Les 3 croix

ou

la tragédie nécessaire

 

Matthieu 27: 27-50

 

 

Introduction :

 

Lorsque l’on parle du vécu du Christ à Golgotha, on serait tenté de tomber dans le piège du lieu commun. Après tout, n’a-t-on pas tout dit, tout écrit, tout détaillé... Alors pourquoi revenir sur cette tragédie ?

Reconnaissons que  notre mémoire a sans cesse besoin d’être ravivée... Et puis, dans le détail, il est important de savoir ce qui s’est réellement passé... De plus, il faut prendre en compte nos ressentis. Ils sont aussi variés que les fleurs des champs. Alors, que chacun se repositionne en face de ces trois croix. Que chacun regarde ces 3 croix plantées à Golgotha. Que chacun fasse son enquête, revisite les textes. Puis que chacun se fasse son opinion et en tire les conclusions qu’il veut...

Un fait est certain. Il y a bien eu 3 croix et pas plus. 3 malfaiteurs disent les textes. Trois personnalités fort différentes, symbolisant 3 itinéraires, 3 destins, 3 choix de vie. Alors, au-delà des faits, cherchons à comprendre comment, nous, pour ne pas dire je, nous nous  serions positionnés dans de telles circonstances.

 

Développement :

 

Lisons Luc 23 :33-46. Les faits s’avèrent bien inventoriés et le contexte nous est familier. Nous savons que Jésus a été arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi. Il a d’abord été emmené chez Anne beau-père de Caïphe, puis chez Caïphe qui était le grand prêtre en service (Cf. Jean 18 :12-14). Caïphe a de nuit,  par crainte de la foule et par soucis d’accélérer les choses,  réuni les autres grands prêtres, anciens et scribes (certainement tous les membres du Sanhédrin) pour un interrogatoire serré. (Cf.Marc 14 : 53-56). Cette démarche était pourtant contraire à la loi. Dans sa précipitation le Sanhédrin a violé la loi sur 3 points :

-         Il a commencé à juger Jésus de nuit or « les jugements entraînant la peine capitale se font le jour et se terminent le jour »  (Cf. Sanhédrin 4,1 Mishna)

-         Il a tenu conseil sur la seule confession du Christ or c’était interdit (Cf. idem, Mishna)

-         Il a jugé la veille d’une fête (d’après la date donnée par les synoptiques) or «  on ne juge pas le soir de la fête (Cf. idem, Mishna). On sait que le jour commençait la veille au soir ; la nuit qui précédait un jour de fête en faisait nécessairement partie.

Pourtant, au petit matin, aux premières lueurs du jour, le jugement tombe : Le blasphème de Jésus, consistant à se déclarer Fils de Dieu, motive la sentence de mort. (Cf.Luc 22 :66 ; Marc 14 :61-64 ; Matthieu27 :1,2)

Alors, décidés d’en finir avec ce personnage de plus en plus gênant, les préposés le conduisent de chez Caïphe au prétoire devant Pilate (Cf. Jean 18 :28). Ce dernier après l’avoir interrogé ne trouve rien qui justifie sa condamnation à mort. De plus,  apprenant qu’il est Galiléen, donc de la juridiction d’Hérode et qu’Hérode est aussi à Jérusalem ces derniers jours, il le renvoie vers lui. (Cf.Luc 23 : 6-8) Hérode fut très content de voir enfin ce fameux Jésus.  Il espérait qu’il fasse, en sa présence, quelques miracles spectaculaires, mais il n’en fut rien. Et comme Jésus gardait le silence, et que les grands prêtres et  les scribes qui avaient suivi Jésus l’accusaient violemment en criant, Hérode déçu, traita Jésus avec mépris et le renvoya de nouveau à Pilate. (Cf. Luc 23 :9-12) Ces évènements durent se passer entre 7 et 8 heures du matin.

Pilate convoqua tout le monde au prétoire. D’après Luc, les grands prêtres, les chefs, et même le peuple était là (Cf. Luc 23 :13) Il essaya de sauver Jésus, en proposant à la foule de le gracier à l’occasion de la fête de Pâques, mais la foule, conditionnée par ses représentants (Cf. Marc 15 :11) cria : « crucifie ! crucifie ! » (Cf. Jean 19 : 6-7,15)

Alors Pilate, après avoir fait flageller Jésus selon l’usage romain, leur livra pour qu’il soit crucifié. (Cf. Marc 15 :15 ; Jean 19 :16)  Les soldats habillèrent  le Christ de pourpre et lui posèrent une couronne d’épines, puis après avoir en chemin réquisitionné un certain Simon de Cyrène pour porter la croix, ils le menèrent en dehors de la ville, en un lieu appelé Crâne, pour le  crucifier avec deux autres brigands notoires. (Cf. Marc 15 : 21-27) L’évangéliste Marc précise l’heure exacte de ce moment historique : La troisième heure, c'est-à-dire 9 heures du matin. Comme nous le constatons, tout a été rondement mené pour mettre fin à la vie de Celui qui a été identifié, par dérision, mais en vérité,  roi du peuple d’Israël. (Cf. Jean 19 :19)

 

Combien de temps le Sauveur est il resté en croix ? 6 heures. De la troisième heure à la neuvième heure. (De 9 heures du matin à 15heure de l’après midi) Et au milieu, à la sixième heure, l’obscurité tomba sur tout le pays. (Cf. Marc 15 :33,34).

 

Nous venons de rappeler succinctement les faits essentiels, essayons maintenant d’imaginer l’ambiance autour de ce triste spectacle, en plein jour de fête.

Rappelons-nous, nous sommes dans une ambiance festive et joyeuse, celle de Pâques. Cette fête est là pour faire mémoire d’un évènement historique : la sortie d’Egypte. C’est à dire le passage de l’esclavage à la liberté. Dieu délivre un peuple et lui donne une identité. Au lieu d’être centré sur ce message, les responsables ont vécu son contraire.  A la délivrance, ils ont substitué la condamnation et la mort. Ce faisant, ils sont passés à coté de Celui qui incarnait la finalité suprême de cette Délivrance. Elle allait bien au-delà de l’aspect circonstancié de la sortie d’Egypte…  

Au lieu d’être dans la joie, cette fête s’est vécue comme une tragédie insolite, anachronique et dramatique. Les ténèbres, à partir de midi, sont venues rajouter à la lugubre et pesante atmosphère. La fête a tourné court, la peur a remplacé la joie. Les chants se sont tus, les regrets et l’amertume ont envahi les cœurs. Alors, on s’est mis à se frapper la poitrine et à regretter d’avoir été témoin de ce spectacle. (Cf. Luc 23 :48)

Rappelons-nous que d’ordinaire en ces heures de liesse, les pèlerins nombreux arrivaient de tous les coins du pays et parfois même de plus loin (Egypte, Asie mineure etc.)

Le spectacle sinistre de ces trois croix plantées juste à l’entrée de la ville devait plomber l’ambiance de fête. Ce devait être un choc émotionnel pour tous ceux qui étaient venus à Jésalem pour être dans la joie et les retrouvailles familiales pour certains. 

Il faut aussi se représenter la scène à la mode orientale. C’était un va et vient bruyant. Parents, enfants, animaux pour les sacrifices, tout ce monde circulait et passait devant les croix. Certains questionnaient. Mais très vite, mal informés par les responsables de garde, ces passants se mettaient  aussi à injurier le Christ et à l’invectiver : « hé ! Toi qui détruis le sanctuaire et le reconstruis en trois jours, sauve-toi toi-même et descends de la croix ! Les grands prêtres aussi, avec les scribes, se moquaient entre eux et disaient : Il en a sauvé d’autres, et il ne peut se sauver lui-même ! Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! Ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient aussi »  Marc 15 :29-32

Sans forcer le trait, il ne faut pas minimiser l’intensité dramatique de la scène. On comprend, même si on ne croit en rien, que cet homme devait être un personnage plus que gênant pour générer une telle vague de haine et de mépris. Cette haine des chefs religieux est assez exceptionnelle. D’ordinaire pendant les préparatifs, et pendant la fête (la plus importante de l’année), les chefs religieux étaient très occupés. Mais là, Ils ont tout laissé pour venir  au pied de la croix proférer des insanités et s’assurer de sa mort. Il fallait une motivation hors du commun et une inspiration diabolique pour oser agir ainsi en tant que chefs spirituels du peuple.

Devant ce triste spectacle et cette vindicte populaire, comment le Christ supplicié s’est-il comporté ? Il garda le silence en restant impavide devant le tumulte et les quolibets provocateurs...

En fait, il va rompre ce silence touchant et pesant à trois reprises essentielles. Elles traduisent la profondeur de ses sentiments et révèlent sa motivation d’amour.

Comment répondre à tant d’agressivité et de haine ? Sa réponse est surprenante.

 

 

1) Sa première intervention est une prière : «  Père, pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » Luc 23 :34(Version Nouvelle Bible Segond)

« Le pardon des ennemis, l’amour de ceux qui nous haïssent, ce n’est pas abstraitement et quand nul ne nous menace qu’il faut les porter en son cœur ; c’est à l’heure décisive de l’injustice et de la persécution. Pour ces juifs aveuglés, qui ont appelé sur eux-mêmes la malédiction du sang, Jésus prie, et aussi pour ces soldats qui ont frappé à coup de masse les clous pénétrant dans sa chair, et peut-être encore pour ceux de ses fidèles qui l’ont abandonné, renié, trahi : Ces quelques mots sanctionnent encore l’offrande de sa vie et lui donnent son sens » Daniel Rops, Jésus en son temps, p. 206

 

2) La première fois Jésus pardonne, la deuxième fois, il sauve un brigand repentant. Se décentrant complètement de lui-même et de sa douleur, assurément vive et intense, le Sauveur se concentre sur un bandit, un malfaiteur.  Ne faisait-il pas parti de ceux qui tout à l’heure l’insultaient ? (Cp.Marc 15 :32) Certes oui, mais qu’importe ! L’amour du Christ prend en compte l’instant présent, car quelque chose a changé dans le cœur de cet homme.

Alors un dialogue surréaliste et étrange s’instaure. Cette actualité se vit au beau milieu de ce brouhaha des passants, des gardes romains, des religieux belliqueux, attentifs aux moindres faits et gestes de celui qui s’était déclaré le Fils de Dieu.

Pour bien saisir la portée de l’évènement, il faut se rappeler que les 2 brigands ont accompagné le Seigneur du prétoire jusqu’à Golgotha. Ils ont vu, entendu, enregistré tout ce concentré d’accusations et de violence contre Jésus. (Cp. Luc 23 :32)

Ce chemin ne les a pas laissés indemne de réflexion : l’un s’est repenti, l’autre pas. Que dit ce dernier : «  l’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait en disant :" N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous ! " »

Cet homme parle de salut, mais  de quel salut parle-t-il ? Quelle est son aspiration ?

Pour lui, être sauvé, c’est être détaché. C’est retrouver sa liberté. C’est reprendre son chemin, comme avant, sans rien devoir à personne. C’est continuer à ne compter que sur lui. Cette fausse conception d’un salut à bon marché n’aura aucune réponse.

Dieu laisse libre tous ceux qui veulent agir à leur guise, tous ceux qui pensent être suffisamment intelligents et sages pour conduire leur vie comme ils l’entendent. Mais alors, convient-il aussi d’accepter que Dieu ne leur réponde pas, et les laisse assumer les conséquences de leur choix. (Cp. Ecclésiaste 12 :15-16)     

Ce brigand qui garde sa morgue jusqu’au bout, a-t-il des raisons valables pour agir ainsi ?  Humainement parlant nous pouvons dire oui !

-         En effet, s’il se compare à ces religieux qui sont là à ses pieds, ces ambitieux prêts à tout pour conserver leur pouvoir, il ne se trouve guère plus mauvais qu’eux... Il suffit de regarder l’expression de leur visage et d’entendre le contenu de leurs propos pour s’en convaincre...

-         S’il se compare à Pilate ou Hérode, là encore il peut soutenir la comparaison. Ils ont tous deux,  par leurs actions, rougi  leurs mains de sang. La cruauté romaine fait partie du décor, elle a une solide réputation.

-         S’il se compare aux magistrats qui l’ont condamné, la plupart sont corrompus. Ah ! Elle est belle la justice ...Ne vient-on pas de relâcher l’ennemi public n°1, le célèbre Barabbas ?

-          s’il se compare aux passants, c’est tous des imbéciles qui se sont fait retourner comme une crêpe. Des gens sans grande personnalité. Il aura suffi  qu’un seul crie pour que tous crient. Mais savent-ils seulement pourquoi ils vitupèrent ?

-         S’il se compare aux soldats, c’est encore plus triste. Ce sont des pauvres types. Ils tueraient pères et mères sur ordre d’un supérieur. Formatés par une discipline de fer, leur conscience est depuis longtemps cautérisée, voire anesthésiée. Ils ne pensent plus, ils obéissent.

-         S’il se compare à son voisin, appelé le roi des juifs, il a de quoi être perplexe.

Un roi qui est condamné par ses sujets ne doit pas valoir grand-chose. Il ne sauve même pas la face, il ne dit rien ou presque, et quand il ouvre la bouche c’est pour dire : « Père, pardonne-leur ». Assurément pour lui, Jésus est un faible sans envergure, sans amour propre.

Humainement nous pouvons comprendre... Mais cet homme va mourir comme il a vécu, c'est à dire seul. A aucun moment, il ne semble remettre son parcours de vie  en question.

 

Voilà pourquoi, par contraste, l’attitude de l’autre brigand m’intéresse fortement. Que dit-il ?  Il reprend son collègue en disant :« N’as-tu donc aucune crainte de Dieu, toi qui subis la même peine ? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’on mérité nos actes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal » Luc 23 :40-41

Moment extraordinaire ! Visité par la grâce, ce brigand déclare : «  Pour nous, c’est justice ».

La mention du « nous » stigmatise bien la solidarité de la corporation des malfaiteurs. Mais la suite de la phrase marque la rupture avec le comportement de son partenaire d’infortune. Du coup, tout change. Pour avoir eu le courage de l’interpeller et de se démarquer aussi fortement de lui, il a fallu que quelque chose d’exceptionnel se mette en place, rapidement, dans son raisonnement.

Qu’y a t il donc de remarquable dans son intervention ?

-         La prise en compte de la crainte de Dieu, autrement dit, le réveil de la sensibilité au mal. La conscience de cet homme a bougé. Elle s’est éveillée, réveillée, remise en marche vers la vérité. La grâce a repositionné ce supplicié dans la lumière céleste.

-         Il n’accuse pas les juges qui l’ont condamné, ni sa famille, ni ses mauvaises fréquentations, ni la société,  IL S’ACCUSE et plaide coupable.

Cela s’appelle tout simplement : le miracle de la conversion...

J’ai lu des récits d’aumôniers de prison, et ils témoignent tous d’une même réalité : Très rarement un homme ou une femme se déclare coupable. Rares sont ceux qui reconnaissent la gravité de leurs  faits. Il est très difficile de donner à des criminels la conviction d’avoir mal agi. On raconte que le célèbre évangéliste Moody revenant d’une visite de prisonniers s’est écrié : « Que de braves gens ! »

Mais au fait, est-ce que l’humain reconnaît facilement ses fautes ? Est-ce que notre conscience perçoit aisément nos erreurs et nos décisions insensées ?

La conversion est un vrai miracle, car elle contraste avec notre incurable indigence à toujours considérer ce que nous valons. Nous avons tendance à surestimer nos mérites de pacotilles. A regarder à notre propre justice, nous nous leurrons nous-mêmes. Prenons-nous conscience que ces constatations nous rendent co-responsables de la mise en croix du Christ ?

La conversion est un miracle car le doigt de l’accusation n’est plus tourné vers les autres, mais vers soi. Et c’est là que la vraie libération commence.

Je note avec délectation que le seul à prendre la défense du Christ, et à proclamer son innocence d’une façon complètement désintéressée, a été ce brigand sur la croix. (Pilate l’a fait par diplomatie et par crainte des dires de sa femme) Mais ce brigand a déclaré à son collègue : « Celui-ci n’a rien fait de mal » V.41

J’observe que Jésus a refusé de répondre à Pilate, qu’il a fait de même avec Hérode, qu’il a récidivé devant le brigand endurci, mais qu’il a répondu au larron repentant.

Il a satisfait sa demande et cela est encourageant pour tous ceux qui ont le courage de se reconnaître pécheurs devant Dieu. Et quelle est sa demande, quelle sa prière ?

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume » (Version de Jérusalem)  En grec, βασιλεια, traduit par royaume, désigne  aussi bien le règne que le royaume. Je suis sidéré par cette demande ! Pourquoi ?

D’abord, parce qu’il l’appelle Jésus. Or,Іήσους, de l’hébreu Iechua, contraction d’Iehochua, étymologiquement fait référence à un sauveur qui délivre.

Comment cet homme a-t-il pu percevoir et saisir une telle réalité spirituelle ?

Non seulement il reconnaît en Christ un sauveur, mais plus encore, entrevoyant sa résurrection et son intronisation céleste, il lui demande de ne pas l’oublier quand il reviendra établir son royaume. C’est un acte de foi inimaginable à cet endroit !

Ce que les apôtres n’ont pas compris et ont mis du temps à accepter, ce brigand l’a saisi en quelques instants, comme par une révélation intérieure.

Ce récit ouvre des perspectives infinies...Oui, la grâce est toujours accessible quelque soit notre vécu antérieur. Que notre passé soit lourd ou pas ne change rien, tout dépend de notre ouverture de cœur dans l’instant présent.  Il suffit d’un instant pour que le ciel s’ouvre aux yeux de celui ou celle qui croit. C’est superbe et grandiose ! La preuve par neuf est faite que la foi peut être accessible à quiconque…

En fait, cet homme a vécu presque simultanément les 2 grands axes qui fondent la conversion :

a)    La Repentance

b)    La Foi en Jésus-Christ Seigneur et Sauveur.

 

Alors Jésus a répondu « En vérité, je te (le) dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » V. 43  Cette phrase a, bien souvent, fait l’effet d’une bombe. Elle a scandalisé les bien-pensants, les soi-disant sages, surtout les croyants au profil bien lisse. Pour eux, Jésus s’est fait avoir… Car se repentir à la dernière minute quand on n’a plus rien à perdre, c’est trop facile !

Heureusement que Luc, l’évangéliste médecin nous a rapporté cet entretien. Il est le seul à nous révéler le contenu de ce dialogue fabuleux. Il le fait dans un style journalistique. Comme grand reporter, il aurait certainement câblé ce titre à sa rédaction : Un brigand au paradis. Quelle ironie pour tous ces braves gens qui pensent avoir des mérites et des droits sur Dieu !

 

3) La première parole a dispensé lepardon, la deuxième a offert le salut, la troisième a redonné un fils à une mère.

« Jésus voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple l’a prit chez lui. » Jean 19 :26-26

Le Christ reconstruit un embryon de famille, symbole des désirs du Père de restaurer la famille humaine. Ce simple geste est porteur d’espérance. Il traduit en filigrane le projet de recomposition de la famille dans le royaume à venir. Il sera estampillé de la perfection céleste. Il dépassera tout ce que nous aurons pu concevoir en beauté et en amour.

 Avant que le Christ pousse un dernier cri, son principal souci de fils a été de se faire remplacer dans le cœur de sa mère éplorée. Ce dernier geste d’amour est délicat, profond. Il en dit plus que tous les longs discours. C’est vers cet amour là qu’il faut nous diriger. Par là, nous entrons concrètement dans la finalité du projet divin. 

 

Conclusion :

 

Ces trois magistrales interventions de Jésus en croix nous parlent toutes d’un Amour transcendant. Quoique nous disions et pensons, nous avons tous besoin d’être vivifiés par cet amour. Ce dialogue merveilleux n’est-il pas le signe  que devant la croix, il est difficile de rester neutre ? 

Nos cœurs ont besoin d’amour, d’un amour référent. Le Christ est allé jusqu’au bout de ce qu’il voulait nous exprimer. C’est pourquoi juste avant de mourir, il s’est écrié : «  C’est achevé ! » ou «  c’est accompli » ou «  tout est accompli » Jean 19 :30  Le  christ nous a aimé d’un amour qui restera l’étalon de toute vraie relation, à tout jamais.

A nous d’accueillir son pardon en prenant conscience de nos erreurs, à nous d’accueillir joyeusement ce salut gratuit, plein du parfum de son amour, à nous d’accepter d’être reconnus comme des fils, des membres à part entière de sa famille, des héritiers de son royaume d’amour.

  Laissons aux  apôtres Paul et Pierre le soin de conclure :

«  Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le péril ou l’épée ?...Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car je suis persuadé que ni mort, ni vie, ni anges, ni principats, ni présent, ni avenir, ni puissance, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune création ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur ». Romains 8 :35-39

« Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu. » 1 Pierre 3 :18

La mort du Christ restera dans l’histoire de notre humanité unique, inégalée, indélébile...

                                                                              

                                  Jacques Eychenne

 

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