Le lien d' humanité

 

      

      

Le bienveillant samaritain 

                 ou

 le lien d’humanité

          

 Luc 10 : 25-37

 

                                                  

Introduction :

 

Jésus a quitté la Galilée. Il se trouve maintenant en Judée. Certainement non loin de Jérusalem, car le récit suivant nous le montre entrant dans le petit village de Marthe et Marie, à Béthanie. Juste avant, Jésus a envoyé en mission 70 disciples. Ils reviennent enthousiastes. Ils témoignent de la puissance de Dieu. Ils disent :  « Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom ». Luc 10 :17  Jésus recadre leur joie en répondant : « Cependant ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux » Luc 10 :20. Autrement dit : Ne vous réjouissez pas de ce que vous faites pour Dieu, mais de ce que Dieu fait pour vous… Puis vient le récit qui va retenir notre attention. Celui de l’entretien avec le docteur de la loi.

Le lien avec la remarque de Jésus aux disciples, et l’entretien avec ce spécialiste de la compréhension de la loi, explicite la première question. Elle concerne la vie éternelle. Ce légiste était-il présent quand les 70 ont fait leur rapport ? C’est fort possible, car le texte commence par cette phrase : « Un légiste se leva et lui dit... » v.25 Elle laisse supposer qu’il est présent… Quoiqu’il en soit, les deux questions posées par ce légiste sont pertinentes :

 

- Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?

- Qui est mon prochain ?

 

Ces questions sont toujours d’actualité. Elles ne préoccupent pas seulement les chrétiens. Tous les humains y sont un jour ou l’autre confrontés. La première question peut se situer dans le registre de nos envies, de nos curiosités ou de nos peurs et de nos angoisses face à l’inconnu. Qu’y a-t-il après la mort ? La deuxième concerne nos relations humaines et plus particulièrement nos liens d’humanité et de fraternité.  

 

Développement :

 

La question du spécialiste, qui est familièrement appelé docteur de la loi, est là pour provoquer le Seigneur ou éprouver sa réponse. C’est un peu comme si l’élève voulait corriger le maître ! Le Seigneur n’esquive pas l’interpellation, pas plus qu’Il ne l’élude. Il renvoie simplement ce connaisseur à sa connaissance. L’humain a des prétentions que Dieu n’ignore pas. Sa méthode n’a guère varié. Elle nous renvoie à réviser nos savoirs en les confrontant constamment à la Parole de Dieu.

C’est donc le Christ qui vérifie maintenant le savoir du légiste. C’est lui qui questionne à son tour. Il le renvoie au contenu des rouleaux de la loi. « Qu’y lis-tu ? »... « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même ». v. 26-27

Bonne réponse lui dit Jésus, et il ajoute : « Fais cela et tu vivras ».

 

La première grande question sur la vie éternelle trouve là sa vraie réponse :

Vivre et demeurer dans la pratique de l’amour. Ainsi, la vie serait une réponse d’amour à une question d’amour. Mais, apparemment notre légiste n’est pas totalement satisfait. Il veut aller plus loin. Il veut se justifier dit le texte. (Dans l’original : «  voulant se justifier lui-même ») Pourquoi ? Se sent-il complexé face à Jésus et à son enseignement ? Sent-il son autorité remise en question ? Ou peut-être est-il jaloux ou choqué de la joie des 70 disciples ? Ou est-il tout simplement vexé par ce Jésus sans formation ni diplôme ?

 

L’envoi de ses disciples vers tous les habitants des villages lui pose peut-être problème. La question de l’autorité spirituelle est sous-jacente ? Au nom de qui a-t-il chargé de mission ses disciples ? Ce Maître n’a-t-il pas appris que les messages de Dieu ne peuvent être envoyés qu’aux descendants d’Abraham, Isaac et Jacob ?

C’est donc peut-être, pour ce détenteur de la connaissance des lois, l’occasion de montrer sa différence avec ce Jésus sur la définition du prochain ? C’est peut-être pour cela qu’il pose sa deuxième question : « Et qui est mon prochain ? »

 

Avant d’aborder la réponse à cette question, posons-nous, à notre tour, celle-ci :

Est-ce que, comme ce légiste, nos questions sont prétextes à nous justifier ?

Dès lors, sont-elles de vraies questions ? Notre priorité au quotidien relève-t-elle d’une connaissance scripturaire ou d’une mise en pratique de vie ?

 

Mais, revenons au récit. Qui donc est ce prochain ?

La surprise va être totale pour notre homme de loi, comme elle risque de l’être pour nous. En effet, Jésus répond en utilisant le langage qu’il affectionne : Celui de la parabole. C’est un langage pratique, illustré et direct.


«  Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho quand il fut attaqué, frappé, dépouillé, laissé à moitié mort ».

(On parle de descente, car il y a entre Jérusalem (+ 700m environ) et Jéricho  

(-200m environ sous le niveau de la mer), un dénivelé de près de 1000m sur 35 Km seulement. La route déserte, entourée de montagnes, est propice aux attaques de brigands. C’est la seule grande route directe (encore de nos jours) pour avoir accès à la vallée du Jourdain. 

Le texte dit : «  un homme ». C’est un anonyme, on ne connaît pas son identité. On se sait pas s’il est juif ou samaritain… Puis 3 hommes passent : - un prêtre – un lévite- un samaritain. Les deux premiers passent outre, ils le voient, mais l’ignorent. Le dernier, un samaritain est ému dans son être et lui porte secours, lui prodigue les premiers soins d’urgence, l’amène à l’hôpital de l’époque et paie les frais d’hospitalisation.

Alors, Jésus pose la question intéressante : « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? »


Dans cette parabole le prochain n’est pas celui qui est tombé et qui est là à moitié mort, c’est celui qui vient le secourir. Autrement dit le prochain n’est pas le bénéficiaire, mais le donnant.

Cela nous renvoie à une autre question plus personnelle : Notre dominante de vie repose-t-elle sur le donner ou sur le recevoir ? Souvenons-nous de l’affirmation de l’apôtre Paul devant les anciens d’Ephèse : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » Actes 20 :35b

Le prochain dans cette parabole, est bien le donnant.

Avant de revenir sur cette donnée capitale, qui oriente toute la compréhension de cette parabole, essayons de comprendre l’attitude de chacun d’entre eux.

 

Le prêtre et le lévite appartiennent tous les deux à la classe religieuse sacerdotale. Tous deux étaient attachés au service du sanctuaire, puis plus tard, du temple. Le premier officiait dans le parvis et le lieu saint du sanctuaire, le second s’occupait de tout ce qui concerne les services dans le sanctuaire. Ils devaient observer scrupuleusement les ordonnances divines. Or, il était clair pour eux qu’ils ne devaient pas être en contact avec un mort, excepté pour leurs proches parents. (Cf. Lévitique 5 :3, 21 :1) Quiconque était en contact avec un mort était considéré comme souillé, impur ; à fortiori les officiants du temple ! (Cf. Nombres 5 :2 ; 6 :6 ;19 :11 ; Ezéchiel 44 :25)

 

Le prêtre et le lévite n’ont fait que respecter la loi. Ils étaient dans la stricte obéissance. Partant de là, cela devenait difficile pour eux, de s’assurer de la mort réelle de l’agressé.

D’ailleurs, le Christ ne blâme ni l’un ni l’autre. Si nous pouvions faire de même dans des circonstances similaires ce serait déjà beaucoup ! Admettre que chacun fait de son mieux, même si on n’a pas la même lecture des faits, pose un regard positif sur l’humain. Le respect de son prochain passe d’abord par là ! Vous l’avez noté : Jésus ne condamne personne, il valorise le bon choix, parce que tous trois ont fait un choix. Ils se divisent en deux catégories :

 

1)   Celui de la stricte obéissance à la loi, au détriment de l’esprit de cette loi.

    

Autrement dit, le prêtre et le lévite se sont écartés. Ils n’ont pas vérifié l’état réel du blessé. Par solidarité humaine, ils auraient pu se donner les moyens d’être au clair sur la situation de cet apparemment mourant. Ils n’ont pas pris de risque, ils ont assurés comme on dit aujourd’hui... Ils se sont retranchés derrière une application de la loi, qui dans ce cas était dépassée, voire non avenue. Ils se sont protégés au lieu de protéger. Retranchés derrière une institution, ils ont refusés un choix personnel engageant et responsable. Ce faisant, ils ont trahis l’esprit de la loi (Rappelons que celle-ci est toujours bienfaisante et protectrice pour l’humain). Ce positionnement place la loi avant l’amour. Reconnaissons qu’il est plus aisé de se retrancher derrière la loi que d’oser vivre l’amour dans de pareille circonstance.

Pour avoir eu le courage de porter secours à un blessé, mon père est mort en portant un blessé dans ses bras. Il a reçu une balle explosive dans les reins lors de la fusillade aux barricades d’Alger et il en est mort. Mort pour avoir oser porter secours. Son geste a marqué ma vie.

Si donc au nom de cette loi, nous avons un comportement contraire à l’esprit d’amour qui l’a fait naître, nous nous dévoyons de cette loi. Paradoxalement, nous devenons hors la loi.

C’est tellement vrai qu’aujourd’hui, nos deux religieux, d’après les lois humaines, seraient passibles d’une condamnation de non assistance à personne en danger.

 

Maintenant, posons-nous la question : Quelle est notre première référence, dans notre pratique de vie ? Notre premier réflexe ? Est-ce celui de l’amour ou celui de la loi ? Même, s’il y a un lien étroit entre les deux, nous fonctionnons mentalement avec des priorités conscientes ou inconscientes. Quelle est celle qui domine : l’amour ou la loi ? Le service ou l’obéissance ?

(Relire avec attention : Esaïe 1 : 10-17 et Marc 12 : 28-34)

 

2)  Voyons maintenant le samaritain : Il a agi avec précision, simplement, par conviction, par compassion ...


Aux yeux du prêtre et du lévite, notre samaritain a une attitude païenne, c'est-à-dire non-conforme à leur loi. Il est loin d’être une référence. N’oublions pas que les juifs considéraient les samaritains comme des païens. Il ne fallait pas avoir de contact avec eux, sinon on était souillé et impur, comme vis-à-vis d’un mort. (Cf. Actes 10 : 28)  

Le christ n’avait-il pas dit aussi aux douze apôtres : « N’allez pas vers les païens et n’entrez pas dans les villes des samaritains ; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël ». Matthieu 10 : 5,6

Que Jésus présente ce samaritain comme un exemple, un modèle à imiter est révolutionnaire. Pour notre homme de loi ce positionnement est inacceptable, voire insupportable à entendre. Pour lui, il y a un problème d’application de la loi …

Ainsi, cette parabole nous invite à sortir des contentieux idéologiques et historiques pour prendre en compte l’individu dans sa précarité et sa détresse. Ce sujet est d’une brûlante actualité. Evitons les amalgames. Chaque cas est différent. Chaque humain est une créature de Dieu…

 

Autre aspect révolutionnaire, le samaritain dont on ne connaît pas le nom, n’attend rien en retour. Il accomplit des gestes gratuits tout en payant de sa personne et de sa poche ! Pour lui, c’est tout simplement normal ! Il ne s’est pas posé la question de savoir si le blessé était juif ou samaritain. C’était un humain blessé et cela lui suffisait. Voilà pourquoi son comportement n’a rien de spectaculaire à ses yeux. Il agit naturellement :

Il désinfecte les plaies avec du vin et les bande. Il le masse avec de l’huile et le conduit dans une auberge, et il paie d’avance les services.

Ce samaritain est le prochain qu’il nous faut imiter ! Redisons-le, Cette parole est révolutionnaire et scandaleuse pour notre légiste ! Elle est contraire à tout l’enseignement qu’il a reçu ! Elle remet en question toute son éducation religieuse !

 

Qui est mon prochain ? Dans cette parabole, il est clair que c’est le samaritain, celui qui a porté secours et non pas celui qui l’a reçu.

Même si d’ordinaire nous pensons que notre prochain est notre proche d’abord, puis quiconque ensuite, cette parabole nous présente un sens différent de notre compréhension du mot prochain.

La question est donc de savoir pourquoi le Seigneur veut nous conduire sur cette piste ? Quelle grande leçon nous réserve-t-elle ?

 

Cette parabole a un double sens.

 

1) Le Samaritain est le prochain, c’est vous, c’est moi quand nous sommes donneurs.

2) Le Samaritain par excellence, c’est Jésus qui nous a remis en position de marche. Il y a aussi indirectement le sens de prendre conscience que nous sommes avant tout receveurs.

 

Dans cette parabole, redisons le, c’est celui ou celle qui nous a porté secours qu’il faut imiter et aimer, donc le Christ en priorité. Dans notre parcours de vie, nous mettons plus l’accent, en général, sur ce que nous faisons aux autres que sur ce que nous recevons d’eux. Notre démarche est parfois même intéressée. Ne disons nous pas souvent à nos proches et amis : «  Après tout ce que j’ai fait pour toi, quand je pense à tous ces sacrifices que j’ai fait pour toi... Je t’avais fait complètement confiance et voilà le remerciement...etc. ». Le texte présente une cohérence, il est en harmonie avec ce que Jésus disait précédemment aux disciples : être plus attentifs à ce que Dieu fait pour nous, qu’être centré sur ce que nous faisons imparfaitement pour lui.

Si nous attendons un retour à nos actes d’amour, nous faisons peser une exigence sur celui ou celle que nous avons aimé ou aimons. C’est dire que nous aimons mal !

Le samaritain a agi sans attendre une suite, un retour, une marque de reconnaissance. C’est vers cet amour que nous dirige le Christ, parce qu’il l’a parfaitement incarné. (Cf. Luc6 :32)

C’est vers cet amour qui nous dépossède de nos prétentions, et nous recentre sur l’autre, qu’il nous faut aller. C’est la marche de vie la plus difficile. Elle est, très souvent et pour le moins, inconfortable.  Mais assurément, elle demeure l’aventure la plus exaltante.

Voilà ! Pourquoi, le Seigneur veut nous conduire vers une compréhension différente de la notion du prochain.

Ainsi, notre prochain, pour suivre la logique de la parabole est celui ou celle (que Dieu a utilisé) qui nous a soutenu quand nous étions chancelants, celui ou celle sans qui nous aurions eu du mal à poursuivre notre chemin, celui ou celle qui est arrivé dans notre vie au moment où nous allions sombrer, ou tout allait mal, et qui nous a remis sur le chemin de l’espérance.

En fait, le Seigneur veut nous faire saisir, à travers cette parabole que notre prochain est celui ou celle qui nous a complété au moment de nos solitudes, qui nous a relevé au moment de nos détresses, qui nous a redonné les forces quand il nous fallait reprendre la route, qui a pourvu à nos besoins quand nous étions sans moyens de vraie vie. Notre prochain, c’est d’ abord Christ, puis vient l’humain aimant et donnant.

 

Tous ceux qui, anonymes ou pas, mais de façon désintéressée, nous ont relayé dans la responsabilité de pouvoir assumer notre quotidien, jusqu’au rétablissement de nos forces physiques, morales et spirituelles, et nous ont laissé libres d’aller notre chemin, tous ceux-là sont notre prochain.

 

La référence à ce samaritain est, et demeure, ce nouvel évangile. Il sublime l’amour et repositionne le bon sens de la loi. Celui de protéger et de venir en aide à notre humanité défaillante. Cet amour laisse l’autre libre de son devenir, après lui avoir porté assistance. Le vrai prochain est celui ou celle qui sait se retirer sur la pointe des pieds, rester même anonyme, pour laisser autrui poursuivre notre chemin.

Voilà l’acte révolutionnaire posé par le Seigneur devant un légiste qui devait être sûr de sa bonne définition du prochain !

En effet le sommet de cet enseignement est d’aimer celui ou celle qui a été notre proche lorsque nous étions à terre, sans que ce soit perçu comme une démarche extraordinaire. Notre samaritain a poursuivi sa route après avoir agi normalement, comme un humain solidaire et fraternel. Il a agi avec compassion sans condition.

Faire le bien simplement sans en tirer mérite ou vanité, c’est cela le nouvel évangile du Christ, la nouvelle application de la loi.

Si le samaritain est ému, touché dans son cœur, n’est-ce pas aussi parce qu’il se reconnaît en l’autre son frère. Il s’est identifié à l’homme blessé et dépouillé !

 

Voir l’autre comme son miroir et se reconnaître en lui, c’est ainsi que le commandement est présenté : «  tu aimeras ton prochain COMME toi-même ».

 

La révolution est dans le sens nouveau que le Seigneur a donné à la loi. Le Christ nous éclaire sur le regard différent qu’il nous faut porter sur nous-mêmes et sur les autres.

Déjà, tout à l’heure dans le contexte de ce récit, nous avons vu Jésus mettre l’accent, non sur ce que les disciples faisaient (cf. soumission des démons), mais sur ce que Dieu a fait : les inscrire au royaume des cieux.

Cette parabole nous invite à un déplacement... Au lieu d’être centré sur nous-mêmes et sur ce que nous faisons pour les autres, apprenons à discerner ce que Dieu fait pour nous, au travers de tous ces samaritains qu’il a placé sur notre chemin. Sans eux, nous serions peut-être morts !

 

La grande vérité de cette parabole consiste à nous faire prendre conscience, que derrière ce samaritain qu’il faut aimer, c’est le Christ lui-même que l’on rencontre.

 

Ainsi tout devient cohérent, et nous comprenons mieux pourquoi nous devons aimer Dieu et notre prochain comme nous-mêmes. Tout se rejoint dans une seule et unique priorité :

L’Amour. (Cf. 1 corinthiens 13) Et comme Dieu est Amour, tout se rejoint et se fond en Lui.

 

Conclusion :

 

Si d’ordinaire et plus généralement, la notion du prochain, concerne tous ceux et celles vers qui nous devons aller pour leur faire du bien, ici dans cette parabole nous avons une définition autre et plus fine de ce prochain.

Ce n’est plus celui ou celle vers qui nous allons, mais le contraire. L’accent est mis sur ceux et celles qui sont venus vers nous, à des moments précis, comme des envoyés de Dieu, à l’image de Christ venant vers notre humanité gisante. Le Christ est l’illustration parfaite de ce samaritain, c’est lui qui nous a guéris de nos blessures mortelles.

Cette nouvelle précision de la notion du prochain, nous permet d’être plus attentifs a tout ce que nous avons reçu des autres, anonymes ou pas, proches ou pas, et de Dieu.

Faire l’inventaire des ces bienfaits, y voir des gestes d’amour impulsés directement ou indirectement par Dieu, nous pousse à faire de même. Cela nourrit nos désirs !

En partant des autres, nous nous dépréoccupons de nous-mêmes. Nous sommes à contre-courant de nos autosatisfactions.

Le vrai prochain devient alors, celui ou celle qui nous croise et s’arrête, quand las, nous ne pouvons plus avancer.., quand blessés nous sommes laissés gisants ( si non physiquement du moins psychiquement..), quand plus simplement, nous n’avons plus de force ou d’envie.., quand nous ne pouvons plus assumer notre quotidien et que la vie se dérobe sous nos pieds.., ou quand nous nous sentons très fort, très sûr de nous et que nous faisons du mal consciemment ou inconsciemment.

C’est en tout cas, celui ou celle qui nous remet dans l’équilibre de la vie, d’une façon désintéressée, avec de simples gestes d’amour, et nous replace dans le sens de la bonne marche.

L’évangile nous demande d’aimer ces personnes autant que Dieu, car c’est Dieu que nous rencontrons à travers l’autre, mon frère, ma soeur. Rencontrer l’Eternel au travers de l’humain quel défi !

De plus, cette perspective que le Seigneur donne au mot prochain dans cette parabole, nous conduit inévitablement vers un tracé d’humilité, de reconnaissance et de partage.

Il nous resitue parfaitement bien dans la dynamique d’un salut gratuit en Jésus-Christ. Il nous rappelle que nous sommes avant tout bénéficiaires. En réalité, nous recevons plus que nous donnons. S’il en est ainsi, n’est-ce pas pour que nous comprenions qu’il nous appartient d’inverser la formule pour notre plus grande joie ?

 

 

                                                                           Jacques Eychenne

 

      

      

 

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