Le paradis retrouvé

 

 

 

Le paradis retrouvé

  Hébreux 11 : 13-16

Introduction :

 

Quand Yaweh-Adonaï plaça Adam et Eve dans le jardin d’Eden, il les fit évoluer dans un écrin de verdure et de luxuriance indescriptible. « Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici tout était très bon » Genèse 1 : 31. Dès lors,  pourquoi Dieu n’a-t-il  pas protégé son œuvre admirable de toute agression ? Pourquoi n’a-t-il pas empêché que son projet soit altéré par un intrus ? Ces questions délicates ne peuvent aujourd’hui trouver de réponses satisfaisantes ; c’est la raison pour laquelle la foi est sollicitée. C’est le chemin qu’ont emprunté tous les héros de la foi (cf. Hébreux 11). Toutefois, au regard du plan de salut que Dieu a déployé, on peut se hasarder à dire que la tragédie du mal a aussi une valeur positive. Si Dieu l’a permise, c’est assurément pour un bienfait acté et concret. Avec un peu de recul, on peut reconnaître l’importance de cette confrontation au mal. C’était une expérience nécessaire pour mieux se révéler à soi-même et mieux approfondir la personnalité du créateur. Certes, la tragédie du mal nous laisse un goût amer aujourd’hui, mais il faut l’évaluer à la lumière du plan éternel divin. Tous ceux et celles qui auront vaincu le mal, avec la force octroyée par le Christ et l’Esprit Saint, apprécieront encore plus la réalité d’un paradis retrouvé.

 

Développement :

 

Que nous disent les textes bibliques sur ce point. Nous allons essayer de saisir la portée des quelques révélations faites à ce sujet. Prenons en premier les textes qui décrivent le bouleversement de notre planète terre.

 « Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre ont disparu, et de mer, il n'y en a plus… Je fais toutes choses nouvelles » Apocalypse 21 : 1,5,  version de Jérusalem (voir encore Esaïe 66 :22).

Que faut-il comprendre ? Sera-ce une recréation de notre planète ou une restauration ? A l’évidence le bouleversement est sans précédent…

« Jésus leur dit: «En vérité, je vous le déclare : lors du renouvellement de toutes choses, quand le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m'avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d'Israël. »  Matthieu 19 : 28, version TOB. Là encore une difficulté subsiste.

Faut-il saisir le sens : faire totalement du nouveau ou renouveler en partie ? (τῇ παλιγγενεσία traduit par renouvellement peut aussi être traduit par le mot régénération. Dans Tite 3 : 5, il a été traduit par nouvelle naissance = bain de régénération). L’apôtre Pierre affirme : « Nous attendons selon sa promesse des cieux nouveaux et une terre nouvelle où la justice habite »  2 Pierre 3 : 13, version TOB. Actons le fait de ces nouveautés, même si nous ne pouvons les concevoir…

Sur certains points, il est vrai que l’on nous suggère une modification radicale de notre système solaire.  « La cité n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer, car la gloire de Dieu l'illumine, et son flambeau, c'est l'agneau… Il n'y aura plus de nuit, nul n'aura besoin de la lumière du flambeau ni de la lumière du soleil, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront aux siècles des siècles. » Apocalypse 21 : 23 ; 21:23, version TOB.

S’il n’y a plus ni lune, ni soleil, c’est dire que notre planète ne tournera plus autour du soleil, et que la lune (qui est le seul satellite de la terre) n’aura plus aucun effet sur notre planète (entre autres sur les marées .., mais il est vrai que la mer n’est plus). Il faut alors supposer que la gloire de Dieu, tel un halo de lumière encerclera la terre en permanence…

 

Du côté animal, le bouleversement est tout aussi impressionnant :

« Le loup et l'agneau brouteront ensemble, le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage; quant au serpent, la poussière sera sa nourriture. »  Esaïe  65 : 25, version TOB. Faut-il comprendre que les animaux n’auront plus besoin de tuer pour manger ? Il semblerait que de nouvelles lois régissent le monde animal…

 

Le monde végétal sera lui aussi concerné par cette métamorphose :

« Qu'ils se réjouissent, le désert et la terre aride, que la steppe exulte et fleurisse, qu'elle se couvre de fleurs des champs, qu'elle saute et danse et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et du Sharôn, et on verra la gloire du SEIGNEUR, la splendeur de notre Dieu… Des eaux jailliront dans le désert, des torrents dans la steppe. La terre brûlante se changera en lac, la région de la soif en sources jaillissantes. Dans le repaire où gîte le chacal, l'herbe deviendra roseau et papyrus. » Esaïe 35:1-2,6-7, version TOB. Quel enchantement ! On semble décrire le paradis retrouvé (cf. Esaïe 55 : 12-13).

Un fait paraît acquis : la terre ne subira plus les agressions de l’homme. Son pouvoir de destruction aura cessé. Aujourd’hui « nous savons que, jusqu'à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'enfantement. »  Romains 8 : 22, version de Genève.

 

Mais qu’en sera-t-il des humains ?

 

- La mort ne sera plus (cf. Apocalypse 21 : 4 ;  Corinthiens 15 : 26 ; Esaïe 25 : 8), ça ! C’est la très bonne nouvelle…

- Il en va de même de toutes les maladies, handicaps ou infirmités. (cf. Esaïe 35 : 4-10). Nous serons dans la joie de posséder des corps tout neufs.

 

- Notre relation à Dieu sera facilitée par sa présence permanente (cf. Apocalypse 21 : 3 ; Ezéchiel 37 : 27).

 

- Cette relation sera forte : « Mes bien-aimés, dès à présent nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Nous savons que, lorsqu'il paraîtra, nous lui serons semblables, puisque nous le verrons tel qu'il est »  1 Jean 3 : 2, version TOB).

Être semblable à Dieu, on retrouve l’expression de l’Eden (cf. Genèse 1 : 26). L’apôtre Paul ajoute :

« Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. » Romains 8 : 29, version de Genève.

Ailleurs,  « Et de même que nous avons été à l'image de l'homme terrestre, nous serons aussi à l'image de l'homme céleste. Voici ce que j'affirme, frères : la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu, ni la corruption hériter de l'incorruptibilité. »  1 Corinthiens 15 : 49-50, version TOB. Et encore, « Car notre cité, à nous, est dans les cieux, d'où nous attendons, comme sauveur, le Seigneur Jésus Christ, qui transfigurera notre corps humilié pour le rendre semblable à son corps de gloire, avec la force qui le rend capable aussi de tout soumettre à son pouvoir. »  Philippiens  3 : 20-21, version TOB.

Porter l’image du céleste dans un corps nouveau, est-ce à dire que nous serons profondément différents et que notre corps obéira à d’autres lois ?

L’apôtre Paul a essayé de nous faire comprendre le processus de transformation de notre corps (à la résurrection) :

« Mais quelqu'un dira: Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! Ce que tu sèmes ne reprend point vie, s’il ne meurt.  Et ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps qui naîtra; c'est un simple grain, de blé peut-être, ou de quelque autre semence ; puis Dieu lui donne un corps comme il lui plaît, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre… Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible; il ressuscite incorruptible; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux; il est semé infirme, il ressuscite plein de force; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel… Et de même que nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste… Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire. »  1 Co 15:35-38 ; 42-44 ; 49,53-54.

 

Ce qui est certain, c’est que nous n’avons actuellement aucune idée de la nature de ce corps spirituel. Cependant le passage d’un corps animal à un corps spirituel semble avoir fait partie d’un projet global. Il illustre symboliquement la marche chrétienne : passage du charnel (corps animal) au spirituel, du temporel à l’immortel.

 

Ailleurs, le Seigneur délivrera un message qui suscite en nous plein de questions :

« Jésus leur dit: Ceux qui appartiennent à ce monde-ci prennent femme ou mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection des morts ne prennent ni femme ni mari. C'est qu'ils ne peuvent plus mourir, car ils sont pareils aux anges : ils sont fils de Dieu puisqu'ils sont fils de la résurrection. »  Luc 20 : 34-36, version TOB. Ces précisions rapportées par le médecin bien-aimé et confirmées par Matthieu (cf. Matthieu 22 : 30) entraînent des conséquences insoupçonnables. La différence sexuelle sera gommée. Les plaisirs et rivalités seront remplacés par d’autres réalités que nous ne pouvons, pour l’instant, concevoir. Si nous sommes semblables aux anges, nos corps obéiront à des lois jusqu’ici inconnues des humains.

Le prophète Esaïe nous apporte une précision encore plus énigmatique : « les anciennes souffrances seront oubliées Car je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; on ne se rappellera plus les choses passées, elles ne reviendront plus à l'esprit. » Esaïe 65 :16, 17, version de Genève. Si nos corps sont transformés et si notre expérience terrestre est oubliée, comment reconnaître ceux que nous avons aimés ? Que nos détresses soient oubliées et qu’elles ne reviennent plus à notre esprit, cela peut être considéré comme un bienfait, mais qu’en sera-t-il des bons moments, des relations parentales, amicales, amoureuses ? Faut-il comprendre que le bonheur, de ceux qui expérimenteront la nouvelle existence glorieuse, ne peut laisser place dans le cœur aux regrets, aux rancunes, aux amertumes passés ? Est-ce seulement ce qui fait partie de nos expériences malheureuses qui sera oublié ?

Il semblerait que ce soit tout ce qui concerne nos détresses terrestres qui « litt. ne remontent plus au cœur »v.17.

 

On peut encore s’interroger sur les relations futures dans un monde différent. Si  nos corps et nos esprits subissent une telle transformation, pourrons-nous reconnaître ceux que nous avons aimés ?  On ne peut pas gommer la conscience d’être soi, mais la reconnaissance de nos proches, comment pourra-t-elle s’opérer ? On voit bien que ces textes soulèvent une partie du voile de notre futur, mais ne nous expliquent pas tout. C’est bien ainsi, car cela participe à l’intumescence de notre foi et de notre imaginaire. Et  chacun sait que notre imaginaire est prodigieux à ce sujet !

Par contre ce qui semble acquis a trait à l’atmosphère qui régnera dans ce paradis. Les textes abondent pour décrire un règne de justice, de paix, de joie, d’approfondissement de la connaissance de Dieu : « L'œuvre de la justice sera la paix, et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour toujours. »  Esaïe 32 : 17, version de Genève. « Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera. »  2 Pierre 3

: 13, version de Genève. Jésus a dit à ses disciples : « Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie. En ce jour -là, vous ne m’interrogerez plus sur

rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. » Jean 16 : 22-23, version de Genève. Parlant du nouveau royaume à venir le prophète déclare : « Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte ; car la terre sera remplie de la connaissance de l'Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent. » Esaïe 11 : 9, version de Genève (voir aussi Habakuc 2 : 14).

 

Conclusion:

 

Pour le chrétien, la reconnaissance d’un Dieu créateur et la découverte d’un Père céleste sont fondamentales. Que le paradis retrouvé ou qu’une autre création nous conduise à cette finalité nous paraît cohérent et donne du sens à notre passage ici-bas. Le champ de découverte qui nous est proposé sur Dieu et le cosmos est de nature à nous élever et nous faire grandir. En cela, tous ces textes sont encourageants.

Toutefois, gardons-nous d’affirmations verrouillées. Soyons prudents pour intégrer la recommandation de l’ apôtre Paul : « ce sont des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l 'aiment.»  1 Corinthiens  2 : 9, version de Genève. Même si l’apôtre poursuit en disant que « Dieu nous les a révélées par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. »  v.10, reconnaissons nos limites présentes et tenons en bride notre imaginaire.

Pour nous aider à entrevoir la réalité céleste les prophètes ont utilisé des sortes de paraboles. Il nous faut dépasser le sens littéral pour sonder le sens profond. Le prophète Esaïe nous fournit plusieurs exemples (cf.   Esaïe 11 : 6-9 ; 65 : 20-25 ; 66 : 22-24). La parabole de Lazare et du mauvais riche utilisée par notre Seigneur est aussi significative (cf. Luc 16 : 19-31, à consulter dans Google, tapez ce titre, et cliquez sur CHRETIENS EN MARCHE- Lazare et le mauvais riche ou consultez le site : chretiens-en-marche.org, Réflexions, dernier sujet en bas de colonne).

Ce paradis retrouvé nous conduit à quelques certitudes comme l’absence de la mort. Comme l’apôtre Jean a reçu l’ordre d’écrire : « ces paroles sont certaines et véritables » Apocalypse 21 : 5b, accueillons les avec nos limites présentes. Par contre, comme des enfants à qui le royaume est promis (cf. Marc 10 : 14-15), développons notre capacité d’émerveillement. Notre quotidien s’en portera que mieux et notre marche chrétienne s’en trouvera allégée. Si le souvenir est nécessaire à notre marche, l’espérance l’est encore plus.

 

« L’espérance est le sommeil de ceux qui sont éveillés » Citation de Alcuin ; Maximes et pensées- IXe s. ap. J-C.

                                                                               Jacques Eychenne

 

 

 

 

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