|
Vers une marche heureuse ou l’aventure de la foi Psaume 32 : 8 ; 37 : 5-7 |
Introduction :
Nous constatons que le contexte mondial, sur tous les plans, est peu réjouissant. Notre Seigneur Jésus l’avait déjà décrit prophétiquement (cf. Matthieu 24 ; Luc 21). Parlant de cette situation chaotique, le Christ a voulu prévenir ceux et celles qui vivraient ce temps difficile :
« Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres ; gardez-vous d’être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin » Matthieu 24 : 6, version LSG.
Ses nombreuses recommandations nous plongent dans l’analyse de son regard prophétique de la fin des temps.
Aujourd’hui, nous observons la véracité de son propos. Face à ce constat, et au vu du déchaînement d’une violence exponentielle, il nous appartient en tant que chrétiens de ne pas nous laisser contaminer par ce climat anxiogène. Notre sauvegarde repose sur la confiance en une parole donnée par notre Seigneur, mais aussi sur le témoignage et l’expérience des vaillants de la foi qui nous ont précédés. Devant la réalité de ces désordres avérés, nous avons tous besoin de réactiver ce que l’on appelait jadis : le réarmement moral (auquel on peut rajouter le qualificatif spirituel).
A ce dessein, le message des Saintes Ecritures est un refuge. Il nous permet de surmonter les obstacles et de poursuivre notre route avec plus de sérénité. La nature nous donne un merveilleux exemple de résilience. Malgré toutes les agressions qu’elle subit, la terre demeure fidèle et à chaque printemps la force de vie reprend l’initiative d’une progression spectaculaire.
Développement :
Le roi David, en son temps, a été confronté à la même problématique du désordre. Il ne pouvait supporter le déferlement du mal et surtout la prospérité de ceux qui le commettaient impunément. Il se disait en deux mots : « si Dieu est juste, pourquoi accepte-t-il ce bonheur insolent des méchants ? ». La réponse du Tout-Puissant a été claire. D’abord, il recadre son serviteur : « Ne t’échauffe pas contre les méchants, ne jalouse pas les artisans de fausseté » Psaume 37 : 1, version FBJ. Autrement dit, cela ne sert à rien de t’emporter et de t’irriter contre tous les malfaisants qui t’entourent… Puis, il énonce à David la solution :
« Remets ton sort à Yahvé, compte sur lui, il agira ; il produira ta justice comme le jour, comme le midi ton droit. Sois calme devant Yahvé et attends-le, ne t'échauffe pas contre le parvenu, l'homme qui use d'intrigues Trêve à la colère, renonce au courroux, ne t'échauffe pas, ce n'est que mal » Psaume 37 : 5-8, version FBJ.
Cette réponde de YHWH-Adonaï met en évidence des positionnements essentiels :
C’est très difficile quand l’injustice est criante ! Quand on se sent impuissant à endiguer ce qui peut nous submerger. Et pourtant, rester calme, sans s’irriter, demeurer tranquille appuyé sur l’Eternel, dans la maîtrise de tous nos sentiments négatifs, est une force que le Seigneur met à notre disposition.
Ce psaume nous apprend à surmonter les difficultés présentes en adoptant une attitude de confiance. Elle est aide à nous en remettre à la justice divine. C’est elle qui triomphera. Soyons rassurés, elle sera inévitablement exécutée. C’est la raison pour laquelle le jugement appartient au divin, pas à l’humain. Le Seigneur Jésus illustrera cette vérité au travers de la parabole de l’ivraie et du bon grain (cf. Matthieu 13 : 24-30). A l’arrière-plan, cette parabole nous informe que notre planète est un terrain d’épreuve où le mal est à l’œuvre, où l’ivraie est le bon grain entrelacent leurs racines.
Dans l’attente d’une clarification définitive qui donnera pleine satisfaction à ceux qui auront mis leur espérance en Dieu, la pratique d’une foi-confiance est la seule qui puisse donner sens à notre espérance. Or, le Seigneur Jésus nous a démontrés que ses promesses sont certaines (cf. Tite 1 : 2). Cette bonne attitude nous permet de ne pas perdre courage dans les situations apparemment les plus désespérées. D’après quelques traductions, le verset 7 du psaume 37 est aussi traduit : « Garde le silence devant l’Eternel et espère en Lui ». Ce conseil est des plus judicieux !
Ailleurs, David nous rapporte les éléments constitutifs de sa marche heureuse avec Dieu. Dans son poème, il écrit :
« Tu es pour moi un abri, tu me préserves de la détresse, tu m’entoures de chants de délivrance. Pause. Je vais t’instruire, t’indiquer la route à suivre, et te donner un conseil, en veillant sur toi » Psaume 32 : 7-8, version TOB.
J’observe que le mot « abri » peut aussi être traduit par : asile, refuge. L’idée du mot hébreu cithrah a encore le sens de couvrir dans le Deutéronome. Il est à la fois symbole de protection et de discrétion. C’est quelque chose qui se fait secrètement sans faire de bruit. David l’a perçu personnellement. Cela relève de son expérience avec le Créateur. Il a été protégé de la détresse. Le mot hébreu tsar définit ce qui est étroit et serré. C’est donc tout ce
qui oppresse le cœur ; toutes les formes modernes d’angoisse. Dieu apporte au croyant cette garantie de ne pas basculer dans une détresse sans espoir. C’est la raison pour laquelle, il enveloppe (cf. Cabab en hébreu) David de chants de délivrance (cf. Dans l’original il est question de cri harmonieux, des cris de joie, symbole de triomphe).
L’Eternel continue à parler au cœur de David. Il lui dit qu’il va faire plus encore !
« Je vais t’instruire, t’indiquer la route à suivre, et te donner un conseil, en veillant sur toi » Psaume 32 : 8, version TOB.
Dieu instruit. Dans la symbolique sémite : il fait couler un enseignement, comme on arrose une graine que l’on vient de mettre en terre. Il le fait avec sagesse, prudemment (cf. Sakal en hébreu). On dirait sans brusquer, avec délicatesse. L’objectif est d’indiquer la route à suivre. L’Eternel veut faire voyager David sur le bon chemin, dans la bonne direction. Et comme si cela n’était pas suffisant, au cas ou David n’aurait pas tout bien saisi, l’Eternel offre sa disponibilité permanente de conseil comme pour le rassurer dans sa marche.
Puis, en point d’orgue, il révèle à David qu’il veillera sur lui. C’est comme s’Il accordait à son serviteur une assurance tous risques…
On pourrait longuement disserter sur l’attention toute paternelle de Dieu…
David a bien intégré ce message. Sa foi s’est mise en mouvement, et sa marche, malgré tout, a été heureuse.
Mais par quel chemin est-il passé pour enraciner sa foi en l’Eternel ? Le début du Psaume nous le dit.
Ce psaume de la béatitude (cf. heureux) est l’expression de la guérison de son âme. David a expérimenté la beauté et la profondeur de la grâce divine. Le pardon qu’il a reçu est brièvement décrit par trois expressions magnifiques : la transgression est remise, le péché est couvert, l’iniquité est non imputée. Nous avons là la synthèse de ce qu’est la justice divine. Elle n’est point donnée pour les œuvres, mais par pure grâce.
L’apôtre Paul consacrera tout un chapitre pour développer ce sujet capital. Entre autres, il écrira aux romains :
« David célèbre le bonheur de l'homme au compte duquel Dieu porte la justice indépendamment des œuvres » Romains 4 : 6, version TOB.
(Dire que l’Ancien Testament fait abstraction de la valeur de la grâce est une contre-vérité. La grâce a été première, puis la loi est venue et enfin la grâce a eu, et aura le dernier mot. La grâce entoure la loi, telle est la grande vérité de la révélation biblique).
Dans ce psaume, David relate son expérience :
La fraude consiste à vouloir toujours utiliser le réflexe humain de l’autojustification. Heureux est l’humain qui accepte de reconnaître de s’être trompé de route et qui le verbalise devant Dieu. Salomon a eu raison de dire :
« Celui qui cache ses transgressions ne prospère point. Mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde » Proverbe 28 : 13, version LSG.
Le prophète Esaïe dira, près de trois siècles plus tard :
« Que le méchant abandonne son chemin, et l'homme malfaisant, ses pensées. Qu'il retourne vers le SEIGNEUR, qui lui manifestera sa tendresse, vers notre Dieu, qui pardonne abondamment » Esaïe 55 : 7, version TOB (cf. Louis Segond traduit : « notre Dieu qui ne se lasse pas de pardonner »).
Mais pour que cette grâce soit portée à notre crédit, encore faut-il que nous prenions la décision d’arrêter de s’illusionner sur nous-mêmes. Si nous pensons que nous sommes suffisamment sages pour gérer notre vie d’une façon totalement indépendante, c’est notre droit. Mais il faut en accepter aussi les conséquences !
L’apôtre Jean a pointé la difficulté suivante :
« Si nous prétendons être sans péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous » 1 Jean 1 : 8, version BFC. Par contre : « si nous confessons nos péchés, nous pouvons avoir confiance en Dieu, car il est juste : il pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout mal » 1 Jean 1 : 9, version BFC.
La marche heureuse se vit dans la compréhension du plan divin pour l’humain. Le péché, les fautes, les transgressions ne sont pas le problème. Notre nature subit encore l’héritage d’un désordre primitif. La seule façon d’y remédier positivement est d’avoir l’honnêteté de reconnaître la réalité de notre situation et d’avoir le désir d’en sortir par le haut.
A partir de là, Dieu nous offre la possibilité d’une libération. Une démarche personnelle nous révèle que Dieu notre Père a dit vrai. Plus encore, il se propose de faire pour nous ce que nous sommes incapables de vivre. Il nous accorde sa grâce pour marcher et avancer vers une destination heureuse.
« Yahvé sans cesse te conduira, il te rassasiera dans les lieux arides, il donnera la vigueur à tes os, et tu seras comme un jardin arrosé, comme une source jaillissante dont les eaux ne tarissent pas » Esaïe 58 : 11, version FBJ.
L’apôtre Paul a bien compris l’importance de la motivation de « Notre Père », quand il dit à son disciple Timothée :
« Voilà ce qui est beau et agréable aux yeux de Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il n'y a qu'un seul Dieu, un seul médiateur aussi entre Dieu et les hommes, un homme : Christ Jésus, qui s'est donné en rançon pour tous. Tel est le témoignage qui fut rendu aux temps fixés, et pour lequel j'ai été, moi, établi héraut et apôtre - je dis vrai, je ne mens pas -, docteur des nations dans la foi et la vérité » 1 Timothée 2 : 3-7, version TOB.
Conclusion :
Pourquoi sommes-nous le plus souvent centrés sur nos problèmes ? N’existe-t-il pas une solution à tous nos maux ? Quand nous traversons un gros orage, nous savons rechercher un abri. Pourquoi ne pas agir de même pour tout ce qui concerne nos questions existentielles prégnantes ?
Le Seigneur Jésus, l’envoyé du Père, est mort nous redire d’arrêter de vouloir lutter par nous-mêmes (c’est ce que le larron en croix à ses côtés a compris). Il est venu, parmi nous, c’est-à-dire au plus près de l’humain, pour nous rappeler la puissance de la grâce divine :
« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger. " Matthieu 11 : 28-30, version FBJ.
La marche heureuse se conjugue avec l’aventure personnelle de la foi-confiance. L’homme se croit malheureux, parce qu’il ne sait pas qu’il peut être heureux. Point n’est besoin d’attendre que d’autres viennent à notre secours. Nous avons un Père qui nous ouvre tout grand ses bras et nous invite à lui faire confiance. Alors, pourquoi ne pas prendre la décision de composer avec Lui ! David a fait cette expérience et il l’a chantée. Il a reconnu que Dieu était son refuge dans la tempête, sa protection dans ses angoisses, sa sécurité dans sa marche au quotidien. Dans un trop plein de reconnaissance, il a chanté ce bonheur d’être libéré du fardeau qui pesait sur lui. Il nous encourage à vivre la même expérience :
« Que le Seigneur soit votre joie, vous les fidèles ; émerveillez-vous, criez votre joie, vous les hommes au cœur droit » Psaume 32 : 11, version BFC.
« Préoccupez-vous d'abord du Royaume de Dieu et de la vie juste qu'il demande, et Dieu vous accordera aussi tout le reste » Matthieu 6 : 33, version BFC.
« L’obscurité ne doit jamais être une raison de ne pas croire à la lumière » Père Auguste Valensin.
Jacques Eychenne
PS : LSG, version Louis Segond, édition 1982 ; FBJ, version Française de la Bible de Jérusalem ; TOB, version Traduction Œcuménique de la Bible ; BFC, version Bible en Français Courant.