David et Goliath

ou

le combat de la foi

 

 

 

 

                Introduction:

  

On connaît fort bien l’histoire épique du combat de David et Goliath, mais revisitons là ensemble, pour notre instruction, à la lumière de ce que l’apôtre Paul écrit aux chrétiens d’Ephèse (Cf. Ephésiens 6 : 11-17). En effet, Paul considère que les chrétiens sont appelés à combattre pour affirmer leur appartenance à Dieu. Mais de quelle manière et avec quelles armes ?

Ce récit historique fait référence : Il oppose David, un tout jeune berger, à l’aguerri guerrier philistin Goliath.

Rappel historique : Saül, premier roi en Israël, après avoir suivi les directives et conseils de Dieu au début de son mandat (alors qu’il était jeune) a progressivement oublié son Créateur. Il a aussi occulté le fait que Dieu l’avait porté à la royauté, et que ses exploits étaient l’œuvre du Tout-Puissant. Avec le temps, la confusion s’est faite dans son esprit, entre l’action de Dieu dans sa vie et sa propre intelligence, son art de la guerre et sa maîtrise des situations. Petit à petit, mais insensiblement, il s’est convaincu que ses victoires étaient plus les siennes que celles de Dieu. Les conséquences de cette confusion, ayant entrainé une perte de relation avec son Dieu, furent dramatiques. Dieu lui retira son soutien et porta toute son attention sur un jeune adolescent plein de fougue et d’enthousiasme. Son nom est David, le petit dernier d’une grande famille. Il accédera au trône d’Israël après la mort de saül. (Cf.1 Samuel 16 :14)

 

Développement :

 

Examinons maintenant de plus prêt la confrontation entre Saül et son armée face aux Philistins menaçants. Quand ces derniers vinrent à Soco pour lui faire la guerre, Saül et son armée restèrent comme paralysés et sans force. De plus, ils furent nargués par un géant appelé Goliath. Chaque jour, il se présentait devait l’armée d’Israël et lui lançait un défi, plein d’arrogance et de mépris. (Cf.1 Samuel 17 :10-11). La scène s’est reproduite 80 fois, c’est impressionnant !  

                                  

Il faut dire que Goliath était un géant, et personne ne voulait s’aventurer à aller à sa rencontre : 1 Samuel 17 :4-10

Il mesurait un peu plus de 3,5m, portait une armure de 82 kg et sa lance pesait près de 10kg.

Apparemment à vue humaine, l’obstacle du colosse Goliath était insurmontable. D’ailleurs, l’attitude de tous les généraux de Saül est assez significative sur ce point : Aucun n’a bougé, aucun n’a voulu relever le défi.

 

Ce récit est une parabole des temps modernes.

Quand on observe le comportement du roi Saül, on comprend pourquoi l’armée d’Israël était sans force, face à cet ennemi redoutable. Saül avait complètement perdu le sens de sa responsabilité. Il avait oublié le Dieu qui l’avait conduit de victoire en victoire. Ses exploits étaient son fait. Il était aveuglé par le succès…

 

Cela pose la question de la confusion entre l’action de l’homme et celle de Dieu. Quand on ne sait plus distinguer ce qui est le fait de Dieu, et où se situe humblement notre action, on entre dans la confusion. Elle devient source de problèmes. On s’attribue beaucoup de succès, et on oublie l’action puissante de Dieu. Pourtant, la réalité nous dit bien que c’est l’aide du Seigneur Jésus, et l’assistance de l’Esprit de Dieu qui nous aident chaque jour à relever les défis de la vie. (Cf. Jean 15 :5 ; Romains 8 :26)

Qui fait quoi en nous, pour nous et par nous ?

Il demeure vital de bien identifier ce qui inspire nos choix et conduit nos actions. Prenons garde de ne pas nous illusionner sur nous-mêmes…Car, les défis qui jonchent nos parcours sont de plus en plus nombreux en tant que chrétiens.

Face au Goliath des théories de l’origine de l’homme et maintenant du choix de son sexe,

Face au Goliath d’une société athée, dirigée par le pouvoir de l’argent et les plaisirs sans limite,

Face au Goliath des politiques qui ne peuvent que limiter les dégâts d’une dégradation galopante des valeurs morales et de la violence,

Face au Goliath sarcastique d’un monde sécularisé qui oppose foi et raison, intelligence et spirituel,  

Face au Goliath de l’irresponsabilité dans la gestion d’un environnement qu’on voudrait durable .., quel positionnement avons-nous ? Sommes-nous, nous aussi paralysés et sans force ?

Lorsque les Goliath modernes menacent notre foi, comment réagissons-nous ?

C’est là qu’il faut se souvenir que Dieu est toujours prêt, par son esprit à saisir (1 Samuel 16 :13) ceux qui ont la volonté de relever les défis ! Non pas ceux qui consistent à vouloir changer le monde, mais ceux qui concernent notre moi et notre environnement proche. Même si nous sommes de plus en plus sensibilisés aux problèmes du monde par les médias, nous ne pouvons porter toute la misère humaine. Il faut refuser d’être culpabilisé sur ce point. Par contre, en nous et autour de nous, les défis existent.

 

Cette simple histoire est donc d’une brûlante actualité :

 

Ceux qui étaient les plus à même d’agir, apparemment les plus qualifiés : Saül, ses généraux, ou même ses vaillants guerriers, ont été paralysés par la peur. Ayant rangé au placard leur foi en Dieu, leurs yeux ne pouvaient que prendre acte de la terrible menace d’un anéantissement imminent...

Les plus intelligents, les plus diplômés, les plus doués ne sont pas toujours les plus utiles à Dieu ! Jésus a choisi pour le suivre des gens simples qui sortaient de la référence du politiquement correct. Il aurait pu choisir les élites de son temps. Aux capacités intellectuelles, il a substitué le don de soi, la force d’aimer, la disponibilité, la confiance et le courage. Autant dire les valeurs du cœur

L’apôtre Paul a eu raison de dire que Dieu choisit souvent  «  les choses faibles pour confondre les fortes ». 1 Corinthiens 1 :27

 

Dieu va donc choisir un jeune, plein d’enthousiasme et de détermination, mais aussi guerrier inexpérimenté : David. Ce choix surprenant a décontenancé sa famille et certainement son entourage. Pourquoi les choix de Dieu sont étonnants pour l’homme ? Dieu dit au prophète Samuel : « L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au cœur »1 Samuel 16 :7 Ah ! Ce fameux piège de l’apparence et de la brillance ! Gardons-nous du culte du paraître sous toutes ses formes !

 

Pourquoi Dieu a choisi David ? Lire 1 Samuel 17 :26,32-37.

Critiqué par ses frères «  d’orgueilleux et de malicieux » v.28 ou «  d’arrogant et de mauvaise foi », David a témoigné malgré tout. Qu’il est difficile, très souvent, d’être reconnu par les siens dans ce que l’on est vraiment, et que Dieu seul connaît et reconnaît.

David aurait pu n’être qu’un simple spectateur de ce triste spectacle, comme les autres. Il aurait pu se taire et ne rien faire, comme le souhaitaient ses frères…

 

David assuma un choix intérieur au mépris de ce que pouvait penser son entourage. Sa motivation de cœur était pure. Sa confiance en Dieu était pleine de cette force que Dieu lui accorda pour vaincre.

Dieu a besoin pour notre temps, d’hommes et de femmes qui osent dire leur confiance en un Dieu d’amour. Un Dieu par lequel tout est possible. (Cf.Matthieu 19 :26) Ainsi pour l’homme de foi tout devient aussi possible (Cf.Marc 9 :23)

 

Ainsi agit David dans ce récit : c’est l’action déterminée et courageuse qui suivit son témoignage ! Sa cohérence entre le dire et le faire fut parfaite...

 

Comment David est-il passé à l’action ? En étant lui-même, vrai, et simple.

Il a bien essayé la tenue de guerre qu’on voulait qu’il porte, celle du roi Saül ; seulement il est toujours difficile d’entrer dans l’armure d’un autre. (Cf.1 samuel17 :39) Rien n’égale l’expérience personnelle dans sa relation à Dieu.

Les conseils de la famille, ou des amis, peuvent occasionnellement nous aider, mais rien ne remplacera la nécessité d’avoir une conviction personnelle, une démarche de foi personnelle. Les armes spirituelles qu’on se choisit sont celles qui nous conviennent le mieux. A nous de faire respecter nos choix…

 

David a donc choisi ses propres armes : Lire : 1 Samuel 17 :40.

 

Il a pris un bâton, certainement son bâton de berger, celui qu’il savait si bien manier, et il est allé dans le lit du torrent chercher 5 pierres polies.

Il les a mises dans sa gibecière et avec sa fronde à la main, il est parti à la rencontre du géant philistin… Cela pouvait paraître insensé, déraisonnable...

Pour avoir ce type de comportement, il faut soit être fou, soit être sous l’effet d’une drogue, soit transporté par une force invisible. Et cette force invisible s’appelle la Foi.

Le face à face fut grandiose. 1 Samuel17 :41-47.

A vue humaine, David n’avait aucune chance, mais avec Dieu, l’impossible s’est réalisé ! Sommes-nous conscients qu’il peut en être de même dans chacune de nos vies ? David a eu raison de chanter dans les psaumes ces paroles :

« Avec Dieu nous ferons des exploits… » Psaumes 60 :14 et 108 :14

 

Notre monde et les communautés chrétiennes ont besoin de David, c'est-à-dire d’hommes de foi et de courage. D’ hommes et de femmes qui ne s’arrêtent pas à l’apparence des formes d’opposition, mais qui confiants en Dieu, avancent envers et contre tout.

David ne s’est pas contenté d’identifier l’ennemi, l’adversaire de Dieu,

Il a agi avec détermination, avec volonté, avec précision, avec envie d’en finir au plus vite. Lire : 1 Samuel 17 :48-54.

 

Mais, qu’est-ce qui a fait courir David ?

Son amour pour son Dieu : Sa foi a été totale. Il n’a pas pu supporter que l’on se moque de son Dieu, et que l’on méprise et humilie son peuple.

Sa foi complète fut pleine de l’assurance que Dieu plaça en lui. Elle a eu la particularité d’attribuer à Dieu la victoire, avant même de l’avoir remportée.

David, ce jeune adolescent blond, au beau visage, bravant le ridicule, s’est servi d’une simple fronde et d’un seul caillou.La jeunesse doit nous insuffler l’enthousiasme, il faut croire en elle et lui faire confiance, si l’on veut que des David se lèvent !

David ne s’est pas embarrassé de choses inutiles, il a pris l’essentiel pour agir vite et bien ! Il a couru léger, il a manifesté de la vivacité.

Pour vaincre dans nos vies il faut imiter l’exemple de David :

 

- Choisir ses propres armes et non celles d’un autre, ou des autres.

- Etre complètement conscient que la victoire appartient à l’Eternel. (Ne pas confondre la foi avec les prétentions toutes humaines)

- Viser à plus de légèreté dans notre course. Ne garder que l’essentiel. Ne pas s’encombrer de tout ce qui peut freiner cette course. Montrer du zèle au combat.

 

Encore plus précisément, on pourrait rajouter aujourd’hui :

- Se concentrer sur l’essentiel vital pour accomplir ce que Dieu veut de nous. Savoir quel défi nous avons prioritairement à relever.

- Savoir que la vie est un vrai combat, et qu’il est capital de choisir ses armes et de savoir les utiliser judicieusement avec habileté.

- Connaître ses vraies motivations : C’est l’amour pour son Dieu qui a transporté David dans la victoire. Il peut en être de même pour nos vies.

 

Goliath est le type d’un monde de violence animé par un esprit opposé à celui de Dieu. Il est le type de la provocation et de l’adversité, donc de Satan.

 

David est le type de l’homme de foi par excellence. Il relève les défis les plus insensés par amour pour son Dieu. Il est prêt à perdre sa vie, parce que l’honneur du Dieu d’Israël est en jeu. Dans son combat et dans sa victoire au nom de l’Eternel, Il est un type du Sauveur qui affronte le combat et obtient la victoire. David, envoyé comme le champion d’Israël par Saül, a triomphé par amour pour Dieu. Jésus, envoyé comme champion par son Père, a triomphé, par amour, de notre humanité.

 

 Désormais, dans les Ecritures Saintes, être de la postérité de David est une référence. Pourtant, que de faux pas dans le parcours de ce héros : meurtres, adultère etc… Oui, mais voilà, Dieu regarde au cœur de l’homme, et David a beaucoup aimé.

Et « L’amour couvre une multitude de péchés » 1 Pierre 4 :8 (πληθοϛ= un très grand nombre, une multitude, souvent traduit par foule). Ailleurs Salomon écrit : « L’amour recouvre toutes les fautes (ou rebellions) » Proverbes 10 :12

(La symbolique du propitiatoire de l’arche de l’alliance est ici saisissante). C’est la grâce qui couvre les transgressions. Les verbes utilisés l’attestent. Comme le dit si bien l’apôtre Jacques : « La compassion triomphe du jugement » Jacques 2 :13

Donc, ne vaut-il pas mieux se centrer sur le problème de l’absence d’amour, plutôt que sur celui des transgressions de la loi ? L’absence d’amour pour Dieu et son prochain est bien plus dramatique. Se centrer sur ses manques est plus important que de pointer le mauvais comportement d’autrui. Cela peut nous soulager momentanément ou nous déculpabiliser, mais cela creuse en nous le lit du légalisme et du pharisaïsme. Appliquons donc à vivre l’exemple du Christ. Le combat spirituel sera certes inévitable, mais nous serons fiers de le mener avec Dieu et pour Lui.

 

Prendre toutes les armes : Ephésiens 6 :11-17

Les 6 pierres polies des premiers chrétiens étaient d’après Paul :

1) La vérité pour ceinture

2) La justice pour cuirasse

3) Le zèle de l’évangile de paix pour chaussures

4) La foi pour bouclier

5) Le salut pour casque

6) L’Esprit qui est la parole de Dieu pour épée

Notons que dans cette panoplie, une seule arme est offensive : l’épée de l’Esprit.

Autant dire que la Victoire appartient à Dieu et jamais à l’humain malgré ses prétentions.

 

Conclusion :

 

Face parfois à l’incompréhension de nos proches, face aux conseils de nos frères et sœurs et amis, face aux sourires moqueurs des incrédules, face parfois à l’arrogance de certains qui pensent tout savoir, face aux multiples démissions de l’individu et de la société, face enfin aux provocations de notre monde occidental sécularisé, Il nous faut être nous-même dans nos choix et dans nos combats.

Il faut nous rappeler que nos victoires appartiennent à Dieu, même si                          nous en sommes les principaux bénéficiaires, les heureux bénéficiaires !

 

Le plus beau des combats reste, et demeura à jamais, celui du cœur.

 

 

                               Eychenne Jacques

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