Rahab

 

             

                                                       RAHAB

                                                                ou

                                      la Princesse

                                        de la Foi                                                      

                                           Josué 2 : 1-21                                                                                      

                                            

Introduction :

 

 Parmi les destins féminins les plus marquants de l’ancien Testament, celui de Rahab est unique. Dans le texte de Josué, elle est connue comme une prostituée. Cette cananéenne réputée, avait sa maison dans la muraille de l’antique Jéricho. On peut voir, encore aujourd’hui, quelques vestiges archéologiques de l’épaisseur du mur d’enceinte. Une fenêtre, dans cette muraille, lui permettait d’être à un poste d’observation stratégique appréciable. De ce fait, elle était très bien informée. Elle observait, pour les besoins de sa cause, les entrées et sorties de cette antique citée. Jéricho était certainement la ville la mieux fortifiée de la région, elle avait même la réputation d’être imprenable. Le roi cananéen qui administrait cette cité, était au courant de la façon dont le peuple d’Israël était sorti d’Egypte, et il craignait que ce peuple, à la mauvaise réputation, ne vienne conquérir son territoire.

 

Développement :

 

 Apparemment, nous sommes en présence d’un texte banal, un brin provocateur. En effet, le Nouveau Testament fait un éloge appuyé de la démarche de foi de cette femme cananéenne appelée Rahab. Pour autant sa situation morale ne peut que poser question.

Par exemple, comment expliquer que la pratique du mensonge puisse être acte de Foi ?

Positionné à fleur d’eau, on peut avoir de ces faits une lecture sommaire, du genre : ce récit présente une femme dévoyée. Située dans la muraille, avec une fenêtre donnant sur l’extérieur, Rahab n’a fait qu’utiliser son poste stratégique à des fins très personnelles. Si on additionne la pratique de son charme, on peut dire qu’elle avait tous les atouts en main pour saisir toutes les bonnes occasions. Opportuniste à souhait, elle n’aurait fait que sauver sa peau devant une menace certaine, avec en contrepoint un brin de désir de changer d’air…

 

 Ce raccourci reflète-t-il une vérité cachée ?  Que faut-il donc en penser ?

Disons d’abord que Rahab est bien informée. Elle apprend que le peuple d’Israël dans sa marche triomphante s’approche de sa région. Jusqu’à présent, rien ni personne, n’a pu arrêter l’avancée de ce peuple béni par Dieu. Le fait est connu. Il fait réfléchir les habitants de cette cité. Mieux encore ils craignent pour leur vie. Rahab peut alors penser que la venue de ces espions d’Israël peut-être une bonne occasion à saisir. Sauver sa vie, et aussi celle des siens, mérite réflexion. Aussi quand l’occasion se présente, elle est prête et décidée. En fait, a-t-elle un désir de changer de vie ? Une conviction intime que ce peuple ennemi va s’emparer de sa cité ? Son choix secret va actionner sa démarche.

Elle va trahir son roi, et protéger la fuite des deux espions d’Israël. Son espoir ? Vivre une autre aventure sans trop savoir où cela peut la conduire. Son métier de donneuse de plaisirs n’a pas de frontière. Est-ce que ces espions vont lui renvoyer l’ascenseur (en l’occurrence la corde) ? C’était un risque à prendre

Un raccourci nous ferait donc regarder Rahab comme une aventurière, à la diplomatie avisée. Elle aurait bien saisi les opportunités, fait le pari que le vainqueur serait du côté d’Israël, et aurait assuré son avenir. Mais si on regarde ce récit plus en détail, en réfléchissant à la portée de ses gestes, on sort de la banalité des descriptions, et on entre dans l’exceptionnel parcours de foi de cette femme.

 

Essayons de l’approfondir un instant. Examinons d’abord les faits :

Bien sûr, Rahab est très bien informée, mais elle va au-delà de l’accueil d’une simple information.

  • Ce qu’elle place en premier, c’est sa conviction : « Je sais que le Seigneur (YHWH) vous a donné le pays... »  Josué 2 : 9. Comment le sait-elle ?  On l’ignore, mais elle emploie les mêmes mots que Josué (cf. Josué 1 : 15). Dieu va donner ce pays à Israël.
  • Ensuite elle déploie toutes ses informations : (cf. Josué 2 :10,11a).
  • Puis, elle affirme sa foi : « Le Seigneur (YHWH) votre Dieu, est Dieu dans le ciel, et haut, et sur la terre, en bas » Josué 2 :11b.

 

Pour mesurer l’importance de cette dernière déclaration, il faut se reporter à tout ce que l’archéologie nous a révélé sur les mœurs et croyances des Cananéens de cette époque : On observe une dégénérescence morale et une dégradation des mœurs.

(Par exemple, on n’hésitait pas à sacrifier des enfants aux divinités solaires ; la prostitution était pratiquée entre humains et animaux ; la violence régissait les rapports relationnels ; la vie ne pesait pas lourd... Bref, il ne faisait pas bon vivre en ce temps là, dans cette cité de Jéricho).

Au milieu de ce climat nauséabond, Rahab se positionne en rupture avec la culture et les croyances de son propre peuple. Elle affirme que le vrai Dieu, Dieu unique, et non multiple comme dans les croyances de son peuple, est le Dieu d’Israël.

Ce qui paraissait tout à l’heure comme une trahison opportune, devient un choix réfléchi et mûri. C’est une conviction forte !

De plus, ce choix la place en rupture avec son peuple, ce qui n’est pas rien quand on connaît l’importance de la relation identitaire, gage de sécurité à cette époque. Ce n’est donc plus une trahison, c’est une rupture solennelle avec son peuple et ses croyances idolâtres.  

Contrairement aux habitants du pays qui tremblent à l’annonce de l’arrivée prochaine des Israélites, Rahab, va faire un choix bouleversant en s’engageant complètement, en pleine cohérence avec sa conviction intérieure. C’est certainement, le travail d’une longue réflexion, au fil des jours. Elle risque sa vie, mais qu’importe sa décision est prise !

Elle cache les 2 espions d’Israël en les faisant monter sur le toit, elle les recouvre de tiges de lin, elle donne de fausses informations à son roi, et du même coup, elle sauve la vie des 2 israélites.

La nuit tombée, elle monte sur le toit pour leur parler avec franchise et détermination. Ce rendez-vous historique, à cette heure tardive, nous donne la mesure de la foi de Rahab. Il ne s’agit donc pas d’une position opportune. Elle n’a pas seulement enregistré et prise au sérieux une information. Elle a fait acte de foi, et cette foi a la caractéristique de l’exigence. Sa foi démontre la force de son choix.

Sur ce toit, elle propose les clauses d’un serment solennel. Nous dirions qu’elle pactise avec l’ennemi. Mais voilà, pour elle, l’ennemi d’hier est l’espoir de demain. Il faut le faire !

Ce serment est fort, précis, chargé d’une espérance difficilement descriptible. Cette nuit, sur ce toit, Rahab a certainement vécu la plus forte émotion de toute son existence. Sa foi est prête à s’engager complètement, sans réserve, sur la base d’un contenu solide. Merveilleux engagement. Elle réclame 2 choses importantes pour elle :

 

- 1) Laisser vivre ma famille (cf. Josué 2 : 12). Le bonheur de ceux de sa famille est premier dans sa demande. Priorité à ceux qu’elle aime. Quelle belle page d’histoire !  

Et pourtant, ses relations avec les siens n’ont pas dû être aisées ; il faut pouvoir l’assumer le statut de prostituée ! Imaginer que l’on vienne nous poser la question : « quel est le métier de votre fille ? »  Pourrions-nous répondre avec satisfaction et fierté : « Elle fait le plus vieux métier du monde, elle vend son corps, elle se prostitue ! »

 

- 2) Donner moi un signe vrai, certain (cf. Josué 2 : 13).

La version Darby parle d’un signe certain et Chouraqui traduit : un signe de vérité. Son engagement veut être scellé dans le concret. Elle est décidée à aller jusqu’au terme de son choix, mais elle veut une garantie : celle de ne pas être abusée. Il faut dire que sous ce rapport, elle doit être riche en expériences. Là encore, il y a rupture avec tout ce qui est faux. Désormais, elle veut une relation de vérité. Mais n’est-ce pas le plus beau contenu de la foi !

Sur ce toit, un beau soir, sûrement un des plus beaux serments de foi a été prononcé devant la voûte des cieux.

 Rahab la loyale : A la parole, elle joint l’action. Soyons sensibles à ce critère de cohérence ! (Les personnes de paroles ne sont pas majoritaires dans notre monde !)

  • Elle fait descendre les 2 espions avec une corde par sa fenêtre.
  • Elle leur indique la direction du bon chemin à prendre pour sauver leur vie.
  • Elle leur donne des recommandations, sachant comment agissent les poursuivants, gens de Jéricho, de sa cité (cf. Josué 2 :15-16)

A ces gestes, les israélites répondent par l’énoncé des modalités de sa délivrance et des siens.

  • Attache un cordon de fil cramoisi (écarlate) à ta fenêtre, celle par laquelle nous sommes descendus...
  • Groupe auprès de toi, dans ta maison, toute ta famille, et que personne ne sorte, sinon, on ne répond pas d’eux.
  • Garde ce serment pour toi ; si tu le divulgues, nous serons quittes de ce serment (cf. Josué 21 : 17-20).

 

Et puis, ce fut le temps de l’attente : la foi de Rahab est mise à l’épreuve.

L’épreuve du temps est la plus redoutable pour la foi, même Abraham a failli en voulant précipiter ce que le Seigneur se proposait d’accomplir en son temps. Sa relation avec sa servante Agar a eu des conséquences insoupçonnées. La rivalité des 2 descendances (juive et arabe) se vérifie encore de nos jours.

Rahab est magnifique dans l’expression de sa foi. A peine les 2 israélites partis, elle attache le cordon écarlate à sa fenêtre. Elle n’attend pas, quitte à attirer l’attention ou à se trouver en difficulté ! (cf. Josué 2 : 21). Cela pouvait susciter pour le moins de la moquerie ou de la curiosité (du genre : Ah ! elle attend un client particulier ! ou bien : mais à quoi elle joue !).

Mais son élan plein d’espérance nous dit la profondeur de sa conviction (de plus, elle ne craint plus rien. Elle aurait, tout aussi bien pu attendre le dernier moment pour poser ce signe distinctif). Non ! Au risque de se faire remarquer, elle agit par anticipation de l’accomplissement de la promesse. C’est ça la foi ! (cf. Hébreux 11 :1).

La pose de ce cordon de fil cramoisi à sa fenêtre, symboliquement nous renvoie à la sortie d’Egypte, quand les linteaux des portes étaient badigeonnés de sang. Les portes, les fenêtres, autant de symboles d’ouverture vers la délivrance. La couleur du sang est aussi un rappel du sacrifice, qui bien plus tard en appellera un plus grand : celui du Christ. Il est fenêtre et porte de salut et d’espérance pour quiconque agit avec foi…

 

L’épreuve du temps : Il faut bien souligner le fait que les israélites, sous la conduite de Josué, ne sont pas arrivés dès le lendemain ! Josué a pris son temps, le passage du Jourdain a été solennel. Le texte parle de plusieurs jours pour la mise en place de l’expédition de la conquête de Jéricho (cf. Josué 3 : 2 ; 4 : 22-24).

Le miracle de la mer rouge se reproduisit, le Jourdain fut passé à sec avec l’arche de l’alliance portée à bout de bras. On prit 12 pierres du Jourdain et on les déposa sur la rive, là où le peuple passa la nuit. Elles devaient servir de souvenir pour les générations futures. (Cf. Josué 4 : 2, 3,7, 21-24).

- Puis, il y eut la circoncision de tous les enfants nés pendant le voyage.

- Puis, on attendit que tous soient en bonne santé (autant dire que la cicatrisation se soit faite). (Cf. Josué 5 : 3-8)

- Puis, on célébra la Pâques (cf. Josué 5 :10). D’ordinaire elle se déroulait pendant plusieurs jours, est-ce que ce fut le cas ?

- Puis, l’Eternel s’adressa à Josué pour définir les modalités de la prise de Jéricho, entre autres : faire une fois le tour de la ville et cela pendant 6 jours, et le 7è jour, faire 7 fois le tour de la ville, sonner des trompettes, et pousser des cris pour que les murailles de la ville tombent (cf. Josué 6 : 3-5).

 

Et pendant tout ce temps, essayons d’imaginer l’épreuve que cela a dû être pour la foi de Rahab :

Elle a dû convaincre sa famille de son projet. Reconnaissons que cela n’a pas dû être chose aisée ? Beaucoup de questions viennent à notre esprit, n’est-ce pas ? Elle a dû les faire patienter : un jour passe, mais plusieurs jours, tous ensemble, rassemblés en ce même lieu, sans sortir, c’est autre chose ! Cela nous rappelle quelque peu l’expérience des disciples dans la chambre haute de Jérusalem, attendant eux aussi, la manifestation de l’Esprit. La famille a dû penser que leur fille n’était pas fiable. De son côté, elle a dû insister et persévérer. Et puis enfin, quand les israélites se sont montrés, ce fut la surprise. Comment comprendre tous ces tours de la ville à n’en plus finir, ça dû être insupportable pour ceux de sa famille qui n’avaient pas sa foi (un petit tour et puis s’en vont !). Il y avait largement de quoi douter et croire que l’on s’était fait avoir. Rahab a dû surmonter toute cette épreuve, jusqu’au dernier jour, jusqu’au dernier moment. Rendez vous compte, le dernier jour, elle voit encore 7 tours de piste interminables ! Et puis, quand une grande partie de la muraille s’est écroulée, la famille a dû hurler de peur et penser que leur fille les avait trompés. Rahab, elle aussi a dû s’accrocher à la promesse des espions …

 

Enfin ce fut la délivrance. Ce fut la victoire de sa foi.

Josué donna l’ordre aux 2 espions d’aller chercher Rahab et sa famille (cf. Josué 6 : 22,23).

Sa foi se concrétisa par une intégration parfaite au sein du peuple d’Israël.

« Elle a habité au milieu d’Israël, jusqu’à ce jour... »  Josué 6 : 25.

Rahab fait partie de la généalogie de Jésus, elle a donné naissance à la lignée de laquelle est sorti le Messie Ieshoua (cf. Matthieu 1 : 5).

Pourquoi le nouveau testament souligne la qualité de son engagement de foi ?  (cf. Hébreux 11 : 6,31 ; Jacques 2 : 25). Si l’histoire lui rend à ce point témoignage, essayons ensemble de dégager les points forts de sa vibrante foi.  

Toutes les étapes du processus qui mène à la conversion sont bien là mis en lumière.  

 

a) S’informer. Rahab a utilisé à bon escient toutes les informations qu’elle recevait. La foi procède au départ d’une information lue ou entendue. Romains 10 : 17 « La foi vient de ce que l’on entend, et ce que l’on entend vient de la parole de Christ ».

b) Traiter l’information, c’est entrer en connaissance. (Savoir, c’est bien, connaître c’est mieux). Rahab dit : « je sais... »

La connaissance se vit par l’expérience personnelle surtout dans le domaine spirituel. C’est le fruit d’une relation à Dieu. Aucune procuration n’est possible. Le « JE » doit être plein, complet.

c) Vivre l’engagement de la foi. Rahab ne s’est pas contentée de reconnaître que le vrai Dieu était le Dieu d’Israël, Elle a choisi de faire partie de ce peuple qui adorait ce Dieu là. Elle a confessé sa foi devant 2 témoins. Elle a fait serment d’être fidèle à sa parole.

d) Relation entre la foi et l’action. Rahab s’est montrée cohérente au travers d’une action déterminée et réfléchie. Elle a été volontaire, tout en connaissant les risques importants qu’elle prenait. Il n’y a pas d’hésitation dans son projet de changer de vie, ni de crainte d’aller vers un avenir inconnu. Elle rejoint ceux, qui comme Abraham, sont partis sans savoir où ils allaient. La foi appréhende toujours l’avenir avec confiance.

e) Sa foi anticipe l’évènement de la victoire. Dès que les espions sont partis, Rahab a de suite mis le cordon écarlate à sa fenêtre. Son regard ne se porte pas sur ce qu’elle laisse, mais sur ce qu’elle va trouver (cf. Hébreux 11 : 13, 14, 27b).

f) Sa foi triomphe aux milieux des siens. La foi enthousiaste de Rahab est communicative. Elle entraîne sa famille dans sa joie et dans son aventure.

Merveilleux témoignage qui a traversé les siècles pour nous instruire ! 

 

Conclusion :

 

Qui aurait pu imaginer que cette prostituée notoire, bien connue du roi de la cité de Jéricho, devienne un jour, une messagère de la foi en Dieu. Les récits bibliques se plaisent à montrer, que personne n’est disqualifié à être membre d’un peuple, à qui un royaume éternel est promis.

La grâce divine prend en compte le désir fort de changement, et non le passé plus ou moins pesant que l’on a tendance à traîner comme un boulet (cf. Esaïe 1 :18).

Rahab aurait pu s’en tenir à l’aspect visible des choses. N’habitait-elle pas dans la muraille de la ville la plus fortifiée de sa région ! Elle aurait pu se rassurer en se disant qu’elle n’avait rien à craindre ! C’était une cité apparemment imprenable ! Combien font taire en eux les appels de Dieu en se barricadant derrière des murailles de prétextes, de faux semblants et d’illusions !

Rahab a reconnu la voix de Dieu par le cœur, et elle s’est laissée gagner par cette espérance présente, et à venir. Ce fut un merveilleux changement dans sa vie.

Ce que Rahab a fait est non seulement touchant, mais plus encore porteur d’espoir. Elle a transformé sa maison de prostitution en maison de vie. Elle devint lieu de salut et d’espérance.  Elle a démontré, à la face de toutes les générations, que la puissance d’amour de Dieu est capable de modifier toute existence, de transformer en profondeur, de donner joie et bonheur dans une aventure de vie nouvelle. Rahab dans l’Ancien Testament et la Samaritaine dans le Nouveau, sont les deux personnes qui démontrent que Dieu ne fait acception de personne.

« L’homme voit ce qui frappe les yeux, mais le Seigneur voit au cœur » 1 Samuel 16 : 7, version NBS.  

                                                               Jacques Eychenne

 

PS : NBS, version Nouvelle Bible Segond.

 

                                                                                                

                                                                     

 

 

 

   

 

 

 

                                 

 

 

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