Contexte de la naissance de Jésus

Luc 1: 1-79

 

 

  Introduction :

 

Les événements post-naissance du Seigneur sont intéressants à visiter. De nombreuses questions se posent à nous. Entre autres, est-ce que cette naissance a été préparée ? Si oui de quelle façon ? En quoi ce récit rapporté par l’évangéliste-docteur Luc nous concerne ? En cette fin d’année difficile en Europe quel bénéfice spirituel pouvons-nous en tirer ? Regardons de plus près ce texte.

Le projecteur de l’actualité de cette période met en évidence un climat d’attente messianique. Un évènement dans le temple va être zoomé par l’évangéliste Luc.

(Rappelons que le temple de Jérusalem est le haut lieu spirituel vers lequel converge toute la foi populaire.) Et c’est donc d’abord là, que Dieu va se révéler.

 

Développement :

 

De quelle manière ?  LUC 1 :1-7.

L’Eternel choisit un couple : Zacharie est sacrificateur et Elisabeth est une descendante de la célèbre famille sacerdotale d’Aaron. Ce choix n’est pas un hasard :

  1) Il attire notre attention, d’abord sur le fait qu’il s’agit d’un foyer engagé et consacré, vivant tout l’enseignement de Dieu. (V. 6)

  2) De plus, ce couple de référents spirituels vit un drame : Elisabeth est stérile. (Il faut savoir qu’en ce temps là, la stérilité de la femme  était perçue comme une malédiction. Etre stérile était une cause fréquente de bannissement par le mari. L’importance de la descendance était telle que le problème demeurait gravissime pour les deux familles).

 3) En dernier lieu, ce couple, fidèle à Dieu en tout, vivait dans l’attente messianique. (La suite du récit vient en apporter la confirmation).

Le choix de Dieu étant toujours à propos, essayons d’en percevoir la symbolique.

 

Ce couple fidèle, est appelé à mettre au monde un enfant. Sa raison d’être : préparer le chemin du Messie. Cela laisse entrevoir qu’un autre choix va suivre avec les mêmes caractéristiques… 

En effet, de même, que Zacharie et Elisabeth, vont vivre l’impossible humain, de même ils sont annonciateurs d’une autre histoire, encore plus ancrée dans l’impossible.

Enfin, dans un contexte d’attente messianique, ces évènements étaient en eux-mêmes porteurs d’espérance. L’attente allait trouver sa récompense, la réponse était toute proche.

Ce n’est donc pas innocent, si l’action de Dieu se manifeste par un ange, alors que Zacharie officie dans le temple et que le peuple est en prière.

 

 

Il faut préciser que pendant des siècles, dans la première partie du temple, dans le lieu saint, chaque jour, et à plusieurs reprises, le sacrificateur officie. Ses gestes et son service sont une prédication vivante de la venue d’un Messie.

Pendant le service du quotidien, le sacrificateur fait  brûler des aromates, symbolisant la présentation des prières des fidèles qui étaient dans cette attente. Le peuple ne pouvait concevoir son avenir qu’à travers la réalisation de cette promesse. Le miracle de la naissance de Jean était donc un indice de la venue proche du Messie.   

Ainsi comme nous le constatons, rien n’a été fait au hasard, ni laisser à l’improvisation. Par là, Dieu ne déroge pas à sa démarche ancestrale :

« Le Seigneur, l’Eternel, ne fais rien sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes » Amos 3 :7.

Si Jean est appelé à être grand, Celui qu’il va annoncer, le sera davantage.

Mais en quoi Jean a-t-il été grand ?

A vue humaine, il était loin d’être représentatif de la pratique spirituelle de son époque ! On parlerait plutôt aujourd’hui de marginal, voire même de gars bizarre, mangeant des sauterelles et vivant au désert ! Pourtant Jésus dira qu’il fut le plus grand prophète. Pourquoi ? Ce fut l’homme d’une mission et quelle mission !

Une vie solitaire dans un cadre où on lutte pour sa survie tous les jours.

Une vie pleine sous la direction de l’Esprit, mais exempte de tout ce qui peut être une atteinte à la dispersion et à la concentration dans sa vocation. Donc, dans ce contexte, pas de vin à boire,  point de liqueurs fortes. (Cf.V.15). Une vie sobre en bref.

Dans quel but ? Lire Luc 1 :16-17

 1) Réunir pères, enfants, familles, donc mettre en place un processus de réconciliation.

 2)  Préparer un peuple bien disposé au Seigneur. Autrement dit, favoriser l’accueil du Messie tant attendu.

Ces éléments pointés annoncent lescaractéristiques de la mission du Messie :

1)     Réconcilier la famille humaine avec son Père céleste.

2)     Préparer le peuple des fidèles àrencontrer son Dieu.

Ce merveilleux projet va se heurter à l’incompréhension. Notons que l’humain entre difficilement dans l’aventure de la foi. L’inconnu est toujours sources de questions. Zacharie va chercher à comprendre l’indicible. Il s’interroge face à l’injonction divine :

La nature humaine est ainsi faite. Il faut sans cesse la rassurer. Le défi de l’inconnu est trop fort. Pourtant, c’est dans cette direction que Dieu nous invite à avancer avec confiance. Malgré toute l’attention de Dieu, actons le fait que L’homme se construit lui-même les obstacles qui handicapent sa foi.

Zacharie ne va pas échapper à ce constat. Bien qu’il soit très spirituel et qu’il officie   chaque jour dans le temple,  Zacharie n’a pas encore intégré la vérité transcendante que rien n’est impossible à Dieu. Alors il questionne (Cf. V.18), mais sa question laisse apparaître le doute, car il est vieux et sa femme l’est pareillement.

Pourtant, l’ange Gabriel vient pour lui annoncer une BONNE NOUVELLE !

Il l’accueille avec une pointe d’incrédulité. Du coup, c’est à nous de nous interroger : Comment peut-on être très spirituel et incrédule à la fois dans la foi ?

Ce n’est pas nouveau, Sara n’a-t-elle pas ri à l’annonce de la même bonne nouvelle de la venue d’un fils alors qu’elle avait dépassé le temps d’enfanter !

Zacharie, qui connaît parfaitement les saints livres, aurait dû s’en souvenir !

 

Et nous, quand Dieu vient nous annoncer de mille façons une bonne nouvelle, comment réagissons nous ?

Est-ce l’accueil dans la joie, ou des questions pour masquer notre incrédulité latente ?

 

Le message de Noël est bien là. Il fait appel à la confiance en Dieu. Dieu n’a cessé de venir vers nous, porteur de bonnes nouvelles.

Mais la présence du doute en relation rompt souvent la communication. Et Zacharie malheureusement va vivre cette rupture, physiquement : il sera muet !  

Quelle place occupe le doute dans notre relation à Dieu ?

Réalisons nous que nous pouvons être, comme Zacharie, irréprochable dans l’observance des commandements de Dieu et passer à coté de l’essentiel dans notre relation avec Lui ? La foi présuppose une indéfectible confiance en Dieu à qui rien n’est impossible.

 

Zacharie va devoir poursuivre son service muet… Quel dommage !

Pourtant  cela aurait pu être une très bonne opportunité pour témoigner de l’amour de Dieu auprès des fidèles. Dieu vient pour annoncer qu’il va sauver son peuple, et Zacharie membre influent de ce peuple répond par le doute. Il n’adhère pas à cette bonne nouvelle !

Elisabeth, elle aussi, cache (Cf. V.24)pendant 5 mois, la puissance de Dieu en action. Sa motivation est difficile à saisir. Est-ce par pudeur ? Par honte ?

Si comme elle le dit (Cf.V.25) le Seigneur lui ôte sa honte (ονειδος= opprobre, honte= état d’avilissement et d’abjection) devant les hommes, n’était-ce pas la encore, le meilleur moment pour témoigner de la puissance de Dieu dans sa vie ?

 

Toute cette introduction a pour objectif d’attirer notre attention sur l’évènement qui va suivre : La naissance du Sauveur de l’humanité.

L’ange Gabriel repart pour annoncer une autre naissance (Cf.V.26-27).

De Jérusalem, on se déplace vers le Nord-ouest à Nazareth. Apparemment c’est le même ange, Gabriel (spécialiste de l’annonce des naissances) qui est envoyé vers un couple naissant. Joseph et Marie sont fiancés, ce qui veut dire dans le langage biblique que 2 familles sont engagées. Joseph est un descendant de la famille de David.

Tout à l’heure la référence était le sacerdoce de Zacharie, maintenant avec la maison de David c’est la royauté. La révélation traverse donc les 2 piliers de l’histoire d’Israël :

Le sacerdoce et la royauté.

L’ange Gabriel va s’adresser à Marie (naturellement vierge avant le mariage, comme de coutume en ce temps là). Gabriel est porteur d’une bonne nouvelle :

Dieu lui fait la grâce de devenir la mère du Sauveur de l’humanité. Cependant, pas d’improvisation ! Tout est déjà arrêté :

 

-         Son nom sera Jésus (le fait est décidé par Dieu, comme pour Jean). (V.31)

-    Il sera grand (Cf. avec V.15, comme jean Baptiste). (Cf. V.32)

-    Il sera appelé à régner comme son père David (le bien-aimé de Dieu//Fils bien-aimé)    

-    Il régnera sur la maison de Jacob (père de la nation israélite). (Cf.V.33)

-         Son règne n’aura pas de fin, autant dire qu’il va traverser les temps !

Notons au passage que Joseph disparaît assez vite de la scène… Mais il a joué son rôle avec beaucoup de maturité et de sagesse. Il ne réapparaîtra qu’en de brèves circonstances, lors de la fuite en Egypte ou au temple de Jérusalem, pour la Pâques. 

 

Mais revenons à Marie. Comme Zacharie, elle posera  au moins une question :

 « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? » V.34  

Par contre, on ne laisse pas entendre qu’il y a un manque de foi. Pourtant la réponse de l’ange a dû la surprendre : Le saint Esprit sera le géniteur.

C’est un mariage entre l’humain et le divin ! On parle même de la naissance d’un fils de Dieu, c’est énorme ! (Comme dans les mythologies grecques).

L’ange, porte parole de Dieu, a-t-il voulu faire référence à quelque chose d’accessible à Marie ? Heureusement le rappel de l’expérience d’Elisabeth vient à point pour la conforter dans sa foi. C’est une parente sûre et proche. (Cf. V.36)

Prenons acte du fait que Dieu peut aussi se servir de nos proches pour raviver notre foi… La foi agissante est très souvent contagieuse.

C’est la conclusion du message de l’ange Gabriel à Marie. (Cf. V .37)

C’est aussi mon souhait pour chacun de nous en cette fin d’année. Laissons-nous submerger par cette bonne nouvelle : « A Dieu, rien d’impossible ! »

Aδυνaτεω = être impossible. Ce verbe, comme souvent dans cette langue, est composé d’un a privatif (il indique son contraire) et d’un verbe δυνaτεω qui signifie avoir la force de, être capable de.

Ainsi ce verbe traduit bien la condition humaine : Nous n’avons pas la force spirituelle d’entrer dans le tout possible de Dieu, mieux nous en sommes incapables.

Un seul remède : le reconnaître, en prendre acte et vivre avec… Alors le champ de la foi s’ouvre, alors on se positionne sur la ligne de départ de cette merveilleuse aventure avec Dieu !

Le paradoxe est à son zénith. C’est quand on prend conscience de sa faiblesse que la force nous est transfusée. L’apôtre Paul l’a expérimenté : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » 2 Corinthiens 12 :10. C’est quand Marie entre dans la réalité de l’impossible humain et du tout possible divin, qu’elle déclare : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon sa parole ! » V.38

L’acte de foi étant toujours accompagné d’une action, Marie se lève et va rencontrer sa parente. Pourquoi cette décision ?

-         Pour être témoin de la véracité des propos de l’ange ?

-         Pour témoigner plus simplement de ce qui lui arrive et qu’elle veut partager ?

-         Pour se mettre seule, en réflexion, en un lieu où elle se sentira accueillie et comprise ?

Peut-être un peu de tout cela ! Mais l’important pour Marie c’est d’être confirmée dans sa foi.  Dès qu’elle salue Elisabeth, Le Saint Esprit se manifeste et tout devient clair pour les deux parentes. Elisabeth réalise le pourquoi de la grâce qui lui a été accordée. Cela dépasse le simple exaucement de sa prière…Le plan de Dieu va au-delà, il concerne la venue du Messie… En prend-t-elle vraiment conscience ?  (Cf.V.42-43)

 

La conclusion de cette rencontre est limpide :

 « Heureuse celle qui a cru, parce que les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur auront leur accomplissement ». V.45

Elles ont du vivre un moment fort… Et ce n’est pas innocent si la louange, l’action de grâce, la reconnaissance, l’exaltation, ont jailli du cœur et des lèvres de Marie.

Marie est dans la joie d’être en phase avec la volonté de Dieu. Elle s’humilie et met en avant la puissance et la bonté de Dieu pour elle. V.48-49.

Sa démarche est un exemple à imiter.  Que nous dit son témoignage ?

1)    Dieu est saint. V.49

2)    Son amour traverse le temps. (il est hors du temps) V.50

3)    Sa puissance disperse les orgueilleux.V.51

4)    Sa souveraineté n’est pas contestable. Il maîtrise toute l’histoire des hommes. v.52

5)    Dieu rassasie ceux qui ont faim de ses paroles. Il n’est pas venu pour ceux qui ne ressentent pas leurs manques. V.53

6) Dieu vient pour sauver un peuple. Le peuple des ayant foi, le peuple                              de ceux qui, à travers tous les temps, où qu’ils soient, lui font confiance et le reconnaissent comme leur Père. V.54

 

Tout était prévu (V.55) tout s’est réalisé.

Tout ce qui a été promis se réalisera de même jusqu’à l’accomplissement final de la volonté de Dieu. Notre foi peut s’appuyer sur la véracité de Sa Parole. La caméra de l’histoire revient sur la situation d’Elisabeth.Pourquoi ?

A mon sens pour souligner le coté oublieux, et on pourrait ajouter, versatile de l’humain.

En effet, au moment de la circoncision de l’enfant, on oublie complètement que Dieu avait donné des directives concernant le nom de l’enfant. Heureusement Elisabeth, forte de son vécu avec Marie, est intervenue : « Il sera appelé Jean ».V.60

Assurément les chrétiens n’ont rien à craindre de l’avenir, si ce n’est d’oublier comment Dieu les a conduit dans le passé.

Zacharie va en faire l’expérience : Quand il réintègre le plan de Dieu, sa bouche parle. Tout se délie et le témoignage, conséquence de la foi, s’exprime. V.64

Zacharie, alors rempli de l’esprit saint, va prophétiser.  V.67-68.

Le faisant, il réalise que son fils Jean est venu au monde pour vivre une mission, celle que Dieu lui confiera… (Cf. V.76). Son acte de foi est d’accepter que ce fils ne lui appartienne plus. (Quelque part aussi nos enfants ne nous appartiennent pas !). Jean dit le baptiste va désormais, passer sa vie au désert …

La fin du chapitre annonce le programme à venir. La prophétie de Zacharie (V.69-75) est à comprendre dans le sens spirituel. Les croyants de l’époque n’ont vu qu’une délivrance de la domination romaine.  Cette délivrance avait une portée beaucoup plus importante.

La suite du récit montre bien que l’objectif était spirituel. (V.76-79) Il allait bien au-delà d’un Messie roi, déboutant l’autorité romaine. 

Le texte met l’accent sur :

1)    la connaissance du Salut. Cette découverte met en évidence notre vraie situation, donc la nécessité d’un pardon, d’une réconciliation.

2)    La nécessité d’un passage des ténèbres vers la lumière. Plus directement de la mort à la vie éternelle.

3)    Le besoin que chacun soit guidé, diriger par Dieu, pour avancer dans le chemin de la vraie vie.

4)    De vivre en paix, réconcilié avec soi-même et avec tous.

 

Conclusion :

 

Ce récit nous redit que notre Père céleste ne cesse de vouloir composer avec l’humain. Il nous dit encore que nous n’avons rien à craindre de l’avenir si ce n’est d’oublier ses promesses certaines. Oui ! Dieu déroule un plan conçu pour le bien de chacun. Dans le contexte de l’époque, c’était la venue du Messie, porteur d’une immense espérance.

Encore une fois, le défi d’une réelle et profonde confiance dans notre relation à Dieu est posé.

Et de même qu’il fallait avoir confiance dans la réalisation de la promesse de la venue d’un Sauveur Messie, de même il nous faut adhérer sans réserve au projet de Dieu. Ce projet nous redit que c’est Dieu qui ponctuera l’histoire des hommes positivement, comme il l’a prévu, par le retour de son Fils.

Laissons-nous contaminer par la bonne attitude de Marie. Elle ne comprend pas tout, mais elle s’abandonne à Dieu. Ce lacher-prise l’a entraînée dans une merveilleuse aventure de foi. C’est tout le mal que je nous souhaite pour cette fin d’année. Avançons avec confiance, la sortie est par le haut !

                                           

                                           Jacques Eychenne 

 

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