La personne du Saint-Esprit

 

 

 

 

      La personne

     du Saint-Espri

Introduction :

 

Avant de quitter ses disciples, le Seigneur a pris soin de leur faire une double promesse : celle de les accompagner tous les jours jusqu’à la fin du monde (cf. Matthieu 28 : 20) et celle de prier son Père pour qu’il leur envoie un autre (autre que lui et autre en plus),  paraclet (παράκλητος = consolateur à la fois défenseur, aide, soutien, intercesseur), c’est-à-dire le consolateur, l’esprit de Vérité, plus communément appelé le Saint-Esprit. Ces deux promesses avaient pour objectif de ne pas laisser les disciples orphelins de leur Seigneur et Sauveur (cf. Jean 14 : 16-18). Jésus de Nazareth justifiera le bien-fondé de ses déclarations en soulignant l’avantage d’être partout accompagné par le Saint-Esprit (cf. Jean 16 : 7).

Pourtant la Bible ne donne aucune définition précise du Saint-Esprit. Il est cependant couramment admis  qu’il s’agit d’une personne ayant toutes les caractéristiques qui lui sont propres. On considère que trois qualités essentielles définissent une personne : l’intelligence, l’affectivité, la volonté, soit les facultés de raisonner, d’aimer et de prendre des décisions. Est-ce que ces caractéristiques précises se retrouvent dans les activités du Saint-Esprit ?

 

Développement :

 

1) le Nouveau Testament nous révèle en effet que l’Esprit Saint agit exactement comme le ferait une personne.

  • Il a la responsabilité de nous enseigner au moment opportun, cf. Luc 12 : 12.
  • Il  poursuit la mission du Christ. Il est envoyé en son nom. Il est appelé par Jésus le παράκλητος (mot grec souvent traduit par défenseur, consolateur), cf. Jean 14 : 26 ; 15 : 26 ; 16 : 7.
  •  Quand le Seigneur donne ses dernières directives aux apôtres, il parle du baptême. Il doit être pratiqué au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Les trois personnes ont la même importance. Elles sont sur un même pied d’égalité.
  •  Dire du mal du Saint-Esprit ou s’opposer à lui relève du blasphème. C’est comme si on rejetait l’autorité divine, cf. Marc 3 : 29.
  • On peut lui résister (cf. Actes 7 : 51), le tenter (cf. actes 5 : 9), l’attrister (cf. Ephésiens 4 : 30), l’outrager (cf. Hébreux 10 : 29), lui mentir (cf. Actes 5 : 3)…
  • Le Saint-Esprit parle à travers ses serviteurs : ex. David, cf. Marc 12 : 36.  
  • Le Saint-Esprit prend la défense de ceux qui appartiennent de cœur à Dieu et au Christ, cf. Marc 13 : 11.
  •  Le Saint-Esprit a des actions qui révèlent sa divinité. Jean Baptiste est rempli su Saint-Esprit dès le sein de sa mère, cf. Luc 1 : 13-15.
  • Le Saint-Esprit féconde Marie. Il est investi de la puissance du Très-Haut. Cela atteste son origine divine, cf. Luc 12 : 35.
  • Le Saint-Esprit permet à Zacharie de prophétiser au nom du Dieu d’ Israël, cf. Luc 1 : 67.
  • L’origine divine du Saint-Esprit attestée par Syméon. Il est poussé par le Saint-Esprit quand il se rend au temple. cf. Luc 2 : 25-27.
  • Le Saint-Esprit se manifeste même dans la vie du Seigneur Jésus : à son baptême, puis quand il le conduit au désert, et encore pendant son ministère, cf. Luc 3 : 22 ; 4 : 1-2 ; Luc 10 : 21.
  •  Le Seigneur transmet le Saint-Esprit aux apôtres, il leur rappelle ses instructions pour l’avenir, cf. Jean 20 : 22 ; Actes 1 : 2.
  • Il les avertit qu’ils seront baptisés du Saint-Esprit, cf. Actes 1 : 5,8.

Toutes ces manifestations témoignent en faveur d’une personne qui peut agir de multiples façons suivant les circonstances et la volonté divine. Mais il n’est pas une personne suivant le sens humain. Même si nous pouvons percevoir sa réalité, sa valeur ontologique (cf. existence de l’être en soi) nous invite à beaucoup de prudence. Sa nature, comme celle de Dieu nous est étrangère, ne serait-ce que par sa divinité (cf. Hébreux 9 : 14) et son omniprésence (cf. 1 Corinthiens 2 : 11). Le Saint-Esprit échappe aux notions d’espace et de temps. Nous pouvons constater la réalité de son action bienfaisante, sans toutefois pouvoir l’expliquer sérieusement.

 

2) Le rôle du Saint-Esprit dans le plan du salut pour l’humain est incontournable.

 

Il poursuit et parachève l’œuvre du Père et du Fils. On pourrait décomposer la triple action divine de la manière suivante : Dieu le Père serait le principe premier et absolu, le grand ordonnateur de tout, le Fils serait son exécutant. Tout est créé par lui et pour lui (cf. Jean 1 : 1-3), puis il est son envoyé (cf. Jean 3 : 16). Il devient le Sauveur du monde. Il choisit plusieurs postures : tantôt il est le Messie, tantôt le roi, le prophète, le souverain sacrificateur, la victime consentante, le médiateur… Le  Saint-Esprit serait l’inspirateur et le finisseur du projet (cf. 1 Corinthiens 2 : 10). Il est en soutien de l’œuvre de Dieu en l’humain, il aide, il console, il est défenseur, il est notre avocat, il intercède pour nous devant le Père (cf. Romains 8 : 26). Nous sommes, depuis le départ du Seigneur, sous la dispensation du Saint-Esprit. Il est le lien qui nous unit à Dieu et au Fils (cf. Jean 14 : 20 ; Ephésiens 1 : 13-14). Dans le langage théologique trois mots illustrent la tâche de chacun : création, rédemption, sanctification. Ils résument tout l’évangile…

 

3) L’action du Saint-Esprit dans la vie chrétienne est indispensable.

 

Le jour de la Pentecôte nous dépeint l’étendue de l’action du Saint-Esprit dans le cœur des disciples. Il sollicite leur intelligence et les appelle à une nouvelle façon de vivre. Tout être humain qui est habité par l’Esprit Saint devient une nouvelle créature. comme nous le rappellera l’apôtre Paul : pour les disciples, « toutes choses sont devenues nouvelles » 2 Corinthiens 5 : 17.

 « L’espérance ne déçoit point, parce que l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné. » Romains 5 : 5, version Bible de Jérusalem.  Le témoignage de l’apôtre Paul est extrêmement clair : « en Christ je dis la vérité, je ne mens pas, par l'Esprit Saint ma conscience m'en rend témoignage. » Romains  9 : 1, version TOB. « Que le Dieu de l'espérance vous comble de joie et de paix dans la foi, afin que vous débordiez d'espérance par la puissance de l'Esprit Saint. » Rom 15 : 13, version TOB « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, et que vous avez de Dieu ? Et vous n'êtes pas à vous-mêmes; car vous avez été achetés à prix. » 1 Corinthiens 6 : 19, version Darby.

Il nous est recommandé de prier par, ou dans, le Saint-Esprit : « mais vous, mes amis, construisez-vous sur la base de votre foi très sainte; priez dans l'Esprit Saint. »  Jude 1:20, version TOB.

L’action cardinale du Saint-Esprit est de convaincre les humains de leurs péchés, de les repositionner face à la justice divine, et de les responsabiliser en attendant le jugement dernier, (cf. Jean16 : 8). Autant dire que dans le processus de l’éclosion de la foi, son rôle est déterminant pour peu qu’on l’accepte. De plus, le Saint-Esprit a pour mission de nous rafraîchir la mémoire : « mais le consolateur, l'Esprit -Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » Jean 14 : 26, version de Genève.

Le Saint-Esprit œuvre à l’intérieur de nos vies pour nous faire chérir tout l’amour que le Christ nous a donné afin de nous rendre heureux et confiant dans l’avenir. Les fruits qui se manifestent et attestent la puissance de son action sont décrits par l’apôtre Paul : « mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n'est pas contre ces choses. Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit. »  Galates 5 : 22-25, version de Genève.  

 

4) Le rôle du Saint-Esprit dans la vie de l’Eglise est tout aussi éloquent :

 

nous l’observons dès la naissance des premières communautés appelées chrétiennes : Actes 9 : 31.

Toutes les bénédictions finales qui clôturaient les services religieux avaient cette formulation : « que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu, et la communication du Saint-Esprit, soient avec vous tous ! »  2 Corinthiens 13 : 14, version de Genève. « Car notre Évangile ne s'est pas présenté à vous en paroles seulement, mais en puissance, dans l'action de l'Esprit Saint, en surabondance. De fait, vous savez comment nous nous sommes comportés au milieu de vous pour votre service. »  1 Thessaloniciens 1 : 5, version de Jérusalem. « Comment nous-mêmes échapperons-nous, si nous négligeons pareil salut ? Celui-ci, inauguré par la prédication du Seigneur, nous a été garanti par ceux qui l'ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, des miracles de toutes sortes, ainsi que par des communications d'Esprit Saint qu'il distribue à son gré. » Hébreux 2 : 3-4, version Bible de Jérusalem.

« Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous qu'ils transmettaient ce message, que maintenant les prédicateurs de l'Évangile vous ont communiqué sous l'action de l'Esprit Saint envoyé du ciel, et dans lequel les anges désirent plonger leurs regards. »  1 Pierre 1 : 12, version TOB.

La Bible contient de nombreuses prophéties dont beaucoup se sont fidèlement accomplies. Pourquoi ? La raison en est simple : aucun humain ne peut prévoir l’avenir. Il appartient à Dieu. Il relève de l’autorité de Dieu et du Saint-Esprit : « ce n'est pas d'une volonté humaine qu'est jamais venue une prophétie, c'est poussés par l'Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu. »  2 Pierre 1 : 21, version Bible de Jérusalem. 

Rajoutons que le Nouveau Testament atteste que l’action de Dieu au travers des deux alliances, l’ancienne et la nouvelle, a été conduite sous la direction du Saint-Esprit (cf. Hébreux 10 : 15). Il n’y a donc pas lieu d’opposer ces deux temps. Il convient plutôt d’y voir une progression dans la révélation divine (cf. Ephésiens 3 : 5).

De plus, Dieu a doté ceux qui constituent son peuple à travers la planète de dons spirituels. C’est le Saint-Esprit qui les distribue dans l’Eglise de Dieu suivant les besoins de la communauté (cf. 1 Corinthiens 12 : 11-13).

5) Conditions  pour recevoir le Saint-Esprit :

- aimer Jésus-Christ et garder ses commandements. Ressentir le besoin d’être dirigé par l’Esprit Saint et demander à le recevoir : « si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements; et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu'il soit avec vous à jamais, l'Esprit de Vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas ni ne le reconnaît. Vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous et qu'il est en vous. »  Jean 14 : 14-17, version de Jérusalem.

-  Jésus a déclaré à ses disciples :

« Je vous dis: Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. »  Luc 11 : 9-10, version de Genève.

« Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. »  Luc 11 : 13, idem LSG.  

- se repentir de ses erreurs et se faire baptiser : « Pierre leur répondit : " Repentez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus- Christ pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez alors le don du Saint- Esprit. »  Actes 2 : 38, version de Jérusalem.

 

Conclusion :

 

A l’évidence, le départ du Seigneur Jésus, il y a maintenant plus de deux mille ans, ne nous a pas laissés orphelins. Nous comprenons mieux pourquoi le Seigneur nous a dit qu’il était avantageux pour nous qu’il remonte vers son Père (cf. Jean 16 : 7). Ainsi nous pouvons dire que Dieu a tout mis en œuvre pour que la relation, rompue en Eden par Adam et Eve, soit rétablie par son Fils et consolidée par le Saint-Esprit.

Et même  si la personnalité du Saint-Esprit défie notre intelligence, concentrons-nous sur l’expérimentation personnelle de sa puissance de transformation en toutes choses et en toutes circonstances. Ne nous privons pas de son aide, car son objectif vise l’épanouissement de notre être profond.

La plus grande aventure à vivre passionnément est en lien avec cette bienheureuse réalité. Le souhait profond de l’apôtre Paul a été exprimé aux chrétiens d’Ephèse par ses mots : « que Christ habite dans vos cœurs par la foiafin de connaître l’amour de Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu … (cf. Ephésiens 3 : 17-19)… Soyez remplis de l’Esprit. » (cf. Ephésiens 5 : 18).

La préoccupation centrale de l’apôtre Paul, comme celle des apôtres nous est rapportée en ces termes : « nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d'une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres et croissant par la connaissance de Dieu, fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. »  Colossiens 1 : 9-11, version de Genève.

                                                                                     Jacques Eychenne

 

 

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