Persévérons dans l' Espérance

 

 

 

 Persévérons dans

       l’Espérance

 Hébreux 6 :11-12

 

Introduction :

 

Le début d’une année est comme la page blanche d’un écolier à la rentrée des classes. C’est le moment de prendre de bonnes résolutions. Pour nous, chrétiens du vingt et unième siècle, que pouvons-nous désirer dans ce monde en convulsion permanente, soumis constamment à des influences délétères ? Que nous recommandent les écrivains des Saintes Ecritures ?

« Notre désir est que chacun de vous montre la même ardeur à porter l’espérance à son épanouissement jusqu’à la fin. » Hébreux 6 :11 (version T.O.B)

Le mot traduit par espérance est ἐλπίς. Ce mot grec nous parle en premier d’une attente, puis d’un espoir qui appelle une réalisation. Il est précédé d’un mot qui qualifie bien le contenu de cette espérance. πληροφορία contient le sens de pleine assurance, voire même de certitude. C’est dans cet état d’esprit que l’apôtre Paul, par exemple, nous dit avoir transmis la bonne nouvelle de l’évangile. (cf. 1 Thessaloniciens 1 : 5).

Cette espérance a, entre autres, les caractéristiques suivantes :

  • Elle ne trompe pas, elle est vraie, pour ne pas dire certaine (cf. Romains 5 :5 ; Hébreux 6 :19)
  • Elle alimente la foi. (cf. Romains 4 :18 ; Hébreux 10 :23)
  • Elle anticipe la gloire à venir (cf. Romains 5 :2,4 ; Ephésiens 1 :18 ; Tite 1 :2)
  • Elle est vivante et permanente. (cf. 1 Pierre 1 :3,13)
  • Elle ancre la certitude du salut. (cf. Romains 8 :24 ; 1 Thessaloniciens 5 :8 ; Tite 3 :7)
  • Elle développe la joie. (cf. Romains 12 :2 ; 15 :3 ; Tite 2 :13)
  • Elle donne du courage. (cf. Hébreux 6 :18)
  • Elle ouvre un grand espace de liberté. (Cf. 2 Corinthiens 3 :12)
  • Elle donne de l’assurance. (cf. Philippiens 1 : 20)
  • Elle repose sur Dieu et non sur l’homme. (cf. 1 Pierre 1 :21)
  • Elle est liée à l’Evangile - annonce de la bonne nouvelle-  (cf. Colossiens 1 : 23)
  • Elle est synthétisée en la personne du Christ, notre espérance. (cf.  1Timothée 1 :1 ; 4 :10 ; 5 :5)

Alors, entrons dans l’espérance ! En avant toutes pour cette année !

 

Développement :

 

Essayons maintenant d’approfondir certains aspects importants de l’ancrage de l’espérance dans nos vies. Oui ! Revenons à cette valeur motrice dynamique…

Observons d’ abord nos comportements au quotidien. Quand tout va mal, on est traversé par des pensées négatives. Déjà en son temps, devant les malheurs de son peuple, le prophète Esaïe relatait les « alternatives d’angoisse et d’espérance… » . Elles atteignent chacun de nous. La peur, la crainte, les oppressions, le mal être, la déprime font plus que jamais partie de nos parcours. Laissons de côté les phases aiguës de ces phénomènes qui conduisent à des états dépressifs, et constatons cependant que notre monde moderne génère de plus en plus de tensions et d’inquiétudes. La vie est de plus en plus trépidante. On est happé par un tourbillon de choses impérieuses à réaliser. Cette situation crée, du moins en France, une morosité. Les gens sont blasés, raleurs, et dépités, de plus en plus conscients d’être dirigés par des prévaricateurs à pouvoir.

En tant que chrétiens, allons-nous nous laisser contaminer par cette atmosphère nuisible ?L’antidote proposé dans la Bible est : L’Espérance.

Le prophète Jérémie avait raison de s’exclamer :

« Béni soit l’homme qui se confie dans l’Eternel, et dont l’Eternel est l’espérance ! Il est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant ; il n’aperçoit point la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert ; dans l’année de la sécheresse, il n’a point de crainte, et il ne cesse de porter du fruit

L’espérance, tout comme l’amour, dissipe les peurs et les appréhensions :

«  La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte… »

L’espérance se conjugue au présent par une sérénité, même dans les pires situations de précarité. La plupart des gens vous le diront : le fait d’espérer est un facteur déterminant pour se sortir de certaines situations. Pensons à Guillaumet dans « terre des hommes » de Saint-Exupéry. Son avion s’était écrasé dans la cordillère des Andes. Il survécut dans des conditions impossibles, grâce à sa motivation. Quelle était-elle ? Trouver un rocher suffisamment émergeant pour que l’on puisse retrouver son corps, afin que la clause de sa police d’assurance puisse permettre à sa femme d’être dédommagée. Sa motivation reposait sur une disposition matérielle, la nôtre se conjugue avec des valeurs spirituelles.

 

L’espérance a cette aptitude à gommer l’inquiétude. Salomon avait raison de dire : « L’inquiétude dans le cœur de l’homme l’abat, mais une bonne parole le réjouit. » Proverbes 12 :25 Le Seigneur Jésus dans son sermon sur la montagne a bien souligné le fait suivant : « Qui de vous par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? » Matthieu 6 : 27

Pour nous chrétiens, le plus important est de comprendre le lien qui unit l’espérance et la foi. Citant le témoignage d’Abraham, l’apôtre Paul déclare : « Espérant contre toute espérance, il crut et devint le père d’un grand nombre de nations… » (ce n’est pas un hasard si les trois religions monothéistes se réfèrent à Abraham !)

 

En quoi la foi rend l’espérance vivante ? N’est-ce pas parce qu’elle s’empare d’une vérité énoncée par Dieu lui-même et transmise aux prophètes et apôtres ?, N’est-ce pas aussi parce qu’elle se vérifie dans l’expérience quotidienne ? En fait, cette vérité nous permet d’appréhender une personne en lui donnant le nom de Père. C’est Lui qui nous dit d’où nous venons et où nous allons. Nous en connaissons même le chemin (cf. Jean 14 :6).

Il est vrai qu’en France, la laïcité a favorisé le scepticisme quant à l’existence de Dieu. La mode actuelle est à la libre pensée, même si on observe un retour aux traditions religieuses. On cherche à démontrer que Dieu est un mythe nécessaire pour les plus fragiles. Certains scientifiques s’en donnent à cœur joie sur ce thème. Pourtant la position chrétienne est loin d’être si naïve et si ridicule. Qu’est-ce qui nous porte à le dire ?

Savez-vous que la science, tout auréolée de l’inanité de ses prétentions humaines est incapable aujourd’hui d’expliquer d’où vient la vie ? Prenons l’exemple de l’infiniment petit. Personne ne peut nous dire ce qu’il y a au-delà du mur de Planck. Car plus aucune loi n’est applicable au-delà de ce mur. Ce mur de Planck est défini comme un mur infranchissable. C’est la fraction de seconde qui précède le big bang. On estime que c’est 0,000000000000000000000000000000000000000000 de seconde (40 ou 42 zéros après la virgule). Dans l’entretien qui a eu lieu en 1992, entre le pape Jean-Paul 2 et le célèbre astrophysicien  Stephen Hawking, le pape a dit avec bon sens : « Ce qui est après le big bang est à vous, ce qui est avant est à nous ». En d’autres termes, avant le bib bang, cela relève de la foi, après cela relève des explications de la science (la physique et les mathématiques sont inutiles à résoudre le problème de la vie avant le big-bang, par contre, ils fonctionnent bien après). Quant à l’explication du big bang, pour Stephen Hawking, c’est plus un accident qu’un hasard.

Le citoyen lambda se trouve donc en face d’un choix simple : Soit il croit que nous sommes le résultat d’un accident, soit il croit à une intelligence qui a pensé tout l’univers. Soit il découvre un Père, soit il prend conscience qu’il est né sous x !

Est-ce plus déraisonnable de privilégier la référence à un Père, alors que la vie terrestre nous renvoie à cette réalité ? N’est-ce pas plus réconfortant de penser une relation, plutôt que d’être connecté à un vide ?

Jean d’ Ormesson, de l’Académie française, dans son récent ouvrage : « Comme un chant d’espérance » a cette phrase pertinente : « En face et à la place d’un hasard aveugle et d’une nécessité qui serait surgie de nulle part, une autre hypothèse, tout aussi étrange et à peine plus absurde, mais peut-être plus rassurante, en tout cas plus romanesque et largement répandue, met au cœur du big bang ce mélange de tout, de rien et d’ éternité que nous avons pris l’habitude d’ appeler Dieu. » p.29, éd. Héloïse d’ Ormesson, juin 2014. (ouvrage que je recommande vivement) et ailleurs : « Dans le néant infini de Dieu-comme dans le néant de la mort de chacun d’entre nous-, il n’y avait ni espace ni temps. Le coup de génie de Dieu est d’avoir créé l’espace et d’avoir créé le temps » idem, op. Cit, p.45 et encore : « Dieu est dans la nature sur le mode de l’absence, et il est hors de la nature sur le mode de la présence… Le néant n’existe pas parce qu’il se confond avec Dieu… Dieu n’existe pas, il est. Il n’est rien d’autre que rien- c’est-à-dire tout. » Idem, op.cit. 119,120

Redisons simplement que la foi n’a pas pour objectif de prouver Dieu, elle se satisfait du bonheur de l’éprouver (D’ailleurs à sa demande) afin de le rencontrer (cf. Malachie 3 :10 ; Matthieu 7 : 7-11)

 

Le lien entre la foi et l’espérance est étroit. L’espérance donne à la foi une perspective. Elle énonce que la relation d’amour avec Dieu et ses proches se perpétuera dans le temps. A quoi cela sert de découvrir l’amour, si la mort le transforme en bien perdu ! L’espérance chrétienne nous met en rapport avec un projet. Il traverse et transcende le temps. Ce projet a une cohérence, un contenu et un contenant. Il appartient à chacun de le découvrir, s’il le désire. Cela nous renvoie à notre texte d’introduction :

« Notre désir est que chacun de vous montre la même ardeur à porter l’espérance à son épanouissement jusqu’à la fin » Hébreux 6 :11

 

La cohérence du projet de Dieu pour notre humanité se confond avec le déploiement de son amour. Il traverse toute l’histoire des hommes (cf. Jean 3 :16-17)

Son contenu nous parle de la permanence de la vraie Vie. Jésus, l’envoyé de Dieu, l’a révélée en disant à Thomas :

« Je suis le chemin, la vérité, et la vie. » Jean 14 :6.

C’est la raison pour laquelle il nous invite à suivre les traces de son cheminement, exemple de la vie pleine, riche, équilibrée. (cf. 1 Pierre 2 :21)

Son contenant est en rapport avec la réalisation d’une promesse. Cette promesse nous parle d’une nouvelle terre. La révélation de l’apôtre Jean est claire :

« Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux… la mort ne sera plus … Voici je fais toutes choses nouvelles…ces paroles sont certaines et véritables » Apocalypse 21 : 3, 4,5 Ailleurs, le Seigneur Jésus appellera cette nouvelle terre, le royaume des cieux (cf. Matthieu 4 :17) et il dira aux apôtres qu’il part leur préparer une place (cf. Jean 14 : 1-3). C’est par la foi et l’espérance que nous sommes déclarés héritiers des promesses de Dieu (cf. Hébreux 6 :12)

 

Pourquoi croire à ses promesses ? Et pourquoi pas ! Dans une relation amoureuse sérieuse a-t-on des raisons de douter d’une personne qui nous dit : « je t’aime » ? Si nous pouvons croire à une parole humaine, a fortiori, pourquoi ne pas croire à une parole divine ? (Observons que l’homme a horreur du vide, le fait de croire fait partie de ses besoins, même le fait de ne pas croire…)

L’auteur de l’épître aux hébreux nous explique le sérieux de la promesse faite à Abraham et à travers lui à toute l’humanité. Dieu en a fait le serment.

« Le serment est une garantie qui met fin à tous les différends. C’est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse l’immuabilité de sa résolution, intervint par un serment, afin que, par deux choses immuables dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposée. Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide… »

D’autre part, si l’espérance donne à notre foi une perspective, elle nous console et nous rassure. Elle nous permet de regarder la mort avec sérénité. L’apôtre Paul nous recommande de ne pas nous affliger comme ceux qui n’ont point d’espérance (cf. 1 Thessaloniciens 4 :13).

L’apôtre nous communique son témoignage :

«… selon ma ferme attente et mon espérance, je n’aurai honte de rien, mais maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort ; car Christ est ma vie et mourir m’est un gain» (J’aime aussi, sur ce sujet, la formule de Jean d’ Ormesson : « La mort est l’autre nom de la vie » op.cit., p.42)

L’apôtre Paul aura cette formule lapidaire : «»

Ailleurs encore, sa recommandation est ferme :

« Ainsi donc, frères, demeurez fermes, et retenez les instructions que vous avez reçues, soit par notre parole, soit par notre lettre. Que notre Seigneur Jésus -Christ lui-même, et Dieu notre Père, qui nous a aimés, et qui nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance, consolent vos cœurs, et vous affermissent en toute bonne œuvre et en toute bonne parole ! » 

(cf. version Nouvelle Edition de Genève)

Conclusion :

En ce début d’année, soyons pénétrés par ce thème de la « bienheureuse espérance », comme l’écrit Paul à Tite (cf. Tite 2 :13), « afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l’espérance de la vie éternelle » Tite 3 :7 Que notre foi et notre espérance reposent sur Dieu (cf. 1 Pierre 1 :21).

Comme l’apôtre Paul, n’ayons honte de rien et surtout pas de notre foi. Elle est tout aussi respectable que la position athéiste. Ne vaut-il pas mieux être attiré par une parole d’amour, qu’être aspiré par un grand trou noir ? Que cette année, comme une opportunité à saisir, soit l’occasion d’un renouveau de notre foi et d’un raffermissement de notre espérance.

Portons cette Espérance à son épanouissement jusqu’à la fin.

En avant toutes dans l’Espérance !

 

                                                                      Jacques Eychenne

 

 

 

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