Le temps de reconstruire

ou

mon engagement aujourd'hui

Esdras 1:1-11;Aggée 1:2-9

  

 

Introduction:

 

Alors que notre monde s’enfonce de plus en plus dans la négation d’un Dieu créateur, il est bon de revisiter l’histoire pour se construire un point de vue personnel.
Il est vrai que devant la complexité des problèmes, et l’ampleur des menaces qui pèsent sur notre pauvre monde, on peut comprendre le refus de certains, de s’interroger sur le rôle interpellant de Dieu, comme initiateur de l’histoire des hommes. Toutefois ce sujet a pour conséquence de construire nos choix. La liberté est un cadeau, encore faut-il l’utiliser avec sérieux pour orienter nos parcours de vie. La réflexion, à un moment ou un autre, est un passage obligé afin d’avoir ce privilège d’être responsables de nos choix. Dans ces conditions, pourquoi s’en prendre à Dieu ou le nier avec force ? N’est-ce pas vouloir se déculpabiliser, ou se justifier, ou chercher un bouc émissaire ?


Ne vaut-il pas mieux essayer de comprendre la philosophie de l’histoire au travers du parcours initiatique du peuple d’Israël !
La conviction qu’il y a des éléments de réponse pour éveiller notre foi en un Dieu agissant dans notre histoire, devrait retenir notre attention.

 

Développement :

 

L’histoire biblique nous révèle la grande intention de Dieu pour l’homme, Elle nous trace son grand dessein pour mieux orienter notre propre route.
Sa démarche vis-à-vis des hommes est jalonnée d’encouragements et de promesses, mais aussi de réprimandes et de conséquences importantes.

A nous de comprendre et de bien considérer les conseils de Dieu… Pour nous les rendre plus concrets, Dieu s’est révélé et a choisi un peuple pour qu’il soit son porte-parole. Il devait diffuser dans le monde entier la connaissance de sa bienveillance et de sa grande  miséricorde.
Ce peuple, le peuple d’Israël, a bien reçu le message d’amour pour notre monde, mais pour des raisons multiples, ce peuple s’est centré sur la sauvegarde des révélations divines plutôt que sur leurs diffusions.
De ce fait, l’humanité a été privée pour un temps de cette connaissance.
Le contrat qui liait Dieu et ce peuple s’en est trouvé modifié et les conséquences n’ont pas tardées à se manifester.

Mais, pour que son programme se réalise, avec ou sans son porte-parole, Dieu a choisi une démarche pédagogique double :


-  D’une part et d’une façon plus personnelle, essayez de faire comprendre à ce peuple les bienfaits de la mise en pratique de sa parole.
-  D’autre part et d’une manière plus générale, poursuivre sa relation bienveillante et paternelle avec le reste de l’humanité.
 
Cette double action interpellante a pour bénéfice le privilège de s’adresser à chaque citoyen de cette planète terre. C’est la raison pour laquelle l’histoire des pérégrinations du peuple d’Israël nous intéresse tant.
Examinons par exemple comment, malgré le refus d’Israël, Dieu au travers des déportations en Babylonie, a réalisé  ce double objectif ci-dessus mentionné.
Les déportations en Babylonie (1ère  en 597 av. J.C, puis 2ème en 587 environ) pour ne citer qu’elles, illustrent bien cette double volonté :
 
- éduquer ce peuple choisi comme porte-parole… 
- faire connaître aux autres peuples la connaissance de son nom, autant dire révéler sa personnalité et son projet de vie.

 

Ainsi ce n’est pas un hasard si ces déportations ont eu lieu à Babylone, capitale du premier empire universel, défini comme tel par les historiens.


Les israélites ont dû faire dans les difficultés ce que Dieu leur proposait de faire dans la facilité.

 

Mais attardons nous à l’aspect pédagogique de la démarche de Dieu face à ce peuple choisi comme porte-parole.
Après l’épreuve de la dispersion (dispora) vint le temps du rassemblement. Après le temps de la destruction du temple de Jérusalem et de sa ville vint le temps de la reconstruction.  

 

 Lire : Esdras 1 : 1-11


Comme face à un enfant qui vient de subir les conséquences de sa désobéissance, Dieu comme un père va renouer une relation gratifiante avec son peuple.  Invariablement Dieu a le désir de maintenir un climat de confiance. Alors, après avoir fait réfléchir Israël en déportation, l’Eternel va lui confier une œuvre de restauration de la cité de Jérusalem.
Pour exécuter ce projet,  l’Eternel  choisit  2 hommes :

 

1) Zorobabel (ce nom signifie à dessein : dispersé à Babylone). ce nom est censé lui rappeler en permanence ce qu’il a vécu, et pourquoi Dieu l’a conduit dans ce parcours. C’est un prince de Juda. Nous dirions qu’il fait partie de la noblesse d’Israël. Dieu va l’établir gouverneur de la province de Judée.
Cette nomination s’accompagne comme souvent d’une promesse. Elle traduit la démarche paternelle et affective de Dieu pour son serviteur.
A ce sujet le prophète  Aggée rapporte les paroles de Dieu à Zorobabel : « Je te garderai comme un sceau car je t’ai choisi » Aggée 2 :23

 

2) Josué (ce nom signifie à dessein : sauveur). ce nom est censé lui rappeler que Dieu a un projet de restauration pour son peuple. C’est un grand prêtre, un souverain sacrificateur influent. Il est un représentant de la classe sacerdotale. Elle est au cœur de la vie quotidienne du peuple.


Zorobabel organisera la restauration du temple, Josué organisera les services du temple.


Belle complémentarité dans le défi à relever : Zorobabel symbolise l’action en accord avec la volonté divine, et Josué  le relai spirituel pour la mener à bien.
Le texte du chapitre deux d’Esdras révèle qu’environ 50000 personnes firent le chemin du retour à Jérusalem avec tout le matériel propre au bon fonctionnement du temple. D’autre part, ce livre d’Esdras nous apprend qu’au début tout se passe bien. On construit  un autel à l’Eternel. On exprime sa reconnaissance par des offrandes et des sacrifices. On célèbre la grande fête des tabernacles (ou des tentes). Bref ! Tout va pour le mieux ! Et puis tout se complique…

Arrivée des difficultés : Esdras 4 :1-5

 

Pour faire échouer le plan de restauration de Jérusalem 3 moyens ont été utilisés par les adversaires du projet. (Dans toutes les circonstances, il y a toujours des opposants !) En les examinant, on s’aperçoit que les temps n’ont pas changé !


Action de l’intérieur : Les opposants vont choisir un procédés ancestrale : saboter le projet de l’intérieur. Le rendre inopérant. Paralyser complètement l’action. La tactique est simple : Faire semblant de s’intéresser au projet pour mieux le torpiller de l’intérieur. Se mélanger aux bâtisseurs pour mieux bloquer les travaux de mille et une façons.
(De nos jours, il en est de même, certains feignent de s’intéresser à la parole de Dieu pour mieux la discréditer. Les adversaires du plan de Dieu sont de toutes les époques.)


Action de l’extérieur : Utilisation d’une stratégie de déstabilisation. On décourage, on intimide, on menace !
 
Moyens de pression :
     La délation auprès des autorités. Esdras 4 :12-16
     La pratique des pots de vin. Esdras 4 :5

Le résultat de toutes ces attaques est que les travaux ont été suspendus pendant plus de 15 ans. (A ce moment, on pense que le plan de Dieu est en constat d’échec).

 

Cela m’amène à 2 remarques. Elle s’adresse à tous ceux et celles qui sont partie prenante du plan de Dieu :


 a) Ne jamais mésestimer l’adversité. La vie est aussi un combat spirituel. (Cf. Ephésiens 6 :11-18)


 b) Ne jamais capituler devant elle, car le bien est toujours plus fort que le mal. (Cf. Romains 12 :21). Dieu met à la disposition de tous les hommes de bonne volonté et de foi des ressources insoupçonnées, d’une grande efficacité.

Dieu va susciter 2 prophètes de choc pour redynamiser l’entreprise :

 

 Le tandem percutant d’Aggée et de Zacharie peut-être aussi instructif pour notre temps. Pourquoi ? Parce qu’il met en évidence des dons et des talents complémentaires. L’association d’un ancien et d’un jeune, d’un homme d’expérience et d’un bouillant, d’un zélé, a été tonique ! Ce choix de Dieu est déjà en soi une interpellation pour notre temps.
Devant le défi d’une restauration morale et spirituelle de notre monde, toutes les générations doivent être participantes. Jeunes et moins jeunes sont appelés par Dieu à unir leurs forces pour contrer l’adversité.
De la bonne coordination et mise en commun des capacités des uns et des autres, dépend en partie l’efficacité de l’action.

 

Aggée, prophète de l’Eternel, fut l’un des premiers représentants de la « gola »= déportation (nom qui fut donné aux rapatriés de Babylone). Son nom signifie joyeux. Espoir, humour, tout se retrouve dans ce nom !
Pour bien motiver le peuple, Aggée va utiliser un message direct, sans concession, mettant le doigt là où cela fait mal.
(On ne peut vraiment avancer dans la résolution des problèmes, tant dans un groupe, communauté ou vie de couple, que lorsqu’il y a le parler vrai.)
Aggée n’a pas cherché à plaire, à faire plaisir, à délivrer des messages rassurants, il a dénoncé les impasses de fonctionnement dans la relation à Dieu. (Cf. Aggée 1 : 2-8)

Résumons ces 2 principaux reproches :


Premier reproche :
- le peuple disait : « le Temps n’est pas venu de rebâtir la maison de l’Eternel » Aggée 1 :2.
C’est sûr qu’avec une telle motivation, le peuple ne pouvait pas beaucoup avancer dans le chantier de reconstruction… Les adversaires devaient se frotter les mains !
     (Aujourd’hui encore, il est des personnes pour lesquelles ce n’est jamais le temps de monter un projet. A ne voir que les obstacles, on ne progresse jamais !)
Donc premier obstacle : le manque de motivation.

 

Deuxième reproche : Il est un corollaire du premier.
« Est-ce le temps pour vous d’habiter vos demeures lambrissées, quand cette maison (La ville ou le temple) est détruite ? » Aggée 1 :4
Eh oui ! Chacun s’occupait d’abord de la construction de sa propre demeure. C’était sa priorité, et on y mettait une certaine application. (Le texte parle de demeures lambrissées).
Ainsi, Pendant que la maison de l’Eternel était en ruine, chacun s’affairer à bichonner sa demeure. Du coup, on devait être tellement bien chez soi, qu’on ne pensait plus à l’état de ruine du temple. (On attendait peut-être que Dieu fasse un miracle !) 
Donc deuxième obstacle : le peuple avait perdu le sens de sa vocation.

 

          Alors, Aggée et Zacharie, inspirés par Dieu, ravivèrent la foi et l’espérance de ces rapatriés de Babylone… Ce n’est pas un hasard si Zacharie eut sa première vision quelques semaines seulement après la reprise des travaux de reconstruction.
Ce récit historique nous permet d’affirmer que Dieu soutient  toujours ceux et celles qui sont dans l’action positive à sa seule gloire. Ceux et celles qui ont le souci de l’annonce de l’évangile là où ils se trouvent.

 

Mais examinons de plus près les messages d’Aggée et de Zacharie :
Aggée 2 :1-5,9 ; Zacharie 4 : 1-10


Fait rarissime dans l’histoire des prophètes, les prédications conjuguées d’Aggée et de Zacharie furent couronnées de succès. Les travaux reprirent et le temple fut reconstruit…

 

Relevons quelques les points forts des messages des 2 prophètes :

 

- l’annonce que ce second temple dépasserait en magnificence celui de Salomon. La promesse s’accompagnait d’une condition. Ainsi le projet pouvait prendre forme…


- Il fallait se mettre à l’ouvrage, travailler avec la conviction que Dieu était l’initiateur du projet.


- Ce temple de Jérusalem devait être une bénédiction, un lieu où Dieu donnerait la paix. Autant dire que cette construction leur garantissait un lieu sécurisé. (Malheureusement aujourd’hui, ce lieu est devenu un enjeu stratégique spirituel de première importance).


- Mais le peuple d’Israël devait aussi comprendre que le résultat de tous ces travaux ne dépendrait ni de sa puissance, ni de la force humaine, mais de l’action de l’Esprit de Dieu. Autant dire que c’était un véritable appel à la restauration d’une relation de confiance entre Dieu et son peuple. La restauration matérielle était annonciatrice d’une autre restauration plus importante, celle de la confiance en Dieu dans les cœurs.


- Le vibrant appel, à na pas négliger les humbles commencements, allait aussi dans ce sens. Le travail accompli dans les difficultés, devait laisser place à la joie dans la réalisation de l’œuvre dirigée par Dieu.

En quoi cette histoire vieille de 26 siècles nous intéresse aujourd’hui ? Ce récit est pour ma part riche en instructions pour notre temps. On peut en dégager au moins 7 grandes applications pratiques.

 

 Conclusion :

 

 Les 7 applications pratiques sensées restaurer notre relation
avec Dieu
:

 

1) Dieu poursuit inlassablement son projet d’éducation et de formation du peuple selon     son cœur. Ce peuple est formé de ceux qui ont le désir d’entrer dans la volonté de Dieu. (Cf. Marc 3 :35) Le vrai peuple de Dieu n’a pas de nom. Il est dispersé au sein de toutes les communautés spirituelles. Dieu seul le connaît.
Les héritiers du royaume seront ceux qui volontairement auront accepté d’entrer dans le projet de Dieu. Dieu peut faire avec ou sans nous. La réponse nous appartient  complètement.

 

2) Dieu, à l’instar d’un bon père, accueille tous ceux et celles qui reviennent à de bonnes dispositions pour entreprendre un travail de restauration en eux, et dans le monde. Il est bon de prendre acte que Dieu pardonne nos laisser-aller, et nous accueille au moindre désir de retour dans l’accomplissement de sa volonté. Il est bon de comprendre qu’il veut composer avec nous. Lui seul peut nous faire revenir de Babylone à Jérusalem. (Parcours initiatique qui nous fait cheminer de la confusion Babylonienne dans une terre étrangère, à la Jérusalem céleste capitale du royaume de Dieu, lieu où Dieu donne sa paix à tout jamais.)
 
3) Dieu veut nous associer à une grande œuvre de restauration dans ce monde-ci. Nous avons toute la liberté de la refuser, de dire que cela ne sert à rien, que ce n’est pas le moment etc. Mais si nous disons oui ! nous pouvons, selon sa promesse, être assuré que nous n’avons rien à craindre ni du présent, ni de l’avenir. Il nous faudra simplement, à chaque occasion, témoigner de la valeur du projet de Dieu pour l’humanité. Pour cela, il convient de ne pas oublier les leçons du passé… Se souvenir que des humains, choisis par Dieu comme ses porte-parole, ont choisi de s’occuper d’embellir leur propre demeure plutôt que d’entrer dans le plan de Dieu.
Quand on est assailli par la difficulté, le repli sur soi est le premier réflexe. Dans la situation actuelle il est facile de dire : « Chacun pour soi et Dieu pour tous ». Face à un monde en crise, Dieu sollicite notre participation au travers d’un témoignage équilibré.
(Voire Philippiens 2 :21 ; 1 Corinthiens 10 : 24; 2 Timothée 3 :1-5)
             
4) Dieu donne la joie de réussir ! (C’est la suprême récompense de l’enseignant). Assurément Dieu est vraiment le plus grand pédagogue ! Il est important de bien mémoriser ce texte de Zacharie 2 :6 « Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par mon esprit dit l’Eternel des armées ». (Ni par la bravoure, ni par la violence dit la T.O.B.) Les 50000 rapatriés de Babylone n’avaient ni puissance, ni force, ni gros moyens, ni structure expérimentée, ni défense et encore moins d’armée. Pourtant Ils ont réussi avec Dieu. A nous de comprendre qu’il y a du bien être dans notre disponibilité à Dieu.
 
5) Ne jamais mépriser ou ridiculiser les petits et humbles commencements. Dieu est plus souvent à l’œuvre dans les petites choses. Ce qui parait grandiose et spectaculaire est très souvent imprégné de vanité et d’orgueil.

 

6) Dieu veut nous apprendre à gérer l’adversité. Dans un temps comme le notre, c’est très précieux. Les difficultés sont toujours à deux faces (intérieure et extérieure) sur le plan personnel aussi bien que communautaire. Seule la confiance forte en Dieu et en soi peut solutionner au mieux les problèmes. Il y aura toujours des déstabilisateurs sur notre route !

 

7) Tout action personnelle si généreuse, si belle, si forte soit-elle est vouée à l’échec dans sa finalité de vie, si l’Esprit de Dieu ne l’accompagne pas. L’apôtre Paul va même jusqu’à écrire : « Quand  je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas l’amour (qui vient de Dieu), cela ne me sert à rien. » 1 Corinthiens 13 :3 Dans l’original c’est encore plus fort : « je sers à rien ». Mon action disparaîtra avec ma vanité.


En résumé 3  éléments sont essentiels à toute réussite :

 

a) Un esprit disponible à Dieu //  Foi
b) Une volonté enthousiaste   //  Espérance   
c) Un cœur ouvert et sensible //  Amour
        
                                                                 

                                                                                                                          jacques Eychenne

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