La vie chrétienne

 

 La vie chrétienne

                           ou

une marche vers le haut

 Romains 12 : 9-21

Introduction

  Introduction                    :

 

En l’an 56 de notre ère, l’apôtre Paul arrive en Achaïe pour un dernier séjour (cf. Achaïe, région de la Grèce antique située, au Nord-Ouest de la péninsule du Péloponnèse ; 2 Corinthiens 13 : 1 ; Actes 20 : 2), avant de repartir pour Jérusalem apporter aux frères les dîmes et offrandes recueillies au cours de ses voyages. Il demeure environ trois mois avant de rejoindre la capitale d’Israël, et c’est donc à Corinthe qu’il écrit vraisemblablement la lettre aux Romains. Moins d’une trentaine d’années se sont écoulées depuis la résurrection de Jésus-Christ. Il transmet sa lettre à une diaconesse du nom de Phoebé (cf. Romains 16 : 1). Elle résidait à Cenchrées qui était le port de Corinthe. L’œuvre de l’apôtre est sur le point de se terminer dans ce bassin oriental de la Méditerranée. L’évangile a été puissamment annoncé et reçu. Avant de repartir pour Jérusalem où il sera arrêté et mené à Rome, Paul va sublimer son activité apostolique en envoyant une lettre à la communauté chrétienne de la capitale de l’empire romain. Cet écrit est assurément le document théologique le plus imposant. Paul a toujours eu le souci de l’unité des églises chrétiennes et c’est au travers de ce prisme qu’il faut lire cette lettre magistrale sur bien des sujets.

 

Développement :

 

Le sujet qui nous intéresse se situe à la fin de sa lettre. Il concerne les bonnes relations qui doivent se vivre au sein des jeunes communautés. Elles font référence à la vie nouvelle qui découle de l’engagement du disciple voulant imiter le Seigneur Jésus. Nous allons les examiner une par une. L’apôtre introduit ses recommandations par une exhortation :

 

« Je vous exhorte donc, frères, au nom de la miséricorde de Dieu, à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu : ce sera là votre culte spirituel » Romains 12 : 1, version TOB.

 

L’apôtre part de la nécessité d’une cohérence dans l’engagement spirituel du chrétien. Tout doit se vivre humblement parce que l’œuvre de Dieu en l’humain est manifeste. Elle relève de la miséricorde divine, non d’une aptitude ou d’un talent particulier. C’est elle qui est à l’origine de l’élection d’Israël, c’est encore elle qui permettra que les prophéties concernant ce peuple convergent vers son envoyé : Le Christ Jésus. Le vrai culte spirituel consiste donc à célébrer dans sa vie l’enseignement du Fils de Dieu. L’apôtre parle moins d’un rassemblement communautaire (cf. l’ecclésia) que d’un engagement personnel et solennel.

Pour permettre à ce témoignage chrétien d’être en adéquation avec son auteur, il importe de prendre en considération plusieurs aspects pratiques. L’apôtre les décrit :

 

« Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait. Au nom de la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun d'entre vous : n'ayez pas de prétentions au-delà de ce qui est raisonnable, soyez assez raisonnables pour n'être pas prétentieux, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée en partage » Romains. 12 : 2-3, version TOB.

 

Le chrétien doit dépasser le fonctionnement traditionnel de l’humain en société. Cette non-conformité au monde est moins une critique, que le désir de vivre la dimension de l’Esprit (cf. Jean 3 : 7). Car Dieu donne au croyant une vision transformée de lui-même et du monde qui l’entoure. L’acte de foi consiste à accueillir une sorte de libération de son intelligence pour discerner la nécessité d’une nouvelle hiérarchie des valeurs morales (cf. Philippiens 3 : 8). Ici, Il faut acter le fait que la notion du bien ne s’impose pas naturellement, sinon ça se saurait. Le fait de se laisser conduire par l’Esprit met en valeur qu’un monde nouveau a été inauguré par la venue du Christ. La métamorphose de l’intelligence (μεταμορφόω = metamorphoo= changer dans une autre forme, transformer) ne se réduit pas aux acquis de connaissance ; le νοὸς = nous, en grec, embrasse toute la personnalité). Le renouvellement auquel l’apôtre fait allusion implique un changement complet vers le meilleur et vers le haut. Mais me direz-vous est-ce que l’auteur ne place pas la barre un peu haute ! Ailleurs, mais toujours aux chrétiens de Corinthe il détaillera le processus de cette transformation : en contemplant l’amour de Dieu manifesté par le don de son Fils, les croyants sont métamorphosés (cf. idem μεταμορφόω) en son image, intérieurement par l’action de l’Esprit du Seigneur (cf. 2 Corinthiens 3 : 18). En fait cette transformation développe la conscience d’une vraie libération. Mais l’apôtre prévient : cette grâce qui est accordée au croyant ne le rend pas supérieur à son prochain. Paul ressent la nécessité de prévenir le lecteur. Il parle par expérience. Il lui recommande de ne pas avoir de lui-même une trop haute opinion. Autrement, éviter d’avoir une haute pensée de soi, être prétentieux. « Soyez assez raisonnables pour n’être pas prétentieux » traduira la TOB. L’apôtre invite chacun à prendre conscience de ce qu’il a reçu de Dieu et d’actionner sa foi en conséquence. Autant dire à cette communauté de Rome dans laquelle des jalousies ont vu le jour, occupez-vous de vous, évitez de vous comparer, prenez conscience de la grâce qui vous a été faite ! Les charismes sont des dons différents. A chacun d’agir avec son degré de foi (cf. μέτρον πίστεως = metron= mesure, un instrument pour mesurer ; un vase pour recevoir et déterminer une quantité de produit, sec (solide), ou liquide ; un bâton gradué pour mesurer, une canne à mesurer ; façon proverbiale : la règle ou standard de jugement ; portion mesurée ou limitée ; la mesure requise, le dû, mesure convenable).

On voit que l’apôtre a le souci du bien commun. Chaque croyant doit mettre au service de la communauté le don qu’il a reçu.

 

Ainsi nous arrivons à la préoccupation première de l’apôtre qui désire que toute la communauté des chrétiens de Rome vive dans une fraternelle harmonie. Et pour cela, Paul va être très clair.

 

« Que l'amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur ; attachez -vous fortement au bien » Romains 12 : 9, version NEG.

 

En premier, dans toute relation avec autrui, Il place l’amour, le premier don de l’esprit (cf. Galates 5 : 22 ; (ἀγάπη = agapé =l’amour d’essence divine). L’amour que Dieu inspire et qui conduit à la bienveillance, à la démarche affectueuse se doit d’être authentique, vrai, sincère. En conséquence de sa métamorphose spirituelle, le croyant doit établir une nette démarcation dans sa pratique entre le mal et le bien. « Fuyez le mal avec horreur » traduira la TOB ; attachez-vous fortement au bien » Traduira les NEG. Il s’agit de s’arrimer solidement pour ne pas dériver lors des tempêtes.

 

« Que l'amour fraternel vous lie d'une mutuelle affection ; rivalisez d'estime réciproque. » Romains 12 :10, version TOB.

 

Après avoir parlé de l’amour agapé que le chrétien reçoit de Dieu, l’apôtre en vient à la notion qui régit toute bonne relation (φιλαδελφία = philadelphia = amour des frères ou des sœurs, amour fraternel).

Il s’agit de l’amitié fraternelle, lien privilégié qui unit les membres de la famille spirituelle. Au-delà des tempéraments, des caractères différents, des personnalités plus ou moins fortes, cette injonction se doit de rester bien présente dans toutes difficultés relationnelles. Il faut avoir la foi pour gravir cet Himalaya du rapport au prochain !

 

« Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur » Romains 12 : 11, version LSG.

 

L’apôtre a présent à l’esprit l’imminence du retour du Christ. Il pense même être vivant lorsqu’il apparaîtra (cf. 1 Thessaloniciens 4 : 17). En pleine cohérence avec sa pensée, il invite les chrétiens de Rome à ne pas remettre à plus tard la diffusion de la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Non seulement l’apôtre mobilise ses troupes, car l’heure est avancée, mais plus encore, il prône la nécessité de passer à l’action. Il ne s’agit pas de partir à l’aventure et ayant décrété qu’il fallait agir, non ! Tout doit se faire sous la direction de l’Esprit, étant complètement habité par la notion du service désintéressé.

 

« Soyez joyeux dans l'espérance, patients dans la détresse, persévérants dans la prière » Romains 12 : 12, version TOB.

 

Mais attention, pour Paul il ne s’agit pas d’un devoir à accomplir ou d’une pression impérative. Il convient d’entrer dans le service chrétien avec joie, parce que l’espérance soulevée par la parole du Seigneur Jésus traverse le temps, apaise les craintes de l’avenir, réconforte et ouvre à la vie. Alors face à la détresse, et quelle que soit sa nature, la confiance indéfectible en celui qui nous a donné vie doit l’emporter. La parole du Christ est certaine, on peut lui apporter un crédit total. Dans tous les cas de figure, nous avons le langage de la prière. Nous pouvons élever notre âme vers Dieu, étant assurés que tout concourra à notre bien (cf. Romains 8 : 28).

 

« Soyez solidaires des saints dans le besoin, exercez l'hospitalité avec empressement » Rom. 12 : 13, version TOB.

 

Dans la perspective de ce que nous venons de dire, aucun membre de la communauté ne doit rester au bord du chemin. La solidarité qui devrait être le bien commun de tous les humains doit s’exercer aussi au sein de la communauté de Rome. N’oublions pas qu’elle subit tous les délires de César dans sa capitale. Les difficultés étaient quotidiennes. La délation affectant les chrétiens, il était indispensable de serrer les rangs. L’hospitalité pouvait sauver une vie. Les saints dont il s’agit n’ont rien à voir avec la conception d’une réelle perfection.

Dans le Nouveau Testament et dans les lettres de Paul, le saint est celui qui a accepté le salut gratuit en Jésus-Christ. Quand on voit que l’apôtre a appelé les Corinthiens : des saints (cf. 2 Corinthien 1 : 1 ; 8 : 4 ; 13 :12) ; et quand on connaît ce qui se passait dans cette communauté, on comprend mieux le sens du mot dans la pensée paulinienne. Le saint n’est pas celui qui est parvenu à la perfection mais plutôt celui qui y tend avec l’aide du Tout-Puissant. 

 

    

« Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez et ne maudissez pas ».  Romains 12 : 14, version TOB.

 

La reprise des propos du Christ lui-même (cf. Matthieu 5 : 44 et Luc 6 : 28) est à comprendre dans le contexte des difficultés importantes des chrétiens de Rome. On dit que César a accusé les chrétiens d’être à l’origine de l’incendie qui ravagea la ville. Une dure persécution s’en est suivie. Paul définit la bonne attitude à adopter en face des légions romaines. Comme le dirait un ami, professeur de karaté, bénir, c’est utiliser la force de l’agresseur pour la renvoyer vers son auteur. Cette attitude défensive nécessite un apprentissage de haute technicité. Il devrait en être de même dans la métamorphose spirituelle du croyant. Maudire dans une telle circonstance ne sert à rien, car le pouvoir de jugement dépasse notre compétence humaine. Tout au plus, il exprime un soulagement bien éphémère.

 

« Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent » Romains 12 : 15, version TOB.

 

L’apôtre veut nous faire comprendre qu’en toutes occasions, s’approcher du prochain et partager ses sentiments témoigne de la transformation du cœur. Il importe d’être bien présent à soi-même, mais aussi à autrui. Dans la joie ou la douleur, toute la palette des sentiments est ici résumée. En marge de tout concept spirituel, c’est l’humain qu’il nous faut rencontrer physiquement, psychologiquement, avec bienveillance. Nous devrions tous être solidaires, car nous habitons tous sur la même planète bleue.

 

« Soyez bien d'accord entre vous : n'ayez pas le goût des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous prenez pas pour des sages » Romains 12 : 16, version TOB.

 

Paul aborde les difficultés de la vie communautaire. Elles sont très étendues. Cela va du malentendu au dialogue de sourd. Apprendre à se parler, à écouter l’autre, bref ! tous nos problèmes de communication sont présentement résumés. L’unité dont il est question ne consiste pas à penser tous pareil, il s’agit plutôt d’intégrer positivement les différences d’appréciations et de perceptions. Une bonne entente ne peut faire que progresser un groupe. Il ne fait pas l’économie d’un parler vrai. Un compromis est à trouver pour qu’il y ait une place pour chacun mais aussi pour que chacun reste à sa place. Les bons sentiments énoncés précédemment doivent faire office d’huile dans les rouages. Vouloir avoir raison envers et contre tout ne favorise en aucune façon la progression du groupe dans lequel forts et faibles se côtoient (cf. Romains 15 : 1).

 

« Ne rendez à personne le mal pour le mal ; ayez à cœur de faire le bien devant tous les hommes » Romains 12 : 17, version TOB.

 

Après avoir défini les problèmes intercommunautaires, l’apôtre élargit le spectre du bon comportement. Il ne s’agit pas seulement de ne rencontrer que des chrétiens. La vie sociale nous fait communiquer avec tous les humains. Aux bons sentiments précisés en amont, l’apôtre aborde le sujet des actes, c’est-à-dire, des comportements à adopter avec autrui. Comment annihiler le mal. Paul répond par la pratique du bien à l’instar du vécu de Christ. Rendre coup pour coup, c’est entrer dans une surenchère sans fin qui peut mener au meurtre. Le sage conseil de l’apôtre brise la spirale du mal. Ailleurs, à la fin de sa lettre, il dira clairement de s’éloigner de tous ceux qui créent des divisions et des scandales (cf. Romains 16 : 17).  Pour l’apôtre, rendre un bon témoignage doit être en adéquation avec la bonne nouvelle que l’on proclame. C’est honorer Celui qui nous a donné vie. Paul rejoint ici la pensée du Seigneur Jésus. Dans son sermon sur la montagne en Galilée, il dira : « Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » Matthieu 5 : 16, version LSG. (Nous sommes bien d’accord, il s’agit moins de se prendre pour une lumière que de réfléchir celle qui nous vient d’en haut).

 

« S'il est possible, pour autant que cela dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes » Romains 12 : 18, version TOB.

 

L’apôtre est très réaliste. Dans les conflits interpersonnels, on ne peut pas toujours trouver une solution acceptable par les deux parties. Aussi responsabilise-t-il chacun. Autant dire qu’il convient d’aller aussi loin que l’on peut dans le processus de réconciliation. Malheureusement, on ne peut vivre en paix avec tout le monde. Il y a des querelleurs, des provocateurs, des agresseurs qui refusent la main tendue. La responsabilité du chrétien est d’aller en conscience au bout de ce qui lui paraît acceptable (il y a là du grain à moudre !).

 

« Ne vous vengez pas vous-mêmes, mes bien-aimés, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit : À moi la vengeance, c'est moi qui rétribuerai, dit le Seigneur » Romains 12 : 19, version TOB.

 

Paul appelle à la mesure en pareille circonstance. Se venger, c’est prendre la responsabilité de se positionner en juge et de cautionner l’utilisation de la force au besoin. Pour l’apôtre cela relève de l’autorité divine, non de l’humain. Dieu seul peut connaître les tenants et les aboutissants de chaque conflit. Le vivre en paix demeure la règle d’or. La maîtrise de soi éclairée par l’esprit devrait être apaisante pour chacun.

 

« Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s'il a soif, donne-lui à boire, car, ce faisant, tu amasseras des charbons ardents sur sa tête » Romains 12 : 20, version TOB.

 

Mais Paul va bien au-delà d’une justice purement humaine, il positive en reprenant les préceptes de son Seigneur (cf. Luc 6 : 27, 35). Nous atteignons là un des sommets de la vie chrétienne et sur ce point nous sommes tous en chemin, ne nous leurrons pas…

 

« Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien » Romains 12 : 21, version TOB.

 

Paul termine le chapitre de sa lettre par ce mot d’ordre bien positif. La victoire sur le mal consiste à lui interdire l’accès dans nos vies. Plus facile à écrire qu’à vivre ! Mais le moteur de cette métamorphose dans la vie chrétienne demeure l’amour. Le bien se définit par la recherche de la volonté divine en toutes circonstances. Là aussi, le chemin est étroit. Dieu seul mettra un terme à l’action du mal. Selon sa promesse, il sera éradiqué à jamais. Pour l’heure, nous ne pouvons que lui faire opposition en prenant l’initiative d’utiliser une autre force : celle que le Christ a choisie et que l’apôtre rappellera aux Corinthiens : l’amour (cf. 1 Corinthiens 13 : 13).

 

Conclusion :

 

Toutes ces recommandations données par l’apôtre Paul aux chrétiens de Rome ont un seul objectif. Permettre à chacun de cheminer avec les préceptes du Christ, confiant et heureux dans le présent et l’avenir. La joie de l’apôtre a été de sillonner le pourtour Nord de la Méditerranée, porteur de cette bonne nouvelle. Gageons que son travail persévérant ne reste pas vain pour nous qui vivons une période aussi troublée que la sienne.

 

« sans doute serai-je chrétien, si les chrétiens l’étaient vingt-quatre heures par jour » Gandhi.                                                                              

                                                                                       

                                                                                     Jacques Eychenne

 

 

PS : TOB, version traduction Œcuménique de la Bible ; LSG, version Louis Segond ; NEG, version Nouvelles Editions de Genève.

 

 

 

 

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