Un vide plein
Un vide plein d’espérance
ou
La joie de Pâques
Matthieu 16 : 1
Introduction :
Aujourd’hui, historiquement le personnage du Christ ne fait l’objet d’aucune contestation. On reconnait que Jésus de Nazareth a bien existé et qu’il a été condamné par Ponce Pilate. Seule sa date de naissance est approximative. Sa mort suit la même analyse. Le traité Sanhédrin du Talmud de Babylone, non seulement évoque sa vie, mais parle aussi de sa mort « La veille de la Pâque, on pendit (à la croix) Yeshû ha-notsri (Jésus de Nazareth) parce qu’il a pratiqué la sorcellerie, a séduit et égaré Israël ». Du côté profane, on retrouve les mêmes marqueurs : « Même le philosophe platonicien Celse (IIe siècle), violent polémiste qui haïssait le Christ, ne contestait nullement son existence » Jean-Christian Petitfils, historiens et écrivain français dans son site Aleteia.
Par contre le sujet de la résurrection du Christ reste dans la confidence des écrits bibliques uniquement. C’est la raison pour laquelle le sujet relève de l’acte de foi.
La chrétienté célèbre le passage de la mort à la vie de l’envoyé de Dieu, appelé Jésus-Christ. Il est celui qui sauve et qui est approuvé et oint par Dieu. Or, ce fait historique respecté par les chrétiens n’est pas reconnu par tous. Une émission sur l’évangile de Barnabé, évangile écrit au 16e siècle, révélait un déni de réalité concernant la résurrection du Christ. En effet, la propagande de ce pseudépigraphe douteux, connu par les spécialistes pour ses pieuses contre-vérités, affirme que le Christ n’est pas mort en croix. En fait, ce serait Judas qui aurait été condamné à sa place. Dieu aurait enlevé le corps du Christ. Il ne serait pas ressuscité comme l’affirment les Evangiles pour la seule et simple raison que le Christ n’est pas fils de Dieu, mais seulement prophète. En deux mots, cet écrit tardif nie la résurrection du Christ. Ce fait n’est pas nouveau ! Jadis les autorités juives avaient, elles aussi, déjà préparé ce déni de réalité. Les descendants de Mahomet ont fait de même. Les écrits bibliques précisent que les responsables Juifs, en particulier les grands prêtres, apprenant par les gardes romaines ce qui était arrivé, ont très vite réagi. Ils ont rapidement mis en place un plan B. Ils redoutaient tellement les réactions du peuple !
« Pendant qu'elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui était arrivé. Ceux-ci, après s'être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d'argent, en disant : dites : Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions. Et si le gouverneur l’apprend, nous l’apaiserons, et nous vous tirerons de peine. Les soldats prirent l'argent, et suivirent les instructions qui leur furent données. Et ce bruit s'est répandu parmi les Juifs, jusqu'à ce jour. » Matthieu 28 : 11-15.
Si l’évènement grandiose de la résurrection dérange à ce point, c’est précisément parce qu’il est porteur d’une nouvelle extraordinaire qui sollicite la foi. De plus, cette nouvelle surprenante entre en cohérence avec tout l’ensemble du message du Christ. Quand le Christ paraît, Jean-Baptiste l’identifie comme « l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » Jean 1 : 29. Mais cette grâce sous-entendait la victoire sur le mal et le triomphe de la vie. Il était impossible que la mort ait le dernier mot (cf. Luc 24 : 6-7). Il devenait indispensable que le Saint-Esprit fortifie la foi des apôtres et ôte tout doute, toute contestation, toute contrefaçon, toute usurpation, tout mensonge (aujourd’hui fake news) de leur esprit. La mort du Christ Jésus-Christ imposait l’annonce de la vie. Elle révélait le dessein profond de YHWH-Adonai. Elle annonçait un plan de restauration pour la planète terre avec pour finalité l’établissement d’un royaume éternel de paix et d’amour.
Développement :
C’est sur cette réalité attestée, que l’église chrétienne célèbre, après de nombreux siècles, la fête de Pâques. Les Saintes Ecritures affirment, qu’au matin du premier jour de la semaine, le Seigneur Jésus ressuscita, comme il l’avait annoncé lui-même (cf. Matthieu 26 : 32 ; Jean 11 : 25 ; 14 : 6).
L’apôtre Pierre, dans son discours le jour de la Pentecôte, explique :
« Mais Dieu a brisé les liens de la mort, il l’a ressuscité, parce qu’il n’était pas possible qu’elle le retienne. » Actes 2 :24, version Segond 21, vie nouvelle, éd. 2013.
Cette force de conviction des apôtres aurait dû balayer toute supercherie, car en fait, ce message du tombeau vide annonçait un plein de vie… Il est relativement facile de comprendre l’émoi qui a dû saisir les responsables religieux de l’époque. Ils pensaient avoir éradiqué le fauteur de troubles… et voilà que la nouvelle de la résurrection de J.C envahit toute la ville de Jérusalem. Des femmes circulent et transmettent la nouvelle… Des disciples « étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, entrent dans la ville sainte et apparurent à un grand nombre de personnes » Matthieu 27 : 53, version LSG. On a peu idée de l’émoi que cette manifestation a suscité ! Comment arrêter cette ferveur populaire ? Il fallait réagir vite et mettre sur pied une contre-offensive (de la part des autorités religieuses de Jérusalem). Devant le témoignage désabusé des gardes du tombeau, il fallait construire une autre histoire pour nier ce fait. Il fallait rationaliser l’information. La théorie du déni de résurrection perdure de nos jours dans l’enseignement de nos amis juifs et musulmans. Historiquement, pour les habitants de Jérusalem, plusieurs états d’âme étaient possibles : Est-ce que ce tombeau vide était une supercherie fomentée par quelques zélotes illuminés ou était-ce encore un propos de femmes exaltées ? On pouvait soit nier avec véhémence l’évènement, soit l’accueillir avec joie. Si les responsables religieux de l’époque avaient pu s’emparer du corps de Jésus, ils n’auraient pas hésité à le montrer pour faire taire l’annonce de sa résurrection. Il en sera toujours de même jusqu’à la fin des temps. L’adversité aux promesses divines et le refus manifeste d’accepter ce prodigieux évènement de la résurrection du Seigneur perdureront (cf. 2 Pierre 3 : 4-9). Il est difficile d’imaginer une quelconque mise en scène des disciples, car aucun ne croyait à la résurrection de leur Maître… Avons-nous raison de croire à ce grandiose évènement ?
Certes oui ! Les témoignages ne manquent pas, même s’ils proviennent tous de la même source, mais avec force détails difficiles à inventer Que disent-ils ?
Le jour même de la résurrection, le premier jour de la semaine, le dimanche matin à l’aurore, Marie de Magdala découvre le tombeau vide. Elle court avertir Pierre. Pierre et Jean accourent à leur tour. Ils constatent la réalité du fait. Puis, Jésus apparaît à Marie de Magdala. Il la console et lui demande d’aller annoncer aux disciples la bonne nouvelle. Ce même dimanche soir, Jésus se présente, à Jérusalem, à ses disciples. Thomas est absent. Huit jours plus tard, Jésus revoit ses disciples et répond à l’incrédulité de Thomas (cf. Jean 20). Entre-temps, Jésus a rencontré deux disciples sur le chemin d’Emmaüs (cf. Luc 24 : 13-32). Le choc émotionnel est fort. Du coup, ils retournent à Jérusalem, de nuit, annoncer la bonne nouvelle aux apôtres. Jésus présent mange du poisson et un rayon de miel avec eux. Non ce n’est pas un fantôme ! (cf. Luc 24 : 33-42). Puis, Jésus retrouve certains apôtres en Galilée. Après une pêche miraculeuse, il mange du pain et du poisson avec eux (cf. Jean 21 : 1-14). Le texte précise que c’était déjà la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples. Il rencontre encore les onze apôtres en Galilée sur la montagne, et il leur donne ses dernières volontés : c’est l’envoi d’une mission au monde (cf. Matthieu 28 : 16-20).
Mais Jésus, après sa résurrection, a encore rencontré de nombreuses personnes. L’apôtre Paul témoigne : « Il est apparu à plus de 500 frères et sœurs à la fois, dont la plupart sont encore vivants et dont quelques-uns sont morts » 1 Corinthiens 15 :6, version Segond 21. Il est aussi apparu à Jacques. (cf. 1 Corinthiens 15 : 7) Puis, on retrouve le Seigneur de nouveau à Béthanie, il bénit la foule et s’élève dans les airs. Les apôtres, les disciples et la foule sont émerveillés et joyeux (cf. Luc 24 : 49 ; Marc 16 : 19-20 ; Actes 1 : 9-11). Désormais, plus rien n’arrêtera la propagation de ce fait historique majeur, non seulement pour la chrétienté, mais aussi pour l’humanité… Ainsi prend naissance la grande aventure chrétienne…
Dès lors, on comprend mieux, la force de la prédication de Pierre à la Pentecôte. Deux mois plus tôt, le Seigneur était en croix agonisant. Mais maintenant, il est vivant !
L’apôtre Paul écrivant à l’église de Corinthe s’exclame : « Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! » Romains 8 :34. Avant d’aborder les conséquences merveilleuses de la résurrection du Christ, disons une fois de plus que Dieu donne suffisamment d’éléments concrets à ceux qui veulent croire, sans pour autant donner une preuve absolue par respect pour ceux qui ne veulent pas croire (L’attitude des Sadducéens, membres de la classe sacerdotale, en est une démonstration patente. cf. Matthieu 22 : 23). Le tombeau vide reste une énigme pour beaucoup de personnes. Elle ne peut être résolue que par une expérience personnelle de foi.
Quels enseignements découlent de la résurrection du Christ :
- Ce message décline l’importance de la divinité du Christ. Pour nous sortir de la situation inextricable dans laquelle était notre humanité, il nous fallait un médiateur. Il devait avoir comme aptitude, d’être vrai porte-parole de notre humanité, et à la fois, d’être aussi vrai porte-parole de Dieu. Il devait faire le lien entre l’humain et le divin (cf. Colossiens 2 : 9). La résurrection atteste la réalité de la double nature du Christ. L’apôtre Paul témoigne :
« De la part de Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l’Evangile de Dieu. Cet Evangile, Dieu l’avait promis auparavant par ses prophètes dans les Saintes Ecritures. Il concerne son Fils qui, en tant qu’homme, est né de la descendance de David et qui, du point de vue de l’Esprit saint, a été déclaré Fils de Dieu avec puissance par sa résurrection : Jésus-Christ notre Seigneur. » Romains 1 : 1-4, version Segond 21.
Ce passage est un concentré de la bonne nouvelle proclamée par les apôtres et les premiers chrétiens de Judée. C’est un message inédit dans les annales de l’histoire de notre humanité (si cela n’était pas, il n’y aurait pas sur le plan historique, un avant et un après J.C dans la datation des évènements). Jusqu’à ce jour on avait, soit humanisé des dieux, soit divinisé des héros humains. Avouons tout de même avec humilité, que la double nature du Christ, échappe à notre capacité de tout rationaliser. Elle se reçoit principalement par la foi. Même si elle a toute sa cohérence, reconnaissons qu’elle dépasse notre entendement… Il en va de même concernant la cause première de Dieu, le mystère de l’origine de la vie, la création du cosmos etc.
- La résurrection du Seigneur contient un message fort. Il a pour objectif d’insister sur le triomphe de la vie sur la mort.
- ce message est devenu l’axe central de la foi chrétienne. Il a été enseigné comme tel par les apôtres.
« Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Par le baptême en sa mort nous avons donc été ensevelis avec lui afin que, comme Christ est ressuscité par la gloire du Père, de même nous aussi nous menions une vie nouvelle. En effet, si nous avons été unis à lui par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable à la sienne. » Romains 6 : 3-5, version Segond 21.
Le sujet de la résurrection a été au cœur de l’annonce de la bonne nouvelle prêchée par les apôtres, et les disciples du Christ. Face aux contradicteurs qui niaient la véracité de cet évènement, l’apôtre Paul a dû affirmer avec force :
« Si Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vide, et votre foi aussi. Il se trouve même que nous sommes de faux témoins vis-à-vis de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu’il a ressuscité Christ. Or, il ne l’a pas fait si les morts ne ressuscitent pas. En effet, si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité. Or, si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est inutile, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent ceux qui sont morts en Christ sont aussi perdus. Si c’est pour cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. » 1 Corinthiens 15 : 14-19, version Segond 21.
Comme nous le constatons, les apôtres n’ont pas utilisé la langue de bois. Leur message est resté clair et incisif. Aujourd’hui, toute ambiguïté est ôtée pour ceux et celles qui veulent accueillir cette bonne nouvelle.
L’apôtre Pierre a montré toute la joie que pouvait contenir ce message :
« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ! Conformément à sa grande bonté, il nous a fait naître de nouveau à travers la résurrection de Jésus-Christ pour une espérance vivante, pour un héritage qui ne peut ni se détruire, ni se souiller, ni perdre son éclat. Il vous est réservé dans le ciel, à vous qui êtes gardés par la puissance de Dieu, au moyen de la foi, pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps… C’est ce qui fait votre joie… » 1 Pierre 1 : 3-6 version Segond 21.
Ainsi, la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ est devenue, pour tous ceux qui croient, le gage de leur propre résurrection (cf. 1 Thessaloniciens 4 : 13-14 ; 1 Corinthiens 15 : 20, version N.B.S). La réalité de la résurrection du Christ, nous permet d’acter un processus d’amour. Il fait partie intégrante du grand plan de sauvetage de notre humanité. Il a commencé il y a plus de 2000 ans, il se clôturera, lors de l’apparition en gloire de notre Seigneur. Il vient chercher tous ceux qui auront cru en lui. Ne nous a-t-il pas lui-même fait la promesse ? :
« Que votre cœur ne se trouble pas. Mettez votre foi en Dieu, mettez aussi votre foi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, vous aurai-je dit que je vais vous préparer une place ? Si donc je m’en vais vous préparer une place, je reviens vous prendre auprès de moi, pour que là où, moi, je suis, vous soyez, vous aussi. » Jean 14 : 1-3, version N.B.S.
Conclusion :
La résurrection du Seigneur Jésus est un fait historique incontournable pour les chrétiens. Il ancre l’amour de Dieu dans nos cœurs. Il est l’aboutissement logique de cet amour en nous. Il est le point oméga d’une première étape. Elle vise le triomphe de la vie sur la mort, le triomphe de l’amour sur le mal. Le Christ peut alors déclarer avant son ascension : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » Matthieu 28 : 18, version Segond 21. Désormais, notre rapport à Dieu nous repositionne dans un schéma de vie. Nous adorons un Sauveur vivant. Un lien étroit, relationnel, peut être entretenu au quotidien. De son côté, le Seigneur nous assure de son accompagnement : « Moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » Matthieu 28 : 20, version Segond 21.
Ou cette histoire est un conte, ou elle traduit une vérité historique... Soit elle nous confine dans la temporalité, soit elle nous positionne dans l’éternité. La chrétienté a fait le choix de la vie éternelle, soyons heureux de repasser l’évènement de la résurrection de notre Sauveur dans nos cœurs. Le tombeau vide contient pour tous aujourd’hui un plein d’espérance… N’hésitons pas à faire le plein, il est gratuit !
« Les cimetières sont les vestiaires de la résurrection » Victor Hugo, écrivain et homme politique français, dans : Les Misérables.
« Notre résurrection n’est pas tout entière dans le futur, elle est aussi en nous, elle commence, elle a déjà commencé » François Mauriac, écrivain français, dans : Vie de Jésus.
Jacques Eychenne
PS : NBS, version Nouvelle Bible Segond.