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Jésus est venu avec le glaive Matthieu 10 : 34-38 |
Introduction :
Le Seigneur Jésus est dans la toute première partie de son ministère. Il vit autour du lac de Galilée. Il vient de choisir douze disciples pour qu’ils aillent porter la bonne nouvelle d’un royaume éternel. Il les prévient des difficultés qu’ils auront à affronter : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes » Matthieu 10 : 16, version LSG. Déjà là, on a l’impression qu’il les envoie à l’abattoir ! Mais les recommandations qu’il leur donne démentent notre première perception. Pourtant, le Seigneur les prévient que le combat sera rude. Il leur annonce qu’ils seront battus de verges, menés devant des tribunaux, trahis peut-être aussi par leur famille. Il leur dit clairement que la parole qu’ils vont transmettre amènera des conflits. « Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir » Matthieu 10 : 21, version LSG. Là, on commence à se poser des questions ! Puis, vient la phrase qui synthétise le tout : « Vous serez haïs de tous à cause de mon nom, (mais, « pas dans le texte ») celui qui restera ferme jusqu’à la fin, celui-ci sera sauvé » Matthieu 10 : 22, traduction libre. Qui veut s’engager dans pareille aventure aux multiples périls ? Mais ce n’est pas tout ! Le seigneur va développer son programme, tout en assurant les disciples de sa protection. Il insiste sur l’importance d’un engagement véritable (cf. Matthieu 10 : 32), puis élargissant son propos, il déclare solennellement : « N'allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais bien le glaive » Matthieu 10 : 34, version TOB.
C’est cette dernière phrase que je veux analyser avec vous ! Que devons-nous croire ?
Développement :
En préambule, disons que cette phrase ne doit pas être détachée du contexte que nous avons succinctement décrit (et que je vous invite à relire, cf. Mattieu 10). Commençons par préciser le sens des mots clefs : la paix, le glaive ou l’épée.
Première question : de quelle paix Jésus parle-t-il ?
La paix = εἰρήνη = eirene = dans un état de tranquillité nationale ; au temps des Grecs le mot signifiait l’arrêt des hostilités en période de guerre. Dans le contexte que nous avons décrit le Seigneur essaie peut-être de nous dire qu’il n’est pas venu arrêter la guerre (entre le bien et le mal), mais y apporter une solution durable plus forte que l’absence de conflit. « Je vous donne ma paix » Jean 14 : 17. aura ce sens. Et c’est celui que la chrétienté a surtout retenu (cf. je rappelle simplement que les mots peuvent avoir des sens différents en fonction du contexte. Ici c’est le cas ; nous sommes dans la réalité d’un combat spirituel entre la réception ou la négation de la bonne nouvelle). En d’autres termes, le Christ n’est pas venu pour rétablir un esprit de concorde dans les relations antagonistes, il est venu parler d’une autre solution plus décisive, plus radicale et plus pérenne : celle d’une autre création où comme le dit Jean dans l’Apocalypse « toutes choses seront nouvelles » Apocalypse 21 : 5, version LSG. (Il ne s’agit donc pas d’un retour en Eden).
Le glaive (ou l’épée) = μάχαιρα = machaira = d’après le dictionnaire Grec-Français (cf. A. Bailly), c’était d’abord un grand couteau utilisé pour tuer les animaux et découper la chair ; autrement dit, c’était le couteau utilisé pour les sacrifices d’animaux. (Par la suite, c’est devenu le couteau des chirurgiens, puis des bouchers. Par extension, c’est devenu une arme de combat, une sorte de sabre légèrement courbé. Il était utilisé par les Sicaires ou Zélotes qui semaient la terreur du temps de Jésus). Ils combattaient le pouvoir romains avec cette arme et pratiquaient le terrorisme. Jésus a converti et choisi l’un d’entre eux pour faire partie du groupe des 12 apôtres (cf. Simon le Zélote : Marc 3 : 18 ; Luc 6 : 15).
Comme nous le constatons, tout le contexte, ainsi que les mots choisis font référence à un combat sur le terrain terrestre. Il est le résultat d’un combat séculaire entre le bien et le mal. Devant le caractère insoluble de cet antagonisme le Seigneur est venu pour trancher la question en nous proposant de faire un choix. Sur ce point les précisions du médecin Luc sont intéressantes. En effet, seul Luc, le médecin bien-aimé rapporte lui aussi les propos du Seigneur : « Pensez-vous que ce soit la paix que je suis venu mettre sur la terre ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. » Luc 12 :51, version TOB.
Apparemment, Luc confirme ce que Matthieu a écrit. Il remplace simplement le glaive par le mot division. Nous verrons que cette nuance est intéressante. Mais, maintenant, y a-t-il d’autres endroits où le Christ a utilisé des propos semblables ? La réponse est oui. En particulier, lors de son arrestation dans le jardin de Gethsémané. Quand l’apôtre Pierre vit que Jésus allait être arrêté : « il tira son épée ; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille. » A cette occasion, Jésus intervint et reprit Pierre
en lui disant : « Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. » Matthieu 26 : 51-5, version LSG.
Pourtant, quant à la possession d’une épée, le Christ avait eu des paroles déconcertantes, juste avant de partir au mont des Oliviers.
« Il leur dit : « Lorsque je vous ai envoyés sans bourse, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? » Ils répondirent : « De rien. » Il leur dit : « Maintenant, par contre, celui qui a une bourse, qu'il la prenne ; de même celui qui a un sac ; et celui qui n'a pas d'épée, qu'il vende son manteau pour en acheter une. Car, je vous le déclare, il faut que s'accomplisse en moi ce texte de l'Écriture : On l'a compté parmi les criminels. Et, de fait, ce qui me concerne va être accompli » « Seigneur, dirent-ils, voici deux épées » Il leur répondit : « C'est assez » Luc 22 : 35-38, version TOB.
L’éclairage de ce passage est édifiant, il laisse entendre que le port de l’épée n’était pas en vue d’une utilisation, mais d’une assimilation à la panoplie des brigands, afin que le Christ soit compté avec les sans-loi, (autrement dit, les criminels, les bandits. Ainsi s’accomplissaient les prophéties suivant lesquelles il serait compté au nombre des brigands).
Cela nous permet de comprendre la remontrance ferme de Jésus à Pierre, juste avant son arrestation, au mont des Oliviers. Cette compréhension est confortée par Luc, le médecin bien-aimé. Lors de la trahison de Judas au jardin de Gethsémané, les disciples, désemparés devant l’imminence de l’arrestation de Jésus, l’avaient déjà interpelé : « Seigneur frapperons-nous de l’épée ? » Luc 22 : 49, version LSG. C’est là que Pierre, n’attendant pas la réponse, dégaina en un clin d’œil, et coupa l’oreille du serviteur. Mais, le Seigneur répondit par une réaction précise, voire tranchante : « Laissez, cela suffit ! Puis il toucha l’oreille de l’homme et le guérit. » Luc 22 : 51, version NBS. L’apôtre Jean donne une autre justification du refus de l’utilisation de la force par l’épée. Il dit à Pierre : « Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Seigneur m’a donnée à boire ? » Jean 18 : 11, version LSG.
Cela consiste à dire qu’il fallait que le Christ soit associé à une bande de brigands. Cela justifiait le port de l’épée, mais pas son utilisation (cf. Marc 14 :27,48 ; Matthieu 27 : 38,44). Cela était difficile à comprendre, c’est une évidence ! Mais ce n’est pas la première fois que le Seigneur nous surprend et force notre réflexion.
Cette subtilité d’interprétation se trouve confirmée avec une autre explication donnée par le Maître. S’adressant à Pierre, Jésus poursuit : « Penses-tu que je ne puisse pas supplier mon Père, qui me fournirait à l’instant plus de douze légions d’anges ? Comment donc s’accompliraient les écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi ?... Mais tout cela est arrivé pour que soient accomplies les Ecritures des prophètes. » Matthieu 26 : 53-54,56, version LSG (Concernant l’accomplissement de ces prophéties, lire : Esaïe 53 : 1-12 ; Zacharie 12 : 10, 13 : 7).
Cependant, le fond de l’explication de ce passage dérangeant est à comprendre en prenant en compte le contexte dans lequel il est présenté. Le texte parallèle de Luc nous éclaire par sa formule interrogative, et plus encore, par le remplacement de l’épée ou du glaive, par le mot division (cf. Luc 12 : 51).
Le sens de cette phrase nous renvoie à une compréhension, déjà mentionnée, d’un combat spirituel entre ceux qui sont avec le Christ, et ceux qui sont contre lui. La suite du récit de Matthieu va dans ce sens.
« Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n'est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. » Matthieu 10 : 35-40, version LSG.
Il n’est nullement question dans ce développement de partir en guerre avec une épée, mais simplement d’être conscient d’un vrai combat concernant un idéal éminemment spirituel. Le Seigneur n’a jamais présenté un message à l’eau de rose. Il a parlé de la réalité d’un combat spirituel entre les forces du mal et sa puissance d’amour. N’a-t-il pas, de suite après son baptême auprès de Jean le Baptiste, été directement conduit dans le désert pour combattre celui qu’il avait identifié comme le diable, le tentateur ? (cf. Matthieu 4 : 1-11).
Dans le même contexte que notre verset clé de Matthieu 10 : 34, Luc place dans la bouche de Jésus ces paroles : « Je suis venu jeter le feu sur la terre ; et que veux-je, si déjà il est allumé ? » Luc 12 : 49, version JND.
Ainsi, quand Jésus dit « je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée », il veut nous faire comprendre qu’il n’est pas venu enseigner une paix illusoire entre les humains, une paix qui supprimerait, comme par magie, toutes les actions du malin. Ce serait contraire à toutes ses prophéties concernant la fin des temps. Il est venu nous redonner la liberté de faire des choix et d’accepter une paix intérieure qui se vit au cœur d’un vrai combat qui nous rend solidaire du sien.
Le mot grec είρήνη (la paix), dans le vocabulaire biblique, se définit non par une opposition à la guerre (cf. Luc 14 : 32 ; Actes 24 : 2), mais plus positivement, comme un lien de communion avec l’action du Seigneur (cf. Luc 10 : 5 ; Jean 20 : 19), qui devait contaminer la réalité de l’amour fraternel. C’est pourquoi la paix et la grâce sont associées (cf. Romains 1 : 7).
Le commentaire de C.I. Scofield de la version Louis Segond de 1975, rappelle que la paix est mentionnée sous quatre de ses aspects :
Un appel au combat physique par l’épée, ne cadre pas avec l’ensemble des textes de la révélation écrite (les croisades traduisent une déformation des propos du Christ). Le Christ n’est pas venu lancer un appel à la guerre, mais à la paix, une paix d’origine divine. Cette présentation s’harmonise avec l’ensemble des messages messianiques des prophètes.
Le prophète Esaïe annonce même les titres que portera le Messie : « Un enfant nous est né, un fils nous est donné, … On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. » Esaïe 9 : 5, version LSG.
Le Christ est venu apporter la paix, une paix différente de celle que les dictionnaires définissent comme l’absence de conflit.
« Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! » Matthieu 5 : 9. « Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres. » Marc 9 : 50, version LSG.
Dès la naissance de Jésus, la publication de la vraie paix a été annoncée : « Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée ! » Luc 2 : 14, version LSG.
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. » Jean 14 : 27, version LSG.
Au vu de l’ensemble de tous ces textes se rapportant au message de la paix, il devient difficile de prendre au pied de la lettre les paroles de Jésus dans Matthieu 10 : 34 « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre… »
Méfions-nous de tomber dans le contresens. Redisons-le, ce passage a pour objectif d’attirer notre attention sur un vrai combat spirituel.
C’est ainsi que l’ont bien compris les apôtres. Paul, après avoir identifié l’adversaire, détaille toute la panoplie du combattant spirituel :
« Revêtez-vous de l'armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable : car notre lutte n'est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. C'est pourquoi prenez l'armure complète de Dieu, afin que, au mauvais jour, vous puissiez résister, et, après avoir tout surmonté, tenir ferme. Tenez donc ferme, ayant ceint vos reins de la vérité, et ayant revêtu la cuirasse de la justice, et ayant chaussé vos pieds de la préparation de l'évangile de paix ; par-dessus tout, prenant le bouclier de la foi par lequel vous pourrez éteindre tous les dards enflammés du méchant. Prenez aussi le casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu » Ephésiens 6 :11-17, version JND.
Ailleurs, l’apôtre conseillera à son disciple Timothée « Combats le bon combat de la foi ; saisis la vie éternelle… » 1 Timothée 6 : 12, version LSG. Il témoignera lui-même de son engagement. Il dira même, au soir de sa mission : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. » Timothée 4 : 7, version LSG. L’apôtre Pierre, Jude, et bien d’autres suivront le même exemple du Christ (cf. 1 Pierre 5 : 8-9, Jude 1 : 3 ; Hébreux 10 : 32).
Si nous nous reportons maintenant aux images de l’épée ou du feu du début de notre étude, nous pouvons dégager maintenant une signification plus symbolique : l’épée, arme tranchante, qui coupe et sépare serait le symbole de l’engagement spirituel sous la conduite de Dieu. Devant la réalité de la présence du mal dans notre monde, il est difficile de rester neutre. La neutralité n’est pas acceptable (cf. Apocalypse 3 : 15-16). Quant au feu que Jésus a allumé, il serait le symbole d’un pouvoir purificateur, symbole de l’Esprit qui purifie (cf. Matthieu 3 : 10-11 ; 13 : 40 ; 1 Corinthiens 3 : 13-15 ; 1 Pierre 1 : 7).
Ainsi, en aucune manière, le texte de Matthieu peut être utilisé pour justifier une agression vis-à-vis de ceux qui ne pensent pas comme nous. Il ne peut servir de prétexte à ceux qui se croient investis d’une mission de justice ou de vérité, ou qui utilisent la violence pour faire triompher leurs idées. Le fanatisme n’a pas sa place. Il ne peut se conjuguer avec Dieu…
Les Juifs attendaient un Messie triomphant. Un Messie, qui après avoir débouté les Romains, installerait la paix sur toute la terre de Palestine. Le Messie n’est pas venu, tel un thaumaturge imposer la paix, pour arranger toutes les tensions des hommes. Il ne s’est pas substitué à leur responsabilité. La pédagogie de Christ est plus forte, plus puissante, plus profonde. Si le Seigneur a voulu forcer le trait avec des formules-chocs, c’est pour nous convaincre que la paix ne vient pas de l’extérieur, mais bien de l’intérieur de l’homme, et surtout qu’elle nous est donnée.
Conclusion :
Pourquoi avoir utilisé une phrase si forte ? Pour nous éveiller à un autre sens des mots, et nous repositionner sur les vraies valeurs de l’existence. Le Christ n’est pas venu apporter n’importe quelle paix, surtout pas celle qui se définit, a minima, comme l’absence de conflit. Il est venu nous donner la sienne. A nous de découvrir personnellement ce qu’elle contient…
Il n’est pas venu brandir l’épée du conquérant. (Ceux qui l’utilisent, suivant ses mots, périront.) Non ! Il s’agit d’une autre épée, d’un autre glaive, bien connu des Saintes Ecritures :
« La Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles. Elle juge les sentiments et les pensées du cœur. » Hébreux 4 : 12, version LSG.
Ce glaive, cette épée, c’est aussi symboliquement, l’action salvatrice du Saint-Esprit dans nos vies (cf. Jean 20 :21-22). Ce glaive symbolise le processus d’éducation qui nous aide à distinguer le mal du bien, à résister au mal, et à faire émerger le bien. Quel défi ! Heureusement nous sommes assistés dans cette entreprise par le Christ lui-même, et le Saint-Esprit (cf. Matthieu 28 : 20 ; 1 Jean 2 : 1 ; Hébreux 13 : 6 ; Romains 8 : 26).
Rien ne peut occulter la réalité que nous vivons chaque jour ce combat. Dès lors, il devient déterminant de savoir pour qui et pour quoi l’on se bat. Le piège est de sombrer dans des luttes fratricides, alors que le combat suprême est au niveau spirituel.
Ce texte est une invitation à nous positionner du bon côté, là où se trouve le Christ.
« Sois le changement que tu souhaites voir dans le monde » Mahatma Gandhi.
Jacques Eychenne
PS : Version LSG, version Louis Segond, éd. 1982 ; TOB, version Traduction Œcuménique de la Bible ; JNS, version John, Nelson, Darby.