Une philosophie de vie

 

 

 Une philosophie

         de vie

                       dans

         le mieux vivre

       Psaume 73 : 28

                                                               

Introduction :

 

La vie n’a de sens que si on prend le temps de donner de l’importance à tout ce qui est bon pour se construire et rayonner. Mais, prenons aussi acte du fait que nous ne faisons que passer sur cette terre. Il importe donc d’être attentif à la qualité de notre marche afin de savoir ce que nous avons envie de vivre. La vie est un dépôt sans garantie, elle s’écoule comme une source au travers du temps. C’est un bien dont on ne connaît pas la fin, même s’il est préférable d’être au clair sur sa finalité. Son issue mystérieuse renforce notre besoin de qualité d’être. Le temps n’est jamais perdu, tout peut être utile à celui ou celle qui se donne les moyens de transformer l’expérience d’un vécu, en mieux vivre au présent. Quant à l’expression tuer le temps, elle est quelque part offense à la vie. Le temps de la vie nous donne une clef, à nous de savoir l’utiliser à bon escient, pour nous ouvrir les portes de la connaissance et du bien-vivre. Goethe avait raison de dire : «  On a toujours assez de temps quand on l’emploie bien » (Dichtung und Wahrheit, 1831). Parmi les diverses références littéraires qui peuvent nous aider, mentionnons la Bible. Que nous soyons croyants ou non croyants, elle recèle des trésors de conseils sur ce sujet.  Il est bon d’en prendre connaissance.

 

Développement :

 

Le temps de vie est une opportunité à nourrir le sens de notre existence.  Dans la prière de Moïse, il est dit :

«  enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse » Psaume 90 : 12. Bien sûr, la vie est faite de difficultés, de souffrances, mais elle a aussi ses lots de bonheur, de joies simples et de bons moments à cueillir. Nous avons l’habitude de porter nos regards sur les aspérités de nos chemins, mais sachons aussi en discerner les côtés lisses, les havres de paix et de silence, la beauté de la nature, la senteur des parfums, l’esthétique et l’harmonie de nos campagnes, la joie d’aimer et le bonheur de l’être.

 

A ne voir que ce qui ne va pas, nos sens se pervertissent et notre joie de vivre s’en trouve amputée. Le Christ a aussi parlé du temps. Voici par exemple une de ces phrases riches de significations :

« Mon temps n’est pas encore là, par contre votre temps est toujours prêt » Jean 7:6.  A tout moment, nous pouvons faire des choix intéressants : nous pouvons prendre par exemple la décision de ne plus subir, de ne plus être prisonniers d’une habitude, de revendiquer une parole libre, de vivre un espace de liberté dans lequel personne ne nous dicte sa loi, ou ne conditionne nos décisions… Sommes-nous toujours conscients que tout peut changer à tout moment. De même tout peut arriver à chaque instant. La gestion du temps fait appel à une certaine sagesse. Certainement avons-nous la liberté de faire du temps, tout et n’importe quoi, mais en fait, l’objectif est quand même de bien vivre en donnant du sens à nos prises de décisions.

 

Le Christ a mis en évidence l’incohérence humaine, et son manque de discernement :

 

«  Le soir, vous dites : Il fera beau, car le ciel est rouge ; et le matin : Il y aura de l’orage aujourd’hui, car le ciel est d’un rouge sombre. Vous savez discerner l’aspect du ciel et vous ne savez discerner les signes des temps » Matthieu 16 : 3

L’homme sait faire des choses ingénieuses et merveilleuses, il a pourtant du mal à bien vivre. A quoi sert la connaissance, si elle n’est pas au service d’un mieux-être !

Dans les temps anciens, en Israël, une tribu  avait reçu un don particulier :

«  Les fils d’Issacar avaient l’intelligence des temps pour savoir ce que devait faire Israël »   1 Chronique 12 : 32.

 

Avoir l’intelligence pour savoir ce qui nous est le plus utile et profitable, apprendre à mieux définir nos vrais besoins, voilà des éléments de réflexion que nous pouvons tout à loisir approfondir ! La vérité dérangeante et souvent blessante, est que nous ne savons pas  toujours faire les bons choix pour nos vies. Certes, on progresse souvent avec ses erreurs et avec les épreuves de la vie, mais l’apprentissage de la sagesse peut aussi éviter bien des tourments. Sur ce point le fidèle serviteur de Dieu déclare :

« Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée » Jacques 1 : 5.

 

Apprendre à bien gérer son temps se conjugue avec un savoir-faire preuve d’humilité. Pourquoi ? La réponse est dans une autre question. Solliciter de l’aide pour mieux savourer la vie, est-ce une faiblesse ou bien un acte intelligent et responsable ?

« Celui qui réfléchit sur les choses trouve le bonheur, et celui qui se confie en l’Eternel est heureux... La sagesse est une source de vie pour celui qui la possède…  Combien acquérir la sagesse vaut mieux que l'or ! Combien acquérir l'intelligence est préférable à l'argent !  Proverbes 16 : 20,22a, 16

 

La gestion du temps se conjugue aussi avec la  prise de responsabilité.

 

Elle nous permet d’assumer et de mettre en mouvement des actes volontaires. On entend souvent dire : « je n’ai pas le choix ». Mais en approfondissant cette réponse, s’avère-t-elle juste ? On peut aussi considérer que l’on a toujours le choix devant un évènement : soit d’accepter de le subir, soit de ne pas en tenir compte, soit de le combattre, soit de le transformer, soit encore de le positiver. Il est vain, quand on refuse d’assumer ses choix, d’en faire retomber la responsabilité sur autrui. Cela ne résout rien. La difficulté n’est que différée, tôt ou tard, elle se représentera et il nous faudra de nouveau l’affronter.

Et puis, à force de nous déresponsabiliser par de multiples prises en charge, notre société de consommation nous place en mendiant-receveur et non pas en acteur-donneur. N’avons-nous pas confié à des politiques le soin de notre bien-être ? Ne sommes-nous pas tenus en dépendance ? Faut-il réaffirmer que l’apprentissage équilibré de la gestion de sa vie  se conjugue avec une réelle autonomie ?

 

C’est dans cette perspective que la Bible nous place en situation positive de gestionnaire de notre temps. Pourquoi ? « Ma vie aura passé plus vite que la navette d'un tisserand, elle touche à sa fin quand le fil de l'espoir est arrivé au bout. » Job 7: 6, version Bible en français courant.

Mais le temps peut aussi être considéré comme un allié. Il peut jouer un rôle positif.  Pascal disait : «  le temps guérit les douleurs et les querelles » Pensées, 2,122 (1670). Il a un pouvoir thérapeutique. Il fait office de baume, de correcteur, de transformateur, d’initiateur, de réconciliateur... Il n’est jamais négatif quand on l’utilise à bon escient. Philon d’ Alexandrie écrivait déjà au premier siècle : « le temps est le médecin de l’âme » dans vie du patriarche Joseph.

Si le temps défile inexorablement vite, il importe de saisir les bonnes opportunités. L’apôtre Paul insiste sur l’importance du présent : « voici maintenant le temps favorable… » 2 Corinthiens 6 : 2

 

En tant que croyants, non seulement nous avons à prendre en compte les opportunités de la providence, mais encore nous pouvons donner plus de sens à nos vies, en nous rappelant que nous avons été créés pour la vie. Le temps nous permet de faire route avec Dieu, dans la confiance, et l’expérimentation de son amour. Il nous traverse pour nous donner envie d’éternité. (cf. Ecclésiaste 3 : 11)

Le temps de la vie peut donc être un présent (ni être tenaillé par le passé, ni se projeter constamment dans l’avenir). « Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et si nous y pensons ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. » Pascal, pensées, posth., 2,172

 

Ce présent nous situe aussi dans un environnement. Il était au départ en lien avec la nature. Nous ne sommes pas seuls sur cette belle planète bleue. Le besoin d’un retour vers cet équilibre est rendu nécessaire. Ce ressourcement s’avère aujourd’hui indispensable.   

Face à la beauté de la nature, David  disait déjà en son temps : 

« Je louerai  l’Eternel de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles. Je ferai de toi le sujet de ma joie et de mon allégresse, je chanterai ton nom, Dieu Très-Haut ! ». «  Je dirai la splendeur glorieuse de ta majesté ; je chanterai tes merveilles ». Psaumes 9 : 2,3 ; 145 : 5 . Un parfum d’harmonie avec la terre (nous qui ne sommes que poussière) embellit la vie.

Pour les croyants, le temps est don de Dieu, c’est pourquoi il faut en apprécier chaque instant. De nombreux textes (près de 300) parlent dans la Bible de l’Aujourd’hui. Le Christ lui-même a montré l’importance de demeurer dans le temps présent :

« il faut que je marche aujourd’hui... » Luc 13 : 33.   Et ailleurs : «   il faut que je fasse tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient où personne ne peut travailler » Jean 9 : 4

La prière universelle des chrétiens n’est-elle pas une invitation à faire confiance à Dieu au quotidien :

« donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien » Matthieu  6 : 11. N’est-ce pas, au-delà du pain matériel, reconnaître que Dieu répond  à tous nos autres besoins légitimes qui nourrissent nos vies ? « C’est pourquoi, durant le temps qu'il vous reste à passer sur la terre, que votre conduite témoigne du respect que vous avez pour lui (Dieu). »  1 Pierre 1: 17, version Bible en français courant. De même, si nous voulons tourner nos regards vers une dimension spirituelle, il est aussi dit : « aujourd’hui si vous entendez la voix de Dieu, n’endurcissez pas vos cœurs. » Hébreux 4 : 7b. Si le temps est don de Dieu, il ne faut pas pour autant croire qu’il nous appartient en propre.

L’apôtre Jacques a raison d’attirer notre attention sur le fait qu’en réalité, tout vient de Dieu.

« A vous maintenant, qui dites : Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous trafiquerons, et nous gagnerons ! Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain !  Car, qu’est-ce que votre vie ? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît. Vous devriez dire, au contraire : si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela. » Jacques 4 : 13-15. Ce texte nous repositionne dans notre responsabilité. Nous ne sommes que des gestionnaires d’un temps imparti dont nous ignorons le terme. Nous pouvons cependant être dans l’illusion de propriété, mais en fait tout est vanité, car nous n’emportons rien dans la tombe.

 

Une bonne utilisation de son temps ne consiste-t-il pas à cultiver des pensées positives ?

 

Pensons au temps des rencontres dans l’amour ou l’amitié. Ces moments exceptionnels où on communique et partage simplement et sans a priori. Pensons à l’émotion ressentie par le serviteur d’Abraham parti à la recherche d’une épouse pour son fils Isaac. (cf. Genèse 24 : 1-19). Pensons au coup de cœur de Jacob voyant Rachel près du puits où elle venait abreuver les troupeaux de Laban. Le texte dit d’une manière limpide et laconique :

« Jacob baisa Rachel, il éleva la voix et pleura » Genèse 29 : 11

Pensons encore à la relation d’amour entre Dieu et la ville sainte, Jérusalem : 

« Tu grandis, tu devins d’une beauté parfaite ; tes seins se formèrent, ta chevelure se développa. Mais tu étais nue, entièrement nue. Je passai près de toi, je te regardai, et voici, ton temps était là, le temps des amours. J’étendis sur toi le pan de ma robe, je couvris ta nudité, je te jurai fidélité, je fis alliance avec toi, dit le Seigneur, l’Eternel, et tu fus à moi. » Ezéchiel 16 : 7-8.

Pensons à la rencontre de David et Jonathan. Tout pouvait les séparer : la jalousie de Saül

(roi d’Israël et père de Jonathan) pour David, la renommée de David par rapport à Jonathan... Mais, leur rencontre fut une bénédiction pour les deux. Ils conclurent une alliance dans l’amitié indéfectible. (cf. 1 Samuel 18 : 1-4)  Salomon a bien raison de souligner que le véritable « ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère » Proverbes 17 : 17.   

Pensons aussi, dans un autre registre à la reine Esther. Lorsque son parent Mardochée, (qui l’avait élevée) vint lui parler. C’était  un moment crucial. Le peuple juif  était sous la menace d’un génocide. Mardochée lui dit : « et qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? » Esther 4 : 14. Question pertinente qui réveilla la conscience d’Esther et lui donna la force d’affronter le grand monarque perse Assuérus et de braver la loi infrangible et immuable des Mèdes et des Perses.

 

Le temps est une opportunité qui nous permet à tout instant de vivre autrement. Et pourquoi pas de chercher Dieu ? Et si nous faisions le choix de le rencontrer ? Comme le dit le prophète Osée :

« Il est temps de chercher l’Eternel » Osée 10 : 12

Devant la situation présente du monde, de plus en plus de voix s’élèvent pour nous dire que notre monde est en manque de vraie spiritualité. Des philosophes, des scientifiques, même des politiques, se rendent bien compte que le bien-être matériel n’est pas une fin en soi. L’être humain aspire à vivre des valeurs spirituelles qui le transportent, l’édifient et le nourrissent. Le Seigneur Jésus n’a-t-il pas déclaré :  L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Matthieu 4 : 4

Par ailleurs, l’apôtre Paul nous incite à « Racheter le temps » Ephésiens 5 : 16. N’est-ce pas tirer profit des expériences passées bonnes ou mauvaises ? Sous cet angle, il n’y a plus de temps perdu. Rien n’est perdu, tout peut être recyclé. Même nos erreurs lamentables sont nécessaires à des prises de conscience. Avoir une vision positive de la vie, c’est admettre que la construction de nos êtres prend du temps.

 

Nous ne réussissons pas tout, dans l’instant même. Nos vies sont remplies de pages de brouillon, d’erreurs, de ratures... Mais en fin de compte, l’important sera la page finale, celle où on remettra au propre nos pensées, nos actions et nos espérances.

 

Conclusion :

 

Ne parlons plus de temps perdu ! N’essayons plus de tuer le temps, il est trop précieux ! Ne pensons pas que nous n’avons plus le temps ! Le temps, n’est contrainte, que si nous le subissons, mais il est bienfait quand nous l’utilisons. Qui prend le temps, ne perd jamais son temps. Un proverbe espagnol dit fort justement : «  Nous n’avons rien à nous que le temps » BaltasarGracian, Oraculo manual, 247, (1647).  Saisissons l’opportunité des bienfaits de la vie pour tendre vers une certaine harmonie et repensons le temps différemment.

 

« Mais, pour moi, m'approcher de Dieu est mon bien; j'ai mis ma confiance dans le Seigneur, l'Éternel, pour raconter tous tes faits » Psaume 73 : 28 , version Darby

                                                                                           

                                                                   Jacques Eychenne   

 

 

  

 

  

 

 

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