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Gédéon ou la vaillance de la foi Juges 6 à 8 |
Introduction :
Dans la galerie des héros de la foi, des hommes illustres sont cités dans l’épître aux Hébreux (cf. Hébreux 11). On mentionne Abel, Hénoc, Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse etc… Puis, le texte poursuit en disant : « Et que dirais-je encore ? Car le temps me manquerait pour parler de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephthé, de David, de Samuel, et des prophètes, qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions… » Hébreux 11 : 32-33, version NEG. Si le temps a manqué à l’auteur pour nous parler des actes glorieux de ces hommes de foi, investiguons dans le parcours du premier d’entre eux. Attardons-nous sur la vie de Gédéon pour en tirer toute l’édification qui sied.
Car, si Gédéon a été placé en tête de liste, c’est qu’à l’évidence sa relation à Dieu a été marquée du sceau de l’originalité. Mais où se niche sa singularité ? D’autres Juges avant lui avaient été choisis pour délivrer Israël de ses ennemis. Otniel, Ehoud, Shamgar etc. Alors pourquoi ce choix ?
Que s’est-il donc passé dans la vie de Gédéon pour qu’il soit honoré de la sorte ? Si Gédéon a été placé en tête de liste, est-ce le fait du hasard ou y a-t-il des raisons précises ?
Développement :
Gédéon entre dans l’histoire du peuple d’Israël au moment où ce dernier est persécuté par les madianites. Depuis plusieurs années, les hommes de Madiân poursuivaient et harcelaient les israélites. Ces derniers étaient contraints de se cacher dans les montagnes. Grottes, crevasses, endroits escarpés étaient aménagés en lieu d’habitation. Et l’on devait chercher à proximité des lopins de terre pour les semailles. Mais à chaque fois, la récolte était pillée par les hommes de Madian. N’en pouvant plus, le peuple d’Israël cria à l‘Eternel. Et Yahvé-Adonaï exauça leur prière. Pour que les positions soient claires, l’Eternel rappela à son peuple que son projet n’était pas qu’il soit asservi par des peuples idolâtres. Dieu raviva sa mémoire en lui faisant remarquer que la délivrance d’Egypte, de la maison des esclaves, avait pour destination une terre promise, une terre de liberté et de sécurité : le pays de Canaan. Alors pourquoi le projet de Dieu a-t-il été mis en constat d’échec, ou plus trivialement, pourquoi a-t-il foiré ? La réponse est édictée par Dieu lui-même : « vous ne m’avez pas écouté » Juges 6 : 10c. Le verbe est précis. (cf. שָׁמַע=shama= entendre, percevoir par l'oreille, entendre avec attention ou intérêt, écouter, prêter attention…).
Nous avons là déjà un motif de réflexion… Bien des problèmes sont imputables au fait que nous ne prenons pas en sérieuse considération les conseils de l’Eternel. Si Yahvé-Adonaï est l’auteur de toute vie, reconnaissons que lui seul peut nous révéler son bon fonctionnement. Notre santé physique, mentale et spirituelle en dépend… Est-ce qu’à notre tour, nous entendons, mais sans vraiment prêter attention aux paroles de Dieu ? Est-ce que nous considérons avec grand intérêt ce qu’il nous dit ? Faisons-nous la sourde oreille quand ses propos ne nous conviennent pas ? Ou établissons-nous un tri dans les informations qu’Il porte à notre connaissance ?
Mais revenons à notre récit… Pour remédier à cette situation désastreuse d’un peuple en errance et en souffrance, l’Eternel annonce qu’il va lui envoyer un prophète (cf. Juges 6 : 10). Et, c’est ainsi que nous arrivons à l’histoire de Gédéon.
Tout commence dans un champ, sous un térébinthe nommé Ophra, certainement à l’abri des regards (cf. Ophra = biche, mais aussi ville de Manassé. C’est aussi certainement le lieu de naissance de Gédéon. Il fut enterré à Ophra (cf. Juges 8 : 32). La famille a dû donner à cet arbre le nom de leur ville pour se souvenir d’où elle venait… Par la suite, c’est dans cette ville que Gédéon placera un éphod qui deviendra un objet de prostitution pour tout Israël (cf. Juges 8 : 27).
Mais pour l’heure, Gédéon est en train de battre du froment pour le mettre rapidement à l’abri. Il est accompagné de son père Joas Abiezrite…
Et là, sur ce lopin de terre, l’imprévisible se produit. Un ange apparaît et s’adresse à Gédéon :
« l’Ange de l'Éternel lui apparut, et lui dit : l'Éternel est avec toi, fort et vaillant homme. Et Gédéon lui dit : ah ! Mon seigneur, si l'Éternel est avec nous, pourquoi donc toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? Et où sont toutes ses merveilles que nos pères nous ont racontées, en disant : l'Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d'Égypte? Et maintenant l'Éternel nous a abandonnés, et nous a livrés en la main de Madian » Juges 6 : 12-13, version DRB.
La salutation de l’ange est singulière. Notons le décalage entre la formulation bienveillante de l’ange et la réaction bien humaine de Gédéon. Ce contraste saisissant illustre bien notre relation à Dieu.
Ne pensez-vous pas que l’intervention de l’ange aurait dû être saluée avec de la considération ? Cela est d’autant plus étonnant, que Gédéon est interpelé par une affirmation digne d’éloges avec un qualificatif encourageant. Ils sont nombreux ceux qui voudraient entendre que l’Eternel est avec eux ! Et si l’on ajoute le compliment fortement souligné, il y avait motif à être satisfait d’un tel accueil ! En effet, l’expression, vaillant homme, ou vaillant guerrier, ou vaillant héros, est en français un pléonasme. Les deux termes hébreux décrivent la même réalité (cf. גִּבֹּר = homme fort, homme brave, homme vaillant et חַיִל =chayil = force, puissance, compétence, richesse, talent).
Pourquoi Gédéon n’a-t-il pas été sensible à une telle salutation ?
Parce que tout simplement, Gédéon était centré principalement sur lui-même. Ce n’est pas un jugement de valeur, car les sérieuses difficultés qu’il vivait au quotidien, lui et sa famille, les plaçaient dans la souffrance de l’errance. Gédéon a bien senti que sa remarque était audacieuse, car il l’introduit par « pardon » dans plusieurs versions (cf. «בִּי = Biy qui signifie = je vous demande pardon, excusez-moi, s’il vous plaît. C’est une formule de politesse pour introduire une demande). Gédéon ne pouvait voir l’aspect positif de l’intervention de l’ange, car il était trop terriblement préoccupé par la triste situation de son quotidien.
Quand l’humain est embué par ses difficultés, peut-il voir et entendre distinctement la voix divine ? Quand nous sommes trop centrés sur nos problèmes, n’avons-nous pas tendance à ne plus voir la clarté du soleil ? Chouraqui a traduit l’expression « l'Éternel nous a abandonnés » par « L’Eternel nous a lâchés ». C’est le sentiment qui prédominait dans l’esprit de Gédéon, c’est aussi le nôtre quand nous sommes éprouvés.
En ce qui concerne Gédéon, sa remarque était pourtant pertinente. Apparemment, il pouvait discerner une contradiction en analysant les faits. Si Dieu avait permis au peuple d’Israël d’être délivré de l’esclavage des Egyptiens, ce n’était certes pas pour le laisser, par la suite sous la domination de peuples idolâtres. Alors que comprendre ? Le contraste, entre un passé glorieux et un présent désastreux, avait de quoi faire poser question à Gédéon. Il en est de même pour nous. Entre les promesses glorieuses des Evangiles, et la situation des chrétiens dans bon nombre de pays, il y a de quoi s’interroger ! D’ailleurs, dans nos quotidiens, certains ne se privent pas de nous faire remarquer, qu’actuellement, notre Dieu est aux abonnés absents…
Quand nous sommes trop centrés sur nous-mêmes et que tout va mal, le sentiment d’abandon devient prégnant. Mais heureusement, la bonté divine ne s’arrête pas aux incompréhensions humaines !
« Le SEIGNEUR se tourna vers lui (ou le regarda) et dit : « va avec cette force que tu as et sauve Israël de Madiân. Oui, c'est moi qui t'envoie ! » Juges. 6 : 14, version TOB.
On est toujours surpris par l’absence de réactions négatives de la part de Dieu… L’humain aurait répondu à Gédéon : « oh ! oh ! Arrête tes simagrées ! Au lieu de pleurnicher, regarde tout ce que j’ai fait pour toi ! Et en retour je ne récolte qu’ingratitude » etc…
Dieu positive toujours pour permettre aux humains de se ressaisir. Ce comportement divin est source d’encouragement pour tous ceux qui prennent le temps de voir les évidences. Du coup, là, dans le texte ce n’est plus le messager qui parle, mais l’Eternel. Il le regarde attentivement et lui parle. Dieu prend le contrôle de la situation … Le regard de Dieu est porteur d’une parole forte, une parole empreinte d’amour. Que nous dit-elle ?
D’abord que Dieu, comme un bon Père, investit positivement en Gédéon. Dieu a décelé chez Gédéon une force cachée, non encore sollicitée. Aujourd’hui, cette même parole nous dit qu’il y a, en chacun de nous, une force non exploitée. C’est avec ce qui était déjà en lui que l’Eternel lui demande d’aller vers Madian. Psychologiquement, le fait est remarquable. Dieu invite Gédéon à sortir d’une situation d’emprisonnement (cf. il subissait le courroux des madianites), pour prendre l’initiative positive d’aller affronter l’ennemi. Sortir d’un enfermement pour prendre l’initiative de changer les évènements, telle était la solution. Telle est aussi la nôtre dans bien de circonstances. Nous avons le choix entre subir ou réagir, gémir ou positiver.
Mais me direz-vous, c’est facile à dire ! Gédéon devait réagir en affrontant un adversaire cent fois plus puissant que lui. L’ordre était clair : sauver Israël de la tutelle oppressante de Madian (cf. יָשַׁע=yasha, c’est sauver, être sauvé, être délivré, secouru, être victorieux. C’est celui qui donne la victoire). Autrement dit, au-delà de la victoire, il s’agissait de faire comprendre à Gédéon, que Dieu était à la manœuvre comme un maître d’œuvre. Dieu était le commanditaire de cet envoi. Les regards devaient être tournés vers ce Dieu qui délivre, comme lors de la sortie d’Egypte. Tourner nos regards vers lui et non vers nos misères, n’est-ce pas une piste à exploiter ? Pour galvaniser la volonté de Gédéon, Dieu lui intime de se souvenir que c’est bien lui, et non un autre, qui l’envoie vers Madian.
Là encore, dans une posture bien humaine, Gédéon veut bien obéir, mais il veut au préalable comprendre, aussi dit-il : « pardon, mon seigneur, mais avec quoi sauverai-je Israël ? Ma phratrie est la plus faible en Manassé, et je suis le plus petit de ma famille ! » Juges 6 : 15, version NBS. Cette situation nous rappelle le choix de Dieu, quand David, le plus petit de la famille fut appelé (cf.1 Samuel 16 : 7-13). Mais aussi ce que Dieu dit, par son porte-parole Samuel, à Saül, premier roi en Israël : « N'est-ce pas, quand tu étais petit à tes propres yeux, tu es devenu chef des tribus d'Israël, et l'Éternel t'a oint pour roi sur Israël ? » 1 Samuel 15 : 17, version Darby. Observons deux points importants : 1) l’humilité de Gédéon. 2) Dieu choisit ce qui paraît faible pour confondre ce qui paraît fort (cf.1 Corinthiens 1 : 26-29 ; 1 Samuel 16 : 7).
Ce récit s’adresse à tous ceux et celles qui doutent de leur capacité ou à ceux qui comme dans la parabole du Seigneur préfèrent enfouir leur talent au lieu de le faire fructifier.
Même si la réaction de Gédéon est compréhensible, relevons encore que la réponse de l’Eternel le recentre sur l’essentiel. Il s’agit moins de faire l’inventaire des forces en présence que d’être assuré que Dieu est avec lui. « Moi je serai avec toi; et tu frapperas Madian comme un seul homme » Juges 6 : 16, version DRB. Non seulement, Dieu renouvelle son engagement (cf. Être avec lui), mais plus encore, il l’assure de sa victoire contre Madian. Même s’il advenait que Gédéon soit seul dans cette bataille, Dieu affirme qu’il serait vainqueur. Ah ! Si nous pouvions nous laisser immerger dans cette attitude confiante ! Avoir cette certitude que notre Père céleste non seulement nous accompagne dans nos parcours, mais plus encore nous donne la victoire dans les épreuves, notre foi déplacerait les montagnes !
Mais Gédéon n’est pas encore convaincu, aussi demande-t-il un signe : « Si vraiment j'ai trouvé grâce à tes yeux, manifeste-moi par un signe que c'est toi qui me parles » Juges 6 : 17, version TOB. Et Dieu va exaucer sa prière… Il va agréer son offrande d’une façon miraculeuse, c’est-à-dire, non équivoque pour lui. La prudence de Gédéon est source de réflexion de nos jours. Devant le foisonnement des manifestations prétendues venir de Dieu, il est vital de s’assurer que l’on entend bien la parole de Dieu. Il est facile de croire que Dieu parle, alors que l’on ne fait que s’écouter ou écouter des prétendus inspirés. Rien ne peut remplacer l’expérience personnelle sur ce point. La prudence de Gédéon devient proverbiale…
Il est vrai que devant la puissance qui émane de Dieu, personne ne peut subsister, aussi est-il normal de constater que Gédéon ait eu peur pour sa vie. Et encore une fois, Dieu le rassure : « Sois en paix, ne crains point, tu ne mourras pas » Juges 6 : 23, version LSG. Ainsi, Gédéon eut le bonheur de découvrir une facette de la personne divine. Il lui rendit honneur et gloire en l’appelant « Yahvé-Paix ». Cette révélation est par extension pour tous ceux qui sont dans la crainte du lendemain. Soyons sans crainte, tranquilles, car aucun souci ne peut allonger nos jours. Jésus dira : « qui d'entre vous, par le souci qu'il se donne, peut ajouter une coudée à sa taille ? » Luc. 12 : 25, version DRB. L’apôtre Paul dira : « ne vous inquiétez de rien… » Philippiens 4 : 6, version NEG.
C’est avec cette assurance que Gédéon entreprit une réforme en démolissant de nuit l’autel du Baal et le poteau cultuel d’Ashéra. Gédéon, revêtu du souffle divin, rassembla les tribus d’Israël contre Madian. Mais avant de livrer bataille, il voulut, une dernière fois, être convaincu que l’Eternel conduirait bien la bataille… Et c’est ainsi qu’il demanda une nouvelle fois un signe évident de la part de son Seigneur. On peut trouver la démarche cavalière, mais c’est parce que nous ne réalisons pas la lugubre situation dans laquelle vivait Gédéon…
Son attitude peut être compréhensible, car devant les forces en présence, il n’avait aucune chance d’en ressortir vainqueur. C’était donc une question de vie ou de mort.
« Gédéon dit à Dieu : « Si vraiment tu veux délivrer Israël par ma main, comme tu l'as dit, voici que j'étends sur l'aire une toison de laine ; s'il y a de la rosée seulement sur la toison et que tout le sol reste sec, alors je saurai que tu délivreras Israël par ma main, comme tu l'as dit. " Et il en fut ainsi. Gédéon se leva le lendemain de bon matin, il pressa la toison et, de la toison, il exprima la rosée, une pleine coupe d'eau. Gédéon dit encore à Dieu : " Ne t'irrite pas contre moi si je parle encore une fois. Permets que je fasse une dernière fois l'épreuve de la toison : qu'il n'y ait de sec que la seule toison et qu'il y ait de la rosée sur tout le sol! " Et Dieu fit ainsi en cette nuit-là. La toison seule resta sèche et il y eut de la rosée sur tout le sol ». Juges 6 : 36-40, version FBJ.
C’est un des textes les plus extravagants de l’histoire d’Israël ! Alors, que nous dit cette histoire ?
L’audace de Gédéon peut paraître déplacée. Pourtant, elle s’appuie sur une parole divine. Il prend Dieu au mot. Il peut y avoir de la cohérence dans la pensée du héros du Seigneur. Car pour lui, si Dieu affirme, il ne peut que confirmer ses dires extraordinaires. Dans le premier exaucement Gédéon a pu penser que la toison mouillée pouvait être le fait d’une cause naturelle. Là où le chrétien voit un signe divin, le savant incrédule énonce une loi naturelle, ou un fait exceptionnel.
Gédéon ne semble pas complètement satisfait. Cela peut paraître incongru, mais il faut essayer de penser Gédéon. Il n’a qu’une seule vraie demande : être vraiment convaincu que Dieu est avec lui, et que c’est bien lui qui accomplit le prodige. Sentant la gêne que lui procure sa nouvelle demande, il l’assortit de précautions et laissant entendre que ce sera la dernière. Dieu vit la sincérité de son cœur et exauça sa demande. Cela eut pour effet de permettre à Gédéon d’accepter ses conditions, avant d’aller au combat. Pour démontrer que Dieu est aussi fidèle aujourd’hui (pour libérer le peuple de la domination madianites), qu’il ne l’était hier au sortir d’Egypte, YHWH-Adonaï va énoncer les conditions suivantes. Devant la multitude des troupes madianites, Il veut opposer seulement 300 hommes, triés au travers d’épreuves successives et précises (cf. Juges 7 : 1-8). Dieu a toujours choisi le faible pour confondre le fort (cf. 1 Corinthiens 1 : 28). Si le possible est de notre ressort, l’impossible appartient à Dieu.
Pour couronner le tout, c’est-à-dire, pour emporter l’adhésion définitive de son serviteur - car l’enjeu était démesuré - Dieu lui parle une dernière fois : « Or, cette nuit-là, le SEIGNEUR dit à Gédéon: « Lève-toi, descends au camp, car je l'ai livré entre tes mains. Mais si tu as peur de descendre, descends vers le camp avec Poura, ton serviteur. Tu entendras ce qu'on y dit. Ton courage en sera fortifié, et tu pourras faire une descente dans le camp » Juges 7 : 9-11, version TOB. Et Dieu donna la victoire à Gédéon et à ses 300 guerriers. Ce récit démontre que L’Eternel a toujours pris en grande considération les difficultés et les peurs humaines…
Conclusion :
Que nous apprend cette histoire inscrite sur des parchemins ?
Si Gédéon est le premier d’une liste dont on n’a pas voulu nous rappeler l’histoire, n’est-ce pas pour que nous comblions ce manque en la réécrivant nous-mêmes. Il nous faut revisiter la vaillance de Gédéon… Dans la relation à Dieu, ce récit nous redit la même histoire. Dieu a toujours eu le même projet : délivrer le peuple des croyants de toutes leurs peurs et oppressions. Sa bienveillance se traduit concrètement par un désir de composer avec l’humain. Si Dieu a décelé une force cachée chez Gédéon, il sait voir en nous ce qu’il y a de meilleur pour le faire fructifier, au bénéfice d’un grand nombre. L’expérience de Gédéon nous apprend encore que le regard que L’Eternel porte sur l’humain est merveilleux. Dieu regarde au cœur et non à nos capacités intellectuelles. Dieu a vu sa vaillance. Jadis, on prônait cette maxime : « à cœur vaillant, rien d’impossible ». Seuls ceux qui croient à l’impossible le verront s’accomplir. Tout n’a pas été parfait dans la vie de Gédéon, mais Dieu a décelé en lui une force cachée, et il a utilisé la vaillance de son cœur. Si nous le laissons pénétrer nos vies, il en sera de même pour chacun de nous. Nelson Mandela disait : « Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse ». Avec Dieu, c’est encore plus vrai… Gédéon a fait la démonstration que l’impossible est à la portée de celui ou celle qui place sa foi en Dieu. Le plus grand signe que l’Eternel bienveillant a donné à notre humanité chancelante est le suivant : rendre possible l’impossible par amour.
Jacques Eychenne
PS : NEG, version Nouvelles Editions de Genève ; DRB, version Darby ; TOB, version Traduction Œcuménique de la Bible ; FBJ, version française de Jérusalem.