Le chemin de l' amour

 

 

Le chemin de l’amour

                             ou

    L’élévation du cœur

     Jean 12 : 1-11

 

 

Introduction :

 

L’évènement rapporté par l’apôtre Jean (que nous allons scanner pour mieux le développer), s’inscrit dans le contexte de la dernière semaine que Jésus va passer à Jérusalem. L’apôtre situe son récit après la résurrection de Lazare, à Béthanie, six jours avant la Pâque (cf. la dernière à laquelle Jésus participera, Jean 12 : 1). Les évangiles synoptiques confirment bien le lieu de Béthanie, mais décrivent la scène chez Simon le lépreux. Seul Luc, le médecin bien-aimé, ne mentionne pas l’endroit de l’évènement. Il identifie Simon à un Pharisien (cf. Luc 7 : 36). Faut-il voir plusieurs récits différents ? Beaucoup de points communs semblent attester une même situation. Si Marthe et Lazare étaient voisins, parents ou amis de ce Simon, on peut concilier aisément les textes de Matthieu et de Marc (cf. Matthieu 26 : 6-13 ; Marc 14 : 3-9). Cela paraît plus difficile avec le texte de Luc (cf. Luc 7 : 36-50) qui décrit une scène analogue, mais la positionne tout au début du ministère du Christ. Mais qu’importe ! Concentrons-nous sur le récit de l’apôtre Jean. Pour lui, pas de doute, la Pâque du 14 nisan est bien en rapport avec la mort du Christ quelques jours plus tard. C’est donc le dernier sabbat que le Seigneur va passer avec les siens, dans l’intimité d’un temps paisible. Après, ce sera le chemin de la souffrance et de la mort, mais aussi le couronnement d’un chemin d’amour.

 

Développement :

 

« Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare, qu'il avait ressuscité des morts. »  Jean 12 : 1, version de Genève.

La présence de Lazare nous permet d’imaginer l’ambiance heureuse et festive en ce jour de sabbat. En effet, la résurrection de Lazare nous place sur le tracé du chemin d’amour du Christ pour l’humanité. Il est une anticipation du grand rendez-vous qui rassemblera tous les élus ressuscités (cf. Jean 14 : 1-3 ; 1 Thessaloniciens 4 : 15-18). Le Seigneur réveillera (cf. ἐγείρω = réveiller, éveiller, faire se lever, mettre sur pied)  d’entre les morts ceux qui se sont endormis. Cela deviendra le thème favori des premières communautés chrétiennes (cf. 1 Thessaloniciens 4: 13 ; 1 Corinthiens 6 : 14 ). De plus, ce souper se passe chez Simon le lépreux, certainement appelé ainsi pour mettre aussi en évidence la puissance d’amour du Christ. Elle fut déployée lors de sa guérison. Il faut croire que la reconnaissance de Simon, qui avait foi en Jésus, était suffisamment forte pour oser braver le dictat des autorités du sanhédrin (cf. Jean 11 : 57). Dès le début de ce texte, nous ressentons une atmosphère empreinte de reconnaissance et d’affection pour le Seigneur. Les liens qui unissent les participants avec le Seigneur sont suffisamment forts pour oser faire fi des menaces des autorités sanhédrines. L’amour  les a immunisés contre les représailles…

 

C’est bien dans ce contexte que Marie va intervenir :

 

« Là, on lui fit un souper ; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui. Marie, ayant pris une livre d'un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. » Jean 12 : 2-3.

 

L’ambiance que nous venons de décrire désamorce le côté incongru de son intervention. On peut facilement comprendre, que dans cette liesse qui bientôt gagnera la population tout entière, le lendemain (cf. Jean 12 : 12-13), Marie ait trouvé le moment propice pour mettre à exécution son projet secret. Son geste d’amour s’harmonise avec l’ensemble du climat qui régnait chez Simon. Il tranche par là même avec la conspiration des élites spirituelles du sanhédrin. Ne cherchaient-elles pas à faire mourir le Christ (cf. Jean 11 : 53). C’est l’amour qui fait face à la mort. Choc terrible qui résume à lui seul la venue de Jésus-Christ sur notre belle planète bleue.

Il faut se rappeler que nous sommes au Moyen-Orient. Les us et coutumes ont leur importance. Quand on recevait un hôte de marque, on lui offrait de quoi rafraîchir sa tête avec une huile odoriférante, et on lui lavait les pieds, généralement couverts de poussière, avec de l’eau. Cette ablution était possible, car l’usage des sandales était fort répandu. Cette tâche incombait d’ordinaire aux domestiques, mais Marie dans un élan spontané d’amour s’en empara. L’évangile de Marc décrit bien  cet instantané :

« Jésus était à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux et, pendant qu'il était à table, une femme vint, avec un flacon d'albâtre contenant un parfum de nard, pur et très coûteux. Elle brisa le flacon d'albâtre et lui versa le parfum sur la tête. » Marc 14 : 3, version TOB.

 

Marie arrive chez Simon. On ne sait pas si elle est invitée, mais elle connaît fort bien Simon, très certainement son voisin. Elle arrive joyeuse, un flacon d’albâtre à la main, le brise et verse le précieux parfum sur la tête de Jésus. Il est curieux de constater que les deux premiers évangiles disent que le parfum a été répandu uniquement sur la tête du Seigneur (cf. Matthieu 26 : 7 ; Marc 14 : 3), alors que Jean mentionne les pieds (c’est ce genre de détails qui fait cancaner les critiques de la Bible). La description de l’apôtre Jean dépeint plus précisément me semble-t-il les sentiments parfumés de Marie pour son sauveur. Son abaissement, l’onction de ses pieds, le fait de les essuyer avec ses cheveux, tout nous indique que nous sommes sur le terrain de l’amour pur et désintéressé. Ce récit fait partie des plus belles pages de l’évangile !

Gageons que cette année nos foyers soient remplis de ce parfum d’amour…

 

Mais, pour marquer plus profondément les esprits, l’apôtre bien-aimé, va établir un contraste éloquent.

« Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit : Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres ? Il disait cela, non qu’il se mît en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu'on y mettait. »  Jean 12 : 4-6, version de Genève.

En peu de mots, l’apôtre Jean décrit, à l’envi, le choc des situations. Choc entre l’amour désintéressé, joyeux et spontané de Marie et l’esprit cauteleux, cupide et calculateur de Judas. Ce dernier aurait certainement souhaité que la scène (tout au plus) se passe en catimini, mais il n’en fut pas ainsi. De plus, Judas a eu l’insolence ou l’outrecuidance d’estimer la valeur marchande de l’amour de Marie (cf. 300 deniers)… Et puis, à l’arrière-plan, on peut aussi apercevoir le complot macabre des pharisiens projetant la mort de Jésus. On sent le souffle de leur haine… Mais n’incriminons pas uniquement Judas, car les disciples pour la plupart, partageaient son point de vue. Son état d’esprit avait certainement déteint sur les disciples, car les deux premiers évangiles confirment cette malheureuse contagion  (cf. Matthieu 26 : 6 ; Marc 14 : 4).

Ne nous arrêtons pas à l’aspect mercantile de Judas et reprenons sa question :

Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres ? La notion de profit vient heurter de face le désintéressement. Le calcul s’oppose au don. Marie aurait pu facilement répondre : «  mais j’ai volontairement fait le choix de libérer en don, en un seul instant, tout ce que j’avais de plus précieux… ». Mais les évangiles n’indiquent aucune réaction de sa part…

 

C’est alors qu’intervint Jésus… Il dit à Judas :

« Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours. » Jean 12 : 7-8.  « Jésus, s'en étant aperçu, leur dit : Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? Elle a fait une bonne action à mon égard … »  Matthieu 26 : 10. « Elle a fait ce qu'elle a pu ; elle a d'avance embaumé mon corps pour la sépulture ».  Marc 14 : 8.

Pour l’apôtre Jean, Marie a gardé (cf. τηρεω = garder, conserver, réserver) le parfum par anticipation (cf. προλαμβάνω = anticiper) à la cérémonie d’embaumement du corps de Jésus. Son geste d’amour va au-delà de l’instant présent ; Jésus lui donne une portée prophétique. Cette onction d’amour qu’elle prodigue à son Seigneur rappelle celle qui était accordée au roi. Ce geste opportun, dont elle ne mesure pas la portée, a embaumé toute la maison. Il sera suivi le lendemain par l’entrée  triomphale de Jésus  à Jérusalem. Rien n’a été fortuit … Marie a marqué de son amour ce temps historique.

Pour Matthieu, Jésus défend cette femme blessée par la réaction inappropriée, voire incongrue des disciples. Ils ont provoqué des peines (le mot en Grec est au pluriel) à Marie.

Non seulement le Christ défend Marie en justifiant son geste prophétique, mais il qualifie sa démarche de « bonne œuvre » (« pour moi » dans Matthieu ; « sur moi » dans Marc.). Et en dernier recours, comme l’explicite la version de Jérusalem : «  elle a fait ce qui était en son pouvoir ». Merveilleuse plaidoirie qui ouvre un espace d’espérance !

L’Abbé Pierre, jadis figure marquante de notre paysage français avait demandé  d’inscrire sur sa tombe ses simples mots : « J’ai fait ce que j’ai pu ».  

 

C’est précisément ce que dit Marc. Il place dans la bouche de Jésus cette phrase : « Elle a fait ce qu’elle a pu » (v.8). N’est-ce pas le plus essentiel dans la vie ! Faire ce que l’on peut faire, avec son cœur, et au mieux de ses possibilités. N’est-ce pas la marque des cœurs aimants ?

En fait, cette perfection échappe à toutes les définitions car elle est relative et propre à chacun. Dieu seul sait, en fonction de toutes les informations dont il dispose, ce que nous pouvons faire au mieux et de mieux. Il est le seul à connaître réellement l’adéquation existant entre nos profondes motivations et notre aptitude à faire.

 

     Faire ce que l’on peut… Cela nous amène à plusieurs remarques :

 

-  Marie n’a pas tenu compte du  regard des autres convives.

Trop souvent nos comportements sont conditionnés par notre entourage. On ne fait pas ce que l’on veut pour ne pas déplaire, ou faire de la peine, ou choquer, ou scandaliser… Occasionnellement, cela ne pose pas trop de problèmes, mais si cela devient une habitude, on entre alors dans une relation sans avenir. On vit par procuration, conditionné par la perception des autres. Nos faits et gestes ne sont pas nôtres.

Marie avait dans son cœur un projet, elle est allée jusqu’au bout de son accomplissement. De plus, c’est un geste prémédité. Ce parfum de nard de grand prix avait été patiemment recueilli dans l’attente d’un évènement marquant et significatif pour elle. Elle aurait pu simplement verser le parfum sur Jésus… Non ! D’après Marc (cf. Marc 14 : 3) elle brise aussi le flacon comme pour montrer qu’elle veut tout donner sans rien conserver.

Quand on sait que le denier représentait la solde journalière d’un Romain engagé dans l’armée, on mesure le temps qu’il a fallu… 300 deniers, c’est presque toute une année de salaires, donc plusieurs années d’économies !

Par contre, son cœur lui a dicté l’opportunité de la circonstance, à ne rater sous aucun prétexte. Dans un seul geste d’amour elle a répandu ses sentiments pour Christ, sans tenir compte  du ressenti de son entourage. Ils étaient seuls au monde !

 

Mais, face à Marie les réactions n’ont pas manqué… Certains ont été irrités par ce gâchis apparent. On parle d’argent… alors  qu’elle parlait d’amour !

 

Comment un esprit bassement mercantile peut-il sonder la profondeur et la pureté de    l’amour? Jésus a vite réagi : «  Laissez-la. Pourquoi lui faites-vous de la peine ? » (v.6). Les disciples n’ont pas vu ce qui était vrai. Tout en étant exprimé, l’essentiel restait caché. Il devait être perçu que par celui qui était concerné. Alors, attention aux apparences, aux analyses rapides, le vrai est souvent caché (cf. Matthieu 13 : 44). Il n’est accessible que par celui ou celle qui veut dépasser ce qui masque le vrai. Dans le domaine spirituel, une révélation est un passage obligé (c’est le sens du mot apocalypse).

 

-  Notre deuxième remarque importante repose sur la réaction du Seigneur.

 

Il prend toujours la défense de ceux et celles qui sont dans le langage de l’amour. Ce qui nous permet de dire que toutes les fois que nous sommes sur ce chemin, nous sommes sur le bon, celui qui est approuvé par Dieu et qui peut être défendu par le Christ. Indirectement cela nous porte à relativiser ce que les autres pensent de nous. Concentrons plutôt notre réflexion sur ce que le Seigneur pense de nos actions.

Si nous veillons à être dans l’authenticité et la vérité de sentiments, alors, redisons-le,  nous  pouvons être assurés, que non seulement nous serons compris de Christ, mais encore, qu’il prendra notre défense au moment opportun.

     C’est très certainement pour cela que la Bible déclare :

« L’amour couvre toutes les fautes » Proverbes 10 :12

Et l’apôtre Pierre précisera : «  La fin de tout s’est approchée ; soyez donc pondérés et sobres en vue de la prière. Avant tout, (c’est moi qui souligne) ayez les uns pour les autres un amour fervent, car l’amour couvre une multitude de péchés ». 1 Pierre 4 : 7-8 Jésus lui-même dans le texte de Luc apporte une conclusion similaire (cf. Lire Luc 7 : 40-50).

 

-  Notre troisième remarque porte sur : «  Elle a fait ce qu’elle a pu ».

 

Cela laisse entendre que la forme de son action pouvait être sujette à caution… Qu’elle n’était peut-être pas opportune, surtout si on suppose qu’elle n’était pas invitée… bref, qu’il y avait peut-être de la place pour l’amélioration de la forme… Peut-être, mais une chose est certaine, on ne devait pas  suspecter le fond de son cœur. Le Seigneur ne le fait pas. Il s’inscrit en contre et défend Marie. Ceci est réconfortant aussi pour nous… Jésus démontre que l’authenticité de nos positionnements n’échappe pas à son œil bienveillant.

Notre Seigneur intègre parfaitement toutes nos erreurs de forme, et elles sont nombreuses ! Nous sommes souvent maladroits en voulant bien faire ! Et puis, répondre d’une façon très ajustée à l’attente de l’un et de l’autre, c’est tout simplement impossible… Il faut donc se concentrer sur le fond et limiter les dégâts dans la forme.

« L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe  les yeux, mais l’Eternel regarde au cœur ». 1 Samuel 16 : 7. Voilà pourquoi l’ensemble de la Bible met l’accent sur la priorité cardinale de l’amour. (cf. Deutéronome 6 : 4-9 ; Marc 12 : 28-34).

Faire ce que l’on peut, non seulement, c’est être cohérent avec soi-même, mais c’est aussi parfois rester dans l’anonymat, le discret, voire l’invisible à l’œil humain.

L’important est d’être conscient que le Seigneur nous voit. (cf. Marc 12 : 41-44).  

En fait, l’apprentissage de l’amour, qui est signe de maturité dans sa vie, consiste à mettre en priorité le fait que nous sommes vus par Dieu, avant les hommes. Quand notre action est dictée par cette conviction permanente d’être vus par l’Invisible, alors nous avançons sereinement. « Car si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses » 1 Jean 3 : 20. Faire ce que l’on peut  contient une redoutable exigence. Celle que l’on s’impose à soi-même pour ETRE VRAI tout simplement. Faire ce que l’on peut intègre inévitablement le droit à l’erreur.

 

   Conclusion :

 

« En vérité, je vous le déclare, partout où sera proclamé l'Évangile dans le monde entier, on racontera aussi, en souvenir d'elle, ce qu'elle a fait. » Marc 14 : 9, version TOB.

C’est le plus beau témoignage que l’on pouvait rendre à Marie. Son élan d’amour reste gravé dans les mémoires, à nous d’en sentir le parfum… Cependant, l’important est moins d’être spectateur d’un fait merveilleux, que d’en être acteur.

Que nos maisons s’imprègnent de ce parfum. Que nos quotidiens laissent diffuser notre effluve subtil et personnel lors de nos rencontres. Que ce soit notre distinction, la caractéristique de notre appartenance à Christ, notre rédempteur.  

Cet amour-là doit pouvoir affronter les mesquineries, les moqueries, les sarcasmes de ce monde matérialiste qui classe les individus en fonction de leur avoir financier. Il devrait nous conduire à prendre la défense de la veuve et de l’orphelin, de l’indigent ou du démuni.

Cette utopie, considérée parfois par certains comme un gaspillage, nous devons la conserver chevillé au corps.

Aux disciples, et devant Marie, Jésus a conclu : « Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous ; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. » Jean 12 : 8, version de Jérusalem. Bien sûr la solidarité devrait nous amener à prendre davantage soin des pauvres, mais il est une autre réalité plus immanente qu’il convient de ne pas occulter : la présence du Christ en nous.

 

A l’instar de Marie, nous devons saisir toutes les opportunités de la vie pour nous mettre en lien avec celui qui en est l’auteur. Ce chemin de l’amour a quelque chose de subversif parce que l’indicible parfum de l’amour dérange souvent. Marie a communié avec son Seigneur dans un langage que lui seul pouvait entendre. Qu’il nous soit humblement donné en ce début d’année de suivre son exemple, non pour le copier mais pour lui attribuer la note personnelle de nos sentiments profonds.

 

                                                                                                                                                   Jacques Eychenne

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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