Jonas, le prophète échauffé

 

 

            JONAS

                                ou

   le prophète échauffé        

       Jonas chapitre 4

 

 

Introduction :

 

Dieu a envoyé son serviteur à Ninive la grande. Il lui a confié un message d’une très grande solennité. Jonas, d’abord réticent, finit par obéir. Il déambule dans Ninive et se met à crier : « encore quarante jours et Ninive est détruite » Jonas 3 : 4. Et l’impensable se produit ! Les habitants de cette ville et leur roi entendent cet appel, et se repentent de tout le mal qu’ils avaient pu commettre. Alors : « Dieu vit leur réaction : ils revenaient de leur mauvais chemin. Aussi revint-il sur sa décision de leur faire le mal qu'il avait annoncé. Il ne le fit pas » Jonas 3 : 10, version TOB. (Cela nous apprend qu’aucune situation de vie, aussi dramatique et dissolue soit-elle n’est définitivement vouée à une condamnation ; cf. Plus tard, La repentance du larron sur la croix, et la réponse de Jésus, confirmeront la bonté divine).

Jonas va-t-il se réjouir en voyant le repentir des ninivites ? Va-t-il manifester sa joie devant cette situation inattendue ? Va-t-il remercier Dieu d’avoir vécu cette expérience fabuleuse ? Espère-t-il être reçu par le roi comme un personnage providentiel ? Jonas oublie une parole fondamentale donnée à un autre prophète : « mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies » Esaïe 55 : 8, version LSG.

 

Développement :

 

« Jonas le prit mal, très mal, et il se fâcha. Il pria le SEIGNEUR et dit « Ah ! SEIGNEUR ! n'est-ce pas précisément ce que je me disais quand je vivais sur mon terroir ? Voilà pourquoi je m'étais empressé de fuir à Tarsis. Je savais bien que tu es un Dieu bon et miséricordieux, lent à la colère et plein de bienveillance, et qui revient sur sa décision de faire du mal. Maintenant, SEIGNEUR, je t'en prie, retire-moi la vie ; mieux vaut pour moi mourir que vivre ! » Jonas 4 : 1-3, version TOB.

 

Assurément pour Jonas, la réponse de YHWH-Adonaï ne convient pas. En fait, cet euphémisme est peu dire. Il se met en colère ! Dans l’original hébreu, il s’échauffa. Jonas a très mal pris l’intervention divine, pleine de bonté envers ces ennemis redoutables. Pourtant, quand on connaît leurs pratiques inhumaines dans leurs conquêtes, on ne peut que le comprendre ! Jonas a l’impression d’avoir été piégé. Sa colère est à la mesure de son dépit. Il ne comprend pas et persiste dans son raisonnement qu’il nous dévoile. Pour Jonas, le sentiment qui prédomine est celui de la trahison. C’est le carburant de sa colère. Il s’est enflammé dans une réaction irrépressible. A-t-il le sentiment que cette trahison est aussi le mépris de sa vocation, du sérieux de son engagement de foi depuis des années de bon service ? On a l’impression qu’il ne cherche pas à comprendre le bien-fondé de l’intervention divine, parce qu’il en connaît par avance le contenu. Sa colère est moins dirigée vers Dieu, que vers lui-même. Comment a-t-il pu être aussi naïf pour croire à une sentence contre les ennemis de son peuple ! Il avait déjà expérimenté la bonté de ce Père des cieux. Il savait que son pardon était à la mesure de sa grande et inépuisable miséricorde. Il savait tout cela, mais humainement, dans ce contexte, il ne pouvait concevoir une indulgence quelconque. Sa conviction, chevillée au corps, était que le pardon à des mécréants était inacceptable.

 

Le thème central de ce chapitre nous renvoie à toutes nos colères injustifiées quand nous feignons de ne pas comprendre ce que Dieu veut que nous fassions. Nous parlons beaucoup de l’amour de Dieu, mais quand nous sommes agressés, prions-nous pour que le Seigneur nous donne la force de pardonner, ou souhaitons-nous que des malheurs fondent sur nos opposants ? Jonas était au clair sur la grande miséricorde divine, tout comme nous pouvons être convaincu de la force de son pardon pour nous et notre prochain. Pour autant, quand nous sommes en situation de conflit, appliquons-nous le message divin ?  Et quand une agression, une maladie, ou un accident nous frappe, comment réagissons-nous ? Pourquoi regimbons-nous dès que nous percevons ce qui peut nous insécuriser ? (cf. Pensons à l’expérience de l’apôtre Paul. Il croyait rendre un culte à son Dieu en persécutants les disciples du Christ. Pourtant, il faisait le contraire de ce que Dieu attendait de lui. Le Seigneur dût l’arrêter dans son délire de persécution avec ces mots : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il te serait dur de regimber contre les aiguillons » Actes 26 : 14, version LSG).

 

Nos colères sont-elles des réactions légitimes quand nous nous sentons en difficulté ? Il est aisé de le penser. On se dit : « il vaut mieux que la soupape remplisse sa fonction plutôt que la cocotte-minute explose ». Pour autant, la colère ne résout rien. Même si elle nous donne l’impression de nous soulager, quand elle cesse, le problème nous revient comme un booumrang. Les colères peuvent être brèves (cf. Marc 3 : 6) ou tenaces comme Esaü vis-à-vis de Jacob (cf. Genèse 27 : 45). Nos colères sont comme des avalanches. Elle ne s’arrête qu’après avoir tout brisé. On dit que les personnes coléreuses se font elles-mêmes un lit d’orties. Agir dans la colère, n’est-ce pas s’embarquer dans la tempête ? En fait, vaincre sa colère, c’est triompher de soi-même.

Il est clair, tout comme pour Jonas, que nous avons une propension familière à la colère, plutôt qu’à la maîtrise de soi (vertu qui fait pourtant partie des dons de l’Esprit, cf. Galates 5 :22).

 

Jonas savait : « Je savais bien que tu es un Dieu bon et miséricordieux, lent à la colère et plein de bienveillance, et qui revient sur sa décision de faire du mal ».

 

Seulement la question n’était pas de savoir, mais de faire confiance. Nous aussi nous savons que YHWH-Adonaï est bienveillant et qu’il fait grâce (cf. mots dans le texte hébreu), pour autant, notre foi n’en est pas moins atone, c’est-à-dire, sans vigueur, sans énergie, sans vitalité. Jonas a dit : « JE savais », nous pouvons dire : « Nous savons », mais cette connaissance peut rester vaine (cf. Apocalypse 3 : 17). N’est-ce pas précisément quand nous ne comprenons pas le dessein empathique divin que notre foi doit s’exprimer ?

Tout comme pour Jonas, l’épreuve soit nous fragilise, soit nous fortifie. Au lieu de nous « échauffer », nous ferions mieux de prendre du recul. Si nous ne savons pas et ne comprenons pas, nous pouvons demander au Seigneur de nous ouvrir l’esprit (cf. Luc 24 : 45). Pour canaliser nos cœurs, avec l’aide de Dieu, il est aussi possible d’acquérir la maîtrise de soi. Elle nous permet de parler intelligemment et cela dégonfle la colère.

 

« Qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros, qui est maître de soi vaut mieux qu'un conquérant » Proverbes 16 : 32, version TOB.

 

Notre monde est contaminé par la surenchère de la violence. Plus les choses vont vite et plus nous sommes pressés. Notre réflexion ne peut suivre ce mouvement de fuite en avant. Des poses sont nécessaires pour voir plus clair en nous-mêmes…

 

« Si tu veux savoir ce qu’il y a de plus profond en toi, il faut que tu saches t’arrêter » Michel Quoist.

 

« Et maintenant, Éternel, je t'en prie, prends-moi ma vie, car mieux me vaut la mort que la vie. Et l'Éternel dit : Fais-tu bien de t'irriter ? »

Jonas 4 : 3-4, version DRB.

 

Comme nous l’avons déjà dit, une comparaison peut être faite avec le prophète Elie. Jonas reproduit le même comportement et appelle la mort de ses vœux (cf. 1 Rois 19 : 4). Comment le comprendre, lui qui était au fait de la miséricorde et de la bonté d’un Père des cieux ? Pour l’exprimer, c’est dire qu’il avait déjà expérimenté que YHWH-Adonaï est lent à la colère ! Alors pourquoi fuir ?

L’interpellation divine est puissante à cet endroit. Elle pointe nos limites, nos imperfections, nos manques de confiance ! Jonas, tout comme Elie avant lui, a vécu une véritable déprime. Quand on appelle la mort, c’est que l’on ne voit plus d’issue de sortie. Dans l’original hébreu Yaweh dit : « est-ce que c’est bon pour toi de t’être échauffé ? ». Aujourd’hui, on traduirait :« Est-ce que tu penses que c’est sage de te mettre dans un état pareil ? ».

Jonas est à ce point centré uniquement sur lui-même, qu’il en oublie le plan de Dieu pour ces ninivites. Il est profondément déçu, alors que sa mission est un plein succès. Seulement, il ne le voit plus, tant il a l’impression d’avoir été trahi par son commanditaire divin. Jonas est frappé d’amnésie. Toutes les bonnes choses qu’il a auparavant engrangées avec son Père céleste semblent avoir disparues. En comparaison, le prophète Elie avait pris conscience qu’il n’était pas meilleur que ses pères, mais Jonas ne dit rien de son mal-être. Par contre, il ne l’assume pas ! Il demande à L’Eternel de lui donner la mort. Même là, il y a problème. L’Eternel le créateur de la vie, raisonnablement, ne peut accéder à sa demande. Le prophète Ezéchiel dira plus tard de la part du Seigneur l’Eternel :

« Ce que je désire ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite et qu’il vive » Ezéchiel 33 : 11, version LSG. 

Cette situation du prophète Jonas nous dit que pour sortir de toutes nos déprimes, il nous faut faire une pause et réactiver toutes les bonnes interventions de Dieu dans nos vies. Mettre notre corps et notre esprit en repos et revisiter tout ce qui a été bon pour nous est le meilleur des remèdes.

 

La question divine nous est sérieusement posée aujourd’hui : « est-ce bon pour toi de t’échauffer ? ». 

 

« Jonas sortit et s'installa à l'est de la ville. Là, il se construisit une hutte et s'assit dessous, à l'ombre, en attendant de voir ce qui se passerait dans la ville » Jonas 4 : 5, version TOB.

 

Comme nous venons de le voir, YHWH-Adonaï ne veut pas laisser Jonas dans sa colère, c’est pourquoi il lui a posé la pertinente question. Mais Jonas veut qu’on le laisse tranquille (réaction typiquement humaine à cet endroit, mais le refus de parler devient un enfermement), Alors, il sort de la ville et se confectionne une cabane. Pour se protéger du soleil, il se met à l’ombre (on peut y voir un passage symbolique de la lumière à la pénombre), et il attend de voir ce qui va se passer pour cette ville. Autant dire qu’il persiste dans son délire de voir la catastrophe fondre sur Ninive. Ce positionnement du prophète reflète bien les situations dans lesquelles nous nous enfermons pour ne pas voir la réalité de la bonté divine ! Observons que Jonas ne fuit pas comme la première fois. Il se met à l’écart, passe à l’ombre et observe. Même s’il demeure indigné, il attend de voir la suite…

Ce tableau vivant illustre bien les travers de la nature humaine. Quand nous ne comprenons pas, ou faisons semblant de ne pas comprendre les évènements qui peuvent nous atteindre. On se persuade d’avoir fait le bon choix. Parfois même, on se met à l’écart et attendons de constater que nous avions raison d’agir ainsi…Autant dire que nous nous enfermons dans nos cabanes, à l’abri du soleil, dans une position d’attente, résolus à couper tout contact avec l’extérieur.

 

YHWH-Adonaï pouvait-il encore parler à son serviteur, si ce dernier ne voulait plus rien entendre ? Mais, La bonté divine est inépuisable, ses moyens d’actions le sont aussi ! Ne pouvant parler, Dieu va utiliser son pouvoir créateur.

 

« L'Éternel Dieu fit croître un ricin, qui s'éleva au-dessus de Jonas, pour donner de l'ombre sur sa tête et pour lui ôter son irritation. Jonas éprouva une grande joie à cause de ce ricin » Jonas 4 : 6, version LSG.

 

Puisque Jonas s’est « enfermé » dans sa cabane, YHWH-Adonaï l’éveille à un phénomène extérieur. En peu de temps un ricin pousse suffisamment pour lui donner encore plus d’ombre. Le Seigneur veut lui ôter son irritation (cf. Dans l’original hébreu : le délivrer de son mal). Cette délicatesse du créateur est admirable. Quand on ne veut pas comprendre, quand même on a du mal à se comprendre, Dieu veille et nous fait entrevoir une solution. Dans notre texte, Jonas semble trouver ce bienfait (de l’ombre du ricin) tout à fait naturel. Il éprouve une grande joie. Il est dans un état jouissif tout simplement. Est-il suffisamment ouvert pour percevoir l’action divine et enfin comprendre l’importance de sa mission ? Cela ne semble pas être le cas. Alors, le créateur passe à la vitesse supérieure.

 

« Mais le lendemain, à l'aurore, Dieu fit venir un ver qui piqua le ricin, et le ricin sécha. Au lever du soleil, Dieu fit souffler un vent chaud d'orient, et le soleil frappa la tête de Jonas, au point qu'il tomba en défaillance. Il demanda la mort, et dit : La mort m'est préférable à la vie » Jonas 4 : 7-8, version LSG.

 

Jonas va subir 3 évènements : - le ricin séché, c’était une protection en moins ; - Le vent chaud qui se met à souffler, c’était une difficulté supplémentaire ; - Le soleil qui le frappe la tête, c’était lui asséner le coup de grâce. Résultat : il défaille et réclame la mort. La méthode divine peut paraître barbare. Méfions-nous de cette appréciation spontanée, et posons-nous la question : Dieu voulait-il la mort de son serviteur ? La réponse évidente est négative. Alors que faut-il comprendre ?

Redisons que Jonas n’était plus en mesure d’entrer dans le projet divin, or il avait été choisi pour le publier. En temps de guerre, cela s’appelle une désertion. Ne pouvant prononcer une parole qui soit entendue, YHWH-Adonaï a utilisé le concours d’éléments naturels.

Cette situation nous renvoie à toutes nos impostures quand nous sommes inconséquents avec le message que nous voulons porter. La patience divine n’a pas d’égale. Elle est touchante. Seulement, quand elle se met en place pour notre bien, pourquoi percevons-

nous l’inverse ? Jonas a été le témoin privilégié du plus grand réveil spirituel de l’histoire biblique. Même le message des apôtres à la Pentecôte n’a pas connu un tel succès ! Aujourd’hui, nous avons le sentiment d’un Dieu absent, ou d’un Père qui se croisent

les bras devant le désordre moral mondial. Il n’en est rien ! Nous avons été prévenus des difficultés qui allaient fondre sur ce monde. Toute l’armée des cieux est mobilisée dans ce conflit avec le mal ! Dieu n’a jamais été aussi présent, même si nous l’ignorons et ne voyons rien. La réalité est que l’ennemi nous a frappés de cécité. Jonas pensait que Dieu l’avait trahi, mais en réalité c’était bien lui le défaillant ! Il en est de même aujourd’hui. Au lieu d’accuser le créateur en disant : « si vraiment il existe, il ne pourrait permettre de telles atrocités » interrogeons-nous sur notre responsabilité. Tant sur la gestion de cette planète, que sur le plan moral, ainsi que dans notre relation à ce Père, il nous faut reconnaître que nous avons été pour le moins défaillants. Tout cela advient parce que Dieu n’agit pas comme nous l’aurions souhaité…

C’était le problème de Jonas, et son histoire nous dit que c’est aussi le nôtre.

Dieu a reposé la question à Jonas et a déployé à ses yeux sa merveilleuse bonté :

 

« Fais-tu bien de t'irriter (ou, est-ce bon « pour toi » de t’échauffer) à cause du ricin ? Il répondit : Je fais bien de m'irriter jusqu'à la mort. Et l'Éternel dit : Tu as pitié du ricin qui ne t'a coûté aucune peine et que tu n'as pas fait croître, qui est né dans une nuit et qui a péri dans une nuit. Et moi, je n'aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre ! » Jonas 4 : 9-11, version LSG. Observons que même les animaux sont au bénéfice de sa bienveillance !

 

Conclusion :

 

Ce récit biblique a pour objectif de nous faire comprendre que nous sommes tous des Jonas. Nos compréhensions de la volonté divine sont limitées. C’est la raison pour laquelle, chacun et chacune doit rester attentif aux moyens que notre Père des cieux utilise pour nous sortir de nos clairs-obscurs ou de nos obscurités. Ce n’est qu’au prix de cette prise de conscience que nous pourrons voir se lever l’aurore de jours nouveaux. Jonas n’a parlé que pour dire sa colère. Il a persisté dans son raisonnement. Si le récit s’arrête brusquement et que nous ne connaissons pas la suite, c’est peut-être pour nous laisser sur le contraste à méditer : l’amour De YHWH-Adonaï face à l’entêtement de son serviteur (Rapport entre l’ouverture à Dieu et la fermeture à l’action de l’Esprit).

 

« Il n’y a pas de maîtrise à la fois plus grande et plus humble que celle que l’on exerce sur soi » Léonard De Vinci.

 

« Dieu parle une fois, et deux fois, et l’on n’y prend pas garde… Voilà, Dieu opère toutes ces choses deux fois, trois fois pour l’homme, pour détourner son âme de la fosse, pour qu’il soit illuminé de la lumière des vivants » Job 33 : 14, 29-30, version DRB.

 

(Quelle utilisation le Seigneur Jésus fera de cette histoire ? C’est ce que nous verrons la prochaine fois sous le litre : « le signe de Jonas »).

 

                                                                          Jacques Eychenne

 

PS : TOB, version Traduction Œcuménique de la Bible ; DRB, version Darby ; LSG, version Louis Segond 1975.

 

 

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