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L’Espoir d’un nouveau monde Hébreux 11 : 13-16
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Introduction :
Après avoir pris conscience de la beauté de la grâce divine, et pris connaissance de la venue d’un sauveur, mort et ressuscité, nous sommes invités à découvrir la fin du projet de Dieu pour notre humanité souffrante. Redisons que ce projet d’amour a un objectif précis. Il est, en filigrane, inscrit dans toute la Bible. Dieu a créé et nous a créés pour partager ce qu’il est (Cf.1 Jean 4 :16). Son grand désir, souvent exprimé, est d’être avec nous (Cf. Emmanuel= Dieu avec nous, Matthieu 1 : 23). Oui ! Être avec ses créatures, comme un père ou une mère trouve du plaisir à vivre avec ses enfants. Le fait d’avoir été désirés et aimés nous rend confiants pour la suite du programme divin. Dieu a, dès l’origine, voulu le bonheur de ses enfants. Après avoir donné naissance à notre planète, Dieu plaça Adam et Eve dans un écrin de beauté naturelle. « Il vit tout ce qu’il avait fait, et voici, cela était très bon. » Genèse 1 :31
Sous l’instigation d’un intrus, le projet divin a été contrarié. Mais Dieu n’a pas capitulé dans son désir de mettre en place un projet durable d’amour, de bonheur et de paix.
Développement :
Dieu a engagé sa parole. Non seulement ses promesses sont précises, mais il active notre espérance en silence (Cf. Ecclésiaste 3 :11) Il nous éveille à l’aspiration d’une éternité. Elle est au cœur de notre bienheureuse espérance (Cf. Tite 2 : 13). Si, quand cela va mal, nous dirigeons nos regards instinctivement vers le ciel, n’est-ce pas un signe inconscient ?
Pour ceux qui ont une connaissance de la révélation divine, il est impensable, voire même absurde de penser que tout va se finir dans une grande catastrophe planétaire par le simple fait du hasard (Cf. La grande crainte des astrophysiciens est de voir notre planète frappé par un astéroïde géant) ou même par la volonté humaine dans une grande déflagration atomique.
Si les promesses de Dieu sollicitent notre foi, la cohérence du projet divin parle aussi à notre intelligence. Or, que nous disent les Saintes Ecritures. Elles n’ont cessé d’être porteuses d’espoir. Le poids de destruction, lié au mal et à la bêtise humaine, ne pèsera pas éternellement sur notre terre. La promesse d’un espace harmonieux, où les conditions d’un bien-vivre seront réunies, est annoncée. Cette annonce était déjà présente au temps des patriarches. La promesse en avait été faite à Abraham (Cf. Genèse 13 : 14-15 ; 17 :18) Le pays de Canaan symbolisait une sorte d’Eden retrouvé (Cf. Nombres 14 : 7-8 ; 13 : 23) Cette adhésion au projet d’une terre promise, a été pendant des siècles, ce qui a soutenu l’espérance de tout un peuple. Mais ce pays de Canaan annonçait symboliquement une autre terre, une Canaan spirituelle.
« C’est par la foi qu’Abraham vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, les cohéritiers de la promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. » Hébreux 11 : 9-10
L’épitre aux hébreux explique que cette terre promise n’était qu’une préfiguration d’un pays plus merveilleux :
« c’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir reçu les biens promis, mais ils les ont vus et salués de loin, et ils ont reconnu qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie. S’ils avaient eu la nostalgie de celle qu’ils avaient quittée, ils auraient eu le temps d’y retourner. Mais en réalité, ils désirent une meilleure patrie, c'est-à-dire la patrie céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité. » Hébreux 11 : 13-16 (version Segond 21)
Tout en étant impliqué dans la vie de la cité, le véritable chrétien est en marche vers la destination finale indiquée par Dieu lui-même. Elle est réservée à ceux et celles qui accueillent sa promesse (Cf. Jean 14 : 1-3) C’est pour cela que nous sommes voyageurs et étrangers sur cette terre. Ce message a bien été saisi par le diacre Etienne. Dans son témoignage face aux autorités spirituelles (Cf. sanhédrin), et peu de temps avant de mourir en martyr, il déclare :
« Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham… Il ne lui donna aucune propriété en ce pays, pas même de quoi poser le pied… » Actes 7 : 2,5.Cela nous remet en mémoire la réplique de Jésus au scribe venu l’interroger :
« Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas de lieu où il puisse reposer sa tête. » Matthieu 8 : 20
Ces exemples nous ont été conservés afin que nous comprenions que nous ne sommes que de passage en ce bas monde. Cela devait nous conduire à un détachement des biens de ce monde, un refus d’épouser l’état d’esprit de ce monde. C’est dans ce sens que l’apôtre Jean a écrit :
« Si quelqu’un aime le monde, l’amour du père n’est point en lui. En effet, tout ce qui est dans le monde - la convoitise qui est en l’homme, la convoitise des yeux et l’orgueil dû aux richesses - vient non du Père, mais du monde. Or le monde passe, sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » 1 Jean 2 : 15-18 (version Segond 21)
Mais avons-nous une description de ce nouveau monde à venir ?
Là encore la foi est sollicitée. Car d’un côté, nous avons suffisamment de détails sur le sujet de cette nouvelle terre, et de l’autre, pas suffisamment pour savoir avec précision ce qui va s’y passer. C’est un peu comme si Dieu avait soulevé un petit coin du voile pour nous permettre d’apercevoir ce royaume de Dieu, juste un petit coin, pour nous donner envie d’y être. (Cf. curieusement, c’est la signification profonde du mot apocalypse. Il est pourtant synonyme dans la pensée contemporaine et journalistique de catastrophes)
Mais que disent, au juste, les textes inspirés :
« Car je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; on ne se rappellera plus les choses passées, elles ne reviendront plus à l’esprit. Réjouissez-vous plutôt et soyez toujours dans l’allégresse, à cause de ce que je vais créer » Esaïe 65 : 17, 18a
L’apôtre Jean, le dernier apôtre à avoir vécu, dépeint la révélation qu’il a eu à ce sujet :
« Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu et la mer n’existait plus. Je vis descendre, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une mariée qui s’est faite belle pour son époux. J’entendis une voix forte venant du ciel qui disait : Voici le tabernacle de Dieu parmi les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple et Dieu lui-même sera avec eux. (Il sera leur Dieu). Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu. Celui qui était assis sur le trône dit « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Puis il ajouta : « Ecris cela, car ces paroles sont dignes de confiance et vraies ». Apocalypse 21 : 1-5 (version Segond 21)
« Il n’y aura plus de nuit ; et ils n’auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles. » Apocalypse 22 : 5
En fait, les textes tendent à nous faire comprendre que notre bonne vieille terre va subir une refonte. L’apôtre Pierre précise : « La terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. » 2 Pierre 3 : 10c
En résumé, nous avons donc plusieurs indices précis.
- La terre sera comme refondue dans un nouveau moule. Le feu, symbole purificateur, sera l’agent du début de sa transformation.
- Nous vivrons un autre temps, sans conscience du temps. Il n’aura plus de sens, car il sera éternel (Cf. Marc 10 : 17,30) (Plus de montres, de dates anniversaires etc.) Vivre éternellement… Pour l’instant, c’est un concept inaccessible à notre intelligence.
- Le souvenir de notre expérience humaine (négative) sera complétement effacé. Toutes nos angoisses, nos déceptions, nos échecs, nos malheurs, nos deuils, seront gommés. Une mémoire vive, toute neuve, nous sera donnée. Ce nouveau départ est une invitation à être dans la joie. Il est plausible de penser que nous ne conserverons que les souvenirs heureux (Cf. Malachie 3 : 16-18) Ne réduisons pas la puissance de Dieu !
- Dieu sera avec nous. Un lien de proximité sera recréé (Cf. 1 jean 3 : 2) L’utilisation symbolique de la maison ou toute la famille est réunie est suggestive (Cf. Jean 14 : 1,2)
- Evidemment le mal ne sera plus. Plus question de maladie et de mort (Cf. 1 Corinthiens 15 : 26) Plus de tensions, de violences et de guerres (Cf. Esaïe 65 : 17-19 ; 66 :10-14)
- Il n’y aura plus d’alternance jour-nuit. Cela remet en question tout notre fonctionnement actuel terrestre. C’est une autre construction planétaire…
- Plus de mer. (Jean, à Patmos, était sur île. Il avait devant lui, chaque jour, de grandes étendues d’eau salée. C’est peut-être l’immensité de cette eau dont il est question ?
- Enfin la vraie justice sera présente (Cf. 2 Pierre 3 :13)
- (La liste n’est pas exhaustive !)
Avons-nous d’ autre part, une description de la nouvelle nature corporelle des rachetés ?
Les sadducéens qui ne croient pas à la résurrection ont posé une question pertinente à Jésus (Cf. Matthieu 22 : 23-30) Résumons-la : Si un homme se marie avec une femme et meurt, d’après les convenances de l’époque, le frère ainé doit l’épouser. S’il meurt à son tour, et que les 7 frères connaissent la même mésaventure, « à la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme ? Car tous l’ont eue. Jésus répondit : Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu. Car, à la résurrection, les hommes ne prendront plus de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel. »
Ce texte met en évidence qu’il est hasardeux de penser l’éternité en termes humains. Toutefois, puisque le texte insiste sur la puissance de Dieu, il n’est pas inconvenant de penser que, de même que la bipolarisation sexuelle a fait partie de la première création, un autre type de relations puisse être créées. Sans verser dans des spéculations, précisons que l’adverbe grec ωσ est relatif à une comparaison, ou met l’accent sur une relation, ou traduit une intention. Pour faire court, disons que la comparaison est figurative d’une réalité qui nous échappe.
Il en va de même des explications de l’apôtre Paul, quand il parle du nouveau corps des ressuscités. (Cf. 1 Corinthiens 15 : 35-50) L’apôtre utilise la symbolique du grain de blé qui doit mourir pour donner naissance à d’autres grains. Il laisse entendre que ce qui meurt va renaître différemment. Il fait encore une différence entre les corps terrestres et les célestes. Puis, il déclare : « Le premier homme, tiré de la terre, est fait de poussière, le second homme,[le Seigneur,] est du ciel… Et de même que nous avons porté l’image de l’homme fait de poussière, nous porterons aussi l’image de celui qui est venu du ciel. » 1 Corinthiens 15 : 47,49 (version Segond 21)
En fait tous ces textes symboliques utilisant des images nous permettent de laisser vagabonder notre imaginaire. Certes, ils décrivent des choses vraies, mais il ne faut pas les prendre au pied de la lettre.
Ce qui est certain, c’est que tout subira une profonde et insondable métamorphose. Les écrivains sacrés ont utilisé des comparaisons humaines pour décrire l’indescriptible. Mais à nous de projeter nos rêves, tout en sachant que la réalité dépassera tout ce que nous pouvons concevoir de merveilleux.
Toutefois, nous pouvons relire avec intérêt les descriptions faites de la nature restaurée (Cf. Esaïe 55 : 12,13 ; 35 :1-2,6-7) de la vie nouvelle dans le règne animal (Cf. Esaïe 11 :6-7) de l’activité des rachetés (Cf. Esaïe 65 : 21-23 ; 35 : 10) de la connaissance de Dieu (Cf. Esaïe 11 :9 ; Habacuc 2 : 14)
Conclusion :
Tous les écrivains bibliques inspirés ont essayé de traduire en des termes humains les beautés de ce nouveau monde… Nos difficultés à les concevoir sont réelles :
« l’homme ne peut pas comprendre l’œuvre que Dieu a accompli du début à la fin. » Ecclésiaste 3 : 11b (version Segond 21) De plus, « Ce sont des choses que l’œil n’ a point vues, que l’ oreille n’ a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme » 1 Corinthiens 2 : 19. Toutefois, nous avons suffisamment d’éléments pour nous donner envie de faire partie de cette prodigieuse aventure.
L’important est moins d’échafauder des théories sur ce monde à venir, que de nous préparer à y participer en devenant des acteurs heureux. Rappelons-nous le conseil de Jésus :
« Recherchez d’ abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela (// le besoin humain) vous sera donné en plus. » Matthieu 6 : 33 (version Segond 21) Pour hériter le royaume éternel, il convient donc d’entrer dans un état d’esprit. (Cf. le sermon sur la montagne Matthieu 5 : 1-12 ; voire aussi Matthieu 25 : 31-46 et 2 Pierre 3 : 10-14)
Croyants de tous pays, de toutes races et de de toutes couleurs, mettons-nous en marche vers la destination finale. Entrons plus complétement dans le projet de Dieu. Persévérons dans notre marche, déterminés et sereins.
« N’abandonnez donc pas votre assurance, qui est porteuse d’une grande récompense. Oui, vous avez besoin de persévérance pour accomplir la volonté de Dieu et obtenir ainsi ce qui vous est promis. Encore bien peu, bien peu de temps, et celui qui doit venir viendra, il ne tardera pas. » Hébreux 10 : 35-37 (version Segond 21)
L’apôtre Jean, le disciple bien-aimé, signe le livre de l’Apocalypse, par ce cri du cœur : « Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! » Apocalypse 22 : 20b
Jacques Eychenne