Jésus-Christ ou Barabbas ?

 

               Jésus-Christ

                 ou

           Barabbas ?

    A propos du choix démocratique

           Matthieu 27 : 11-26

 

Introduction :

 

L’histoire biblique nous a conservé le récit du moment ultime ou Jésus a été condamné au supplice de la croix, lors de sa mise à mort. Cette condamnation a mis en évidence une opposition entre deux instances de juridiction : 1) celle qui relevait de la loi juive, 2) celle qui incombait à la loi romaine. Dans le premier cas, les autorités religieuses de l’époque ont pris des décisions tranchantes. Il fallait arrêter par tous les moyens Celui qui était reconnu par beaucoup comme le messie (cf. Jean 1 : 41 ; 4 : 25-26). Anne, Caïphe et le sanhédrin furent à la manœuvre : arrestation et procédure expéditive en furent les conséquences au mépris de leurs propres lois. Cette diligente procédure était assortie de plusieurs chefs d’accusation. Entre autres, Jésus s’est fait appeler fils de Dieu ; il a proféré des menaces de destruction du temple ; il a transgressé la sainte loi du sabbat ; il a perturbé l’ordre public et attenté au pouvoir absolu de l’empereur romain César…

Face à ce déferlement de haine, le pouvoir romain fut contraint d’agir. Il ne pouvait laisser la situation hors de contrôle. Mais comme c’était la règle, les autorités romaines ont procédé à leur tour à des gardes à vue avec questionnements. Hérode le Grand, roi de Judée -état client de Rome- et Pilate, le préfet romain de région furent les intervenants. Après plusieurs auditions, ils ne trouvèrent aucun motif sérieux de condamnation de Jésus. Alors, Pilate fit appel à une coutume qui voulait qu’à chaque grande fête on avait l’habitude de relâcher un prisonnier (cf. Matthieu 27 : 15).

Et ce fut Barabbas, ou comme certains manuscrits anciens le nomment : Jésus Barabbas (cf. [Ἰησοῦν τὸν] Βαραββᾶν ἢ Ἰησοῦν τὸν λεγόμενον χριστόν = Jésus le Barabbas ou Jésus l’appelé Christ ; Matthieu 27 : 17, BGT, voire Nouveau Testament grec). Précisons que le mot Barabbas signifie : bar= fils, abba = père ou abbas = maître. Pilate a proposé au peuple réuni devant le prétoire un choix. Choix entre un brigand qui avait fomenté une sédition et commis un meurtre, ou Jésus, lui aussi accusé de sédition en s’opposant à l’autorité religieuse (cf. pour plus de détails relire : Matthieu 27 : 11-26 ; Marc 15 : 6-15 ; Luc 23 : 17-25 ; Jean 18 : 39-40).

Ironie de l’histoire Pilate proposa au peuple réuni à cette occasion (à l’extérieur du prétoire) un choix insolite (que je résume en ces termes) :

« qui voulez-vous que je gracie. Soit Barabbas, le fils d’un père humain, soit Jésus le fils d’un père divin ? ». 

 

Développement :

 

La suite, nous la connaissons bien. Le choix se porta sur le brigand Barabbas, et c’est ainsi que Jésus le Messie, roi des Juifs, l’Oint de Dieu fut mis au rang des brigands et crucifié avec deux autres scélérats au mont Golgotha (cf. Luc 22 : 37).

Cette histoire nous interroge sur la valeur d’un processus démocratique. Dans notre descriptif historique, il est évident que le peuple a été manipulé par un petit groupe de dignitaires religieux, plus soucieux de maintenir leur pouvoir que de rendre une réelle justice. Tout a été mis en place pour amener la foule à crier : « Barabbas ! Barabbas ! Barabbas ! » N’en est-il pas de même de nos jours ? N’est-ce pas une occasion qui nous force à mesurer les limites d’un processus démocratique ? Allons plus avant !

La démocratie (du grec ancien δημοκρατία / dēmokratía, combinaison de δῆμος / dêmos, « peuple » de δαίομαι / daíomai, « distribuer, répartir », et κράτος / krátos, « le pouvoir ») est-elle dès lors, le sacro-saint système politique le plus juste ? En d’autres termes, le peuple a-t-il toujours raison ? La majorité des votants dit-elle toujours le vrai ?

A l’évidence notre démocratie a du plomb dans l’aile ! Rien d’étonnant, car elle est le résultat d’une bonne volonté toute humaine, mais rien qu’humaine. Les siècles ont passé, mais les observations négatives restent les mêmes. Que prônent en fait les démocraties ?

  1. Une liberté d’expression qui permet au peuple de se déterminer sur des choix. Mais la liberté est un concept vide de sens, si on ne lui donne pas les moyens de s’exprimer. Or, pour s’exprimer, il faut pouvoir être correctement informé. Il est flagrant de constater que ce n’est pas le cas. La concentration des données essentielles qui régulent le bon choix d’une société est l’apanage de quelques sommités (groupes de pouvoirs bien structurés). La liberté civique est donc un leurre, même si on peut la qualifier de moindre mal par rapport aux dictatures.

 

  1. Le respect des libertés fondamentales. Certes, elles sont inscrites dans toutes les constitutions. Mais force est de constater que là encore tout est relatif. Les puissants s’octroient des passe-droits qui bafouent le respect des plus petits. Par exemple, la laïcité à la française qui prône la libre expression des libertés même religieuses, oublie que son histoire s’ancre dans des références judéo-chrétiennes. A vouloir tout concilier et placer toutes les religions sur le même pied d’égalité, l’état français, pour ne citer que lui, se prend souvent les pieds dans le tapis. Il ne peut éviter des contradictions en oblitérant son histoire.

 

  1. La séparation des pouvoirs demeure aussi un vœu pieux. Entre le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, la porosité est telle que le climat des arcanes de l’état s’en trouve perturbé. La justice est loin d’être sereine et totalement indépendante. Aujourd’hui, il suffit de commettre une faute de procédure, et un violeur récidiviste peut être remis en liberté. Certes, la justice humaine essaie de faire ce qu’elle peut, mais elle est assurément dépassée par tous les dossiers en cours.

 

  1. La souveraineté du peuple. Normalement, le peuple est le détenteur d’un pouvoir souverain. Mais qu’en est-il vraiment ?

L’expérience française récente sur le sujet démontre une mise en échec de ce processus. En effet, par le jeu des alliances, le citoyen en dernier recours s’est trouvé confronter à un choix par défaut. Le peuple peut-il être qualifié de souverain quand il est contraint de choisir ce qui lui parait être le moins mauvais choix pour la France ? Il en est de même dans bon nombres de pays qui se disent démocrates. La suppression insidieuse des oppositions place le peuple devant un choix dirigé…

  1. Le pluralisme politique est une nécessité en démocratie. Chacun et chacune devraient pouvoir faire valoir leurs idées. Ce bien nécessaire se transforme en querelles enfantines. Les joutes oratoires des députés (pour ne citer que la France) emploient facilement l’injure, le vulgaire. La valeur du respect devient une denrée rare. Le pluralisme qui est censé souligner une diversité de pensée, elle-même nécessaire à tout progrès dans l’élaboration des lois, devient une force de blocage et aucune avancée du pouvoir législatif ne peut être opérationnelle.

Nous aurions pu poursuivre l’analyse plus à fond, mais cela n’est pas nécessaire. Le cas du procès de Jésus est éclairant. Il est d’une brûlante actualité. On crie encore et toujours Barabbas ! Barabbas ! Barrabas ! c’est facile de faire chorus avec la foule !

Alors la question se pose avec acuité : Où en sont nos démocraties ? et plus profondément, nos références en matière de choix personnel se fondent-elles sur l’humain ou sur le divin ? Notre justice est-elle du côté de Barabbas ou de Jésus ?

Certes, sur un plan sociétal la démocratie se présente comme un moindre mal. Mais face aux populismes et aux dictatures à plusieurs niveaux, toutes ces références humaines démontrent leur fragilité et leurs limites. Au risque de décevoir certains, on pourrait se poser la question suivante :

Pourquoi le régime théocratique, tel que Dieu l’avait proposé à l’origine, a-t-il était abandonné par les peuples ? Revisitons l’histoire du peuple d’Israël. Que nous disent les écrits anciens ?

Ils nous disent que YHWH-Adonaï s’est pris de compassion pour un peuple oppressé, réduit à l’esclavage en Egypte. Voulant faire une démonstration de la relation que le Créateur voulait engager avec les peuples, il choisit celui qui était dans les conditions les plus défavorables pour manifester au monde ses intentions. Israël était un peuple de nomades, sans armée et sans organisation, donc très vulnérable. Dieu entendit ses souffrances et décida de le libérer de la puissante férule égyptienne. Après une sortie de ce pays, haute en couleur et en évènements spectaculaires, il lui promit de le conduire dans un pays sécurisé : le pays de la promesse où coulent le lait et le miel.

Mais, pour atteindre cet objectif, il fallait que ce peuple accepte de se laisser conduire. Autant dire, il fallait qu’il accueille un régime théocratique. Dieu offrait toutes les garanties du voyage.

« Yahvé marchait avec eux, le jour dans une colonne de nuée pour leur indiquer la route, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu'ils puissent marcher de jour et de nuit. La colonne de nuée ne se retirait pas le jour devant le peuple, ni la colonne de feu la nuit » Exode 13 : 21-22, version FBJ.

 

Dieu plaça à leur tête un homme compétent en la personne de Moïse (qui signifie = sauvé des eaux, rappel de leur pays d’origine). Les israélites devaient avancer confiants car YHWH-Adonaï leur avait assuré sa protection.

« Yahvé combattra pour vous ; vous, vous n'aurez qu'à rester tranquilles » Exode 14 : 14, version FBJ.

Les années passèrent et un jour, au temps de David, le prophète Samuel devenu vieux, reçu la réclamation suivante : « Nous voulons un roi comme toutes les autres nations » (cf. 1 Samuel 8 : 1-5). Samuel fut attristé, mais Dieu lui dit : « Satisfais à tout ce que te dit le peuple, car ce n'est pas toi qu'ils ont rejeté, c'est moi qu'ils ont rejeté, ne voulant plus que je règne sur eux » 1 Samuel 8 : 7, version FBJ.

 

Ainsi, d’un régime théocratique, on passa à un régime royaliste. Seulement, Dieu leur indiqua les conséquences de leur choix. Paradoxalement, cela devait conduire le peuple à une perte de liberté (cf. 1 Samuel 8 : 10-17). Il retomba dans l’esclave en étant soumis à une volonté humaine.

De nos jours, ce peuple vit sous un régime démocratique. La référence à Dieu n’est plus majoritaire (cf. Un sondage Gallup réalisé déjà en 2015, a révélé que 65 % des Israéliens se déclaraient « sans religion » ou « athées convaincus », tandis que 30 % se disaient « croyants »).  Une démocratie qui ne s’appuie que sur des volontés humaines aura un avenir incertain. Les régimes autoritaires ont compris que la voie la plus courte pour imposer leur domination était celle de la dictature. Donald Trump, tout en jurant sur la Bible, a lui aussi vite saisi l’importance d’imposer sa volonté par tous les moyens. Tout cela ne peut conduire qu’à des conflits qui prédisent une fin que le Seigneur a annoncé pour reconstruire sur des bases nouvelles.

Barabbas ou Jésus ! Ce choix demeurera jusqu’à la fin de ce monde.

Ou nous acceptons une domination humaine, ou nous faisons l’expérience de nous laisser conduire par Celui qui est à l’origine de toute vie sur terre ? L’histoire de l’humanité est instructive à ce sujet.

Même si la démocratie se présente comme un moindre mal en raison des valeurs morales qu’elle profère, même si certaines sont en conformité avec l’enseignement chrétien, ne soyons pas dupes de ses limites. Personnellement, devant le théâtre des grands enjeux de notre humanité, nous sommes comme le peuple de Jérusalem devant Pilate. Il nous faut choisir en conscience. Allons-nous crier : Barabbas ! ou Jésus !

Ma proposition pour nos vies : optons pour un régime théocratique

La plupart de nos contemporains pensent que se placer sous la direction divine, c’est perdre sa liberté ! Ils ignorent que paradoxalement, c’est tout l’inverse ! On ne perd rien, on gagne en sérénité et en paix intérieure. L’expérience personnelle vient donner du crédit aux affirmations du Christ et des apôtres.

« Jésus dit alors aux Juifs qui l'avaient cru : " Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera…Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres » Jean 8 : 31-32,36, version FBJ.

Le Christ est venu pour proclamer une bonne nouvelle. Il nous a tracés un chemin de liberté. L’apôtre Paul déclare : « Le Christ nous a libérés pour que nous soyons vraiment libres. Tenez bon, donc, ne vous laissez pas de nouveau réduire en esclavage. » Galates 5 :1 (version en français courant). Cette vérité mérite d’être expérimentée !

Le Christ est venu pour redonner à l’homme une vraie liberté, celle qui se vit en responsabilité dans la sérénité.  Le prophète Esaïe nous remet en mémoire le drame de l’histoire humaine : « Car ainsi parle le Seigneur Yahvé, le Saint d'Israël : Dans la conversion et le calme était votre salut, dans la sérénité et la confiance était votre force, mais vous n'avez pas voulu ! » Esaïe 30 : 15, version FBJ.

 Plus que jamais nous devons être vigilants pour ne pas nous laisser aspirer par la tornade des prétentions humaines. Le conseil de Salomon reste toujours pérenne.

« Repose-toi sur Yahvé de tout ton cœur, ne t'appuie pas sur ton propre entendement ; en toutes tes démarches, reconnais-le et il aplanira tes sentiers. Ne te figure pas être sage, crains Yahvé et te détourne du mal : cela sera salutaire à ton corps et rafraîchissant pour tes os » Proverbes 3 : 5-8, version FBJ.

 

Conclusion :

 

Loin de moi la pensée de ne pas tenir compte de notre responsabilité civique. Chacun a le devoir de faire le meilleur choix, ou le moins mauvais, pour son pays. Dans ce contexte, socialement le régime démocratique se présente comme un moindre mal. Mon objectif est d’attirer l’attention du plus grand nombre sur les inévitables déceptions quand on place sa confiance en l’homme, quelques soient ses bonnes intentions. Pour se prémunir de tels désagréments, il n’y a qu’un seul vrai et bon chemin. Il consiste en premier à placer ses espoirs en Dieu, chez qui il n’y a aucune variation. Il est le même hier et aujourd’hui et éternellement (cf. Hébreux 13 : 8). Il est le même dans la constance de son amour. Il est le même, à travers tous ses attributs, dans la fidélité de ce qu’il a promis. Il est le même dans la vérité de sa Parole et la justice de ses jugements. En Lui point de fausse promesse, ni de mensonge (cf. Nombres 23 : 19 ; Romains 5 : 5-6).

 

Alors pourquoi ne pas choisir le régime théocratique pour sa vie !

 

« Remets ton sort à Yahvé, compte sur lui, il agira ; il produira ta justice comme le jour, comme le midi ton droit. Sois calme devant Yahvé et attends-le, ne t'échauffe pas contre le parvenu, l'homme qui use d'intrigues » Psaumes 37 : 5-7, version FBJ.

 

  « Tu es pour moi un abri, tu me préserves de la détresse, tu m'entoures de chants de délivrance. Pause. Je vais t'instruire, t'indiquer la route à suivre, et te donner un conseil, en veillant sur toi : n'imite pas le cheval ou la mule stupides, dont mors et bride doivent freiner la fougue, et il ne t'arrivera rien ! Beaucoup de douleurs attendent l'impie, mais la fidélité entoure celui qui compte sur le SEIGNEUR. Exultez à cause du SEIGNEUR, réjouissez-vous, les justes, et criez de joie, vous tous les cours droits ! » Psaumes 32 : 7-11, version TOB.

 

 « Ne fais aucun acte au hasard ni autrement qu’en suivant une règle qui accomplisse l’art de vivre » Marc Aurèle, empereur et philosophe romain (121-180).                                                                                         

 

                                                                                        Jacques Eychenne  

 

 

 

PS : FBJ, version Française de la Bible de Jérusalem ; TOB, version Traduction Œcuménique de la Bible.

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