La prière du "Notre Père" 6ème partie

Ou
La prière de référence
Matthieu 6 : 9-13 ; Luc 11 2-4

 

6ème partie

 

 

 

 

Introduction :

 

 

 

 Nous avons abordé la fois dernière, la troisième requête de la prière référente du Seigneur, énoncée lors de son sermon sur la montagne. (N’oublions pas que cette prière fait partie de son grand discours programme.) Elle exprimait notre désir de voir le plan de Dieu s’accomplir pleinement dans ce monde, et dans nos vies. Elle manifestait notre souhait d’être solidaire de ce merveilleux plan de salut. Cette dernière demande, magnifiant Dieu dans sa souveraineté, concluait cette première partie du « Notre Père ».

 

En effet, après l’invocation de départ, les trois premières formulations de notre prière mettent Dieu en priorité dans notre relation intime. Dieu est reconnu pour ce qu’Il est, pour ce qu’il fait, pour ce qu’il prépare, par tous ceux et celles qui lui font totalement confiance. La référence à l’harmonie qui règne dans les cieux est un indicateur. Elle nous permet de comprendre que son grand projet va aussi se réaliser sur notre belle planète bleue. Dieu a engagé sa Parole…

 

 

 

Développement :

 

 

 

Nous avons observé que la première partie de la prière replaçait les motivations de nos demandes dans le bon ordre : savoir que Dieu doit être notre lien relationnel privilégié en toutes choses. C’est bien lui qui est la source de toute vie. Cette reconnaissance positive, appellant la confiance (foi), nous aide à oser formuler nos propres besoins.

 

C’est donc avec une pleine assurance (Cf. Hébreux 10 :22,35-36) que nous pouvons dire maintenant, comme Jésus nous y invite :

 

 

 

« Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien »v.11, version Segond

 

« Donne-nous, aujourd’hui, notre pain pour ce jour »v. idem, version N.B.S

 

« Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin »idem, T.O.B

 

Litt. « Notre pain, de ce jour-ci, donne-le nous aujourd’hui » v.11

 

(Entre Matthieu et Luc, il y a une légère variante : Matthieu donne un sens ponctuel, avec l’aujourd’hui, et Luc donne un sens plus répétitif, avec le chaque jour.)

 

 

 

Suivant notre habitude, nous allons essayer de comprendre ce qu’expriment au mieux ce langage. Notre approfondissement n’est pas en contradiction avec une lecture simple de ce texte. Notre souhait est d’affiner si possible le sens des mots, pour être mieux conscients de leur valeur, et par conséquent de notre responsabilité.

 

Si tous les exégètes sont d’accord sur la traduction du mot pain, (Nous en préciserons le sens un peu plus loin) il n’en va pas de même pour ce qui le qualifie. Le mot grec utilisé comme adjectif qualificatif, est unique (Cf. hapax legomenon) dans les Ecritures Saintes. Il est intéressant de l’approfondir, car quand on demande quelque chose, il s’agit de savoir ce que l’on veut.

 

 

 

Examinons-le plus précisément : Επιουσιος = qui est prévu pour aujourd’hui, quotidien, de demain, du jour (dernier) qui vient, dont nous avons besoin, nécessaire

 

Comme nous le constatons, nous pouvons partir dans plusieurs directions, au demeurant complémentaires… Pour compléter notre information, regardons ce que le dictionnaire grec de Maurice Carrez et François Morel propose comme définition :

 

« Sens difficile à préciser d’ après l’étymologie. Voici qqunes des explications les plus courantes : (1)= επι + ουσια, nécessaire à l’existence (douteux) (2) επι την ουσαν ημεραν, pour ce jour-ci (sens possible) (3) de ή έπίουσα (ήμερα),

 

Voir έπειμι, pour le jour suivant, le lendemain (qui commence à six heures du soir) (sens le plus probable) de έπειμι, le pain de l’avenir. » p. 100-101

 

 

 

Comment choisir ?

 

 

 

Certes, une petite recherche s’impose, mais au-delà de cette démarche, on peut aussi prendre tour à tour chaque sens, et voir ce qu’il peut nous apporter. Ainsi, on serait sûr de couvrir le sujet.

 

 

 

Mais, commençons par faire simple. Si on met ce fameux qualificatif entre parenthèse, cela nous renvoie à un fait bien connu. En effet, si nous lisons « donne-nous aujourd’hui notre pain » on pense à la sortie d’Egypte et à l’épisode de la manne. (Cf. Exode 16) Dieu a pourvu au nécessaire vital de son peuple. On peut donc facilement entrevoir que Dieu veuille poursuivre son rôle de Père en donnant à ses enfants le nécessaire de vie. Ce premier sens concret semble bien s’articuler avec la suite du sermon sur la montagne. En effet, quelques phrases plus loin, Jésus déclare dans son développement :

 

 « C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? » Matthieu 6 :25

 

Partir d’un sens concret pour aller vers un sens plus abstrait, fait bien partie de la démarche pédagogique divine. Faut-il rappeler à cet endroit, que les hébreux avaient beaucoup de mal à percevoir le sens abstrait des Paroles de Dieu. C’est donc à dessein que Dieu a illustré sa Parole par l’audio-visuel. Ainsi, par exemple, on découvre que Dieu a fait construire une maquette du sanctuaire pour développer la compréhension de son plan de salut. L’épître aux Hébreux en rend témoignage. (Cf. hébreux chapitres 3 à 10). Le serpent d’airain, la manne, et par la suite la Cène, sont des messages visuels. Ils induisent la découverte d’un sens spirituel profond.

 

L’application pratique de ce qui vient d’être dit, nous conduit encore à une vraie relation de confiance en Dieu, notre Père.

 

 

 

Quelque soit l’option choisie concernant ce qui qualifie notre « pain », nous n’avons aucune raison d’alimenter notre inquiétude, quoiqu’elle soit bien humaine. Mais si, comme le dit le texte ci-dessus, « la vie est plus que la nourriture », alors, orientons nos recherches vers un sens plus profond, le sens du plus.

 

 

 

C’est ainsi qu’ Origène (théologien chrétien de culture grecque, né à Alexandrie en 185 et mort à Tyr vers 253) fit une recherche de sens du mot à partir de son étymologie. D’après lui, il faut comprendre ce mot composé de επί (latin super) comme sur, dans le sens de supérieur à, et ουσια comme substance. Pour lui, ce pain serait le supra-substanciel, et il l’identifie à la Parole de Dieu. D’autres Pères de l’Eglise, comme Saint Jérôme ont suivit cette explication. Comme nous le verrons plus loin cette compréhension peut aussi s’harmoniser avec d’autres déclarations du Seigneur.

 

 

 

Pour y voir plus clair, posons-nous la question suivante :

 

 

 

Quelle est la version la plus proche de l’araméen palestinien parlé par notre Seigneur ?

 

 

 

La version syriaque appelée « Peshitto » répond le mieux à notre question.

 

 

 

Pourquoi ?

 

 

 

Parce que le syriaque est un dialecte araméen oriental. Il va progressivement s’imposer dans la chrétienté des premiers siècles. Il a la particularité d’avoir un style et une grammaire relativement uniformes en comparaison des autres dialectes parlés à l’époque du Christ. D’après les historiens, cette version serait le prolongement d’une version araméenne primitive. Mais que dit-elle à propos de notre adjectif qualificatif ? Elle le traduit par « de notre besoin ». C’est ce qui a sûrement orienté le choix de la Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B). Dans ce contexte, une vérité lumineuse nous éclaire et nous réjouit :

 

Notre Père répond à nos besoins, il nous fournit ce qui est nécessaire à notre épanouissement sur tous les plans.

 

L’avantage de cette traduction est qu’elle ouvre la perspective de tous les possibles.

 

En effet, le Père resterait dans la tradition ancestrale de la manne, mais pas seulement… le Seigneur nous n’inviterait peut-être à aller sur le chemin qu’il a lui-même tracé, sur un plan d’abord concret, puis plus riche ensuite, suivant la démarche de son Père. Ainsi, Il a nourri concrètement des foules à deux reprises, il ne s’est pas contenté de bonnes paroles. Il a voulu aussi nous renvoyer au fait que Dieu est aussi celui qui nous fait vivre. Il nous donne le nécessaire : ni trop peu, ni de trop. Juste ce qu’il nous faut pour l’aujourd’hui. « Demain prendra soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine » Matthieu 6 : 34

 

 

 

Notre quatrième requête est donc encore acte de foi.

 

 

 

Elle nous force à rechercher ce dont nous avons vraiment besoin, avant de le lui demander. Mais ensuite, n’hésitons pas à demander. Toujours dans son même discours Jésus dit un peu plus loin :

 

« Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain ? Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent. » Matthieu 7 :7-11 (Voireaussi Philippiens 4 : 6)

 

 

 

Mais revenons à notre demande. « Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin ».

 

Observons les deux présentations des apôtres. Matthieu centre la demande dans le présent jour. Lui qui a tout quitté sur le champ, le jour même, en un instant pour suivre Jésus, laisse transparaître peut-être sa propre expérience. Luc, qui nous dit avoir fait des recherches pour nous restituer le contenu exact des évènements, Cf. Luc 1 : 1-4) semble plus avoir le souci des communautés. Il centre donc sur le fait répétitif : chaque jour. C’est comme si il invitait les chrétiens à s’appuyer sur la fidélité de Dieu, car c’est bien elle qui permet à notre foi de s’exprimer !

 

 

 

Essayons maintenant de reprendre chaque possibilité de traduction de notre adjectif qualificatif, mentionné dans le Dictionnaire cité plus avant :

 

 

 

1)    Qui est prévu pour aujourd’hui : Il est vrai que la traduction « donne-nous aujourd’hui notre pain pour aujourd’hui » peut paraître lourde. Toutefois, on peut émettre l’hypothèse que le texte veuille attirer notre attention sur le présent de notre besoin.

 

 

 

2)    Quotidien : c’est la traduction Segond « donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ». Pour quotidien, le Larousse dit : « qui se fait ou revient chaque jour ». Il y a la notion présente, mais aussi l’introduction d’un renouvellement. (Comme la manne dans le désert).

 

 

 

3)    De demain : L’idée introduite serait de centrer la demande sur l’acte de foi.

 

Nous n’avons rien à craindre du lendemain, si ce n’est d’oublier comment « Notre Père » a pourvu à nos besoins la veille.

 

 

 

4)    Du jour (dernier) qui vient : Notre compréhension est portée sur l’avenir. L’idée serait de porter nos regards au-delà du besoin présent, vers un évènement qui satisfera complètement et parfaitement notre demande. (Cf. Exemple : repas de la future Cène, ou des noces de l’agneau)

 

 

 

5)    Dont nous avons besoin : C’est le choix de la T.O.B. « Donne-nous le pain dont nous avons besoin ». Cette formulation ouverte permet d’intégrer presque tous les sens : celui de l’aujourd’hui, de demain, et de plus tard. Dieu comme un bon Père s’engage à répondre à nos besoins essentiels. Encore faut-il que nous ayons repéré ce qui compose l’essentiel de nos besoins et de nos demandes ? Il n’est pas parlé de superflu, ni de n’importe quelle demande…

 

 

 

6)    Nécessaire : « Notre pain, (celui qui est nécessaire) donne-le nous aujourd’hui » c’est la proposition d’un théologien protestant comme Max-Alain Chevalier. Cette position, très voisine de la précédente, laisse ouverte le champ de découverte du nécessaire, pour ne pas dire de l’indispensable. De plus, la demande de foi nous centre bien sur le Père. C’est sa réponse qui nous permet de découvrir ce nécessaire. C’est Dieu qui le définit par sa réponse et nous instruit de cette manière. (Cf. Jacques 4 :3)

 

Comme nous pouvons le constater, l’ensemble de ces traductions permet de cerner la richesse de ce que « notre Père » est prêt à nous donner.

 

 

 

Après avoir examiné ce qui qualifiait ce pain que nous demandons, examinons les deux sens possibles du mot pain. S’agit-il du pain matériel, du pain spirituel, ou des deux ?

 

 

 

a)    Sens matériel :

 

 

 

Il parait évident que ce sens soit présent dans la demande. Un plus tard dans son discours, Jésus fait remarquer que Dieu nourrit les oiseaux du ciel (Cf. Matthieu 6 :26) Oublierait-il les humains créés à son image, et avec lesquels il veut construire une relation durable, voire éternelle ? Toutefois, certains commentateurs font remarquer qu’une telle interprétation pose théologiquement quelques difficultés.

 

En effet, si Dieu a la volonté de répondre à la demande de ceux qui demandent à manger, pourquoi ne le fait-il pas ? Pourquoi tant de peuples meurent-ils de faim, lors de famine, dans d’atroces souffrances ? Dieu répondrait-il aux uns et pas aux autres ? Délaisserait-il les pauvres au bénéfice des nantis ? N’ont-ils pas assez prié, les pauvres ? Ont-ils mal prié ? Ou pas employé la bonne formule ? J’ai forcé un peu le trait, mais reconnaissons qu’une lecture purement matérielle poserait problème par rapport à la bonté de « Notre Père ».

 

 

 

 

 

 

 

b)    Sens spirituel :

 

 

 

Très souvent la pédagogie divine, dépassant le visible, nous conduit vers un ailleurs. Jésus a suivi cette démarche du Père. Partant d’un aspect très concret, il a invité son auditoire à découvrir un sens plus profond, un sens plus spirituel. C’est ainsi que le Seigneur a illustré le vrai sens à donner à ce mot pain. L’apôtre Jean s’en fait le rapporteur :

 

 « Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel ; car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde. Ils lui dirent : Seigneur, donne-nous toujours ce pain. Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim… » Jean 6 : 32-35 Et plus loin Jésus insiste :

 

« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. C’est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je donnerai, c’est ma chair que je donnerai pour la vie du monde. » Idem, v.47-51 « Celui qui me mange vivra par moi… Celui qui mange ce pain vivra éternellement » Idem, v. 57-58

 

 

 

Enfin, pour inscrire d’une manière indélébile cette vérité transcendante dans nos poreuses mémoires, Jésus a institué la Cène. Elle résume tous les sens du qualificatif de ce pain. Relisons ensemble :

 

« L’heure étant venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui. Il leur dit : J’ai désirai vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir ; car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu… Ensuite il prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi » Luc 22 : 14-16,19

 

L’apôtre Paul apportera le commentaire suivant :

 

« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » 1 Corinthiens 11 : 26

 

 

 

Conclusion :

 

 

 

Chaque jour, Notre Père veut nous donner ce pain spirituel. Il répond à un besoin qui dépasse la temporalité de notre existence, et nous plonge dans l’éternité. Nous sommes en marche, et dans cette marche vers le royaume, nous avons nécessairement besoin chaque jour d’être nourri de sa présence, de sa parole, de son esprit et de son amour. Cette première demande centrée sur nos propres besoins, nous conduit inévitablement à sonder notre cœur pour définir ce qui nous est vital. Nous avons pris acte de toute la richesse des traductions possibles. Elles nous ouvrent une palette très variée de réflexions personnelles. Il ne nous reste plus qu’à expérimenter ce que « Notre Père » est tout disposé à nous donner. Comme le dit David, découvrons la bonté de l’Eternel :

 

« Sentez et voyez combien l’Eternel est bon, heureux l’homme qui cherche en lui son refuge » Psaume 34 :9.

 

Et Pierre nous conseille : 

 

« Désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que vous croissiez pour le salut, si vous avezgoûté que le Seigneur est bon » 1 Pierre 2 : 3

 

Acceptons par la foi et avec le cœur tout ce que « Notre Père » désire nous offrir. Suivons la recommandation de l’apôtre Pierre :

 

« Croissez dans le grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui soit la gloire, maintenant et pour l’éternité ! Amen ! » 2 Pierre 3 : 18

 

                                                                                                               Jacques Eychenne    


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