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La quête de DIEU ou une recherche permanente Colossiens 1 : 9 |
Introduction :
« C'est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle » Colossiens 1 : 9, version LSG.
Ce texte de l’apôtre Paul nous éclaire sur l’importance donnée à la recherche de la volonté de Dieu pour soi. Il nous dit simplement la grande préoccupation des responsables spirituels de l’époque. Ils devaient mettre en place en place un enseignement clair, concret, pratique. Toutefois, avouons que rien n’est plus difficile que la quête de Dieu et d’avoir cette assurance d’être en conformité avec sa volonté. L’apôtre Paul lui-même en fera l’expérience. Souffrant d’une écharde dans sa chair, il demanda à Dieu de le guérir. Par trois fois il présenta sa fervente requête, mais la réponse divine fut sans appel. Le Seigneur lui a dit : « ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » 2 Corinthiens 12 : 9, idem LSG. Réponse surprenante qui fait appel à la foi. C’est ce que l’apôtre comprendra plus tard.
La même aventure est arrivée à la famille de Jésus, partie à sa recherche : « Arrivent sa mère et ses frères. Restant dehors, ils le firent appeler. La foule était assise autour de lui. On lui dit : « voici que ta mère et tes frères sont dehors ; ils te cherchent. » Il leur répond : « qui sont ma mère et mes frères ? » Et, parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, voilà mon frère, ma sœur, ma mère. » Marc 3 : 31-35, version TOB.
Ce texte apparemment abrupt, met en évidence les deux principaux niveaux de relation : la notion humaine dans le lien du sang, et la notion spirituelle dans le lien spirituel avec Dieu.
Le Christ a clairement précisé que la famille humaine était digne d’attention. Lui-même dans sa relation avec ses parents, Joseph et Marie, a montré beaucoup de respect et d’amour, depuis sa plus tendre enfance… Cependant, là, dans ce texte de Marc, Jésus a voulu marquer la différence entre ce qui relevait de la famille humaine et ce qui était de la famille spirituelle. Sans discréditer les siens, le Seigneur a montré que sa préoccupation était de réunir la famille humaine dans son ensemble pour l’élever à un niveau qui transcende les liens du sang. L’apôtre Paul l’a compris ainsi, il déclare solennellement : « Voici ce que j'affirme, frères : la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu, ni la corruption hériter de l'incorruptibilité » 1 Cor. 15 : 50, version TOB.
L’évangéliste Luc met en relief les 2 aspects que nous avons mentionnés en introduction de son livre. « Or, l’enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui » Luc 2 : 40. Le Christ est bien venu vers nous dans un corps de chair semblable au nôtre (cf. 1 Jean 4 : 2).
L’apôtre Pierre nous explique quel était l’objectif divin : « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu ; il a été mis à mort quant à la chair, et rendu vivant quant à l'Esprit. » 1 Pierre. 3 :18, version NEG.
C’est la raison pour laquelle, à l’âge de 12 ans, Jésus reprécise sa vraie filiation spirituelle : « mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Voici, ton père et moi, nous te cherchons avec angoisse. Il leur dit : pourquoi me cherchez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père » Luc 2 : 48-49. Mais, Joseph et Marie ne pouvaient comprendre, humainement parlant, la portée de ses paroles, eux aussi discerneront plus tard les paroles de leur fils.
Ainsi, nous pouvons saisir aisément le message du Seigneur dans son ensemble, comme par exemple la portée de sa venue sur terre (cf. Hébreux 2 : 17,18). Par contre, nous avons beaucoup de difficultés, personnellement, à discerner finement la volonté de Dieu.
Développement :
Le Christ, dans son message, a repositionné l’objectif suprême de Dieu. La création humaine n’est qu’une étape. L’éternité sera la destination finale de tous ceux et celles qui auront accueilli sa merveilleuse bonne nouvelle. Réintégrer la famille céleste, telle est la finalité divine. Elle donne du sens et de la cohérence à sa création. Les bienfaits de cette vérité sont immenses. Ils valorisent la vie de chacun de nous (cf. Matthieu 10 : 30). Nous sommes l’objet d’une grande attention. Elle procède de l’amour (cf. Jean 3 : 16). De plus, elle révèle la nature profonde des motivations divines.
Nous n’avons pas été créés pour périr, mais bien pour vivre !
Mon frère, ma sœur, ma mère sont ceux qui font la volonté de Dieu, dira Jésus.
Notre quête permanente doit s’orienter vers la recherche de cette volonté. Certes, c’est la démarche la plus ardue de notre existence. La quête de Dieu aux détours de tous nos problèmes, relève du parcours du combattant. Toutefois, Dieu met tout en œuvre pour nous aider dans cette marche. « Dieu met en œuvre en vous et le vouloir et la mise en action, selon sa bienveillance » Philippiens 2 : 13 (traduction libre). Tout est en synergie pour le bien de chacun.
Soyons tous encouragés ! Le bon plaisir de Dieu, son bienveillant dessein pour chacun de nous, est de nous aider à cheminer paisiblement dans notre désir de faire sa volonté. Et cette volonté est d’accéder à la vraie vie, celle que l’on qualifie d’éternelle.
David avait raison de solliciter cette priorité pour lui-même :
« Enseigne-moi à faire ta volonté ! Car tu es mon Dieu, que ton bon esprit me conduise sur la voie droite ! » Psaume 143 : 10.
En fait, comment définir la volonté de Dieu ? Jean 6 : 38-40.
La compréhension de la volonté de Dieu intègre plusieurs aspects : cette volonté part d’une affirmation que l’on oublie trop souvent, à savoir :
Dieu veut par-dessus tout que l’on vive. Le Christ est venu pour nous donner la vie et cette vie est qualifiée de surabondante (lire Jean 10 : 10, περισσός = perissos = excédant un nombre ou une mesure ou un rang ou un besoin, qui dépasse, en quantité et en valeur, extraordinaire, surabondant, superflu).
Sommes-nous bien conscients de la beauté et de la profondeur du don de cette vie ?
Lors de sa pérégrination vers la terre promisse, l’Eternel s’adressa au peuple, par Moïse, en disant ces paroles pleines d’affection et de tendresse : « Dieu ne veut ni t’abandonner, ni te perdre… » Deutéronome 4 : 31.
De même, dans la nouvelle alliance, Jean rapporte les paroles de Jésus : « or, la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de tous ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour » Jean 10 : 39.
Matthieu n’est pas en reste lorsqu’il nous restitue les propos du Christ :
« car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu... De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul de ces petits » Matthieu 18 : 11, 14.
Toute l’attention de Dieu pour l’humain est résumée dans une toute petite parabole : la brebis perdue (cf. Luc 15 : 3-7). Pourquoi donc être dans la recherche de sa volonté ?
Première constatation :
Nous avons du prix aux yeux de Dieu. Il nous a créés par amour, et il tient infiniment à nous. Il nous désire, il nous veut en proximité de relation. Il nous intègre dans son intimité. Nous sommes précieux pour Lui. Nous n’avons qu’une très, très, faible idée de ce que Dieu réserve à ceux qui lui font totalement confiance !
Deuxième constatation :
Dieu a besoin de notre consentement, de notre adhésion. Il ne veut pas nous imposer ce que nous ne désirons pas. Nous sommes libres ! Il a donc remis à son fils la tâche de nous sauver, c'est-à-dire, plus simplement, de faire émerger en nous le désir d’exprimer notre réponse, notre adhésion à son projet. Tous les serviteurs célestes sont mobilisés à cette fin positive pour chacun de nous. (cf. Ministère des anges, du Saint-Esprit…).
Cette volonté passe par différentes phases :
il y a d’abord l’invitation. « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos… Recevez mes instructions… » Matthieu 11 : 28,29. Il est vital de prendre en compte ce que le Christ a fait pour nous.
Puis, l’adhésion. « La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour » Jean 6 : 40.
Le verbe qui a été traduit par voir est beaucoup plus riche dans l’original.
(Le verbe grec Өεωρεω = theoreo = voir a toute une palette de sens. Elle va du simple état de spectateur, à celui de regardant, puis d’observant, puis d’examinant, pour finir à celui de contemplant avec discernement afin d’être dans la jouissance d’une présence). (Le deuxième verbe grec Пιστεω= pisteo= croire est faire acte de foi = adhérer au message du Christ. Ne faire qu’un avec celui qui est venu réparer « nos pannes » de relation avec Dieu). Le Christ nous a permis d’être de nouveau, comme en Eden, dans la connexion de l’éternité. Comme dans une panne d’électricité, le courant a été rétabli. Nous pouvons, dès à présent être dans la lumière.
La foi est donc une action positive engageante et responsable face à Dieu. Elle accueille avec joie tout ce que Jésus-Christ est venu faire à notre place. Le divin dépanneur envoyé par le Père nous a remis en pleine lumière. Sa victoire sur le mal devient, par la foi, notre victoire. « La foi vient de ce que l’on entend, et ce que l’on entend vient de la parole de Christ » Romains 10 : 17. Rappelons le processus de la foi :
la foi prend naissance au travers d’une information qui vient de l’extérieur, d’où l’appel adressé à chacun comme ce fut le cas pour les apôtres. La foi procède d’une écoute et d’une prise en compte d’une parole entendue. Elle déclenche le besoin d’adhésion.
La foi est une sorte d’ouverture de cœur qui nous donne envie d’accueillir l’envoyé du Père. La foi mène inévitablement à la reconnaissance de Jésus comme Fils de Dieu, Seigneur et Sauveur (cf. Matthieu 16 : 16 ; Actes 16 : 31 ; Jean 11 : 23-27).
La foi n’est donc pas une disposition arbitraire de Dieu (il n’y a pas ceux qui ont la foi et ceux qui ne l’ont pas). Non ! La foi, en germe, est semée en chacun, selon le plan d’amour de Dieu. Les conditions de germination de cette semence relèvent d’un ensemble de facteurs comme c’est le cas dans la nature. Le plus important éveille notre responsabilité. Il va de pair avec l’accueil du projet divin. Ayant acté ce fait, disons qu’il y a ceux qui développent la foi, et ceux qui la laissent latente (lire la parabole du semeur, Marc 4 : 1-20).
L’avènement de la foi conduit, inéluctablement, au désir de découverte de la volonté de Dieu (cf. Hébreux 13 : 20-21).
La joie d’entrer dans l’aventure de la foi consiste à entrer dans le champ de découverte de la volonté de Dieu. Cette démarche aboutit au concept de vie positive. Elle est le résultat de l’action de Dieu : « Soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait. » Romains 12 : 2. Dans la vie chrétienne la neutralité dans l’action n’est pas possible.
L’apôtre Jacques est clair : « Celui qui sait faire le bien et qui ne le fait pas est péché » Jacques 4 :17. C’est comme un tireur à l’arc qui refuserait de viser la cible. Le péché n’est pas de rater la cible, mais plus précisément de ne pas tenter de l’atteindre…
La plupart du temps, on a bien conscience de ce qu’il faut faire, mais l’action ne suit pas. Et, sur ce terrain, nous sommes tous logés à la même enseigne… (cf. Romains 7 : 15-19).
Concentrer toute son énergie pour découvrir tout ce qui est bon pour soi est un passage incontournable. Ce n’est pas pour rien que Jésus a donné ce conseil pertinent : « prenez garde à vous-mêmes » « Soyez sur vos gardes » Marc 13 :9,23.
Le secret de la vie positive s’inscrit dans une disposition d’esprit de confiance en Dieu, et d’analyse de ses vraies motivations.
Il ne s’agit en aucune manière de se dévaloriser ou de se culpabiliser, mais plutôt d’être lucide sur soi. On voit bien où nous conduisent nos tendances naturelles !
Reconnaître que nous avons besoin d’une aide extérieure pour mieux vivre, c’est déjà faire un grand pas… Avoir la forte conviction que Dieu nous conduit sur un chemin de vie, et qu’Il intervient à chaque fois que cela est nécessaire, c’est s’abonnir dans la foi.
Exemple du Christ :
après avoir eu l’entretien mémorable avec la samaritaine, Jésus dit à ses disciples qui étaient revenus : « ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre » Jean 4 : 34, version TOB.
Le Christ s’est alimenté chaque jour avec cette nourriture. Lors d’une fête à Jérusalem, Il dit aux Juifs, rassemblés à la porte des brebis : « Moi, je ne puis rien faire de moi-même : je juge selon ce que j'entends et mon jugement est juste parce que je ne cherche pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Si je me rendais témoignage à moi-même, mon témoignage ne serait pas recevable ; c'est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu'il me rend est conforme à la vérité » Jean 5 : 30-32, version TOB.
Comme nous le constatons la recherche de la volonté est aussi importante pour notre esprit que la recherche de nourriture pour notre corps.
Certains, comme David, ont intégré cette nécessité. Il verra sa foi en Dieu triompher. Après plusieurs grandes épreuves, il témoignera de l’importance de s’en remettre complètement à la volonté de son Dieu.
Psaume 40 : 9 « Je veux faire ta volonté mon Dieu ! Et ta loi est au fond de mon cœur ».
C’est ce même David qui exprimera de façon touchante cette belle vérité : « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Eprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » Psaume 139 : 23,24.
La recherche de la volonté de Dieu pour nos vies contaminées par l’impermanence des situations, implique, outre l’humilité, la constance et la persévérance.
« C'est d'endurance, en effet, que vous avez besoin, pour accomplir la volonté de Dieu et obtenir ainsi la réalisation de la promesse. Car encore si peu, si peu de temps, et celui qui vient sera là, il ne tardera pas. Mon juste par la foi vivra, mais s'il fait défection, mon âme ne trouve plus de satisfaction en lui. Nous, nous ne sommes pas hommes à faire défection pour notre perte, mais hommes de foi pour le salut de nos âmes » Hébreux 10 : 36-39, version TOB.
Conclusion :
Prendre du plaisir à faire la volonté de Dieu, c’est plus simplement avoir le désir et la volonté de suivre l’exemple de Jésus-Christ. « Fais de l'Éternel tes délices, Et il te donnera ce que ton cœur désire » Psaumes 37 : 4, version LSG.
Cela intègre, inévitablement, de prendre en considération ce que le Christ a dit, et non pas ce que nous avons envie d’entendre. Une attention particulière doit être portée à toutes les Paroles du Seigneur.
« Ceux qui me disent : seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » Matthieu 7 : 21. C’est clair !
Être constamment dans la recherche de sa volonté, c’est aussi avancer sur le chemin de la foi ; c’est faire confiance même si nous ne savons pas où nous allons, et comment nous y allons ! (Pour s’en convaincre il faut relire le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux).
Il demeure vrai, que faire confiance à Dieu, donne curieusement, plus envie d’entreprendre. La recherche de la volonté de Dieu est le secret de la vie positive. Elle fait, sans aucun doute, appel à la reconnaissance et à l’amour.
La prière référente transmise par le Christ mérite d’être profondément méditée.
« Que ta volonté soit faite, comme dans le ciel aussi sur la terre ». Matthieu 6 : 10 (Traduction littérale). Comme cette volonté est harmonieuse dans le ciel, elle doit l’être tout autant dans notre vie, avec l’assistance du Saint-Esprit.
« Le monde passe, lui et sa convoitise ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure à jamais » 1 Jean. 2 : 17, version TOB.
« Dieu, père de la lumière et de la vie, toi bien suprême ! Enseigne-moi ce qui est bon, enseigne-moi toi-même ! Préserve-moi de la folie, de la vanité, du vice et de toute basse ambition. Nourris mon âme de connaissances, d'une paix inaltérable, d'une vertu pure, félicité sacrée, substantielle et qui ne se ternit jamais ! » Benjamin Franklin ; Mes mémoires (1817).
Eychenne Jacques
PS : LSG, version Louis Segond ; TOB, version Traduction Œcuménique de la Bible ;