La résurrection de Lazare

ou

Christ est la vie

Jean 11 : 1-46
                   


Introduction :

 

Nous sommes là en présence d’un texte évangélique  passionnant qui est au cœur de l’évangile de Jean, tout comme il l’est au sein de l’Eglise chrétienne. Lors des services funèbres, les textes de ce récit sont souvent lus et l’on observe une variété de comportements. Il faut dire que personne ne peut rester indifférent devant la mort. Elle demeure dérangeante à bien des égards... Comment rester insensible devant la perte d’un être aimé ? Comment gérer cette séparation, ce silence, cet abandon, cette fin de relation ?


Sans un dépassement de soi par le cœur et la foi, on sombre immanquablement dans la révolte, et on crie à l’injustice. Pour apaiser nos angoisses existentielles, dépasser nos peurs, et apporter un rayon de lumière dans l’obscurité de cette inéluctable échéance, le Christ va mettre en scène une situation à suspens. Cette dernière va être ponctuée d’une information par un messager, d’un dialogue avec ses disciples, d’une rencontre avec Marthe, puis avec Marie, et d’un face à face avec le défunt Lazare. Le tout est soigneusement orchestré, avec une conclusion sans commentaire.

 

Développement : 

 

Quand la nouvelle tragique parvient au Christ, ce dernier se trouve dans la vallée du Jourdain, là où Jean a  baptisé. (Cf. Jean 10 : 40-42). Là où le renouveau spirituel du peuple s’est amorcé, Jésus apprend la maladie de Lazare. Pour bien situer l’enjeu, le récit parle à 3 reprises de la maladie de Lazare (en 3 versets). C’est dire que l’info est principale. Toutefois, elle s’inscrit  dans un contexte d’amour. Là aussi, le fait est acté par 3 fois, dès le début du récit.


Cette introduction toute simple, nous invite à penser que sur un terrain spirituel, la confrontation entre l’amour et la maladie  (mortelle ?)  va être inévitable. Mais dès le départ, Jésus, par sa réaction, nous déconcerte. Sa position est ambiguë, et les mots sous-tendent de  probables malentendus.


En effet, comment comprendre que l’amour du Christ pour Lazare l’amène à un tel détachement, voire une apparente indifférence ?

 

Il va rester 2 jours sur place, après avoir laissé penser que la maladie de Lazare n’était pas si grave que cela  (erreur de diagnostic ?). Plus fort encore, non seulement cette maladie n’est pas mortelle (elle est actée comme telle), mais elle présente un objectif : la gloire de Dieu et celle de  Jésus son fils. Cette pédagogie divine prend à revers notre raisonnement ; elle est à la limite de la provocation.


Est-ce donc une parole de provocation ? Ou de consolation ? La perception des 2 sœurs va nous éclairer sur la compréhension de cette phrase et sur l’appréciation de ces jours d’attente.
Toutefois,  l’attitude du Christ nous pose aussi questions... Et si aujourd’hui cette histoire  était le moyen par lequel, Dieu, par Jésus-Christ, désire raviver notre attention à propos de ce sujet important ? N’avons-nous pas  une difficulté maladive à saisir les réalités spirituelles et éternelles de Dieu ? A comprendre les attentes de Dieu quand nos prières sont fortes ? Etre pris à revers devant la maladie et la mort ? Ou est-ce encore pour déstabiliser nos repères et nos certitudes, afin de mieux les repositionner sur les sentiers de la découverte de l’amour de Dieu ? (Cf. Jérémie 6 :16)

Mais à contrario, on peut aussi comprendre différemment ... Ce verset 4, peut aussi annoncer une solution heureuse, sensée apporter un soulagement aux 2 sœurs très inquiètes de l’état de santé de leur frère, devant une issue plus que probable. Aussi plutôt que de guérir Lazare, Jésus choisit de le ressusciter. Et même si les deux sœurs étaient sur le point de voir mourir leur frère, elles devaient garder en mémoire la force des paroles de l’ami : « Cette maladie n’est point à la mort ; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. » V.4


De plus, on peut aussi comprendre que cette annonce avait aussi pour mission d’attirer l’attention des disciples sur la suite qu’il allait donner à la mort de Lazare.
 
C’est assurément pour cette raison que le dialogue avec les disciples (qui nous représentent) est rendu nécessaire pour dissiper les incompréhensions et les malentendus.
Et çà commence bien ! V.7 « Jésus dit : allons de nouveau en Judée » ; ce à quoi les disciples répondent : « Rabbi, les juifs récemment cherchaient à te lapider, et tu retournes en Judée ? » V. 8


Comment comprendre que  devant l’absence de l’urgence,  (la maladie de Lazare semble être décrite comme bénigne)  le Christ prenne le risque d’aller à une mort certaine ? La difficulté est-elle bien là où on la croit ? Le Seigneur ne nous invite-t-il  pas  à poser un regard différent sur ces évènements ? L’apparence n’occulte-t-elle pas une réalité plus profonde ? La pédagogie divine nous force constamment à mener la réflexion en profondeur.

Qu’est-ce qui était le plus important ? La situation de Lazare ou celle de Jésus ?

 

Le contre-pied va être magistral : ni l’une, ni l’autre ! L’essentiel va se dégager de son enseignement : L’annonce du triomphe de l’amour par la vie sur la mort. Désormais plus rien ne sera comme avant... L’objectif céleste est dévoilé : Aucune mort ne résistera à la puissance de vie. Pour joindre l’acte à la parole, Jésus triomphera bientôt de la mort. A travers ce récit, c’est le triomphe du Christ qui est prophétisé.


Notons au passage que le nom de Lazare est l’abrégé d’un nom plus ancien Eléazare, qui signifie : Dieu est le secours. Il s’inscrit lui aussi dans une pensée prophétique...

 

Alors, Jésus reprend son dialogue avec les disciples : « N’y-a-t-il pas douze heures au jour ? Si quelqu’un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais, si quelqu’un marche pendant la nuit, il bronche, parce que la lumière n’est pas en lui »  V.   9, 10


Paroles étranges qui étaient censées répondre à l’inquiétude des disciples sur l’avenir de leur maître. Pourtant, Jésus semble bien leur dire  tout simplement, que sa journée n’est pas encore terminée. N’avait-il pas déjà dit précédemment : «  Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient, où personne ne peut travailler. » Jean 9 : 4


Cette insistance du Christ à travailler en plein jour, montre qu’il ne craint rien. N’est-il pas venu pour cela ?  Assurément  sa tâche consiste justement à agir dans la clarté, au vu et au su de tout le monde. C’est bien dans la lumière et la vérité que tout doit se dérouler...


Au second degré, on peut entrevoir le combat essentiel entre la lumière (Dieu, le Christ) et les Ténèbres (Le diable, les démons).
Ce langage illustré et métaphorique était parfaitement accessible à tout auditeur. Depuis longtemps, Esaïe avait lancé cette invitation : « Venez et marchons à la lumière de L’Eternel » Esaïe 2 : 5. Le même prophète avait défini le bien par rapport à la lumière, et le mal par rapport aux ténèbres. (Cf. Esaïe 5 : 20). Michée aussi avait rendu ce témoignage poignant : « Pour moi, je regarderai vers l’Eternel, je mettrai mon espérance dans le Dieu de mon salut ... L’Eternel sera ma lumière. » Michée 7 :7, 8c. En conséquence, Salomon avait déclaré : « La lumière des justes est joyeuse... » Proverbes 13 : 9a


Jean lui-même, qui est le seul à nous rapporter le récit de la résurrection de Lazare, décrit, au début de son évangile,  Jean, dit le Baptiste, comme un porte – lumière, appelé à rendre témoignage à une autre lumière : Christ. (Cf.Jean 1 : 7-8) Dans son épître, le même  apôtre n’hésitera pas à affirmer :

«  Dieu est lumière » 1 Jean 1 : 5
En opposition, on parlera de l’ombre de la mort (Cf.Matthieu 4 : 16 ) et l’apôtre Paul dénonçant les ruses du diable, n’hésitera pas à nous mettre en garde contre les procédés des « princes de ce monde de ténèbres » Ephésiens 6 : 11-13


Voilà pourquoi, peu avant sa mort, Jésus dira : « La lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point : Celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. » Jean 12 : 35
Voilà aussi pourquoi le Christ traversera  les ténèbres de la mort, pour en sortir vainqueur, en pleine lumière.

 

Mais revenons au récit de Jean, le Christ poursuit le dialogue avec ses disciples : « Lazare, notre ami, dort ; mais je vais le réveiller. » V.11  Lazare s’est endormi (le verbe grec est au parfait). Autrement dit, on sous-entend qu’il dort. Ce sommeil est la plus belle et la plus douce image de la mort de l’homme. Notons au passage que le Christ associe les disciples au lien d’affection et d’amour qui le lie à Lazare (Notre ami...). Notre Seigneur est toujours resté dans le lien de l’amour et du partage qui scellent toute relation humaine.


Mais qui dit sommeil, dit réveil !  Pour les disciples peu habitués à ce langage, l’ambigüité demeure. Pourtant n’ont-ils pas, déjà, été confrontés à cette même réalité ? Certes oui !


Devant tous ceux qui pleuraient la mort de la fille de Jaïrus, Jésus n’avait-il pas déjà dit : « Ne pleurez pas ; elle n’est pas morte, mais elle dort » Luc 8 : 52  La même difficulté apparaitra à propos de la résurrection du Christ... Il en parlera 3 fois ouvertement, mais les  disciples n’entendirent pas et ne comprirent que bien plus tard.


« Les disciples lui dirent alors : Seigneur, s’il est endormi, il sera sauvé. » Jean 11 : 12 . Il faut entendre le verbe grec non pas dans le sens de salut, mais dans celui du sauvé de la mort. Les disciples, comme à leur habitude, étaient dans le malentendu par rapport au sens littéral des mots, et Jésus va devoir clarifier.


Je pense, que tout comme pour les disciples, nos malentendus sont nombreux dans nos parcours de vie, et même sur des questions spirituelles. Est-il nécessaire de dire que l’humilité devrait nous amener, par la prière, à demander au Seigneur de clarifier nos difficultés de compréhension ?
 
Mais revenons au texte de Jean. Une parenthèse est ouverte pour dissiper la confusion :
«  Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu’il parlait de l’assoupissement du sommeil » V. 13  Autrement dit, les disciples ont pensé que Lazare était dans un sommeil naturel. (En grec du dormir du sommeil)


« Alors donc Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort, et je me réjouis, à cause de vous, de ce que je n’étais pas là, afin que vous croyiez, mais allons vers lui. » V.14, 15


Il est vrai que si Jésus avait été à Béthanie auprès de Lazare, il l’aurait assurément guéri. Mais il est aussi vrai, que ce grand miracle annonciateur de sa propre résurrection n’aurait pas pu avoir lieu. Mais de là à se réjouir ! Et non seulement cela, mais la raison invoquée est : « à cause de vous ». Cela a du pour le moins les surprendre ! Jésus dit qu’il se réjouit non pour les sœurs de Lazare, ou même pour son ami Lazare, mais à cause des disciples. Comment comprendre la cohabitation de la tristesse et de la joie en pareille circonstance ?


 Le Christ savait ce qu’il allait faire pour son ami Lazare, il ne pouvait donc être triste à son sujet ; par contre, il pouvait très bien l’être, à cause de l’incompréhension de ceux qui étaient appelés à poursuivre son œuvre, et aussi à cause de la vraie tristesse de Marthe et Marie. Bientôt, il manifestera une vraie peine à leur contact, et en présence du cadavre de Lazare. (Cf. V. 35)


Mais le Christ pouvait aussi être joyeux, car la foi des disciples, celle de Marthe et Marie, et de tous les témoins du plus grand des miracles, allait être fortifiée au moment ultime de son combat personnel pour notre humanité. Il est clair que la résurrection de Lazare a affermi et élevé d’un nouveau degré la foi des disciples et de ses amis.


Ainsi, tout devient cohérent. De plus, croire quand on voit, est-ce bien croire ? Mais avoir foi en une parole, quand la personne est absente, là voilà l’expérience nécessaire... et c’est peut-être de cela que le Seigneur s’est réjoui.


Aujourd’hui, nous sommes peut-être dans des circonstances analogues. Depuis sa victoire historique sur la mort, le Seigneur est de nouveau physiquement absent... Il ne nous reste que ses paroles de vie... Alors, à notre tour, ayons foi en lui, et nous découvrirons qu’il est bien présent sur nos chemins de combat et le Christ s’en réjouira.


La foi se nourrissant de réalité, le Seigneur invite ses disciples à aller vers Lazare. (« Allons vers lui » V. 15). De même pour nous, après fait acte de foi, sur sa parole, il nous faut aller... Il nous faut nous mettre en marche vers le miracle de la vie. Elle est bien là, la merveilleuse et noble aventure de la foi (Cf. relire Hébreux 11).

« Thomas, appelé Didyme, dit aux disciples : Allons  nous aussi, afin que nous mourions avec lui. » V. 16


Thomas, voyant que le Christ était déterminé à se rendre en Judée malgré le danger, en faisant fi de leur recommandation (Cf. V. 8), veut témoigner sa solidarité, voire son amour, en s’associant à la destinée de son maître. J’y vois là, plus un geste spontané, qu’une action réfléchie, car disons-le, Thomas ne mesure pas la portée de ce qu’il vient de dire. La suite de l’évangile de Jean nous révèlera que sa foi avait besoin de maturité (Cf. Jean 20 : 24-29). L’apôtre Pierre fera une erreur analogue. (Cf. Marc 14 : 28-31)


Mais, ce qui est touchant, c’est que Jésus accueille sans répondre. Il ne dénonce pas son manque de sagesse ; il valorise par son silence, sa spontanéité. Plus tard, il lui dira avec amour : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru » Jean 20 : 29  La réaction émotionnelle de Thomas était déconnectée d’une foi qui va au-delà du doute. Il avait besoin de grandir, il en va de même pour nous.


Ainsi, même si  Jésus accueille en silence nos élans démonstratifs avec leur besoin de voir et de toucher, il a pour projet de nous conduire dans la foi qui saisit l’invisible. Une foi mature qui se nourrit de la simple parole du Seigneur, dans l’attente heureuse et paisible d’un revoir prochain. Notre foi face à la mort doit aller au-delà de nos questions et de nos doutes, pour faire totalement confiance à notre Seigneur. N’oublions jamais qu’il a ouvert l’espace de la vraie vie.
Peut-être sommes-nous tous encore de le besoin de voir et de toucher, acceptons simplement d’aller plus loin avec l’aide de Dieu... Cela nous évitera des souffrances et des déceptions.
  
« Jésus étant donc arrivé, trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. » V. 17


La première démarche du Christ consiste à se trouver d’abord  en présence du cadavre de Lazare. On aurait pu penser que l’important, était d’aller consoler au plus vite les deux sœurs éplorées... Cette démarche s’explique certainement par le fait qu’’on avait l’habitude, chez les juifs, de déposer le corps du défunt à l’extérieur de la ville, en général dans une grotte sépulcrale. Sur son parcours, cette grotte devait donc se situer avant la maison de Marthe et Marie, à Béthanie. Un détail plus intéressant est la mention des quatre jours.


Cela laisse entendre que pratiquement la mort de Lazare est intervenue pendant l’envoi de ce messager. En effet, le Seigneur marchait dans la vallée du Jourdain et il a fallu le trouver. De plus, on sait qu’il va s’arrêter 2 jours dans un endroit non indiqué, puis reprendra sa route le quatrième jour.
Les rationalistes ont souvent épilogué sur les résurrections, en disant que Jésus n’avait fait que constater la sortie d’un coma prolongé. Ce serait le cas du fils de la veuve de Naïn (Cf.Luc 7 : 11-18), ou de la fille de Jaïrus (Cf.Luc 8 : 41-56). Mais, ici le doute n’est plus possible. Le processus de décomposition est déjà enclenché (Cf. V.39)

 

 De ce fait, Le miracle ne peut  être nié, et il aura un retentissement considérable. Par ricocher, Il aura comme objectif  non-avoué, d’attirer l’attention des gens de Jérusalem sur une autre résurrection, plus grandiose et plus importante : La sienne ! Quelques jours seulement séparent les deux évènements à Jérusalem.

Le récit se poursuit : « Et, comme Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ, beaucoup de juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère. » V. 18,19


L’objet de cette remarque est assurément de nous faire comprendre que la faible distance qui sépare Béthanie de Jérusalem (3 kms en gros) explique l’affluence des amis de Marthe et Marie, venus les consoler.  Le grec πολλοϊ = Plusieurs, nombreux, indique bien que la famille était bien connue de la région, et qu’elle jouissait d’une bonne réputation. Le fait que Jésus ait établi son quartier général chez cette famille, lorsqu’il venait à Jérusalem, renforce notre observation. (Cf. Matthieu 21 :17) Notons que Béthanie est un poste d’observation magnifique sur Jérusalem et son temple. Le Christ s’arrêtait souvent à cet endroit qu’il semble avoir affectionné tout particulièrement. (Cf.Luc 10 : 38-42 ; 19 : 29-35 ; Jean 12 : 1-8)

 

« Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison. » V.20


Ces quelques détails du récit, nous révèlent bien les personnalités différentes de Marthe et Marie, même dans la douleur du deuil. L’une (Marthe), part au quart de tour quand elle apprend que Jésus arrive... A-t-elle-même pris le temps d’avertir sa sœur ? Ce n’est pas certain ! L’autre (Marie), plus posée, plus intérieure est assise dans sa maison.
L’une court, l’autre attend, l’une est active, l’autre est assise. Les deux personnalités que l’on connaissait déjà (Cf. Luc 10 : 38-41) confirment leur façon d’être. Elles illustrent nos différentes manières d’être face à un même évènement.

 

« Marthe donc dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » V. 21


Beaucoup ont vu dans cette réflexion pathétique de Marthe un reproche. Une remarque du genre : «  tu aurais pu être là pour ton ami ! Après tout ce que nous avons fait pour toi, c’était la moindre des choses ! Toi qui as guéri tant de malades, tu aurais pu éviter que mon frère meure ! Pourquoi as-tu agis de la sorte ? C’est que tu ne nous aimes pas ? ... »


Pour ma part, Je n’entends pas là, comme certains, l’expression d’un reproche. Tout juste un simple regret, qui rend témoignage à la puissance de vie qui animait le Christ. Quelle magnifique preuve de confiance ! Quelle belle foi en son Seigneur ! Plus simplement elle affirme, que si Jésus avait au courant, et s’il avait pu venir plus vite, il aurait guéri son frère. Sa foi va même au-delà, elle se fait même audacieuse et pleine de certitude quand elle ajoute :

 

« Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. » V. 22


Elle semble dire : « Qu’importe si tu n’as pas pu venir à temps pour sauver mon frère de la mort, l’important est que tu sois là. Je ne veux pas savoir ce qui t’a retardé, car tu es là, et c’est l’essentiel... Je sais que tout peut arriver à partir de maintenant, car Dieu exauce toutes tes demandes. »
Jésus avait déjà dit que la maladie de son frère n’était point à la mort, mais qu’elle était pour la gloire de Dieu. Cette information, les deux sœurs en ont eu certainement connaissance. Il est plausible de le penser. Cela a du renforcer la conviction de Marthe ; de ce fait, elle libère son espérance. Qu’elle est puissante et belle cette foi qui s’empare de la certitude que TOUT EST POSSIBLE A DIEU ! (Cf. Marc 10 : 27)
Oui ! Pénétrons-nous profondément de cette pensée : « Tout est possible à celui qui croit. » Marc 9 : 23, (Cp Actes 8 : 37)


Sans formuler clairement son intense désir, Marthe s’en remet totalement à la volonté de Dieu, car elle sait que Jésus est en communion avec son père.
Puisse cette foi nous habiter en ces temps difficiles, où chacun se débat comme il peut. Que cette foi  ravive et donne des couleurs à nos vies, et nous transcende pour le meilleur en ayant les yeux fixés sur Jésus.
Jésus prononce alors ces mots puissants : «  Ton frère ressuscitera » V. 23

Marthe a du les entendre avec une grande consolation. Mais, ce message, elle le connaissait  déjà et l’avait complètement intégré par la foi. Du coup, cette affirmation du Christ peut être entendue de 2 façons différentes, compte tenu du facteur temps. Ca pouvait être : tout de suite ou plus tard. Soit le christ annonçait un miracle imminent, soit il rappelait la grande espérance de tous les ayant foi, la résurrection des justes à son retour. (Cf. 1 Thessaloniciens 4 : 16-18 ; Hébreux 11 : 39-40)

Toujours aussi vive, Marthe a vite précisé sa pensée : «  Je sais qu’il ressuscitera, en la résurrection, au dernier jour. » V. 24
 
La  réaction de Marthe confirme ce que nous venons de dire : Sa foi en la résurrection était juste, mais elle était à venir.

 

Autrement dit, l’interprétation des paroles du Christ, confrontée à la notion du temps, pouvait s’entendre plus facilement pour elle, dans le plus tard, que dans le tout de suite.
Marthe est donc dans le décalage d’une espérance à venir, face à une souffrance bien présente (qui aurait pu, à ses yeux, être évitée). Il est vrai que la foi en la résurrection future de son frère apaise sa douleur, mais elle ne la supprime pas. Il en va de même pour nous, lorsque subitement disparaît un être qui nous est cher. La consolation est là, mais la douleur aussi.

 

 La grande différence, comme le dira l’apôtre Paul, est que nous ne sommes pas affligés comme ceux qui n’ont point d’espérance. (cf.1 Thessaloniciens 4 : 13-14 ) Autrement dit, la souffrance ne nous anéantit pas. Le désespoir ne nous submerge pas. Nous savons qu’il y aura une suite heureuse à notre vie. Il en sera de même pour tous ceux et celles qui l’auront désirée.


Mais, la mort est la fin d’une expérience humaine qui ne sera plus jamais reproduite.

 

 La douleur est en regard aussi et surtout de cet aspect. Dans l’avenir, plus rien ne sera comme avant. (Cf.1 Corinthiens 15 : 49-50 ) Le désir tout humain, de retrouver les conditions que nous avons connues, de renouer avec les liens relationnels que nous avons perdus, d’être quelque part immortel, peut paraître légitime... mais on oublie que cette aspiration ne correspond pas à l’enseignement biblique. Ce dernier est, à mon sens, encore plus intéressant qu’on le croit. * (Je prépare un document sur la condition de l’humain après la mort).
Signalons juste un exemple qui confirme que tout sera différent : 


«  Jésus leur répondit : Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne comprenez ni les écritures, ni la puissance de Dieu. Car, à la résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel » Matthieu 22 : 29-30

Mais revenons à notre récit, Marthe est dans la perspective d’un futur, et Jésus va la repositionner dans celle d’un présent.

«  Jésus lui dit : Moi, je suis la résurrection et la vie, celui qui a foi en moi, même si il est mort, vivra, et  tout vivant et ayant foi en moi, ne mourra pas pour l’éternité. As-tu foi en cela ? » V. 25-26

 

Cette réplique du Seigneur fait partie des paroles les plus fortes qu’il ait proférées. Le Christ écrit ici la Vie en majuscule. Il était difficile pour Marthe de saisir cette bouleversante réalité, tout comme elle l’est tout autant pour nous. Alors qu’elle demeure dans une espérance lointaine, Jésus la ramène au présent avec le célèbre : εγώ είμι= Moi, je suis. (Cf. Exode 3 : 14)


Que dire, sinon que l’important est toujours d’avoir un lien avec le Seigneur au présent, et d’intégrer dans ce bonheur présent, toutes ses promesses à venir. Jésus nous dit, au travers de la précision qu’il apporte à Marthe, que si nous avons complètement foi en lui, la mort ne constituera plus un obstacle. Elle ne sera pas une rupture de lien pour l’éternité. Dans son infini bonté, le Christ a voulu apaiser cette crainte séculaire que nous avons face à la mort. Sa promesse est là pour combler cette peur du vide et de l’oubli. On a peur d’être oublié par Dieu, mais n’est-ce pas mettre notre confiance en lui entre parenthèse ?

 

Dieu n’a pas besoin de voir venir à lui une âme spirituelle pour se souvenir de nous. Nous sommes inscrits dans sa mémoire vive et le disque dur de son amour est d’une puissance illimité. Que notre cœur ne se trouble point. Comme le dit si bien Pierre :
«   Celui qui fonde sa foi sur elle (la pierre=J.C) ne sera pas confus. (Ou ne sera jamais pris de honte, N.B.S). » 1 Pierre 2 : 6


Rappelons ici les paroles fortes de Jésus à Marthe : « Celui qui dirige sa foi vers moi vivra, même si il meurt et tout vivant qui dirige sa foi vers moi ne mourra pas pour l’éternité » (traduction littérale) Jean 11 : 25-26 Il n’est pas question de ne pas mourir ; certains l’ont compris avec la traduction : « ne mourra jamais ». Or le jamais n’est pas dans l’original.
Dans le texte grec il s’agit de l’expression : είς τόν αίώνα=   pour l’éternité. Jean dans sa lettre utilise exactement la même expression et elle est traduite par : pour l’éternité ou éternellement. Autrement dit, le vivant n’a rien à craindre de l’avenir. S’il a la foi, il est assuré de ne pas rester dans la mort éternellement.  

  
 La puissance de vie en Christ, sera communiquée aux ayant foi, et les transformera. Le Christ a toute autorité sur la mort, c’est comme si elle était effacée. C’est la foi en cette réalité, qui confère au croyant, l’assurance d’une autre vie qui triomphera de l’instantané de la mort. C’est cette même foi qui lui fera vivre, (après un  très bref intermède) une continuité de relation. Comment cela ? La donnée qui nous échappe souvent, est  de prendre en compte  que Dieu, (tout comme le Christ ressuscité) est hors du temps.

 

 Ce n’est pas parce que nous ne pouvons pas concevoir cette réalité, que nous devons nier sa vérité ! Pour le croyant, l’absence de temps dans la mort (qui le met en phase avec qui est ce Dieu éternel) annonce une merveilleuse réalité : La mort se métamorphose par la résurrection en premier jour de sa naissance à la vie éternelle.


En fait, le Christ annonce indirectement à Marthe ce qu’il va vivre lui-même, dans les quelques jours à venir. La mort ne pourra retenir captif le Prince de la vie, et sa résurrection sera le gage de toutes les résurrections à venir.

 

Comme dit l’apôtre Paul : « Christ est les prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ...Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre ; le second homme est du ciel... Et de même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste. »  1 Corinthiens 15 : 20-22, 47,49


Marthe devait intégrer cette heureuse et grandiose vérité...
Quand notre foi est enracinée en Jésus, elle fleurit au printemps, même si la mort de l’hiver est un passage nécessaire. De même, Marthe devait saisir que la mort de Lazare ne pouvait stopper la puissance de vie qui habitait son Seigneur, tout comme rien ne peut arrêter la venue du printemps. Inéluctablement, le printemps est appelé à supplanter la morne et triste réalité de l’hiver.


Mais cette fois, bouleversant l’ordre naturel de la nature, ce printemps ne sera plus jamais perturbé par l’hiver. Nous entrerons dans un éternel printemps... A ceux qui sont encore vivants sur cette terre, le Seigneur déclare solennellement : «  Quiconque vit et croit en moi, ne mourra jamais. » Tout dépend de nous, de notre adhésion à cette promesse certaine, infrangible, inextinguible. C’est pourquoi Jésus pose la question à Marthe : «  Crois-tu cela ? » V.26


La même question capitale nous est posée... Tout est dans notre réponse.

« Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde ». V. 27 
   
En trois versets, la foi est mentionnée 4 fois ; c’est dire que tout dépend d’elle, et uniquement d’elle.

 

 Aucune condition n’est assortie. Cependant, cette foi recouvre par notre oui, l’adhésion à tout l’enseignement du Christ. Accueillir sa personne dans notre cœur, avoir foi en Christ, c’est avoir la conviction de la véracité de sa parole et la volonté d’adhérer au plus près à son message et de le vivre simplement. Dieu respectera le choix de chacun, mais notre réponse conditionnera notre avenir.

 

Cette justice immanente divine à pour objectif de nous responsabiliser, tout en voulant susciter en nous le désir d’être avec Christ. C’est lui qui inaugurera le royaume à venir, et c’est à ce moment-là seulement, que seront rassemblés ceux qui ont fait part de leur désir positif, ceux qui auront, en résumé, fait le bon choix. (Cf. Marc  13 : 26-27 ; Matthieu 24 : 31 ; 25 : 31-46)


Notons que Marthe répond positivement, mais non comme on le traduit couramment par je crois, mais par : « j’ai cru... » (En grec, πεπίστευκα = ce parfait actif peut être comparé à notre passé composé : j’ai cru= foi en un fait accompli et permanent)


Sa foi témoigne d’une double reconnaissance :


-   Celle que le Christ est bien l’oint de Dieu, et donc le messie attendu.


-   Mais qu’il est aussi le Fils de Dieu. Elle atteste aussi son origine divine.


Jusqu’à présent, Marthe avait assise sa foi dans une conviction résultant des promesses de la venue d’un Messie. Elle témoigne là maintenant sa reconnaissance que le Christ est bien l’envoyé de Dieu.
Mais sa foi va franchir un autre palier, elle va passer d’un : « je crois que tu es le Fils de Dieu » à une foi expérimentale. Elle va être témoin d’un Christ, qui dit pourquoi il est venu : « je suis la résurrection et la vie » V.25  Passage d’une foi qui repose non seulement sur sa divinité et sa venue, mais plus encore sur le pourquoi de cette venue.

 


L’expérience de Marthe est une invitation à vivre le passage d’une foi centrée sur une connaissance historique, à une foi expérimentale, en un Christ vivant et présent dans nos cœurs. Si nous intégrons complètement le fait qu’il est la résurrection et vie, qu’avons-nous à craindre de l’avenir ? Plus rien, si ce n’est à nous défier de nous-mêmes...

« Et ayant dit cela, elle s’en alla et appela Marie, sa sœur, en secret, disant : Le maître est ici, il t’appelle. Dès qu’elle entendit cela, celle-ci se lève vite pour venir à lui ; car Jésus n’était pas encore entré dans le village ; il était encore au lieu où Marthe était venue au devant de lui. Les juifs qui étaient dans la maison avec Marie pour la réconforter la virent se lever vite et sortir ; ils la suivirent pensant qu’elle allait pleurer  au tombeau. » V. 28-31

 

Ayant confessée sa foi devant Jésus, Marthe retourne, certainement sur l’invitation du Christ, vers sa sœur pour lui faire part de la bonne nouvelle : Le maître est là et il te demande. Elle le fait discrètement pour ne pas attirer l’attention de tous ceux qui étaient venus les consoler, mais ce n’est que peine perdue. Dès que les juifs sympathisants de la famille voient Marie sortir précipitamment, ils se lèvent aussi et la suivent. Marie devait aspirer à un moment d’intimité avec Jésus, comme sa sœur, mais ce ne fut pas possible. On peut se demander pourquoi ? Est-ce que la foi de Marie était plus avancée ? Est-ce que sa complicité de relation avec son Seigneur est son explication ? Nous  pouvons être  enclins  à le penser. La suite des évènements peut confirmer notre perception...
Quoiqu’il en soit, tout  se passe désormais devant tous, et le dialogue de Marie avec Jésus devient public.

 

« Marie donc, quand elle arriva au lieu où était Jésus, l’ayant vu tomba à ses pieds, en lui disant : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Quand donc Jésus la vit pleurer, et qu’il vit pleurer les juifs qui étaient venus avec elle, il frémit en son esprit  et s’émut. Et il dit : Où l’avez-vous mis ? Ils lui dirent : Seigneur, viens et vois.
Jésus pleura.
» V. 32-35

 

On peut observer que les deux sœurs sont dans le même état d’esprit. Elles ont une conviction identique, même si dans l’original grec, Marthe  place le pronom possessif mon (frère) en dernier et Marie en premier. Cela peut laisser entendre que la douleur de Marie est plus affective, plus sensible peut-être, plus intérieure. Cela expliquerait qu’elle soit plus affectée, la détresse ne semble pas la même, malgré une formulation  presque  semblable.


Un détail permet d’aller dans ce sens. Au verset 20, nous avons vu Marthe aller à la rencontre de Jésus, ici on voit Marie tomber à ses  pieds en pleurant. Le positionnement est différent. Celui du Christ s’harmonise à cette différence. Il laisse pleurer Marie, il la laisse en fait parler avec ses larmes. Il ne lui dit aucune parole de consolation comme à Marthe.

 Mais il va lui répondre en s’associant à son chagrin, par ses larmes. Marie et Jésus vont communier par et dans les larmes, point n’est besoin de paroles. Cette complicité entre Marie et Jésus à amener bon nombre d’auteurs profanes à croire que Marie était la maitresse de Jésus. La réalité est qu’ils ont été dans le vécu du lien d’un  amour d’essence divine. (Cf. 1 Corinthiens 13 // αγαπη)
Pour montrer la profonde émotion ressentie par le Seigneur, le texte emploie 2 verbes que l’on a traduit par : frémir en son esprit, et s’émut.


Regardons-les de plus près :


- Frémir en son esprit :

 Le verbe grec  εμβριμαομαι laisse entendre une violence dans cet état d’être. Ailleurs, ce verbe est traduit par s’emporter, se courroucer (Cf. Marc 14 : 5) prendre un ton sévère (Cf. Matthieu 9 : 30 ). Il conviendrait de ce fait de traduire plus justement : Jésus fut violemment ému.


- S’émut :

 Le verbe grec ταρασσω a le sens premier de remuer, d’agiter, troubler, bouleverser (Cf. Jean 5 : 4, 7 ; 12 : 27)


Ainsi traduit, on se rend mieux compte du bouleversement intérieur qui a saisi Jésus !
La tragédie de la mort, œuvre de l’ennemi, n’a jamais laissé Jésus insensible. En plus, là, il est en face de gens qui lui sont proches. Ce constat de destruction de la vie,  pour Lui qui en est l’auteur, a quelque chose d’insupportable.

 

 Cela  explique la violence de ses sentiments. Il nous est difficile, en tant qu’humain, d’entendre cette violente souffrance, car le Christ devait livrer un vrai combat, d’une intensité que nous ne connaîtrons jamais.  Le Christ était devant le contact d’échec de la vie, et il fallait relever le défi de la restaurer avec amour. La violence intérieure, la force de ses sentiments d’amour, sera nécessaire pour remporter la victoire sur la mort et sur celui qui en avait été l’instigateur (Le diable= Celui qui divise). Cela démontre et prouve une vérité grandiose : Nous avons été et nous sommes encore beaucoup aimés. (Cf. Romains 5 : 5-11)


De plus l’attitude de Jésus montre à quel point il a été solidaire de notre nature. Il a été homme dans le sens le plus noble. Il a vibré comme nous face à la souffrance, et c’est pourquoi, il est à même d’accueillir et de comprendre toutes les détresses de ce monde.


« Jésus pleura » V. 35  Le verset le plus court de la bible est celui qui en dit le plus long sur l’intensité de son amour pour chaque humain. C’est assurément celui qui est le plus fort de sens. Il peut être pour chacun de nous, une grande consolation...


Tout ceux et celles qui, comme Marie, ouvre grand leur cœur souffrant,  entrent dans la compréhension de ce combat de l’amour pour la vie éternelle.
Plus généralement, disons aussi que face à la douleur, nous avons tous des attitudes différentes. Elles doivent requérir le respect. Le silence du Christ en la circonstance est instructif.

« Les juifs disaient donc : Voyez comme il l’aimait ! Mais quelques-uns d’entre eux dirent : Lui qui a ouvert les yeux des aveugles, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût pas ? Jésus donc, frémissant de nouveau en lui-même, vient au sépulcre. Or, c’était une grotte, et une pierre était placée dessus. Jésus dit : Otez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà, car il est là depuis quatre jours. Jésus lui répondit : ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » V. 36-40
  
Les pleurs de Jésus pour la famille de Lazare sont la démonstration de son amour. Au-delà des paroles, c’est le dernier recours de la compassion. Mais de suite après cette constatation, c’est le temps des questions, peut-être même des remarques...L’émotion laisse place à la perplexité. Il est vrai que le miracle de l’aveugle-né est encore tout frais dans les mémoires (Cf. Jean 9 : 1-12)

 

C’était la première fois qu’on avait vu pareil prodigue : un aveugle de naissance avait retrouvé l’usage de ses yeux... Il était plus facile aux yeux de ces juifs, de guérir Lazare avant qu’il ne meure, que de redonner la vue à cet aveugle-né.

 

Du coup, cela donne sens à leur question : Pourquoi ne l’a-t-il pas fait, alors qu’il aimait profondément cette famille ? Peut-être par ces paroles veulent-ils montrer qu’ils sont bien solidaires de la souffrance de Marthe et Marie. Le texte nous dit à deux reprises, que ces juifs étaient venus les consoler. (Cf.v.19, 31) Certains, ont vu aussi l’aveu de sceptiques soulignant l’impuissance du Christ. Il est clair que parmi cette foule des motivations diverses existaient. La conclusion du récit va nous le démontrer ; toutefois, à la suite du miracle beaucoup crurent en Jésus (Cf.v. 45,46)

 

Face à ce sépulcre, face à  la souffrance et la mort, face à toutes ces questions humaines, pour la deuxième fois, le Christ éprouve une violente émotion. Le verbe est le même qu’au verset 33 avec une nuance. Au verset 33, c’était « une violente émotion en esprit ». Cette fois, c’est « une violente émotion en lui-même » (εν εαυτώ) V.38 Est-ce là peut-être une référence à sa double nature ? Le Christ aurait-il vibré en tant qu’envoyé de Dieu et en tant qu’homme ?  ...


Pour ceux qui ont eu le privilège d’aller en Israël, on nous montre à Béthanie un sépulcre dit de Lazare. Qu’importe si ce n’est pas la vérité historique, cela nous donne une idée des sépulcres de l’époque. Autour de Jérusalem, j’ai vu d’autres tombes taillées dans la roche, avec une grosse  pierre ronde fermant l’entrée. D’ordinaire on était obligé de rouler cette pierre, et on la faisait  coulisser dans une rigole prévue à cet effet.
Quoiqu’il en soit, quand Jésus a donné l’ordre d’enlever la pierre, la solennité a dû être à son comble. Que va-t-il faire ?

 

La remarque de Marthe montre bien que sa foi, adhésive par affection et fidélité au Christ, avait encore besoin de s’ancrer dans une vérité objective.


Il en va souvent de même pour nous : soit notre cœur est touché et il manque l’assise d’une compréhension intelligente, soit l’intelligence est satisfaite, mais sans toucher le très fond de notre cœur. Or la foi est la contraction de 3 verbes : comprendre (Cf. Hébreux 11 : 3), aimer (Cf. Hébreux 11 : 3,19) ; la foi se vit dans l’amour confiant en l’avenir), agir (dans l’obéissance volontaire Cf. Hébreux 11 :8 ; Jean 15 : 10,14). Le premier nous permet d’accueillir le message, le deuxième d’y adhérer affectivement, et le troisième de nous mettre en marche dans la fidélité à sa parole. 


La maturité dans l’harmonie de la relation à Christ, est de retrouver ces 3 composants de la foi ; ils sont appelés à se développer toute notre vie.
 
Notons que le Christ ne fait aucun reproche à Marthe, Il lui adresse un simple rappel, il réitère sa recommandation. Quelle délicatesse ! Ce qui est édifiant, c’est que nous sommes appelés, dès ici bas, à voir, nous aussi, la gloire de Dieu. 
Après la remarque de Jésus à Marthe, le texte poursuit en disant : «  ils ôtèrent donc la pierre. » V.41 Le moment fatidique est maintenant là...

« Et Jésus leva les yeux en haut, et dit : Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé. Pour moi, je savais que tu m’exauces toujours ; mais j’ai dit ceci à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’a envoyé. » V. 41,42

 

Lever les yeux en haut : cette attitude est porteuse d’espérance, elle passe au-dessus, ou  par-dessus le sépulcre, indiquant de quel coté se trouve la solution. Cela nous remet en mémoire ce beau Psaume 121, dit du voyageur :

 

 «  Je lève les yeux vers les montagnes...D’où me viendra le secours ? Le secours me vient de l’Eternel qui a fait les cieux et la terre. » (Cf. aussi Esaïe 40 :26,51 :6 ; Luc 21 :28)


Rappelons que pour l’apôtre Jean, le ciel n’est pas vide, c’est la demeure du Père. (Cf. Jean 17 :1 )
Et puis, le Christ prononce une prière. Une action de grâce qui commence par ce mot : « Père ». Jean est celui qui emploie le plus le nom de Père. Je me suis amusé à compter dans une concordance : 121 mentions dans son évangile. 3 fois plus que Matthieu, 24 fois plus que Marc, 6 fois plus que Luc. On n’est pas surpris quand on connaît la personnalité de Jean.

 

C’est lui qui écrira : « Personne n’a jamais vu Dieu ; celui qui l’a annoncé, c’est le Dieu Fils unique qui est sur le sein du Père. » Jean 1 : 18 (Version Nouvelle Bible Segond)
De son coté Luc, le médecin bien-aimé, écrira aussi : «  Quand vous priez, dites : Père que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne. » Luc 11 :2  Nous connaissons plus communément la prière recommandée par Matthieu : « Notre Père qui est aux cieux... » Matthieu 6 : 9


Non seulement le Christ d’emblée rend grâce au Père, mais il affirme que le Père l’a déjà exaucé. Dans l’original grec, il est question d’entendre ou d’écouter. (Le verbe ακομω va dans ce sens. (Cf. Jean 3 :8 ; 10 :8) Ce qui est certain, c’est que le Christ est dans la certitude de ce qui va suivre. N’a-t-il pas déjà annoncé que cette situation était arrivée pour la gloire de Dieu (Cf. v. 4,40) Il sait que son Père l’écoute et l’exauce toujours, alors s’il parle à haute voix, c’est pour la foule (d’où, à cause de= διά), Pour qu’elle comprenne l’importance de sa mission. A vrai dire, c’est d’ailleurs moins une prière qu’un témoignage rendu au Père...

 

Le Christ se démarque  par rapport aux prophètes et aux apôtres, qui ont besoin de l’aide de Dieu pour accomplir le prodige. Lui, ne demande rien, parce qu’il est tout simplement fils de Dieu. Il ne demande pas la résurrection de son ami Lazare, car il est la résurrection et la vie. Il a toute autorité pour redonner vie. Point n’est besoin d’une autorisation spéciale de son Père. Toutefois, il veut lui rendre témoignage avant toutes choses.


La mission du Seigneur de gloire avait un double objectif : Nous révéler les perfections invisibles du Père, et nous amener à reconnaître que Christ était bien l’envoyé du Père. C’est bien lui qui allait remporter une victoire définitive sur la mort. Ces 2 aspects étaient là réunis, et cet instant a dû être d’une solennité exceptionnelle.

 

« Et ayant dit cela, il cria d’une voix forte : Lazare, sors ! Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé d’un linge. Jésus leur dit : Déliez-le et laissez-le aller. » V. 43-44

 

En grec, la formule est : «  Lazare, ici, dehors ! » Il n’y a donc pas de verbe, mais une exclamation puissante. A l’armée on dirait, c’est un ordre fort et clair... Les mots sont brefs, ils claquent au vent, pénétrants, majestueux et irrésistibles à la fois.
C’est certainement une parole de cette puissance-là, qui a présidé à la genèse de toute vie, quand au premier jour  «  Dieu dit : Que la lumière soit ! »  Genèse 1 :3  La voix est toujours forte quand l’évènement est d’importance (Luc a plus particulièrement mis en relief cette réalité : Luc 1 :42 ; 8 :28 ; 8 :54 ; 23 :46)
Et le mort sortit, les pieds et les mains liés, le visage enveloppé d’un linge. Aujourd’hui ça ferait rire un gosse, qui crierait du même coup : «  le fantôme ! »
Mais à cette époque on avait l’habitude d’entourer les membres et le corps de bandelettes, réminiscence peut-être du long séjour passé en Egypte.


Le mort est sorti  sans marcher, il a avancé uniquement par la puissance de vie qui  l’a propulsé. Ca dû être très spectaculaire, et on comprend que la foule ait été marquée par l’évènement. La décomposition de son corps a fait marche arrière, la mort a cédé le pas à la vie. L’odeur nauséabonde de la mort, a laissé place à la bonne odeur de la vie. Ce triomphe temporel était annonciateur d’un triomphe définitif et éternel. Le Christ devait passer du rôle d’intervenant (ici pour Lazare) à celui d’acteur principal (et unique) dans le triomphe de la Vie sur la mort.


Mais, il a fallu  délier Lazare, pour un laisser-aller. Cette phrase prise sous l’angle symbolique, peut résumer à elle seule le projet de Dieu (par Jésus-Christ) pour nous.

 

 Nous avons tous besoin d’être délier de nos peurs, de nos angoisses, de nos égoïsmes, de nos ambitions, de nos lâchetés, de nos incohérences. Croire que l’on peut s’en sortir seul est une utopie redoutable. Nous avons besoin d’une aide extérieure, indépendante de l’humain. Tout comme pour Lazare, le Christ a le projet de nous porter à la vraie vie, en nous déliant de nos chaînes. Comme le précisera l’apôtre Paul : « Etre affranchi de la servitude de la corruption, pour avoir part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. »  Romains 8 :21


Dans la confiance au Père, nous sommes invités à nous laisser faire pour accéder à la qualité d’être. Ce n’est pas une humiliation, bien au contraire, c’est la reconnaissance d’un bienveillant projet pédagogique d’un Père plein d’amour pour son enfant. Tous ceux qui l’ont expérimenté à travers notre vaste monde, et dans sa diversité, peuvent en témoigner.

«  Beaucoup des juifs qui étaient venus chez Marie, ayant vu ce qu’il avait fait, mirent leur foi en lui. Mais quelques-uns d’entre eux s’en allèrent trouver les pharisiens pour leur dire ce que Jésus avait fait. » V.45-46

 

La conclusion du récit illustre magistralement la réalité des comportements humains face à l’action puissante de Dieu. Il y a ceux qui, devant l’évènement, font acte de foi, et les sceptiques qui vont faire leur rapport aux autorités. Ceux qui assument un choix, ceux qui le refusent. Ceux qui s’ouvrent, ceux qui s’endurcissent. Ceux qui se sentent responsabilisés, et ceux qui se défaussent sur d’autres. Ceux qui veulent vivre une relation de confiance, et ceux qui trainent une sempiternelle méfiance.

 

Le miracle en général ne fait que confirmer une disposition déjà existante : soit il appelle au développement de la foi, soit il endurcit.

 

 Dans notre récit, le miracle est tellement fort qu’il va déclencher la décision finale de mise à mort du Christ. Sous le fallacieux prétexte que les Romains risquent de percevoir le Christ comme agitateur, et par voie répressive d’ordonner détruire Jérusalem et sa nation, les responsables religieux vont décider d’éliminer le bienfaiteur et le Sauveur de notre humanité (Cf. Jean 11 :47-53)


Il y aura toujours ceux qui aiment la vérité et sont prêts à mourir pour elle, et ceux que la vérité dérange et qui  choisissent de l’enterrer, après l’avoir tuée.


Talleyrand disait : « Il y a une chose plus terrible que la calomnie, c’est la vérité ».

 

L’admirable, restera toujours notre pouvoir de choisir. Dieu ne s’impose pas d’une façon irréfutable. Un espace est laissé pour un refus, pour un déni de sa manifeste bonté.    Il est à peu près certain, que  parmi ceux et celles qui ont vu la résurrection de Lazare, il s’en est trouvé qui ont aussi crié devant Pilate (à propos du Christ) : « Crucifie-le ! » Jean 19 : 6,15


En fait, cette dernière remarque résume bien les deux seules possibilités qui nous appartiennent : Soit opter pour la vie, soit se prononcer pour la mort. Soit faire acte de foi en christ, soit le refuser. Dieu, notre Père, nous redit encore par ce récit :


«  J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, Choisis la vie afin que tu vives... » Deutéronome 30 : 19

 

Conclusion : 

 

Par ce merveilleux récit, nous savons plus que jamais que nous avons été, et sommes encore, et toujours, aimés.

 

La fête de Pâques réactualise le principe de libération de la sortie de l’esclavage en Egypte. Une autre libération plus forte est annoncée : La victoire de la Vie sur les forces de la mort. La mort et la résurrection de Lazare vont éclairer, avec éclat,  la mort et la résurrection du Christ.


Désormais, par ce triomphe, plus rien ne sera comme avant. Jésus lui-même, malgré les souffrances qui l’attendaient, s’est réjoui. (Cf.Jean 11 :15) Il s’’est réjoui à cause de ses disciples, à cause de Marthe et Marie, à cause de ceux qui croiraient, à cause de vous, de moi, de tous les rachetés qui seront debouts sur la mer de verre, chantant le triomphe de l’amour, avec des harpes de Dieu. (Cf. Apocalypse 15 :2)


Ailleurs, le médecin bien-aimé déclare : « Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde qu’il soit accompli » Luc 12 :50  Oui ! Le Christ avait hâte d’être immergé dans la souffrance et dans la mort pour remporter la victoire sur les ténèbres de la mort. (Il me tarde, en grec συνεχω= l’idée principale est d’être sous pression)


Jean précise ce combat : « Maintenant je suis troublé. Et que dirai-je ? Père, sauve-moi de cette heure ? Mais c’est pour cela que je suis venu en cette heure. Père, glorifie ton nom ! » Jean 12 :27-28.


Non, le Christ n’a pas cherché à ce que l’on parle de lui, mais à ce que l’on croit en lui. Il n’a pas voulu être dans les manuels d’histoire ancienne, il est au cœur de l’histoire, de notre histoire en permanence. C’est tellement vrai, que même sur le plan historique, Il y a un avant et un après Jésus-Christ... Il n’a pas donné dans le spectaculaire, et le m’as-tu vu, mais dans la profondeur d’un amour que personne ne pourra égaler.


Bien sur, le Seigneur a été sensible à la souffrance humaine. Il l’a soulagée à chaque fois qu’il en a eu l’occasion. Mais par-dessus tout, à la guérison momentanée, le Seigneur a voulu poser le définitif : la résurrection= redonner vie, avec le projet du toujours, à perpétuité.

 

C’est l’apôtre Paul qui a dit : «  Car si le Christ est mort et a repris vie, c’est pour être le Seigneur des morts et des vivants » Romains 14 : 9  (version N.B.S)


Malgré tous les aspects rebutants de la nature humaine, le Christ n’a pas fléchi dans sa détermination. Acclamer au début de la semaine sainte comme roi, il finira à la fin de cette même semaine, comme un vulgaire renégat, un malfaiteur cloué à la potence. On le frappera, lui crachera au visage, mais son amour pour nous triomphera.


Acclamé comme roi, il achèvera son parcours, crucifié comme un méprisant criminel... Ces évènements mettent en évidence les contrastes saisissants de nos duplicités. Le monde n’a pas changé !


En cette période de fête pascale, voici une bonne nouvelle qui donne de la perspective à notre avenir : Le Christ a vaincu la mort, il est ressuscité. Il a authentifié la véracité de ses propres paroles : «  Je suis la résurrection et la vie » Jean 11 :25
En expérimentant une relation vivante et présente, tout comme les apôtres et les disciples, nous devenons témoins de sa résurrection. (Cf. Actes 1 :22)


Alors comme l’apôtre Pierre, nous pouvons dire : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection d’entre les morts, pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir ; il vous est réservé dans les cieux, à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révéler dans les derniers temps ! » 1 Pierre 1 :3-5
Le Christianisme a pris pour symbole l’odieux supplice de la croix, ne conviendrait-il pas plutôt de concentrer nos regards sur la résurrection. Sans elle sa mort n’aurait eu aucune valeur, aucun sens. Dommage que nous n’ayons pas un beau symbole de la résurrection !

L’objectif central de la mission du Christ  était et demeure en relation directe avec le triomphe de l’amour par la victoire de la vie sur la mort.
Désormais, plus aucune mort ne pourra résister à la toute-puissance de la vie en Jésus-Christ. De ce fait, cultivons dès à présent un lien d’amour avec notre Sauveur, et plus rien de mauvais ne pourra nous nuire éternellement.

 

Faisons acte de foi. Comme l’a si bien dit Jésus à Thomas : «  Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru » Jean 20 :29


Dans une confiance sereine, notre foi doit se nourrir de la simple et vraie parole du Seigneur. Alors, rien n’obérera l’avenir radieux qui nous est promis par le Seigneur, dont la cohérence entre le dire et le faire n’a jamais été égalée. Gloire à son nom !


A la lumière de ce récit tout comme Marthe et Marie, nous pouvons mettre toute notre espérance en Christ. Son amour n’a pas varié, son objectif n’a pas changé, sa mission n’est pas terminée. Aujourd’hui, la bonne nouvelle demeure inaliénable : «  Le Christ peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, puisqu’il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur » Hébreux 7 : 25 (version N.B.S)


Marthe avait raison, la finalité de son amour est de nous rassembler «  à la résurrection, au dernier jour » V. 24. Là, il inaugurera son royaume de paix et d’amour. Mais pour l’heure, une seule chose est nécessaire : Lui faire totalement confiance et croire d’une manière indéfectible à sa promesse. Jean, le disciple bien-aimé, rapporte ses paroles du Seigneur : «  Que votre cœur ne se trouble pas. Mettez votre foi en Dieu, mettez aussi votre foi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, vous aurais-je dit que je vais vous préparer une place ? Si donc je m’en vais vous préparer une place, je reviens vous prendre auprès de moi, pour que là où, moi, je suis, vous soyez, vous aussi. » Jean 14 : 1-3 (Version N.B.S)
La résurrection de Lazare éclaire notre devenir. Aussi face à la réalité de la mort, point n’est besoin d’être angoissé. Le Seigneur a tout dit et tout fait pour apaiser notre peur existentielle. Par ces paroles : « Je suis la résurrection et la vie », Jésus a dénoncé clairement l’erreur d’une foi qui désespère. Alors faisons lui confiance, il se porte garant de notre avenir. Tous ceux et celles qui ont foi en ses paroles «  ne mourront pas pour l’éternité ». V.26  Autrement dit, l’apparente absurdité de la mort qui nous rebute tant, laissera place à une relation d’amour. Le vide sera comblé. Nous entrerons dans un éternel printemps.
 
La question capitale, vitale, à laquelle il nous faut tous, individuellement répondre, est celle que Jésus a posée à Marthe : « Crois-tu cela ? » V. 26

Que la célébration de la fête de Pâques, soit pour nous tous, l’occasion de nous repositionner dans une vraie relation avec notre Seigneur. Que notre cœur s’engage sur la voie d’une marche éternelle, dans le lien de l’amour, de la liberté et de la paix, dès à présent.

 

«  Je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Eternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance... Vous me chercherez et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur » Jérémie 29 : 11, 13


Tant que nous en avons l’opportunité, allons, comme Marthe, à la rencontre du Seigneur...
   
                                  Jacques Eychenne

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