La bergerie universelle

 

 

 

 

 La bergerie universelle

                                  ou

      l’évangile sans frontières

  

        Jean 10 :16-21

 

Introduction :

 

La fin du ministère du Christ, relatée par l’apôtre Jean, nous donne un aperçu des profondes divergences spirituelles qui apparaissaient au grand jour entre le Seigneur, les scribes et pharisiens de Jérusalem. Le Seigneur a déployé toute une argumentation inspirée pour les convaincre, mais rien n’y a fait. Après s’être présenté comme la lumière du monde (cf. Jean 8 : 12), les Juifs l’accusèrent d’être un Samaritain possédé par un démon (cf. Jean 8 : 48). La querelle s’intensifia quand Jésus de Nazareth fit référence à se origines célestes. Les scribes et les pharisiens se disaient enfants d’Abraham, mais lui leur répliqua que si c’était vraiment le cas, ils ne chercheraient pas à le tuer. La querelle atteint son climax. Jésus s’est senti déshonorer, outrager, vouer aux gémonies, pris pour un rufian (cf. Jean 8 : 49).

Le débat fut encore plus explosif quand le Seigneur déclara : « en vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis » Jean 8 : 58. Ne pouvant plus supporter d’entendre de telles paroles, ses opposants prirent des pierres pour le lapider. Mais le Seigneur sortit du temple et alla se cacher.

Un peu plus tard, Jésus vit un homme aveugle de naissance et le guérit. De nouveau la querelle se raviva de plus belle. Les pharisiens contestèrent que cet homme eût été vraiment aveugle. Niant qu’un tel miracle ait pu se faire un jour de sabbat, ils intimidèrent le miraculé et ses parents. Voyant qu’ils ne pouvaient parvenir à renverser leur conviction, ils invectivèrent le voyant clair par ses mots méprisants : « Tu es né tout entier dans le péché, et tu nous enseignes ! » (cf. Jean 9 : 34). Et ils chassèrent le miraculé…

C’est à la suite de ces tensions que le Seigneur délivra un message révolutionnaire plein d’espérance. Il présenta la parabole de la bergerie universelle. Jésus s’identifie au bon berger, mais aussi symboliquement à la porte de cette bergerie.

Examinons cette parabole et surtout sa conclusion.

 

Développement :

 

L’apôtre Jean, un proche par le cœur du Seigneur Jésus, a délicatement traduit ses paroles. La parabole dépeint Jésus comme le bon berger, capable de faire face à tous les dangers, pour que ses brebis conservent la vie. A cette époque, on mettait les brebis à l’abri, le soir, dans un enclos fait de pierres. Il ne comprenait qu’une seule porte d’entrée, sommairement construite.

Pourquoi Jésus a-t-il choisi cette allégorie aux mœurs pastorales familiers ?

En premier parce qu’il était relativement facile de saisir sa pensée. Le Christ s’est souvent exprimé sous une forme imagée, afin de faire comprendre que la symbolique de ses paroles visait une situation très concrète. De plus, même aux alentours de la capitale Jérusalem, les scènes pastorales étaient courantes. Partout sur les hauteurs de la ville, des troupeaux paissaient.

Secondement l’utilisation de l’allégorie évitait d’être trop direct sur des sujets sensibles, et l’identité spirituelle d’Israël (comme seul peuple élu) en faisait partie. L’observation de la scène précédente en témoigne. Jésus ayant retrouvé le miraculé lui pose la question essentielle : « crois-tu au Fils de l’homme ? ». Comprenant que derrière cet homme, Dieu se révèle à lui, le voyant-clair l’accueille dans son cœur et l’adore (cf. Jean 9 : 35-38). Mais constatant que son entretien est observé, le Seigneur lance à la cantonade : « Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Jean 9 : 39, version LSG. Se sentant visés les pharisiens lui dirent alors : « Nous aussi, sommes-nous aveugles ? Jésus leur répondit : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites : nous voyons. C’est pour cela que votre péché subsiste » Jean 9 : 40-41, version LSG. D’ordinaire, les pharisiens pensaient que ceux qui étaient aveugles expurgeaient les conséquences de leurs péchés. Jésus emploie la méthode de l’arroseur-arrosé. Leur jugement s’est retourné contre eux…

 

Puis, vient notre parabole. Jésus la développe solennellement (En vérité, en vérité je vous le dis ; cf. Jean 10 : 1) devant plusieurs Juifs, certainement ceux qui avaient été présents dans la scène précédente. L’allégorie est bien comprise, elle provoque une division entre eux. Plusieurs s’expriment ouvertement pour dire que ce Christ a un démon et qu’il est fou. Ils invitent le reste de l’auditoire à ne pas l’écouter, mais d’autres croient aux miracles (cf. Jean 10 : 20-22).

Ainsi, la parabole du Seigneur s’enchâsse dans un écrin d’hostilité et de défiance. Précisons que dans trois semaines tout au plus, Jésus sera crucifié…

Alors, que nous dit sa solennelle allégorie ?

Elle redit à ce peuple qui attendait le Messie, que le Seigneur est bien celui qu’ils espéraient. Le Seigneur se définit comme la porte de l’enclos par laquelle il faut passer pour que les brebis soient en sécurité pour la nuit. Cette affirmation a une portée considérable.

Le Seigneur démontre, que tous ceux qui veulent enjamber le mur d’enclos ou chercher un autre endroit de passage, sont des voleurs et des brigands. Si les Juifs de l’époque ont bien perçu la signification de ses paroles, qu’en est-il de nos jours pour nous ? Acceptons-nous de passer par la seule porte qui garantit la sécurité et la vie ?

Si le Seigneur nous a éveillé à la nécessité de passer que par lui, avons-nous sincèrement respecté ce protocole d’adhésion pour bénéficier de sa grâce salvatrice ?

Les Juifs ont préféré rester sur le terrain de la tradition des anciens, qu’en est-il de tous ceux qui placent leurs traditions avant la parole du Christ ?

La parabole précise que le vrai berger est celui qui entre par la porte. C’est seulement à lui que le portier (symbole du Père qui a remis toutes choses entre les mains de son Fils) ouvre. L’accès n’est réservé à personne d’autre pour la simple raison que le berger a tissé un lien affectif avec ses brebis. Voilà pourquoi elles ne reconnaissent que sa voix, et pas celle d’un autre. De plus, le bon berger connaît chacune de ses brebis. Il les appelle par leur nom (cf. Jean 10 : 3).

 

 

Cette parabole nous apprend que nous sommes connus par notre bon berger, avant de le connaître. Tout est mis en place, en vue de la sécurité et du bien être de chaque brebis. Ce message empreint de prévenance, de chaleur humaine et d’amour devrait nous réjouir. Alors pourquoi les humains se sont-ils donnés une multitude d’enclos et une foule de bergers à la place du Christ ?

Pourtant, le développé du Seigneur est très explicite. C’est bien lui qui les fait sortir pour se nourrir, et c’est encore lui qui marche à leur tête pour les conduire vers les meilleurs pâturages. Les brebis qui connaissent bien sa voix ne sauraient en aucune façon suivre un étranger. Bien plus, cet intrus surprise les ferait fuir. Elles se sentiraient en danger.

La signification des paroles du Seigneur couvre une réalité qui aurait dû être rapidement accessible à ses auditeurs. Alors pourquoi n’ont-ils pas voulu comprendre ? Par extension, pourquoi refusons-nous d’accepter l’évidence d’un tel message ?

N’adressant aucun reproche à ceux qui l’écoutaient, le Seigneur passa outre leur côté obtus. Désertant la symbolique, il mit des mots clairs pour expliquer le défi qu’il était venu relever en venant sur notre terre.

Solennellement il déclara : « En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands, mais les brebis ne les ont pas écoutés. Je suis la porte : si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé, il ira et viendra et trouvera de quoi se nourrir » Jean. 10 : 7-9, version TOB.

Ce texte nous dit que recevoir le Christ dans son cœur, est non seulement source de salut, mais aussi de liberté. On peut aller et venir sans crainte. De plus, c’est en suivant ses valeurs spirituelles et morales que l’on découvre ce qui nourrit vraiment nos âmes. Aucun humain, si saint soit-il, ne peut prétendre remplir cette fonction.

Alors oui ! Jésus de Nazareth est le seul à pouvoir dispenser le salut. Il est vrai qu’en tant qu’envoyé du Père, il était, le seul capable de remplir cette mission. Les prophètes n’ont fait qu’annoncer cet évènement, et les apôtres n’ont pu que confirmer cette bienheureuse réalité. Rappelons-nous la profession de foi de l’apôtre Pierre, convoqué par le sanhédrin après la Pentecôte (cf. 70 personnes d’après le Talmud) : « Il n'y a aucun salut ailleurs qu'en lui ; car aucun autre nom sous le ciel n'est offert aux hommes, qui soit nécessaire à notre salut » Actes 4 : 12, version TOB.

 

Pourquoi les Juifs n’ont-ils pas accueilli cette bonne nouvelle ? Pourquoi la chrétienté a voulu rajouter d’autres auteurs du salut ?  Cette incompréhension restera toujours un mystère !

 

Pourtant le développement de cette parabole est limpide. Tous ceux qui se présente à la place du bon berger, qui est le Christ, sont des voleurs et des brigands (cf. Jean 10 : 1,8).

Pourquoi le Seigneur Jésus est l’authentique berger et personne d’autre ? Le développement explicite de l’allégorie le dit clairement. « Le bon berger donne sa vie pour ses brebis » Jean 10 : 11, version NEG. Le Christ a donné sa vie par amour (cf. Jean 3 : 16). Personne ne peut nier cette évidence. Elle est attestée par tous les apôtres. Le Seigneur a mis sa vie en jeu pour ses brebis (cf. τίθημι = tithemi=   mettre, poser, placer, mettre en place, destiner…). La traduction de Darby met ce fait en lumière : « le bon berger met sa vie pour ses brebis ». Le Christ en tant que Fils de Dieu était le seul à pouvoir vaincre la mort et transmettre la vie. L’apôtre Paul confirmera cette vérité bouleversante en écrivant à son disciple Timothée : « il n'y a qu'un seul Dieu, un seul médiateur aussi entre Dieu et les hommes, un homme : Christ Jésus » 1 Timothée 2 : 5, version TOB.

Pour appuyer sa démonstration Jésus explique pourquoi, il est le seul à pouvoir exercer cette mission. « Comme mon Père me connaît et que je connais mon Père ; et je me dessaisis de ma vie pour les brebis » Jean 10 : 15, version TOB.

 

« Elle s'est manifestée, la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes. Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux désirs de ce monde, pour que nous vivions dans le temps présent avec réserve, justice et piété, en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ. Il s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de purifier un peuple qui lui appartienne, qui soit plein d'ardeur pour les belles œuvres » Tite 2 : 11-14, version TOB.

 

Pourquoi cette solennelle vérité a-t-elle été dévoyée, pervertie, méprisée ? Nous sommes là en présence du drame de l’histoire humaine…

 

La suite de la parabole nous instruit sur l’objectif visé par le bon berger. « J'ai d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos et celles-là aussi, il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix et il y aura un seul troupeau et un seul berger » Jean. 10 : 16, version TOB.

La voilà la bonne nouvelle !

L’apôtre Paul va développer ce sujet capital dans sa lettre aux chrétiens de Rome. Sa démonstration en tant que Juif est éloquente (cf. Romains 11).

Dieu, par Jésus-Christ, a ouvert le vaste enclos d’une bergerie universelle. Ceux qui n’étaient pas dans son enclos sont invités à entendre et répondre à son appel. Le but avoué est de ne constituer qu’un seul troupeau. D’où qu’on vienne et quelle que soit la bergerie à laquelle on appartienne, nous sommes appelés à converger vers celle du Christ. Il est l’unique berger.

 

Ces paroles étaient irrecevables pour les scribes et les pharisiens qui avaient fait de ce sujet identitaire une chasse gardée. Eux seuls prétendaient être le vrai peuple de Dieu. Les paroles du Christ ont créé une division parmi eux (cf. Jean 10 : 19).

Cette posture demeure de nos jours. De nombreuses communautés revendiquent le titre de peuple élu. En dehors de leur bergerie point de salut !

Le Seigneur dit exactement le contraire dans cette parabole.

Chacun en son âme et conscience est appelé à répondre à l’appel du Christ. En dehors de toute institution, c’est une décision personnelle. Quelle que soit notre réponse, le respect doit s’imposer à chacun. De même qu’aucune étiquette ne peut garantir le contenu d’une bouteille, de même l’appartenance à telle ou telle confession ne peut faire l’impasse d’une adhésion personnelle au message du Seigneur Jésus.

 

Pourquoi un seul berger et un seul troupeau ?

 

L’unité qui est dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit, doit trouver son prolongement dans toutes les actions menées. Si le Christ a énormément insisté sur son union avec le Père, c’est pour nous faire saisir toute la force de son projet d’amour.

Cette cohérence apparaît de suite après l’énoncé de la parabole. L’apôtre Jean dans son même chapitre nous rapporte l’affirmation du Fils par rapport à son Père. Il aura cette phrase d’une puissance inégalée : « Moi et le Père nous sommes un » Jean 10 : 30, version TOB.

Dès lors, le projet de constituer une grande bergerie universelle s’harmonise avec tout le reste de son message d’amour. Dieu, Jésus-Christ et le Saint-Esprit vivent un principe d’union ; le diable (cf. διάβολος = diabolos= celui qui divise ; διά = dia =à travers ; βολος = bolos = même racine que βουλή = boulé =volonté, la décision) et ceux qu’il séduit vivent la division.

Pour ne pas revivre la funeste méprise de la division, il est sage, quelle que soit la communauté religieuse à laquelle on appartient, d’avoir à l’esprit ce dessein divin de ne former qu’un seul troupeau.  

Reconnaître sa voix, c’est accepter dans son cœur son projet de ne faire paître qu’un seul troupeau. Il nous faut conserver ce message. Il doit rester présent en nous, d’autant que les querelles et les divisions demeurent toujours prégnantes, même dans la chrétienté.

Le Seigneur est venu vaincre l’ennemi, renversé les barrières de la discorde, apporter une solution définitive.

 

Cette parabole nous fait comprendre que le bon berger connaît les siens dispersés dans ce vaste monde. Il va rassembler cette grande Eglise invisible. Elle sera composée de volontaires, c’est-à-dire de tous ceux qui auront donné suite à son appel par la voix et les actes. Ils n’appellent pas des gens parfaits. Nous pouvons aller vers lui tel que nous sommes. Il saura prendre soin de nous, aussi bien sinon mieux qu’un vétérinaire s’occupe d’une brebis. Le développement de cette allégorie souligne une vérité souvent tenue secrète : On peut être religieux, sans être spirituel. Ailleurs Jésus dira : « Il ne suffit pas de me dire « Seigneur, Seigneur ! » pour entrer dans le Royaume des cieux. Il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux » Matthieu 7 : 21, version TOB.

C’est la raison pour laquelle Jésus a interpelé les Juifs qui étaient venus au temple de Jérusalem pour la fête de le Dédicace. « Les Juifs firent cercle autour de lui et lui dirent : « Jusqu'à quand vas-tu nous tenir en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le-nous ouvertement ! » Jésus leur répondit : « Je vous l'ai dit et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père me rendent témoignage, mais vous ne me croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais, et elles viennent à ma suite. Et moi, je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher de ma main » Jean. 10 : 24-28, version TOB.

 

Conclusion :

 

Cette allégorie présente un message encourageant pour nous tous. Il nous faut saisir son sens profond. Il nous fait dépasser l’identification à une brebis. Nous avons le choix de choisir notre berger et de savoir si nous faisons bien de le suivre. Aucun humain fut-il rabbin, prêtre, pasteur, iman, guide ou maitre bouddhiste, ne peut vraiment assumer cette responsabilité. Les êtres humains responsables ne peuvent que nous accompagner, et c’est déjà beaucoup. Tous les crédos, confessions de foi, points de doctrine ne sont que des tentatives humaines. Elles cherchent à définir l’appartenance au troupeau de Dieu. Pour respectables et louables que sont ces initiatives, rien ne remplacera la force de la parabole du Christ. Tout responsable spirituel a cette responsabilité de transmettre l’invitation du Seigneur Jésus. La parole, de Celui qui a vaincu la mort, doit être portée à la connaissance du plus grand nombre, fidèlement et sans altération. La décision secrète, celle qui ne fait l’objet d’aucune pression, appartient à chacun…

La voix de notre bon berger, c’est bien celle-là qu’il nous faut entendre et suivre, pour faire partie, avec joie et reconnaissance, de ce grand rassemblement (cf. Apocalypse 7 : 9-17).

 

« Tout homme qui pense doit marcher sous la bannière du Christ ! Lui seul a consacré le triomphe de l'esprit sur la matière, lui seul nous a poétiquement révélé le monde intermédiaire qui nous sépare de Dieu ». Citation de Honoré de Balzac ; La peau de chagrin (1831).

                                                                                        

                                                                                         

                                                                                     Jacques Eychenne

 

 

PS : LSG, version Louis Segond ; TOB, version Traduction Œcuménique de la Bible.

 

 

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