La Grande Espérance de L'Eglise Chrétienne

ou

Le retour du Christ

 

 

                                 Actes 1:11

 

 

                                   

Introduction :

 

Le grand désir de Dieu, révélé par toutes les paroles transmises aux Prophètes et Apôtres, est de rassembler ses enfants en sa présence,pour toujours.

 

 Etre avec ses créatures, comme des parents aiment être avec leurs enfants, dans la joie et la paix. Ce Dieu très présent, a le projet avoué de rassembler tous ceux et celles qui veulent être unis à Lui. Sa création n’a de sens qu’à travers cette finalité, c’est pourquoi Dieu a tout préparé pour ce grand rendez-vous, qui ponctuera l’histoire de notre humanité d’une façon grandiose et éblouissante. Il nous a envoyé son Fils (Emmanuel= Dieu avec nous). Ce Fils est venu, il nous a réconcilié avec le Père. (Cf. 2 Corinthiens 5 :18-20). Désormais une ère nouvelle s’ouvre pour notre humanité, mais l’histoire n’est pas terminée. La grande famille humaine n’est pas encore rassemblée auprès de Dieu le Père.

 

Le message central de la Bible peut se résumer simplement par 3 formules verbales :

 

Il va venir ; il est venu ; il reviendra.

 

 Il va venir : C’est toute la beauté du message de l’attente messianique contenue dans l’Ancien Testament. Le Messie, l’envoyé de Dieu va venir.

Il est venu : C’est toute la force du témoignage des Apôtres et disciples de Jésus-Christ contenu  dans le Nouveau Testament. Le Messie est bien reconnu en Jésus-Christ.

Il reviendra : C’est la bienheureuse et glorieuse espérance, qui depuis l’ascension du Christ en Galilée, a animé et anime, encore et toujours, les chrétiens de tous les siècles. Jésus-Christ reviendra chercher les siens.

 

Développement :

 

Nous avons souvent dit, à juste raison, que la spiritualité reposait sur une relation. Un lien affectif, plein d’amour, de chaleur, entre Dieu notre Père et nous, ses enfants, est lien de vie. Il  ne peut avoir aucune démonstration scientifique, et pourtant, ce lien demeure le plus éclatant de réalité et de vérité.

Au soir de la crucifixion du Christ, un réel désarroi s’est emparé des disciples. Ils ont cru,  que ce lien si fort, qui avait donné sens à leur vie, serait brisé à tout jamais. En quelques instants, et certainement avec une certaine violence, l’absence de perspective dans leur relation avec leur Seigneur et Maître, leur a fait ressentir l’appel du vide et du néant.

Alors Jésus est intervenu pour combler ce vide, par une promesse qui a nourri ses fidèles, et continue d’en nourrir des millions : La promesse d’un retour.

 

 « Que votre cœur ne se trouble pas. Mettez votre foi en Dieu, mettez aussi votre foi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, vous aurai-je dit que je vais vous préparer une place ?

Si donc je m’en vais vous préparer une place, je reviens vous prendre auprès de moi, pour que là où, moi, je suis, vous soyez, vous aussi... » Jean 14 : 1-3

 

Cette phrase historique a réconforté les Apôtres, et avec eux, un immense peuple de chrétiens. Même si les disciples n’ont pas saisi, sur le champ, la portée d’une telle déclaration, elle a embelli leur quotidien après la pentecôte.

La venue du Christ et sa mort n’ont de sens qu’à travers cette déclaration d’amour. Pour faire simple, le Seigneur nous assure qu’à aucun moment le lien d’amour qu’il a suscité, ne sera brisé. Il s’y engage. L’apôtre Paul confirmera cette réalité déterminante en relation :

 

 « J’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » Romains 8 :39

 

 Le don de la vie de Christ est un gage de sérieux et de vérité dans sa parole.

 

Notons le JE de cette affirmation de Paul. Il fait écho au JE prédemment du Christ. L’engagement personnel du Seigneur attend de notre part une réponse, toute aussi personnelle. Le beaucoup (ou nombreuses places), dans le texte de Jean, laisse entendre que ce n’est pas limitatif ; il y aura de la place pour tout le monde ! Qu’on se le dise !

 

Notons encore dans l’original plusieurs précisions intéressantes :

 

D’abord : je reviens, le verbe est au présent. Je reviens de suite dirions nous aujourd’hui ! (Cf. 2 Pierre 3 :9) A l’échelle de l’éternité notre attente ne peut qu’être relative, mais l’affirmation est certaine.

 

Je vous prendrai auprès de moi-même. Jean qui a l’expérience d’une relation de proximité, écrit que nous serons auprès du Christ, comme Christ était auprès de Dieu. C’est la même formulation utilisée au début de son évangile. (Cf. Jean 1 :1)  

 

Pour que là, où, moi, je suis, vous soyez, vous aussi. Le, Je suis, rappelle tout le cœur de la révélation. Cela renforce la solennité de l’engagement du Seigneur. (Comparer avecJean 4 :26 ; 12 :26)

Cette insistance dans le profond désir du Christ, de nous avoir avec Lui, est assurément porteur d’espérance.

Le vide que les Apôtres ont redouté, ce vide que beaucoup redoutent surtout après la mort, ne se produira pas.

 

Personne ayant foi en sa parole, ne sera laissé sur la touche ou en chemin.

 

Aujourd’hui quand nous levons nos têtes et regardons le ciel, nous ne voyons rien...Mais un jour, nous le verrons et nos cœurs seront dans la joie.

Ce message de l’espérance en son retour, a nourri la foi des ayant foi, à travers tous les siècles. Nous faisons partie de cette lignée de ceux et celles qui espèrent contre toute espérance, et qui dans une attente active et positive poursuivent, avec le Seigneur, une relation de confiance et d’amour.

 

« Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés d’une multitude, apparaîtra une seconde fois, en dehors du péché, pour ceux qui l’attendent pour leur salut. » Hébreux 9 :28

« Encore un peu, bien peu ! Et celui qui doit venir viendra ; il ne tardera pas. Or mon juste vivra en vertu de la foi. Mais s’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. Quant à nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauvegarder l’âme. » Hébreux 10 :37-39

 

Mais alors pourquoi nos amis juifs sont-ils encore dans l’attente de la venue du  Messie ? (Ce qui correspond à la première venue de Christ)

 

Il est vrai que les Patriarches et les prophètes ont donné de nombreuses descriptions de la venue du Messie plus glorieux que souffrant. Mais cependant, plus d’une  trentaine  de citations précises nous permettent d’identifier le Messie à Jésus-Christ.

Certes, les autorités spirituelles attendaient un Messie-roi déboutant les Romains hors de la Palestine... Dans ces conditions, psychologiquement il devenait difficile d’entrevoir une autre réalité. De ce fait, ils n’ont pu intégrer la notion d’un Messie souffrant. Les évènements de la résurrection de Jésus-Christ étant trop dérangeants pour leur enseignement, ils ont choisi le déni et donné une version plus humaine, en disant que ses disciples étaient venus de nuit reprendre son corps. (Cf. Matthieu 27 :64 ; 28 : 11-15)

 

En fait, les responsables de l’époque ont interprété les prophéties en fonction de leur attente nationale face à une occupation romaine difficilement tolérable.

 

 Ils ont passé sous silence, tout ce qui concernait un Messie souffrant et humilié, pour ne conserver que l’aspect d’un Messie roi, venant en gloire. Du même coup, ils ont fait un amalgame entre les prophéties qui concernaient sa première venue et celles qui concernaient son retour (2è venue). Ainsi, ce qui concerne son retour se trouve attendu comme première venue. Il est vrai que l’humain verse plus facilement dans une explication temporelle des réalités spirituelles !

Les Apôtres,  grâce il est vrai à l’action de l’esprit de Dieu, ont su établir une  différence dans l’explication de toutes les prophéties concernant le Christ. Ils ont compris que tout le service lévitique quotidien des sacrifices d’animaux trouvait en Jésus-Christ, l’agneau de Dieu, son plein aboutissement, son véritable accomplissement. Toute l’épître aux Hébreux développe ce sujet. Curieusement d’ailleurs après la destruction du temple de Jérusalem en l’an 70, les juifs de Jérusalem et de la diaspora n’ont plus repris la pratique des sacrifices d’expiations ou d’actions de grâce.

 

Ainsi les Patriarches et les Prophètes nous disent, que le Messie viendra pour souffrir et qu’il reviendra pour régner.

 (Cf. Habacuc 3 :3 ; Daniel 7 :14 ; Zacharie 14 :4,5)

Il revient pour régner, mais avant, il jugera le monde avec justice et agira en regard de la fidélité de chacun et chacune. (Cf. Psaumes 50 :3 ; 96 :11-13)  Le Seigneur ne veut en aucune façon, imposer sa présence à ceux et celles qui ne le désirent pas !

 

Le jugement est donc une clarification de notre position relationnelle, un respect et une conséquence de nos propres choix et non un acte de vengeance ou de justice implacable de la part de Dieu.

 Dieu n’est point humain pour agir de la sorte. Nous sommes donc très loin de toutes ces explications, qui présentent notre Dieu comme l’organisateur de l’enfer (mot qui est absent dans la Bible). Si c’était d’ailleurs le cas, Dieu manifesterait son incapacité à laisser son amour triompher. Ce serait un terrible aveu de faiblesse ! Ce Dieu là ne nous intéresserait pas !

Le Christ revient pour régner et être avec ceux qui l’ont aimé. Chaque semaine, les chrétiens redisent la prière dominicale :

«  Que ton règne vienne ! » Matthieu 6 :10

La réponse qui fait écho aux soupirs de plus en plus forts de la chrétienté en marche, se trouve dans l’Apocalypse qui est, comme chacun sait, la révélation de Jésus-Christ. Dans le dernier chapitre et à trois reprises, il est écrit : «  Je viens bientôt » Apocalypse 22 : 7, 12,20

 

Oui ! Il vient bientôt ! Il viendra quand il l’aura décidé. La relation de confiance dans l’amour, ne suspecte pas le retard, bien au contraire. D’ailleurs ce livre de l’Apocalypse ne nous révèle-t-il pas dans ses premiers chapitres, l’accompagnement du Seigneur pour son Eglise à travers le temps ? Il marche au milieu des sept chandeliers, symbole de l’Eglise au sens large. Cela va de paire avec l’affirmation que le Seigneur avait jadis donnée, juste avant de quitter notre terre : « et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ». Matthieu 28 :20

 

Cette glorieuse espérance de son retour, est donc l’aboutissement logique d’un processus de rassemblement de ceux et celles qui veulent réintégrer la grande famille spirituelle.

 

Quand on s’aime, n’a-t-on pas le désir d’être toujours en la présence de celui ou celle qui est  aimé ?

Ce n’est donc pas par hasard, que nous trouvons plus de 300 références ayant trait au retour du Christ dans le nouveau testament ! Seules, l’épître aux Galates, celle à Philémon et la 2è et 3è de Jean n’en parlent pas.

Différents mots sont employés pour décrire toutes les variantes de cet évènement. Citons en quelques uns :

 

 venue, retour, descente, parousie, épiphanie, manifestation, et des verbes comme apparaître, voir, etc...

 

Ce n’est donc pas un message sans importance. Il a très tôt contribué à entretenir l’ardeur et la ferveur de l’église des premiers siècles pour ne jamais faiblir par la suite. La salutation favorite des premiers chrétiens était Maranatha. (Cf.1Corinthiens16 :22) Ce mot est une transcription d’une expression araméenne Marana  tha ou dans certains autres manuscrits Maran atha qui signifie : le Seigneur est venu, ou le Seigneur vient, ou Seigneur, viens !

Dans la Didachè, (copie des textes de l’enseignement des apôtres retrouvé en 1875 à Constantinople) on retrouve la même expression. Elle ponctuait traditionnellement le service de la cène.

Cette glorieuse et merveilleuse espérance ne relève donc pas d’une simple curiosité intellectuelle. Elle nous renvoie à notre responsabilité dans le choix que nous avons fait, concernant notre présent, et notre avenir. Elle nous repositionne dans la relation sur l’importance d’être, vis-à-vis de Dieu et de Jésus-Christ. Pour que le moment de la réalisation de cette grande promesse soit une fête pour le plus grand nombre, les auteurs du Nouveau Testament ont multiplié les recommandations bienveillantes :

 

Témoignage de Paul :      1 Thessaloniciens 3 : 8-13 ; 5 : 23,24.

Témoignage de Jean :      1 Jean 2 : 28, 3 :1-3.

Témoignage de Jacques : Jacques 5 : 7, 8,11.

Témoignage de Pierre :    1 Pierre 1 : 13-16 ; 2 Pierre 3 : 10-15a

Témoignage de Jude :      Jude 20, 21, 24,25.

 

Conclusion :

 

Cette merveilleuse grande et belle nouvelle de son retour doit être chère à notre cœur. Se positionner dans l’attente active et positive a des conséquences pratiques sur notre quotidien. Cela nous permet d’être en solidarité de cœur avec cette grande fresque des héros de la foi décrite dans Hébreux 11. Depuis Abel jusqu’au temps des Juges avec Samuel, tous ont reconnu qu’ils étaient étrangers, et voyageurs sur la terre. Ils sont tous morts dans l’attente du rétablissement d’un royaume éternel lors de la résurrection des morts. (Cf. Hébreux 11 :13,19)

Ces héros de la foi ont tout accepté, tout supporté, avec au fond de leur cœur, le désir d’entrer le plus tôt possible dans la réalité de cette glorieuse promesse. (Cf. Hébreux 11 : 32-40). Alors comme dit l’écrivain de l’Epître :

 

 « Puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enlace si facilement, et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est le pionnier de la foi et qui la porte à son accomplissement. »Hébreux 12 : 1-2a

 

Les conséquences de cette réalité dans notre vie de tous les jours, consistent à nous maintenir en marche, vers une destination céleste. Notre énergie doit être mobilisée pour ne pas tomber dans le piège d’une installation matérielle confortable qui affecterait notre foi.

Cette espérance devrait nous permettre de ne plus  être en sérieuse difficulté face aux déceptions, aux agressions, à la maladie, aux injustices, à la solitude et à la mort même. Maranatha ! Oui le Seigneur vient glorieux et majestueux !

Bientôt nous vivrons la victoire de l’amour sur le mal, mais en attendant :

 

« Dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. » (Cf. Romains 8 :37)  

 

  

                                       Jacques Eychenne

 P.S : j’ai utilisé les versions : Louis Segond de 1975  et la Nouvelle Bible Segond de 2002 

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