Questions sur l'ascension du Christ

 

 

 

         Questions sur

    l’ascension du Christ

       Il est où maintenant ?

         Marc 16 : 19-20

 

Introduction :

 

Les évènements majeurs de la mort et de la résurrection du Christ ont marqué les esprits des habitants de Jérusalem, car ils ont été accompagnés de faits étranges et spectaculaires. En effet, quand sur la croix Jésus rendit l’esprit trois évènements sidérants se sont passés.

-Le voile du temple, séparant le lieu saint du lieu très saint, s’est déchiré de haut en bas. En partant du haut cela indiquait la provenance de l’action divine. Il était impossible d’envisager une intervention humaine, car ce temple résumait toute la fierté de ce peuple. Il faisait l’objet de soins méticuleux et sacrés. Il nécessitait une surveillance de tous les instants. Le moindre incident était immédiatement rapporté aux responsables religieux (les grands prêtres faisaient majoritairement partie de la classe sacerdotale des saducéens).

 

- Un tremblement de terre puissant fut observé. On ne connaît pas sa magnitude, mais il a été suffisamment fort pour fendre les rochers et ouvrir les sépulcres…

- Les tombes s’ouvrent. Les pierres roulent. Les sépulcres libèrent leur mort… oh  surprise ! Des gens ressuscitent et convergent vers Jérusalem. Un grand nombre de personnes médusées  voit ce défilé unique dans l’histoire humaine (cf. Matthieu 27 : 50-53).

Il en fut de même à la résurrection du Seigneur :

- à l’aube du premier jour de la semaine (le dimanche d’après le Nouveau Testament), un grand tremblement de terre secoua de nouveau Jérusalem. Est-ce une réplique du premier ? L’énorme  pierre ronde qui obstruait l’entrée du tombeau dans lequel avait été déposé Jésus roula. Un être céleste apparut et s’assit dessus. « Les gardes tremblèrent de peur et devinrent comme morts » Mattieu 28 : 1-4.

Dès lors, on comprend mieux pourquoi avec le recul, et ayant été témoins de ces évènements grandioses et spectaculaires, les apôtres ont voulu les consigner par écrit. Le dernier fait prodigieux se passa sur la colline en face de Jérusalem-est, vers Béthanie, au-dessus du mont des oliviers (cf. Actes 1 : 12). Il est communément appelé  l’ascension du Christ.

Ce sujet va maintenir retenir notre attention…

 

Développement :

 

Seuls Marc et Luc décrivent la réalité de ce dernier fait spectaculaire du Christ : « le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu. Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient. »  Marc 16 : 19-20 , version de Genève. « Et voici, j 'enverrai sur vous ce que mon Père a promis; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d 'en haut. Il les conduisit jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les bénit.Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d 'eux, et fut enlevé au ciel.Pour eux, après l 'avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie; et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu. »  Luc 24 : 49-53,version de Genève.  « Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu'ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, et dirent: Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez -vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l 'avez vu allant au ciel. Alors ils retournèrent à Jérusalem… » Actes 1 : 9-12, version de Genève.

 

Assurément le texte de Luc est le plus connu. Il nous dit que le Christ physiquement s’est élevé et une nuée l’a soustrait aux yeux des assemblés. il avait précisé dans son évangile, qu’il fut enlevé au ciel (cf Luc 24 : 51). La version TOB traduit : «  fut emporté » et Darby « fut élevé ». En fait, le verbe grec « ἀναφέρω » est un terme technique désignant l’élévation au moment d’ un sacrifice (cf. Genèse 22 : 13 « Abraham le fit (le bélier à la place de son fils) monter en holocauste (l’expression « faire monter » a été traduite par extension par offrir » Hébreux 7 : 27 ; 13 : 15 ; Jacques 2 : 21 ; 1 Pierre 2 : 5,24 ,mais, son sens premier est : faire monter cf. Matthieu 17 : 1 ; Marc 9 : 2). Dans une compréhension plus sémitique, ce sens s’harmonise bien avec le sacrifice du Christ approuvé et accepté par son Père. Jésus lui-même avait déjà parlé de cette nécessaire élévation : « comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l'homme soit élevé. »  Jean 3 : 14, version TOB. Plus familièrement le fait de lever les yeux est langage d’ espérance (cf. Psaume 121 : 1 ; 123 : 1).

 

Mais comment expliquer le silence de Matthieu et de Jean sur l’évènement si prégnant de l’ascension du Sauveur ? Jean termine son évangile en disant que le monde ne pourrait contenir tous les livres rapportant les faits et gestes de Jésus. Considère-t-il l’ascension du Christ comme faisant partie de ces nombreuses choses (cf. πολλὰ) non écrites ?

Matthieu semble prendre le contre-pied de Luc. Pour lui, l’accent est mis non sur l’élévation du Christ dans les airs, mais sur sa présence sur la terre : « et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps » Matthieu 28 : 20, version TOB. Un petit plaisantin pourrait dire : «  mais il est où votre Christ ? sur terre ? au ciel ? est-il parti ? est-il resté ?  faudrait quand même savoir ! » (on pourrait chanter : il est où le Seigneur, il est où …)

Le texte de Marc fait la synthèse : Christ est à la fois à la droite du Père après avoir été enlevé au ciel, et en même temps, il est travaillant avec ses disciples. C’est lui qui confirme la portée de ses propres paroles par les miracles qu’il accomplit encore et toujours par le ministère de ses témoins. Nous avons conscience que cette double action ne peut s’ appréhender que par la foi.

Les affirmations de Marc nous permettent de prendre en considération la suite du ministère du Christ. Loin d’ être circonscrit uniquement à ces quelques années passées sur terre, Marc souligne l’importance d’un projet beaucoup plus vaste. Il concerne sa présence au monde jusqu’à la fin des temps (comme dans Matthieu 28 : 20).

Essayons de comprendre les deux pôles d’activité du Seigneur : 1) dans le ciel ; 2) sur la terre.

  1. Action du Christ dans le ciel :

contrairement à une compréhension réductrice, la mort et la résurrection du Seigneur resteraient vaines pour nous, si elles n’étaient suivies d’ aucune autre finalité. La vie de Jésus de Nazareth, sa mort et sa résurrection appelaient donc une suite. Autrement dit, la finalité du grand projet de Dieu est l’établissement d’un autre royaume. Comme le dit l’apôtre Jean, Dieu va créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Dieu sera avec ses élus. « Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus. Il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien a disparu » , version TOB.

 

Pour parvenir à réaliser son objectif, il fallait :

 

- remplir les conditions d’un sauvetage de notre race humaine : la venue de Jésus-Christ, sa vie parfaite, sa mort odieuse, sa résurrection sublime étaient des étapes vers l’objectif du rétablissement de toutes choses. Paul témoigne : « mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ » , version de Genève.

On aurait pu penser que le Seigneur avait achevé sa tâche… Il n’en fût rien. Un ministère, tout aussi indispensable que les autres, devait être actionné dans le ciel. La volonté divine devait s’exprimait d’abord sur terre, puis au ciel (cf. Matthieu 6 : 10).

- Ainsi, un ministère d’intercession devait se mettre en place : « Qui accusera les élus de Dieu ? C'est Dieu qui justifie ! Qui les condamnera ? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous !» , version de Genève. En quoi consiste cette intercession du Christ ? A plaider notre cause face à la justice divine : « mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » , version de Genève. Désormais, nous pouvons avancer avec confiance car nous avons un avocat auprès du Père. L’accueil de cette bonne nouvelle doit réjouir nos cœurs (le dispositif est entièrement gratuit !) : « nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde: c'est en cela que l'amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l'assurance au jour du jugement. »  1 Jean 4 : 16-17, version de Genève.

 

2)  Action du Christ sur la terre :

 

L’intercession du Seigneur au ciel est doublée d’un accompagnement permanent sur la terre. L’évangéliste Marc  a raison de rappeler qu’après avoir été enlevé au ciel, le Sauveur poursuivit son action dans le cœur des humains : «  le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient. » Marc 16 : 19-20. Cette action consistait à être en soutien de ceux et celles qui oeuvrent pour répandre sa parole de vie. Tous les croyants recherchent son aide dans un monde à la dérive. Ils ont besoin d’ être réconfortés dans la mise en pratique des valeurs incarnées par le Christ. L’assurance de ceux et celles qui ont foi en ses paroles est une expérience fortifiante. Comme le rappelle l’évangéliste Matthieu : tout pouvoir lui a été remis (au Christ)  tant au ciel que sur terre. Par contre, nous avons la responsabilité de transmettre intelligemment son message et d’être fidèles à sa transmission, suivant ses prescriptions. Si nous agissons ainsi, son accompagnement nous est assuré au quotidien (cf. Matthieu 28 : 18-20).

Les bienfaits de la foi sont une incarnation des paroles du Seigneur dans nos vies. Cette expérience n’est pas transmissible, mais on peut en témoigner. Elle n’efface pas toutes nos erreurs et faux pas, elle nous donne la force de les surmonter. Le fait majeur de l’action du Christ sur la terre est de rendre concret son message dans nos vies. Intégrer ses paroles rend visible, signifiant, concret, son projet de transformation de nos errances. La confiance que le Seigneur place en nous favorise la confiance en soi et nous acquiert de l’assurance dans l’évolution de nos parcours plus ou moins chaotiques. L’aventure de la foi développe la force de l’espérance qui nous fait mieux vivre et n’obère pas notre avenir, bien au contraire…

Christ est « à la droite du Père » dans le ciel et en même temps parmi nous, avec nous, en nous (cf. Romains 8 : 1 ; Galates 2 : 20) . Cette tension entre les deux énoncés nous fait toucher concrètement du doigt à la fois le côté inatteignable et sublime de son amour pour nous, et à la fois sa fidélité et sa bienveillance pour chacun. Le Christ est en même temps inaccessible et sensible, loin et proche. Seule la foi peut appréhender cette réalité. « Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l'espérance de la gloire. »  Colossiens 1 : 27, version de Genève.

En relation, il y a toujours un risque à prendre : avoir confiance ou pas dans les paroles données. Une vie sans confiance en soi et en l’autre (le frère, la sœur d’humanité) est une vie sans lendemain qui chante. Voilà pourquoi, pour le croyant il est réconfortant de se regarder « comme vivant pour Dieu en Jésus-Christ » Romains 6 : 11.

L’ apôtre nous conseille avec pertinence : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. » Colossiens 3 : 2-4, version de Genève.

L’acte de foi qui consiste  à affectionner les choses d’en haut nous renvoie davantage à notre responsabilité de Terriens. (le verbe grec φρονέω traduit par : s’affectionner exprime ce qui dans une vie est essentiel. Le sens premier est d’avoir les sentiments qui animent la vie. On pourrait résumer par un seul verbe : vivre). Dans le Nouveau Testament « bien vivre » c’est prendre au sérieux les promesses divines, et les laisser œuvrer dans notre cœur. Cette action mystérieuse de l’acte de foi qui nous responsabilise, à aucun moment, ne devrait nous faire perdre de vue la finalité de notre existence passagère. La solution est en Dieu :  « mais notre cité à nous est dans les cieux, d 'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu'il a de s 'assujettir toutes choses. »  Philippiens 3 : 20-21, version de Genève.

 

Conclusion :

 

Comme je l’ai souvent écrit, nous avons l’avantage de suivre les préceptes d’un Christ vivant. Nous ne suivons pas à la lettre les consignes d’un mort. L’ascension du Seigneur a ouvert la voie d’un ministère incontournable pour nous. Sans cette assistance juridique gratuite, sans sa plaidoirie en notre faveur, notre condamnation serait certaine. L’intercession du Christ ouvre les portes d’un avenir heureux. Il nous plonge dans le projet d’un monde nouveau. Une utopie diront certains ! Oui ! Mais c’est notre bienheureuse utopie ! Jésus a déclaré à ses disciples : « vous êtes maintenant dans la tristesse; mais je vous reverrai, et votre coeur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie. » Jean 16 : 22, version de Genève.

Même si nous ne pouvons pas tout comprendre, il est vital de faire confiance à la parole du Seigneur. Elle a fait ses preuves en nous, même si nous reconnaissons que « ce sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. »  1 Corinthiens 2 : 9, version de Genève.

L’apôtre Paul écrivant aux chrétiens de Rome a annoncé la vérité suivante :  «  la parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur. Or, c'est la parole de la foi, que nous prêchons. Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c'est en croyant du coeur qu'on parvient à la justice, et c'est en confessant de la bouche qu'on parvient au salut, selon ce que dit l'Écriture: Quiconque croit en lui ne sera point confus. »  Romains 10 : 8-11, version de Genève.

Actifs avec empathie dans un monde qui perd son chemin, faisons nôtre le témoignage de Paul quand il dit : « Notre bouche s’est ouverte pour vous, Corinthiens, notre cœur s’est élargi. » 2 Corinthiens 6 : 11, version de Genève.

                                                                 Jacques Eychenne                          

 

 

 

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