : TOB, version Traduction Œcuménique de la Bible ; LSG, version Louis Segond 1975.

 

 

 

 

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